Test de l'Arturia Keylab 88 mk3 - Une bonne mouture

Design, fini­tions et impres­sion à la prise en main

J’ai reçu la version blanche de ce clavier, et en ouvrant le carton, la sensa­tion est agréable. C’est vrai­ment un bel objet, repre­nant le design contem­po­rain de ses prédé­ces­seurs. Le look est moderne certes, mais il y a aussi un quelque chose de vintage et d’élé­gant dans cet aspect qui me plaît beau­coup. Le poids est d’en­vi­ron 16 kg, donc plutôt rassu­rant, c’est d’un point de vue géné­ral assez costaud. C’est la diffé­rence avec la version Essen­tial, consti­tuée exclu­si­ve­ment de plas­tique. La majeure partie du clavier est aussi en plas­tique solide, mais la base est en alumi­nium. Les côtés sont en bois, avec le logo Artu­ria gravé dessus. Il est spéci­fié que c’est du bois, je dirais que c’est la première fois que j’ai l’im­pres­sion que du vrai bois imite l’as­pect du plas­tique…

Ques­tion tableau de bord, ce blanc mat est vrai­ment appré­ciable et ce n’est pas un ramasse pous­sière maculé de traces de doigts. L’in­ter­face est la même que les autres modèles (49 et 61 touches), à part les boutons-pous­soirs de trans­po­si­tion et octave placés sous les molettes de pitch et de modu­la­tion. Le rendu est épuré, les boutons et faders sont élégants, bien finis, avec un léger doute sur la soli­dité dans le temps de la molette prin­ci­pale en revê­te­ment alu à droite de l’écran LCD qui est en couleur. On compte 12 pads, soit une rangée de moins que sur le Mk2. Ils sont toute­fois plus grands et s’in­tègrent bien dans l’en­semble.

Contrôles, pads et fonc­tion­na­li­tés prin­ci­pales

Les pads et le trans­port

Parlons juste­ment des pads. La qualité est au rendez-vous tant au toucher (qui est très agréable) qu’à l’exé­cu­tion répé­ti­tive. Ils sont plus grands et moins nombreux que sur le Mk2. J’ima­gine que ce parti pris est peut-être dû au retour des utili­sa­teurs qui trou­vaient les pads précé­dents trop petits… Cela reste toute­fois un contrô­leur poly­va­lent qui n’est pas dédié unique­ment à cette utili­sa­tion.

Le toucher géné­ral donne vrai­ment une sensa­tion de haut de gamme. Les 9 enco­deurs rota­tifs et les faders sont tactiles, et l’écran s’al­lume lorsque vous les effleu­rez, faisant vrai­ment son effet la première fois. Ce n’est pas qu’un gadget, car cette fonc­tion­na­lité permet de consul­ter les réglages sans les modi­fier par inad­ver­tance. La résis­tance est bonne que cela soit pour les boutons, molettes ou curseurs.

Le trans­port est bien conçu et bien placé. Je ne sais pas si un droi­tier se dira la même chose, mais, en tant que gaucher, j’aime l’avoir de ce côté. Au-dessus se trouvent les boutons d’ac­cord, d’ar­pé­gia­teur, de gamme et de main­tien (hold), ainsi que les boutons « Save », « Quan­tize », « Cancel » et « Redo » ce qui vous évite de retour­ner trop souvent sur la souris.

L’écran et Analog Lab

L’écran du Mk3 est un bel upgrade comparé au Mk2. Il fait 3,5 pouces et 480 × 320 pixels. Il affiche bien et correc­te­ment ce que vous utili­sez (nom du préset et de l’ins­tru­ment utilisé). Même en super­po­sant deux synthèses, on voit bien les deux. Dès que l’on utilise un bouton ou un fader, Ies para­mètres et leurs valeurs s’af­fichent. On compte 4 boutons au-dessus et 4 en dessous avec des fonc­tions diverses selon le menu.

Le Keylab Mk3 est fourni avec une licence Analog Lab qui est la banque de sons d’Ar­tu­ria, issue de sa V Collec­tion. L’écran va vous permettre de parcou­rir les présets comme dans l’in­ter­face utili­sa­teur d’Ana­log Lab, par exemple en sélec­tion­nant vos favo­ris ou en ajou­tant un deuxième instru­ment comme dit précé­dem­ment. Ici, la grande majo­rité des objec­tifs (édition ou autre) seront atteints, mais, pour avoir l’ému­la­tion complète, il vous faudra toute­fois ache­ter l’ins­tru­ment ou la V collec­tion. On peut orga­ni­ser les patches en setlist via le mode perfor­mance.

