Si Trouble n’a jamais réellement rencontré le succès qu’il mérite, le groupe de Chicago peut au moins se targuer d’avoir été à l’origine de plusieurs genres musicaux en inspirant et influençant multitudes de formations.
En effet, ces héritiers naturels de Black Sabbath, ont posé les bases du doom metal avec leurs premiers opus sombres et résolument « heavy » et ont su se renouveler avec brio au cours des années 90 en insufflant une grosse dose de groove et de psychédélisme à leur musique pour là encore ériger les fondations du stoner metal. Trouble est dirigé depuis 1979 par l’excellente paire de guitaristes que constituent Bruce Franklin et Rick Wartell, véritables maitres de la science du riff et solistes de classe mondiale. Nous les avons coincés tour à tour dans leur loge lors du festival Doomed Gatherings à Paris le 15 mai dernier pour parler avec eux de leur matériel de scène.
Interview de Bruce Franklin
Bonjour Bruce ! Avant de parler de ton matériel à proprement dit, peux-tu nous raconter ton apprentissage de la guitare et la façon dont tu as forgé ton jeu, le cerveau et les doigts étant sans aucun doute le premier maillon du signal sonore d’un guitariste ?
Bruce Franklin : J’ai appris à jouer du rock en jouant par-dessus mes disques favoris quand j’étais jeune. Je jouais principalement au son des disques de Deep Purple, Black Sabbath, Led Zeppelin et Alice Cooper. Un peu de Uriah Heep également, mais c’est surtout des albums des quatre premiers groupes que j’ai cités dont j’ai le plus appris jusqu’à développer le style qui est le mien aujourd’hui. Ritchie Blackmore (Deep Purple) était incontestablement ma plus grande influence en matière de solo lorsque j’apprenais l’instrument. J’ai tant essayé de copier les siens ! Je n’ai jamais atteint son niveau bien sûr, mais son jeu a très clairement eu un impact sur le développement du mien. J’ai également beaucoup appris des solos de Jimmy Page (Led Zeppelin) et Tony Iommi (Black Sabbath) et ils ont eux aussi eu une influence majeure sur mon jeu. Quelques années plus tard, c’est l’album Alive ! (1975) de Kiss qui a eu un gros impact sur moi et j’ai joué énormément dessus. Et c’est à peu près tout ! Je n’ai jamais cherché à apprendre grand-chose de la théorie. J’ai appris majoritairement à l’oreille en jouant les solos de mes guitaristes favoris, souvent note par note, par-dessus leurs disques.
Rentrons maintenant plus précisément dans ton matériel en commençant par le médiator. Quel type utilises-tu ?
J’utilise des Dunlop 1.0 mm, ce qui n’a pas toujours été le cas. Auparavant je jouais avec des médiators plus gros et plus épais, ce qui est très bien pour les rythmiques mais pas forcément aussi bien pour les solos ! Ça te donne une attaque trop rude en solo, alors que les Dunlop 1.0 mm sont un bon compromis. Ils ont suffisamment de rigidité pour moi tout en pliant suffisamment, ce qui est bien plus adapté pour jouer des solos. Mais à l’époque de nos deux premiers albums (ndlr : Psalm 9 et The Skull, sortis respectivement en 1984 et 1985), j’utilisais des médiators vraiment très « heavy » !
Tout cela nous emmène à ta guitare, une SG qui ne te quitte plus depuis de nombreuses années. Peux-tu nous la présenter ?
C’est une Gibson SG Junior datant de 1964. Tout est d’origine dessus à l’exception du chevalet. A l’origine c’était un chevalet avec vibrato (ndlr : sans doute un Bigsby ou un Vibrola), mais je l’ai retiré car la guitare ne tenait pas assez bien l’accord. Pour ce que nous faisons avec Trouble, j’ai besoin d’un chevalet fixe. Hormis ça, tout est d’origine.
