Par ondes radio ou infrarouges, en WiFi ou en Bluetooth, la mode est au sans fil et il n'y a pas de raison que les musiciens ne profitent pas aussi d’un tel confort. En vis-à-vis du WIDI de CME, du MidAir de M-Audio ou du récent Relay G30 de Line 6, c’est E-MU qui débarque avec une solution capable de faire transiter de l'audio sans aucun câble : PIPEline.
Par ondes radio ou infrarouges, en WiFi ou en Bluetooth, la mode est au sans fil et il n’y a pas de raison que les musiciens ne profitent pas aussi d’un tel confort. En vis-à-vis du WIDI de CME, du MidAir de M-Audio ou du récent Relay G30 de Line 6, c’est E-MU qui débarque avec une solution capable de faire transiter de l’audio sans aucun câble : PIPEline.
White box
Le PIPEline d’E-MU se présente sous la forme d’un charmant petit boîtier en plastique blanc, doté de 4 patins antidérapants et présentant des angles arrondis. Gros comme une savonnette, il est livré avec une gaine de caoutchouc transparent qui, outre son rôle protecteur, permet de lui adjoindre une pince, histoire de le clipper aisément sur une poche ou à la ceinture, comme n’importe quel boîtier HF.
Les contrôles essentiels se résument à trois switchs sur le dessus de l’appareil : deux pour augmenter ou baisser le niveau sonore et un dernier qui allumera/éteindra le PIPEline sur une pression longue ou coupera le son sur une pression courte. En face avant, deux voyants : un bleu large siglé du logo E-MU indiquant si l’appareil est allumé ou éteint, et une petite LED qui s’allumera ou clignotera rouge ou blanc selon l’état des batteries ou du rechargement et selon que le module est ou non synchronisé avec un autre module.
Tout se passe ensuite en face arrière, qui propose d’abord une prise minijack stéréo et deux prises RCA qui pourront qui pourront tout aussi bien servir d’entrées/sorties analogiques que d’entrées/sortie S/PDIF en 48 kHz. Juste à côté, un switch lumineux et 4 petits cavaliers à 3 positions chacun servent à la configuration avancée du module, tandis qu’une prise permet de brancher le transformateur pour recharger le module. Pour 3 heures de charge, comptez environ 5 à 8 heures d’utilisation (ce chiffre variant en fonction de l’usage que vous faites de vos PIPElines), soit une autonomie tout à fait correcte…
Passons à présent à la configuration des bestioles qui se fait par l’intermédiaire du switch et des petits cavaliers et qui s’avère plutôt astucieuse.
Du PIPEline et des idées
La première bonne idée du système PIPEline, c’est que d’un point de vue matériel, il n’y a pas de différence entre l’émetteur et le récepteur. Parfaitement identiques, les boîtiers sont ainsi susceptibles d’être configurés pour l’émission comme pour la réception, au moyen du cavalier R/T (Recepteur/Transmetteur), les connectiques devenant selon le cas des entrées ou des sorties.
L’autre bonne idée, c’est de propose deux modes d’utilisation : Le mode « Apparié » où il s’agit d’une communication simple des boîtiers deux à deux, avec à chaque fois un émetteur et un récepteur, ou le mode « Diffusion » où un seul émetteur distribue le signal à plusieurs récepteurs. Cette fois-ci, c’est le cavalier B/P (Broadcast/Paired) qui servira à définir le mode retenu pour le boîtier.
D/A permet pour sa part de configurer le boîtier en mode Analogique, Analogique avec limiteur ou numérique, l’entrée/sortie stéréo RCA servant alors d’entrée/sortie stéréo S/PDIF.
Finissons avec le cavalier CH, qui permet de choisir parmi 3 canaux d’émission/réception : les plus perspicaces auront compris ici qu’en mode apparié, on utilisera au mieux 3 paires de PIPElines…
Et ça marche ?
Ca marche parfaitement même. Que ce soit pour relier un micro dynamique à une carte son (prévoir la connectique minijack), un synthé à une sono, une paire d’enceintes à un iPod ou encore… pour synchroniser deux caméras vidéos sur un tournage, comme nous l’avons fait pour les vidéos sur Michael Wagener. Tant qu’on reste dans le rayon d’émission/réception des deux boîtiers (soit 15 mètres au max) et qu’on n’oppose pas aux ondes d’obstacles insurmontables (un mur d’un mètre d’épaisseur par exemple), les PIPElines s’en sortent à merveille, et on goûte au confort de la vie sans fil, avec pour seule contrainte un petit boîtier qu’on portera dans une poche ou à la ceinture. Hélas, E-MU n’a pas pu mettre de troisième boitier à notre disposition de sorte que nous n’avons pas pu tester le mode Broadcast. Il n’y a toutefois aucune raison pour que ce dernier ne fonctionne pas, ouvrant le champ libre à quelques applications sympathiques : on pourra alimenter de la sorte plusieurs casques recevant le signal d’une même source…
En marge de ces bonnes choses, il nous est apparu que Les limites du PIPEline tenaient surtout dans sa volonté d’être un transmetteur générique, utilisable tant par le musicien (sur scène ou en home studio) que dans un contexte hi-fi. Or, si cette généricité est indéniable sur le papier, elle l’est moins en pratique où la connectique pose parfois problème : dépourvu d’entrée Jack 6,35 à haute impédance, le PIPEline peut certes faire transiter le son d’une guitare vers son ampli, mais il faudra disposer en amont de l’émetteur d’une boîte de direct qui rentrera en cinch ou en 6,35 dans la petite savonnette blanche. Du coup, l’affaire devient bien moins simple et portable qu’elle ne l’est avec le Relay G30 de Line 6, pensé exclusivement pour cette utilisation.
Quant au prix, il est relativement agressif puisque chaque boîtier est vendu 99 €. Seule bizarrerie de l’offre, le fait qu’avec un boîtier seul, vous ne puissiez pas faire grand-chose. On aurait donc aimé disposer d’un coffret de deux boîtiers, mais aussi de kits de 3 ou 4 boîtiers avec un tarif dégressif, évidemment. Pour bientôt peut-être…
Conclusion
Très sympathiques et réussis tant esthétiquement qu’ergonomiquement, les PIPEline d’E-MU peuvent rendre de multiples services, que ce soit à un musicien, sur scène ou en studio, ou au simple amateur de musique qui l’utilisera pour écouter dans sa salle de bain le CD qui joue sur la platine du salon. Ne lui manque en définitive qu’une entrée haute impédance sur Jack 6,35 pour une utilisation plus simple dans le contexte d’une basse ou d’une guitare, et une commercialisation un peu plus pertinente (par packs) pour toucher la perfection…