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Sujet Discussion sur le "grain" d'un synthétiseur

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Sujet de la discussion Discussion sur le "grain" d'un synthétiseur
Bonjour à tous,
Je suis pianiste à la base (11 ans de piano classique de 1981 à 1992) et ai commencé à m’intéresser aux synthés après cette période, ne pouvant plus disposer du piano familial dans mon appartement d’étudiant. J’ai commencé avec un modeste Yam SY55, puis un Fantom Xa, puis un Yam Mox8 (retour du toucher piano), un Yam SY99 dont je rêvai depuis longtemps mais revendu faute de place et de maîtrise de la programmation FM, revendu le Fantom pour un XV5080, acheté un Oberheim OB-12 puis un Clavia NordLead3 et enfin un Kurzweil 2500R. La suite logique de cette progressive addiction sera bien sûr un analogique pur jus, l’offre actuelle devenant pléthorique et surtout abordable.
Parcourant AudioFanzine ainsi que d’autres forums ou sites dédiés depuis longtemps au fil de ma curiosité grandissante, j’ai été frappé par la sémantique qui entoure la perception sonore des différentes machines. On parle de « grain », de sons « organiques », « froids » ou « chauds », de « gras » ou de « finesse »… Avec ma modeste oreille musicale, je saisi parfois, parfois pas, à quoi se réfèrent ces adjectifs, le problème étant les démos, parfois compressées, et ma culture personnelle limitée née de mes seules expériences, casque aux oreilles, sur mes synthés ou ceux en démo dans les magasins spécialisés.
Parmi ces termes, le "grain" est celui qui m'interpelle le plus. J'ai été époustouflifié de voir des AFiens capables de reconnaître à l'oreille des synthés entre eux, y compris les différentes Rev du Prophet 5 !
J'ai tendance à associer le grain à la typicité du son d'une machine qui intègrerait les sons de base de ses oscillos (la matière première), la caractéristique de son/ses filtre(s), ses capacités de modulation ainsi que la qualité de la chaîne de production sonore jusqu'aux convertisseurs N/A (pour les numériques et hybrides). Bref de ses capacités et limites propres, avec ses qualités et ses défauts (souffle, aliasing...) qui le rendent reconnaissable pour les connaisseurs. Ce "grain" serait donc l'essence d'un synthé hardware qui en font l'attrait ou le rejet suivant les gouts de chacun qui ne se discutent pas (trop:D:).
Partagez-vous cette définition et quelle importance lui accordez-vous dans les choix de vos synthés ?
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Hello, c’est rigolo, j’ai suivi le même parcours mais en vachement moins glorieux ! J’ai arrêté les cours de piano en milieu de méthode rose et j’ai passé les années suivantes avec des arrangeurs d’entrée de gamme. Maintenant que je suis plus vieux et que j’ai de la place et plus de moyens, j’ai enfin des belles machines. Trop belles pour ce que j’en fais mais je prends beaucoup de plaisir avec et c’est le principal ! Concernant les histoires de grain, je partage ta définition. Je voulais juste ajouter que pour pouvoir apprécier les différences sonores entre les instruments, la qualité du matériel d’écoute (enceintes ou casque) et des fichiers est vraiment primordiale (l’idéal étant de pouvoir tester les vrais instruments) ; personnellement, étant un ours mal léché, j’ai choisi mes instruments actuels en écoutant des démos YouTube et les tests AF (dont la qualité sonore est bien bien meilleure) ; mais en écoutant à la maison, je découvrais bien d’autres subtilités inaudibles via internet. Bref, chaque machine a effectivement sa façon de sonner, son grain et pour en profiter pleinement, il faut - logiquement - de bonnes conditions d’écoute. Et on a alors envie d’avoir plein d’instruments pour profiter de chacune de leur particularités... du moins quand on les joue seuls parce qu’en mix, il faut commencer à avoir de sacrées oreilles (ou des sonorités très typées) pour distinguer certains synthés.
Désolé pour ce blabla qui paraîtra évident aux musiciens expérimentés mais en tant que débutant récent, j’ai du me rendre compte de tout ça par moi même (et avec des infos sur AF) et ça pourra peut-être intéresser certains.
En tout cas, ce monde des instruments électroniques me fascine toujours autant que quand j’étais gamin, à l’ère de l’analogique.
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Sujet complexe, et pas de réponse simple.

En soi, on achète un synthé hardware justement pour son caractère, et on veille à n'avoir pas trop de doublon dans son setup.

Par caractère, j'entends: l'aptitude d'un synthé à être reconnaissable, à proposer une caractéristique différente de ce qu'offre les autres.

est-ce une réalité? Pas toujours, j'explique: certains sons sont faisables par beaucoup de synthés. On cite souvent le pad de "jump" en disant que c'est l'OB-Xa, mais c'est un son faisable par la plupart des polyphoniques.

Mais pour d'autres sons (Acid à la TB303, Bass Funky au Minimoog,...) les synthés originaux sont (relativement) inimitables, et il faut des clones assez sérieux pour s'en approcher. Mon expérience, c'est que pour son donné, on arrive à les produire avec plein de bécanes, mais il faut parfois s'employer, compléter par des effets...L'avantage de l'original, c'est qu'il sonne direct. Un Juno, ça sonne Juno direct, un SH101, un Pro One, un ARP2600 aussi. Bien que niveau possibilités, c'est pas dingue et que plein d'autres synthés font des choses similaires. Mais eux, c'est sans échauffement, bam!

Finalement, je trouve que, avec les années qui passent et les clones qui inondent le marché, les synthés ayant le plus de grain sont...Les numérique vintage! Les vieux Emulators, les Fairlight, certains hybrides, un D50...ont des sons reconnaissables entre milles!

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Salut PP1,
mon parcours n'est pas plus glorieux que le tiens, je n'ai pas fait le conservatoire et au départ je ne connaissais pas la différence entre arrangeur et pur synthé.
Tu as raison pour l'importance du grain dans un mix, il est très difficile de les dissocier une fois intégré dans une compo, sauf solo particulièrement mis devant le reste, c'est un des paramètres du débat que j'ai souhaité voir apparaître dans la discussion que j'ai lancée ! Après les combos de différents grains qui se complètent, et qui sont affaire des pros de la production interviennent probablement dans le résultat final, bien que de gros "hits" ou morceaux connus et appréciés ne reposent que sur peu de machines différentes. Tant de possibilités...
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Salut Coyote14,
Oui la typicité et la redondance des synthés est un vaste sujet. Peut-on faire une basse "à la moog" avec untel (Arturia MatrixBrute, Novation Bass-station ou autre), une Brass Oberheim avec un Korg Prologue etc...
Mais comme tu le dis si justement, c'est la "facilité" avec laquelle on obtient le résultat attendu qui fait aussi probablement le grain : càd le domaine de prédilection d'un synthé. Un sound designer arrivera certainement à faire sonner un synthé hors de son domaine de confort, mais un quidam arrivera peut-être plus rapidement au même résultat avec le synthé qui va bien.
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Pour les numériques "vintage" je suis d'accord aussi avec toi. Finalement les gros poly analos en synthèse soustractive sont plus proches entre eux, toute proportion gardée, que la kyrielle d'analogiques qui a fleuri dans la période fin 80 - début 2000 avec toutes leurs tentatives pour justement proposer, tant bien que mal, autre chose que l'archi-connu. Les tables d'ondes, la FM, la L.A. et autres synthèses exotiques ont su apporter un autre grain inaccessible aux vieux tanks. Même le JP8000 et sa supersaw a bousculé quelque part l'ordre établi du son synthétique.