Nous pouvons voir un micro P-90 en position chevalet (ndlr : il n’y a pas de micro manche sur une SG Junior). C’est un choix assez surprenant, et en tout cas très peu répandu dans le monde du metal…
C’est tout simplement le P-90 d’origine, mais il est vrai que ce genre de micro n’est généralement pas utilisé dans le genre. Cette guitare possède un son vraiment génial et ce que j’adore avec le P-90, c’est que lorsque tu baisses le volume de ton micro, tu obtiens un son vraiment très clean, presque celui d’une Stratocaster et à l’inverse, lorsque tu montes le volume du micro au maximum, tu obtiens quelque chose de vraiment très « fat » ! J’ai souvent entendu des gens dire que les P-90 sonnent comme les micros simple bobinage que l’on trouve sur les Stratocaster ou les Telecaster. Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité ! Le P-90 est un micro vraiment « fat » ! Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter la prestation de The Who à Woodstock. Certes Pete Townsend a deux micros sur sa guitare (ndlr : il utilise une SG Special) mais il s’agit de P-90. Pete n’a jamais eu un son aussi gros qu’avec cette guitare ! Carlos Santana joue d’ailleurs lui aussi sur le même type de guitare à Woodstock avec ces fameux P-90. Les guitaristes de Blue Cheer et Budgie jouaient également avec des P-90 à cette même époque. Je voyais tous ces mecs qui jouaient sur des SG équipées de P-90 avoir un son aussi bon et costaud. Il était clair qu’il me fallait une de ces guitares !
Cela dit, contrairement à tous les guitaristes que tu viens de citer, Trouble possède un son plus « rentre dedans » avec usage de palm-muting lourd et agressif. Les gens pensent souvent que pour obtenir un tel son il faut obligatoirement un humbucker avec un haut niveau de sortie, et franchement sans voir ce qui se cache sous ta main droite lorsque tu joues en live, on aurait pu penser que c’était ton cas !
À l’époque où je jouais encore sur une Gibson Flying V, j’utilisais un humbucker, en l’occurrence le Super Distorsion de DiMarzio, et il faisait très bien le job tout en étant parfaitement adapté à cette guitare. Mais je préfère de loin le son de ma SG Junior avec son P-90 !
Quel est ton tirant de cordes et l’accordage de Trouble ?
Je joue sur du 10–46 et nous sommes accordés un ton en dessous, en D standard (Ré) avec Trouble. Toutefois, il nous arrive de descendre encore plus bas sur certains titres comme avec Paranoia Conspiracy ou Hunters Of Doom sur notre dernier album The Distorsion Field (2013) qui sont en drop C (Do).
Your Reflexion sur le dernier album ou Mindbender sur Simple Mind Condition (2007) semblent encore plus bas non ?
Effectivement ces 2 titres vont encore plus bas. Nous utilisons l’accordage B-A-D-G-B-E (Si-La-Ré-Sol-Si-Mi), l’accordage standard avec la corde de E (Mi) grave accordée en B (Si). Lorsque tu joues un accord de B (Si) en position de A (La) sur la 2e frette en grattant également la corde de E (Mi) à vide, tu obtiens un accord de B (Si). Comme nous sommes déjà accordés un ton plus bas, nous utilisons d’ailleurs en réalité un A-G-C-F-A-D (La-Sol-Do-Fa-La-Ré) et ça donne donc un accord de A (La). C’est un accordage étrange cela dit car pour jouer les autres accords, c’est une drôle de gymnastique ! C’est pourquoi nous n’avons jamais vraiment utilisé cet accordage en dehors de ces 2 chansons, ainsi qu’une chanson de mon « side-project » Supershine (ndlr : groupe qui réunit Bruce Franklin et Doug Pinnick de King’s X).
Jetons maintenant un œil à tes pédales, l’effet le plus flagrant dans le son de Trouble étant le Chorus…
Effectivement et pour se faire j’utilise cette vieille pédale, The Clone Theory de Electro-Harmonix, qui combine à la fois un chorus et un flanger, même si je l’utilise uniquement en tant que chorus. Elle est à mes côtés depuis très longtemps, je l’ai achetée en 1979 ! Bien sûr elle a été réparée quelques fois, mais elle assure toujours (rires) ! Ensuite il y a l’égaliseur Boss GE-7 qui est assez populaire. Puis il y a ma wah-wah, la Bad Horsie 2 de chez Morley, que je n’utilise pas tant parce qu’il n’y a pas de switch à activer, mais surtout pour sa course plus importante que sur les Cry Baby qui ont une amplitude beaucoup plus courte. Je ressens de meilleures sensations et j’ai un contrôle plus important avec la wah de Morley.
Passons maintenant à l’amplification. Quelle tête utilises-tu ?
