Sujet Les conneries on stage

Allez, une connerie "after-stage" dirons nous :

On jouait vendredi pour un anniversaire d'une association qui loge des étudiants. C'est une assez grosse structure qui est connue par la grande majorité des 17-35 de la ville. Ils profitent de la destruction à venir de deux de leurs immeuble pour y faire une grosse fiesta bien comme il faut avec des groupes, des djs dans les étages et des performances artistiques. Jusque là tout va bien.

De notre côté, on nous refile le plan trois semaines à l'avance et avec très peu de détails. La promo est lancée une semaine avant et on reçoit les horaires et les détails concernant le matos 24h avant. C'est court mais ça va le faire, on se dit que ça va être une soirée tranquille avec pas trop de monde. Le jour même, 350 "participants" et 600 "intéressés" sur facebook. Ça vaut ce que ça vaut mais on se dit que s'il y a déjà la moitié de tout ce monde, ça peut être fun finalement. C'était donc pour le contexte.

Arrivés sur place, on rencontre les deux autres groupes très sympathiques, on cause un moment avant qu'un type s'amène avec une batterie sur un skateboard, nous la confie et reparte. On ne le reverra plus de la soirée mais les batteurs ont l'air contents. On descend à la cave où on doit jouer, constate que c'est un bon rectangle de béton nu, 2m10 de hauteur à tout casser et qu'une seule prise. Première pensée pour ce thread. A ce moment-là il est important de noter que personne n'a encore vu d'organisateur. Arrivent deux djs qui nous annoncent très fiers qu'on aura l'honneur de jouer sur leur sono qui crache beaucoup de watts, ce qui semble être sa principale et seule qualité. On fait un rapide inventaire du matos commun pour gagner du temps sur les changements de groupes et on monte le tout. Au moment de brancher les voix, on réalise subitement que personne n'a pensé à dire aux groupes qu'il n'y aurait pas de micros sur place. Heureusement notre local n'est pas loin, le guitariste fonce en chercher pendant que je négocie une mixette avec un dj des étages. Deuxième pensée pour ce thread et je pense à prendre une photo que vous puissiez visualiser le décor :

On fait des balances pour la forme, surtout vérifier les volumes et a notre plus grand étonnement, le son est plutôt correct malgré les conditions. On part en quête du bar qui selon les rumeurs vient d'ouvrir. On joue, le concert se passe pas mal, je stresse un peu quand un inconnu vient poser un extincteur derrière la batterie "juste au cas où parce qu'ils ont des soucis avec le courant dans l'autre cave" mais au final tout va encore bien. C'est à partir de là que ça dégénère.

Aux alentours de minuit et demie, quand le troisième et dernier groupe est supposé commencer, on se rend compte qu'il y a en fait autant de gens dehors dans la rue que dans les immeubles. On estime grossièrement 500-600 personnes au total, ce qui fait pas mal sachant qu'on est dans un quartier résidentiel très très calme. Arrivent alors dans les haleines embuées d'alcool les rumeurs de présence policière et d'interdiction de musique. Les musiciens attendent pendant qu'une expédition par à la recherche d'un organisateur et de nouvelles concrètes. On fini par nous confirmer une demie heure après qu'effectivement, le dernier concert est annulé. Déception mais soit, on décide de plier.

On retrouve alors nos amis les djs qui ont apparemment un peu abusé d'herbe qui fait rire et qui décident de mener une opération de résistance face à la machine d'opression étatique. On tente de leur faire comprendre qu'on se cogne un peu mais qu'on aimerait bien pouvoir démonter notre merdier avant qu'ils ne s'installent pour pas se marcher dessus et sachant qu'une tension palpable est en train de gagner la foule. En regardant du coin de l'oeil les pauvres djs faire tomber trois fois de suite leur précieux ampli qui contient tant de ces fameux watts, on commence à tenter de se frayer un chemin jusqu'à l'escalier qui mène dehors et donc aux voitures. On fini par déboucher dans la rue où ça commence à sentir vraiment mauvais, des groupes de plus en plus nombreux et agités se forment un peu partout. Avec pas mal de difficultés et l'aide des deux pauvres sécus complétement dépassés on fini par sauver notre matériel.

Au moment où on a pu partir, les organisateurs tentaient apparemment de négocier avec le policiers pour éviter une évacuation musclée des lieux tandis que dans les étages on commençait à se barricader, que des canapés volaient par les fenêtres et qu'une des sono avait recommencé à diffuser de la musique pour tenter de relancer la fête. On apprendra plus tard qu'au pic de la soirée il y avait plus de 1000 personnes présentes.

Je sais pas comment tout ça a fini mais j'ai pu trouver une photo de la fin de soirée pour vous donner une idée et merci d'avoir lu mon pavé jusqu'au bout. Au final pas vraiment de COS mais plutôt un gros dérapage incontrôlé de soirée qui partait pourtant bien.