Au royaume de la musique sans fil, la technologie UHF/VHF n’est plus seule. Arrivée de l’informatique, le WIFI entend bien prendre possession de nos instruments, à commencer par nos guitares, comme le prouve le Relay G30 de Line 6.
22h30, le concert bat son plein. Le guitariste lead attend la fin du deuxième couplet pour attaquer son solo qu’il a travaillé des mois durant. Plus que deux mesures, il s’avance sur le devant de la scène afin de prendre sa pose préférée sous les feux des projecteurs, et là, c’est le drame. Son pied heurte le jack de sa guitare trainant par terre et il se voit déséquilibré ratant ainsi les premières notes. Il tente de rattraper le coup en grimaçant, mais le mal est fait et la jolie petite brune accoudée au bar jettera son dévolu sur le bassiste exempt de tout reproche.
La vie de musicien peut parfois être impitoyable et le succès reposer sur quelques détails, comme le jack de guitare. Accessoire indispensable et objet de tous les stress, le jack peut donner quelques cheveux blancs aux adeptes de la six cordes. Qui n’a jamais pesté devant un câble qui crachote, voire qui ne marche plus du tout, ou un jack qui, après avoir été mal enroulé (la fameuse technique de l’avant-bras) s’apparente à un sac de nœuds ?
Ce boitier sera alimenté par un couple de piles LR6 (ou AA) pour une autonomie de 8 environ d’après le constructeur. Le deuxième boitier est un récepteur un peu plus imposant et sera relié à l’ampli ou à vos pédales via un jack 6,35 mm classique. Il sera alimenté par un bloc secteur fourni.
Mais passons aux détails plus techniques…
Des Giga Hertz
La fréquence utilisée par le système n’est ni plus ni moins que la même qui est utilisée par le WiFi de nos ordinateurs : 2,4 GHz. Le système est donc numérique et le signal analogique de votre guitare sera converti par l’émetteur en 24 bits/44,1 kHz pour être ensuite reconverti par le récepteur en signal analogique au niveau instrument. Il faut savoir qu’en numérique, c’est du tout ou rien, pas de friture ici, le signal passe complètement ou pas du tout. Si le G30 n’arrive plus à faire la liaison, le son de votre guitare sera complètement coupé. Autant dire que s’il y a des interférences, vous serez vite au courant !
Afin d’éviter ce genre de désagrément, il est conseillé de ne pas éloigner l’émetteur à plus de 30 mètres (sans obstacles) du récepteur. Si vous rencontrez des problèmes, le G30 dispose de 6 canaux sélectionnables via un Switch 6 positions sur chaque boitier, pratique si certains sont déjà saturés. Avant de râler ou de crier au scandale si aucun son ne passe, pensez à vérifier que les deux boitiers sont réglés sur la même fréquence !
Utiliser le G30 est d’une simplicité enfantine, sur le récepteur on retrouve le bouton on/off, la trappe pour glisser les deux piles, l’entrée jack, le sélecteur de canal et deux LEDs : une verte pour indiquer qu’il y a bien un signal audio qui rentre et une autre bleue/rouge pour indiquer le niveau de batterie.
C’est ce que nous allons voir…
Test, 1, 2
Nous avons pu tester le G30 dans les locaux d’AudioFanzine, sur une vingtaine de mètres avec murs et sur deux étages différents. Nous avons utilisé une Les Paul et un ampli Peavey Vypyr. Nous avons aussi mis à contribution notre four à micro ondes, véritable tueur de 2,4 GHz afin de voir comment de comporte le G30 dans un milieu hostile.
La latence, inévitablement provoquée par les systèmes numériques, ne nous a pas gênée. Elle est même plutôt négligeable quand nous jouons à une dizaine de mètres de l’ampli ! À 340 m/s, le son met 29 ms pour effectuer le trajet ampli – oreille, ce qui est bien plus important que la latence engendrée par conversion numérique ou un quelconque traitement. Nous avons pu jouer à 15/20 mètres de l’ampli (il y avait des murs) sans aucun problème, et même d’un étage à un autre. Deux étages en dessous, en revanche, le signal a été coupé. De très bons résultats, donc. Même en collant l’émetteur sur le four micro-ondes en marche, le son n’a pas été coupé. Il est donc kitchen compliant !
Sons
Concernant le simulateur de câble, nous sommes plus dubitatifs. Il est difficile de discerner une réelle différence entre la position « off », 5 mètres ou 9 mètres, que ce soit en son saturé ou clair. Avec du bruit blanc, on entend vraiment le filtre passe-bas à partir de 6 kHz, mais le signal qui sort de la guitare n’est pas du bruit blanc et le son qui sortira de l’ampli montera jusqu’à 3–4 kHz tout au plus. Cela ressemble plus à un gadget qu’autre chose. Afin de vous faire une idée, vous pouvez jeter une oreille sur les 4 exemples enregistrés en 24/96 au format WAV qui vous attendent dans l’espace Médias : le premier avec un bon vieux câble, le second avec « Tone cable » sur OFF, le troisième avec « Tone cable » sur 5 mètres et le dernier avec « Tone cable » sur 9 mètres.
Le reste de la famille
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Conclusion
Simple à utiliser et efficace, le Relay G30 conviendra à la plupart des guitaristes épris de liberté. Le design est sympa et les boitiers pas trop encombrants. On regrettera juste l’impossibilité de faire fonctionner le récepteur sur piles, mais étant voué à être posé à côté de l’ampli, ce n’est pas si problématique que ça. La latence nous a paru imperceptible dans le jeu et le son s’est révélé assez transparent. La portée s’est révélée très bonne et le fait de pouvoir choisir entre six canaux est un plus non négligeable. Reste le prix, 300€ dans toutes les bonnes crèmeries, assez élevé en regard de l’offre UHF analogique, mais qui fait du G30 le produit le moins cher sur le marché du sans-fil numérique pour guitariste.