Nous utilisons sur cette tournée des Marshall JMP Mk2 (ndlr : comme beaucoup de groupes lorsqu’ils traversent l’Atlantique, Trouble loue ses amplis en tournée). J’en possède également un depuis 1980. Nous utilisons le même matériel sur scène et en studio. Je dirais que sur nos huit albums, j’ai utilisé mon JMP au minimum pour six d’entre eux. Pour enregistrer Plastic Green Head (1995), je n’avais pas mon JMP par exemple car nous enregistrions en Californie et j’avais loué un JCM 800. Mais j’ai pratiquement toujours joué sur un JMP avec Trouble. Je n’utilise aucun boost ni aucune pédale de distorsion, je ne me sers que du gain du préampli du JMP, même si l’égaliseur Boss booste certaines fréquences car mon réglage accentue les mediums. Ce qui est bien avec ce genre de configuration, c’est que le son de la guitare reste authentique ainsi que celui de ton ampli car tu obtiens une distorsion très naturelle et absolument pas artificielle.
On voit effectivement que tu vas à l’inverse du « scoop-mid » sur ton égaliseur en poussant nettement les mediums. Quant est-il de l’égalisation de ton JMP ?
Sur l’ampli je privilégie les graves. Je les pousse jusqu’à 8. Je place les mediums entre 3 et 4 et les aigus entre 2 et 3. Sur mon JMP aux Etats-Unis je règle le gain à 7, mais sur celui que j’utilise sur cette tournée je le monte parfois jusqu’à 8.
Quels baffles utilisez-vous ?
Le Marshall 1960A Lead 4×12 avec des haut-parleurs Celestion (ndlr : les G12-T75). Nous préférons ce baffle avec ces HP 75W par rapport à d’autres sur lesquels nous avons déjà joué avec des HP plus proches des 30W (ndlr : peut-être le Marshall 1960AX avec ces Celestion Greenback ?). Ces derniers atteignent leur point de rupture (« break-up ») trop rapidement pour Trouble. Beaucoup de groupes de stoner adorent ça, car cela leur confère une distorsion plus sale, mais de notre côté nous préférons les HP qui peuvent encaisser beaucoup de watts afin justement d’éviter ce point de rupture et de conserver un son clair et précis. Nous voulons que notre son provienne seulement de nos guitares, pédales et amplis, nous ne voulons pas ajouter plus de distorsion venant des HP. Aux Etats-Unis nous utilisons deux ensembles de 4×12 1960A pour avoir un « full stack ». Sur cette tournée nous jouons aux côtés de Crowbar qui utilise des baffles Orange 4×12 (ndlr : PPC 412). Nous posons nos baffles Marshall au-dessus de leurs baffles Orange et nous raccordons nos JMP sur les deux baffles, même si nous repiquons uniquement le baffle Marshall par micro dans la sono.
Pour finir Bruce, lorsque tu joues à la maison, utilises-tu un ampli moins puissant ?
Non, je joue sur un « half stack » à la maison (rires) ! Mon JMP avec un baffle 1960A !
Interview de Rick Wartell
Peux-tu nous parler de ton apprentissage et ce qui a forgé ton style ?
Mon apprentissage de la guitare fut on ne peut plus simple. Je n’ai jamais pris la moindre leçon, je ne connais pas à proprement parler la moindre technique ou théorie. J’ai grandi comme guitariste en apprenant mes chansons préférées et en les jouant en écoutant mes albums. Quand je joue j’essaie surtout de retranscrire ce que j’entends dans ma tête, et lorsque je ne parviens pas à le faire, je tente de m’en approcher au maximum (rires) !
Quel type de médiator utilises-tu ?
J’utilise les Dunlop Tortex Tear Drop 0.88mm. Je trouve qu’ils durent plus longtemps et qu’ils t’aident à avoir un bon son. Je ne les utilise que depuis quelques années. Avant j’avais recours à de plus gros médiators mais j’avais trop de problèmes de casse au niveau de mes cordes. Je suis alors rentré dans une phase où j’ai essayé beaucoup de médiators différents et j’en suis venu à la conclusion que je préférais les Dunlop Tortex.
Niveau guitare tu es avec une Flying V depuis une éternité n’est-ce pas ?
Effectivement cette Gibson Flying V m’accompagne depuis 1990. Je possède également une autre Flying V, plus vieille dont je me suis beaucoup servi en studio pour nos différents albums. J’ai arrêté de l’utiliser en 1990 car elle était arrivée à un point où elle était beaucoup trop abîmée et elle commençait à perdre ses qualités tonales. Il fallait au minimum la refretter et j’ai fini par l’oublier dans un coin, vu que cette Flying V de 1990 me convenait très bien. J’ai confié ma vieille Flying V à un luthier il y a quelques mois et il m’a fait un joli travail de rénovation. Je pensais justement lui faire reprendre du service en live sur cette tournée, mais je n’ai pas eu le temps de suffisamment répéter avec. Du coup j’ai préféré emmener une nouvelle fois ma Flying V de 1990 qui fait toutes mes tournées depuis plus de 20 ans !
