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Culture / Société
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Les instruments du Reggae - Les musiques traditionnelles 24

Pour suivre notre petite organisation habituelle, nous allons aujourd'hui nous intéresser aux instruments typiques du Reggae... où les notions d' «  instruments » et de « typiques » vont se trouver quelque peu bouleversées !

Les instruments du Reggae : Les musiques traditionnelles 24
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En effet, si l’on s’en tient aux à la défi­ni­tion clas­sique du terme « instru­ments », il n’y en a aucun dans le Reggae qui ne soit réel­le­ment carac­té­ris­tique du genre en tant que tel et que l’on ne pour­rait retrou­ver ailleurs exac­te­ment sous la même forme, qu’il s’agisse de la batte­rie, de la guitare (parfois rempla­cée par un clavier), de la basse ou de la voix humaine. Non, dans le cas du Reggae, il nous faudra déca­ler notre regard et cher­cher l’ori­gi­na­lité  de ses outils d’ex­pres­sion soit dans une tradi­tion musi­cale paral­lèle soit dans son moyen prin­ci­pal de diffu­sion. 

Les tambours Nyabin­ghi

nyabinghi drumsNous évoquions dans l’ar­ticle 22 la tradi­tion Nyabin­ghi et ses rapports complexes au Reggae, et il nous semblait donc impor­tant de décrire ici de manière un peu plus détaillée les instru­ments employés pour la réali­ser, en l’oc­cur­rence les trois tambours  « baandu », « funde » et « kete » ou « repea­ter ».

Le premier est appelé égale­ment « thun­der drum » et il s’agit du plus large des trois. C’est un tambour grave joué au maillet, avec un son ouvert sur le premier temps et étouffé sur le 3e temps. On notera en passant que les rythmes Nyabin­ghi ne tiennent pas compte du « one drop » évoqué dans l’ar­ticle précé­dent ! Le « kete » est le plus petit des trois et celui dont la sono­rité est la plus aiguë. Il est utilisé prin­ci­pa­le­ment pour les parties impro­vi­sées, même s’il marque souvent les temps 2 et 4. Enfin le « funde » se situe entre les deux autres en termes de taille et de sono­rité. Son rôle, en appuyant les temps 1 et 3 de manière étouf­fée, est d’as­su­rer une assise ryth­mique constante et de ce fait, il est souvent asso­cié aux batte­ments de cœur.

Le Sound System

L’évo­ca­tion du Sound System dans le cadre d’un article dédié aux instru­ments de musique pour­rait sembler étrange à bien des égards, mais un genre musi­cal ne s’ex­prime pas toujours unique­ment via les outils primor­diaux que sont les instru­ments ou la voix humaine. Il peut se donner à entendre égale­ment par des éléments qui pour­raient sembler péri­phé­riques, mais qui dans le cas du Reggae vont s’avé­rer primor­diaux, quitte à servir même de fonda­tion à d’autres styles posté­rieurs. Les premiers Sound Systems sont appa­rus dans les années 40, à l’époque où un géné­ra­teur, une platine et deux enceintes montés sur la plate-forme arrière d’un camion permet­taient d’al­ler diffu­ser de la musique jusque dans les lieux plus recu­lés de la Jamaïque. Humai­ne­ment, un Sound System est composé d’un « selec­ter » qui choi­sit les disques, et d’un « toas­ter » qui commente la sélec­tion. Le Sound System devien­dra le moyen prin­ci­pal de se faire connaître pour les musi­ciens de l’île tous styles confon­dus, et lorsque notam­ment le Reggae accé­dera à sa renom­mée mondiale actuelle, on obser­vera le phéno­mène inté­res­sant que les concerts live des grands artistes et groupes se feront surtout à l’étran­ger, alors qu’en Jamaïque ils conti­nue­ront d’être essen­tiel­le­ment diffu­sés via les Sound Systems. Le premier DJ à connaître le succès a été Tom Wong, avec son Sound System  « Tom the Great Sebas­tian ».  C’est lui notam­ment qui lancera la carrière de Count Matchuki, de son véri­table nom Wins­ton Cooper, qui a été le premier DJ à impro­vi­ser voca­le­ment par-dessus les disques qu’il passait. Beau­coup même consi­dèrent d’ailleurs Count Matchuki comme l’un des inspi­ra­teurs du Rap et le père du Beat­boxing. Après « Tom and the Great Sebas­tian », il rejoin­dra l’autre Sound System mythique de l’île, celui de Clement Dodd alias « Coxsone ». Celui-ci était égale­ment le fonda­teur du fameux « Studio One », premier studio d’en­re­gis­tre­ment de l’île possédé par des noirs, dans lequel Bob Marley fit ses débuts et qui a vu passer de nombreux artistes comme The Skata­lites ou Burning Spear. 

Les riva­li­tés entre Sound Systems étaient nombreuses, et les duels artis­tiques ou « Sound Clashes » pouvaient parfois se termi­ner en « Sound Crashes », lorsque les hommes de main payés par l’un des sound systems venaient sacca­ger le maté­riel de l’autre et effrayer les audi­teurs.

 

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Les caractéristiques musicales et rythmiques du Reggae

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