Ques­tion DAW, Artu­ria entre­tient une rela­tion privi­lé­giée concer­nant l’in­té­gra­tion avec Bitwig Studio, Cubase, Able­ton Live, FL Studio et Logic Pro ; cela prend tout son sens avec Live et Bitwig, car il y sera plus facile d’ajus­ter les presets.

La nouvelle méca­nique Fatar TP/110 à l’épreuve

Le KeyLab 88 Mk.3 est équipé d’une toute nouvelle méca­nique Fatar, le TP/110. C’est une amélio­ra­tion du TP/100 équi­pant le Mk2. Artu­ria affirme que cette méca­nique est encore plus fluide que la précé­dente et, fran­che­ment, pour un clavier de contrô­leur c’est vrai­ment quali­ta­tif. La répé­ti­tion est bonne, le poids est très correct, ni trop lourd, ni trop léger, permet­tant à la fois de l’ex­pres­si­vité et de la vitesse digi­tale. Le retour de touche est suffi­sam­ment rapide pour certaines exécu­tions pure­ment pianis­tiques. Les tests sur diffé­rentes banques de sons ont été concluants, et c’est un plai­sir de l’uti­li­ser.

Déci­der de prendre une méca­nique à marteau pour un contrô­leur ne sera pas recher­ché par tous, toute­fois c’est un clavier poly­va­lent qui est en mesure de satis­faire aussi bien les joueurs de synthé que les pianistes.

Connec­tique et alimen­ta­tion : ce qu’offre le KeyLab 88 Mk3

Ici, pas d’op­tions pour un équi­pe­ment modu­laire. Le 88 dispose d’une entrée auxi­liaire pour pédale en plus des trois autres tradi­tion­nelles, une entrée/sortie MIDI et d’un port USB-C pour les données et l’ali­men­ta­tion. Une prise 12 V/1 A est dispo­nible en option pour ceux qui ne souhaitent pas se connec­ter à un ordi­na­teur, mais c’est une option (aucun câble secteur fourni avec l’ap­pa­reil).

FAQ

Le KeyLab 88 Mk3 est-il compa­tible avec tous les DAW ?

Il propose une inté­gra­tion pous­sée avec Live, Bitwig, Cubase, FL Studio et Logic Pro. Pour les autres DAW, le mode HUI/Mackie assure une compa­ti­bi­lité de base.

Peut-on l’uti­li­ser sans ordi­na­teur ?

Oui, mais il faudra une alimen­ta­tion externe 12V/1A non four­nie. L’écran et les fonc­tions restent utili­sables en mode auto­nome.

Quelle est la diffé­rence entre la série Essen­tial et le KeyLab Mk3 ?

Le Mk3 offre une meilleure méca­nique (TP/110), des maté­riaux plus robustes (alumi­nium, bois), des pads plus grands et une inté­gra­tion logi­cielle avan­cée.

Le KeyLab 88 Mk3 est-il adapté au jeu pianis­tique ?

Sa méca­nique Fatar TP/110 offre un bon équi­libre entre expres­si­vité et réac­ti­vité, ce qui le rend perti­nent aussi bien pour les pianistes que les produc­teurs.

Combien de banques de sons sont incluses ?

Analog Lab est fourni avec des centaines de sons. S’ajoutent Piano V, Mini V, Augmen­ted Strings, Rev Plate-140, The Gent­le­man (NI), UVI Model D, etc.

Carac­té­ris­tiques tech­niques du KeyLab 88 Mk3

• 88 touches lestées avec méca­nique Fatar TP/110, sensibles à la vélo­cité

• After­touch (mono)

• 8 pads sensibles à la vélo­cité avec rétroé­clai­rage RGB

• 9 faders de 30 mm

• 9 enco­deurs rota­tifs tactiles

• 1 enco­deur cranté pour la navi­ga­tion

• Molette de pitch bend et de modu­la­tion

• Écran couleur LCD de 3,5 pouces (480 × 320 px)

• Modes : Chord Play, Scale, Arpé­gia­teur, Hold

• Section de trans­port compa­tible avec les prin­ci­paux DAW

• Inté­gra­tion native avec Analog Lab V, Able­ton Live, Bitwig, Cubase, Logic Pro, FL Studio

• Compa­tible Mackie/HUI Control

• Port USB-C pour alimen­ta­tion et données

• MIDI In / Out (DIN)

• 4 entrées pédales (sustain, expres­sion, et 2 assi­gnables)

• Entrée pour alimen­ta­tion secteur 12 V / 1 A (bloc non fourni)

• Dimen­sions : 1295 × 323 × 113 mm

• Poids : 15,7 kg

• Logi­ciels inclus :

  • Analog Lab Pro

  • Able­ton Live Lite

  • UVI Model D Piano

  • Native Instru­ments The Gent­le­man

  • Abon­ne­ments Melo­dics & Loop­cloud