Nous pouvons voir que tu utilises tout comme Bruce un P-90 en chevalet, ce micro n’étant sans doute pas d’origine sur ta Flying V, pourquoi ce choix ?
Effectivement j’ai fait rajouter ce micro car lorsque Bruce a commencé à se servir de sa SG Junior avec le groupe, son son est devenu encore plus gros et flatteur ! Il fallait que je fasse quelque chose pour pouvoir tenir la distance et rivaliser avec sa guitare. J’ai donc fait modifier la cavité de ma Flying V pour accueillir ce P-90 qui m’a été fabriqué sur mesure par le constructeur Lindy Fralin. Ils ont surbobiné le micro afin que j’obtienne un son plus épais. J’adore le P-90 car il te permet d’entendre chaque note séparée de manière claire et distincte et lorsque tu joues un accord le son est vraiment bon, gros et large. Les gens pensent souvent que tu ne peux pas avoir un gros son avec un P-90 mais c’est faux. Il ne faut pas oublier que Tony Iommi utilisait également un P-90 sur les premiers albums de Black Sabbath et il a un son plutôt imposant n’est-ce pas ? Ceci dit, il s’agit de ma seule Flying V équipée en P-90 à ce jour. Mes autres Flying V sont équipées de DiMarzio Super Distorsion que j’aime également beaucoup.
Quid de ton micro manche ?
Pour le micro manche, je conserve toujours celui qui est d’origine. Les micros manche Gibson que j’ai eus jusque-là sont décents et suffisamment bons pour l’usage que j’en fais, car à vrai dire, je n’utilise pratiquement jamais ce micro. Je crois que sur tous les albums de Trouble et toutes les chansons que nous avons écrites, j’ai dû m’en servir à deux reprises seulement, c’est dire si c’est rare !
Quel tirant de cordes utilises-tu ?
Nous jouons sur des cordes SIT. Je fais des va-et-vient concernant mon tirant, entre le 9–46 et le 10–46. Je suis sur du 10–46 en ce moment, mais parfois j’ai besoin d’utiliser des 9 car je me blesse souvent au niveau des doigts, notamment en jouant au baseball. Ça me facilite la vie lorsque mes doigts me font mal, mais dès que je les sens plus résistants, je reviens sur des 10. Vu que nous jouons en D standard (Ré), cela ne fait pas trop de tension. Au sujet de l’accordage, nous avons déjà essayé de nous mettre en C (Do) ou en B (Si), mais cela ne convient vraiment pas au son de Trouble. C’est beaucoup trop brouillon pour ce que nous faisons. Dans nos débuts nous jouions également en accordage standard (Mi) et en E flat (Mi bémol). Mais depuis les années 90, nous nous sommes mis au D (Ré) et parfois au drop C (Do).
Peux-tu nous présenter ton pedalboard qui présente plus de pédales que celui de Bruce ?
Pour ma part, j’utilise deux pédales de chorus. Le Boss Super Chorus CH-1 donne un son plus « fat » tandis que mon vieux The Clone Theory d’Electro-Harmonix confère plus d’aigus et de mordant au son. Il booste le signal également. Il a plus de punch que celui de Boss. Il m’arrive même de combiner les deux chorus sur certaines chansons. Je les règle tous deux de manière assez proche. J’utilise le même égaliseur Boss que Bruce et il est réglé à peu près de la même manière, en boostant les mediums, mais je dois les accentuer encore un tout petit peu plus que lui, là encore pour pouvoir rivaliser avec la nature on ne peut plus « fat » de sa SG ! Bruce n’aime pas utiliser trop de pédales, tandis qu’à l’inverse, j’aime beaucoup utiliser des effets pour les solos. Je me sers donc parfois de ce delay Boss DD-3. Niveau wah-wah j’ai récemment fait l’acquisition de la Cry Baby de Slash, la SW-95. J’adore cette pédale et je peux te dire que je possède beaucoup de différentes Cry Baby et de wah en général. Je regardais une vidéo de la SW-95 il y a quelques mois sur YouTube et j’ai adoré le son. Elle correspond tout à fait à ce que j’attends d’une wah. Elle a un son bien épais, elle possède deux capaciteurs qui la rendent deux fois plus puissante et elle a juste un super son de manière générale ! Dès que je l’ai essayée, j’ai été conquis !
