Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Culture / Société
Réagir

Différentes sortes de Cumbia

Les musiques traditionnelles 18

Si la Cumbia est née en Colombie, sa tradition est également fortement ancrée au Panama. Et si elle est passée du folklore au divertissement, c'est en Argentine qu'elle retrouve une parole engagée.

Accéder à un autre article de la série...

La Cumbia tradi­tion­nelle

Nous avons vu la semaine dernière que la Cumbia des origines avait pour voca­tion prin­ci­pale la trans­mis­sion de savoir et le devoir de mémoire. Ceux à qui était dévo­lue ladite trans­mis­sion du savoir se tenaient au centre d’une ronde formée par les danseurs qui tenaient une bougie sur la tête. Petit à petit, la Cumbia a évolué vers une danse de séduc­tion, avec des groupes mixtes d’hommes et de femmes dansant toujours autour d’un élément central, cette fois consti­tué des musi­ciens accom­pa­gnant la danse. La bougie était conser­vée, mais elle servait aux femmes à éloi­gner les hommes lorsque ceux-ci mimaient des inten­tions sexuelles, ce qui n’est pas sans rappe­ler le prin­cipe du Guaguancó cubain. L’ins­tru­men­ta­rium est composé de tambours, de flûtes « Kuizi Sigí » et « Kuizi Bonzí » et de Mara­cas. Nous avions évoqué les costumes des danseurs dans l’ar­ticle précé­dent. Pour les femmes, il s’agit souvent de robes longues et colo­rées, parfois agré­men­tées de dentelles. Les hommes sont habillés en blanc avec un foulard rouge autour du cou.

Pour les exemples vidéo de Cumbia colom­bienne, je vous invite à vous réfé­rer à l’ar­ticle précé­dent.

Cumbiamba

La Cumbia a évolué vers la Cumbiamba, qui est parmi les anciennes formes de la Cumbia celle qui semble être la plus pratiquée aujour­d’hui. Les femmes ne tiennent plus la bougie. Les flûtes Kuizi Sigí et Kuizi Bonzí ont été rempla­cées par l’ac­cor­déon et la flûte de pan.

Cumbia moderne de Colom­bie

La Cumbia moderne se distingue des précé­dentes par l’ap­pa­ri­tion du chant. On voit aussi dispa­raître les costumes tradi­tion­nels au profit de tenues plus « sexy ».

Panama – Cumbia Santeña

La Cumbia panaméenne se distingue de la Cumbia colom­bienne essen­tiel­le­ment par les instru­ments. Appa­rue plus tardi­ve­ment, elle a immé­dia­te­ment inté­gré des instru­ments plus euro­péens et « modernes », comme les violons et les guitares. Eux aussi ont été ensuite souvent rempla­cés par l’ac­cor­déon. La figure prin­ci­pale de la danse consiste en un double cercle des femmes et des hommes, ces derniers occu­pant le cercle inté­rieur et les femmes le cercle exté­rieur.

Panama – Cumbia Atra­vesá

La Cumbia Atra­vesá est la plus rapide des Cumbia. Le rythme en 6/8 est appuyé par les danseurs qui effec­tuent des « zapa­teos », jeux de pieds très élabo­rés.

Argen­tine – Cumbia Villera

Enfin, on ne peut évoquer les diffé­rentes formes de Cumbia sans évoquer la Cumbia Villera d’Ar­gen­tine. Celle-ci est née durant les années 90 et s’est prin­ci­pa­le­ment affir­mée à partir de la crise écono­mique qui a frappé le pays en 1998. C’est une forme de Cumbia qui sans être forcé­ment agres­sive n’hé­site pas à évoquer parfois crûment les problèmes rencon­trés par les caté­go­ries pauvres de la popu­la­tion. Le nom de « Villera » fait d’ailleurs direc­te­ment réfé­rence aux bidon­villes argen­tins, les « villas mise­ras ».

 

Article suivant dans la série :
Les instruments de la Cumbia →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre