Qui gagne combien dans un album ? Combien vais-je gagner en me faisant produire par un label ? Ce petit dossier donne la réponse à cette question que se posent beaucoup d'artistes autoproduits ou bientôt produits par un label ou une major... Voici les chiffres !
Les chiffres ne sont pas toujours faciles à calculer tant le nombre d’intervenants est grand et le nombre de contrats personnalisés. Néanmoins, nous pouvons donner des chiffres clés, les redevances (= revenus) de tous les acteurs se calculant pour la majorité par rapport au prix de vente en gros HT. Comprenez le prix de vente en gros comme le prix vendu au revendeur (magasin) qui pourrait-être la Fnac, Virgin etc.
Pour faciliter les calculs, prenons un exemple : imaginons que le prix de vente en gros HT soit de 85 francs (j’ai volontairement conservé les francs pour une meilleure compréhension).
Part de l’interprète
Entre 7 et 9 % du prix de vente en gros HT : c’est ce que touche l’interprète sur un album (ce % est fixé lors du contrat d’Artiste ou d’Enregistrement). Dans notre exemple, il percevra donc entre 5.95 et 7.65 francs.
Part des auteurs, compositeurs et éditeurs
9 % du prix de vente en gros HT : c’est ce que touche l’ensemble des Auteurs (= Auteur + Compositeur + Éditeur). Cette somme qui correspond au droit de reproduction mécanique (DRM) est à partager en 3. Le partage est fonction du contrat de Cession signé entre les auteurs (auteur & compositeur) et l’éditeur. Plus généralement, l’éditeur a 50%, le compositeur 25% et l’auteur 25%. Dans notre exemple, le compositeur gagnera… seulement (85 X 9%) X 25% = 1,91 Franc ! Notez que la présence d’arrangeur ou d’un adaptateur supplémentaire diminuera cette somme.
Part du producteur
Entre 18 et 22% du prix de vente en gros HT : c’est ce que touche le producteur sur un album. Ce % a été négocié entre le producteur (juridiquement, celui qui est propriétaire des « bandes » car financeur de la production) et l’éditeur phonographique (celui qui prend en charge la fabrication des CD) lors du Contrat de Licence. Sur une licence négociée à 20 points (donc 20 %), le producteur touchera 85 X 20% = 17 francs.
Part du distributeur
Enfin, n’oublions pas le distributeur qui peut toucher jusqu’à 40%. L’éditeur phonographique tirera sa marge brute de la différence entre le prix de vente au distributeur et ses coûts de fabrication (+ droits SDRM à verser à la Sacem).
Vous comprendrez donc pourquoi les Majors qui détiennent « la Prod », « l’Édition » et la « Distrib » accumulent des sommes considérables. Il n’est donc pas rare d’aller négocier des avances sur éditions, des parts éditoriales ou des « points de prod » lorsqu’on est artiste/auteur.
Internet, solution alternative ?
Vous comprendrez aussi pourquoi les sociétés de vente de morceaux en ligne comme l’Itunes Music Store sont capables de proposer des titres à 0.99 $ sur leur site; car en matière de téléchargement, les aspects classiques de la distribution, du stockage, du transport, des redevances SDRM… n’existent plus ou tout du moins, plus dans le mêmes proportions !
Source de l’article : Newsletter d’Apacabar, avec l’aimable permission de la société.