Concernant les pédales de chorus, sont-elles dans une boucle d’effets ou sont-elles placées en façade du préampli ?
Nous utilisons toutes nos pédales en façade. Nous n’avons jamais recours à une boucle. Nous sommes à l’ancienne. Les effets placés dans la boucle donnent un rendu trop synthétique pour nous. Nous avons essayé de placer nos chorus dans une boucle pendant un mois avec Bruce et nous n’avons franchement pas aimé le résultat.
Es-tu un fervent supporteur du JMP Mk II 100W également ?
Absolument ! Nous louons souvent les amplis en tournée, mais tant que c’est possible, nous voulons jouer sur des JMP. Nous possédons tous deux de très vieux JMP que nous utilisons en studio depuis nos tous premiers albums. Mais nous ne les sortons jamais vraiment pour les tournées car ils sont trop vieux. C’est difficile de pouvoir trouver des amplis qui ont exactement le même son, et nous ne voudrions pas ne plus pouvoir bénéficier de nos JMP pour le studio, nous devons donc les ménager.
Niveau égalisation, règles-tu ton JMP comme Bruce ?
Je ne suis pas certain de ses réglages. Je règle le mien de la manière suivante : le gain est à 8, les aigus sont seulement à 1, les mediums entre 4 et 5 et les basses à 7. Pour le potard de présence cela va varier selon la salle dans laquelle nous jouons. En général je règle la présence sur 8 et je la baisse parfois durant le concert si le son me dérange. Pour les baffles, nous possédons des Marshall 4×12 en 75W et en 30W. Nous préférons de loin ceux montés avec les HP 75W. Je ne sais même pas trop pourquoi nous possédons toujours nos baffles montés en HP 30W. Cela date de l’époque où nous étions signés sur une major (ndlr : Trouble a publié deux albums sur Def American, le label tenu par Rick Rubin, leur producteur de l’époque). On nous a proposé ces baffles et évidemment nous ne disons jamais non lorsque quelqu’un nous offre du matos ! Nous n’aimons pas le fait que leur point de rupture arrive trop tôt, mais en revanche je les apprécie pour enregistrer des solos sur album.
Utilises-tu des petits amplis à modélisation pour la maison ?
Oh non (rires) ! Il m’arrive parfois de jouer sur un petit Marshall à la maison dont j’ignore le nom et les caractéristiques. Mais sinon je joue la très grande majorité du temps avec mes têtes à lampe et mes baffles, comme si j’étais en concert. En revanche il y a une différence lorsque nous sommes chez nous à Chicago, que cela soit en répète ou en concert, car j’utilise mon Marshall JCM 800 et non pas mon JMP que je réserve vraiment pour les enregistrements studio. Tous les amplis Marshall sonnent de manière un peu différente et j’ai eu suffisamment de chance de trouver un vieux JCM 800 qui me convient pour répéter et donner des concerts sur Chicago en dehors de nos vraies tournées. Mais pour ce qui est du domaine du studio, je trouve qu’il ne tient pas la comparaison par rapport à mon JMP qui possède plus de punch ! Les amplis vintage grognent souvent davantage !
C’est marrant que tu dises ça, car le JCM 800, s’il était un ampli moderne dans les 80's, peut être considéré comme vintage aujourd’hui !
Oui c’est clair (rires) ! Les JCM 800 sont vintage aujourd’hui et tout le monde les aime d’ailleurs ! Je n’ai jamais essayé les nouveaux modèles mais j’ai entendu dire que certains étaient bons. À mon âge, je ne change plus grand chose au gros de mon matériel de toute manière.
Pourquoi le faire ? Le son de Trouble est légendaire et a inspiré tellement de formations. Tu ne répares pas ce qui n’est pas cassé n’est-ce pas ?
Oui en quelque sorte même si à vrai dire, j’essaie toujours d’améliorer quelque peu mon son. Je me dois de le faire car Bruce possède vraiment un son monstrueux avec sa SG. Je vous assure que c’est vraiment difficile pour moi avec ma Flying V de pouvoir rivaliser avec sa SG. La Flying V est vraiment bonne pour les rythmiques, mais pour les solos elle a indiscutablement un son plus mince que sa SG. C’est une sorte de combat intérieur pour moi de trouver des moyens d’améliorer constamment mon son et je ne suis pas arrivé au bout de ma quête. Je n’y arriverai jamais je pense, cette recherche continuera probablement jusqu’à ma mort !
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