Connu pour ses contrôleurs malins comme ses synthés originaux, Novation revient sur le marché des claviers de contrôle haut de gamme avec la version MkIII du célèbre Remote SL. Et la surprise, c’est qu’il s’agit plus d’un nouveau concept que d’une simple mise à jour.
Sorti en 2009 et faisant suite au Remote SL premier du nom, le Remote SL MkII de Novation est sans trop de problème devenu une valeur sûre du clavier de contrôle orienté MAO en proposant un produit sans compromis au niveau des équipements comme de la qualité de la fabrication. Outre un clavier Fatar semi-lesté, on y trouvait une impressionnante quantité de contrôles physiques à assigner (8 encodeurs, 8 potards, 8 sliders sensitifs, 32 boutons lumineux, 8 pads, un joystick et pad tactile XY) assortis d’un écran LCD rétroéclairé et du système d’assignation automatique Automap. De l’eau a toutefois coulé sous le ponts depuis et sans parler des innovations de Roli ou Touchkeys dans le domaine des claviers, Native Instruments, Akai, Nektar ou encore Arturia ont fait sensiblement avancer le schmilblick de l’intégration entre matériel et logiciel, au point qu’on attend quelque chose d’énorme de la part de Novation pour que la marque puisse reprendre le dessus sur cette concurrence.
Là où le constructeur risque de surprendre son monde, c’est que la version MkIII de son fameux Remote SL s’avère très différente de la version MkII en termes de fonctionnalités comme de concept, et donc de public. Sur le petit nouveau, point d’Automap, de clavier signé Fatar, de panpot, de joystick ou de pad XY, et l’on perd même en face arrière un connecteur DIN 5 broches. Et pourtant, le Remote SL Mk3 en fait beaucoup plus, ou du moins, il fait bien d’autres choses comme nous allons le voir…
Oui, je sais, je tease comme un goret. Aussi allons-nous mettre fin à cet insupportable suspense et faire le tour de la machine…
Lumineux concept
Que retrouve-t-on sur ce SL MkIII ? Bien des choses lumineuses vu que chaque touche du clavier se trouve face à une diode RVB comme sur les Komplete Kontrol S de Native Instruments (nous le verrons toutefois : elles servent à toute autre chose que d’afficher les éventuels keyswitches des instruments virtuels). À gauche de nos 49 touches, en lieu et place du Joystick et du pad XY du MkII, on retrouve deux molettes plus traditionnelles mais soulignées d’un filet lumineux bleu pour le pitch bend et la modulation. Au-dessus de ces dernières, vous ne serez pas étonnés de trouver 19 boutons lumineux pour paramétrer les différentes fonctions du clavier (et elles sont nombreuses, nous le verrons), tandis que la partie centrale est dévolue à une matrice de 2×8 pads RVB surmontée de 5 écrans LCD TFT couleurs et complétée de 8 encodeurs et 16 boutons RVB pour naviguer dans tout cela. À droite, on retrouve 8 sliders en vis-à-vis 16 boutons RVB et deux boutons de navigation. À l’extrême droite nous attend pour finir un un bloc de 6 commandes éclairées pour le séquenceur. Comme vous le voyez, Novation n’a lésiné ni sur les contrôles ni sur les lumières de sorte que l’appareil sera aisément utilisable dans l’obscurité tandis que le mode ‘écran de veille’ prend des airs de lightshow. Par rapport au Remote SL MkII, on saluera aussi une bien meilleure utilisation de l’espace offert par le bandeau pour répartir les commandes même si, du coup, on voit mal comment le constructeur pourrait décliner le SL MkIII en 25 touches sans devoir repenser toute cette organisation voire rétrécir ou supprimer certaines choses. Pour l’heure, le choix se résume ainsi à une version 49 touches à 600 euros et une version 61 touches à 700 euros.
En termes de finitions, précisons que le boîtier du SL est en plastique noir de bonne qualité, avec un assemblage propre et des éclairages comme des écrans offrant suffisamment de contraste pour un usage en plein jour. Notons aussi que le MkIII est suffisamment lourd pour ne pas bouger du stand ou d’un bureau sur lequel vous le poserez, mais qu’il n’est pas intransportable pour autant dans la version 49 touches dans lequel nous le testons. Ce dernier pèse ainsi 5,36 kg pour des dimensions de 81,66 × 10 × 30 cm, tandis que la version 61 touches pèse 6,32 kg pour des dimensions de 98,1 × 10 × 30 cm.
Les boutons semblent provenir du même fournisseur que ceux du Komplete Kontrol S Mk1, offrant un appui à la fois doux et franc, avec un petit clic qui se sent et s’entend à chaque pression. Quant aux pads, ce sont très probablement les mêmes que sur le Launchpad Pro, sensibles à vélocité et offrant un aftertouch polyphonique, tandis que le clavier gère l’aftertouch en mono. Disons un mot sur ce dernier qui, s’il n’est pas fabriqué par Fatar, n’en demeure pas moins un semi-lesté de bonne qualité. Le toucher s’avère un tout petit peu plus ferme que sur le Native KKS Mk2 ou l’Arturia Keylab mkII, et l’on sent bien à l’enfoncement la zone de pression de l’aftertouch tandis que le jeu sur les touches n’est pas spécialement bruyant. Un très bon point.
Les encodeurs sont sans histoire si ce n’est qu’ils sont logiquement disposés 2 à 2 en face de chaque écran et qu’on les aurait préférés un peu plus écartés pour le confort. Les sliders sont enfin ce qui semble le plus cheap d’apparence, même s’ils offrent une course sans jeu et une résistance homogène. Pas de quoi se scandaliser donc, d’autant que des choses plus intéressantes nous attendent sur le face arrière du SL…
Outre le connecteur pour le transfo fourni (et précisons-le, indispensable, vu que le clavier ne peut fonctionner sur la seule alimentation d’un câble USB à cause de tous ses écrans et ses lumières), le bouton d’alimentation et le connecteur USB, on a ici droit à trois connecteurs MIDI sur DIN 5 broches (In – Out – Thru/Out 2), trois Jack 6,35 pour les habituelles pédales de Sustain et Expression et un footswitch et… et… deux jeux de trois connecteurs CV / Gate / Mod ! De quoi piloter deux synthés par ce biais donc, et… et… un connecteur Clock Out pour simplifier la synchro de tout ce petit monde…
Or, le Remote SL MkIII le pilotera d’autant mieux qu’il intègre un séquenceur à patterns matériel qui n’a rien d’un gadget puisqu’il vous propose 8 pistes, en plus d’un arpégiateur lui aussi matériel, et d’autres joyeusetés que nous allons détailler.
Vous l’aurez compris : si le Remote SL MkII se concentrait sur le pilotage de logiciels et notamment de plug-ins via le système Automap, le synthé étant vraiment pensé alors pour l’informatique musicale et l’informatique musicale surtout, on est ici face à un clavier qui cible les musiciens à configurations hybrides, ceux-là mêmes qui utilisent des synthés matériels en vis-à-vis d’un Ableton Live par exemple (dont une version Lite est justement fournie en bundle).
Ce positionnement n’a rien d’idiot dans le mesure où Novation évite de se trouver entre le marteau Native Instruments, l’enclume Akai et le serre-joint Nektar sur le marché des claviers orientés logiciels, et propose un produit qui n’a pas de concurrent direct en termes de spécifications : à la rigueur, c’est au Keylab d’Arturia qu’il ferait le plus d’ombre, même si du côté pilotage de synthé matériel, il fait cavalier seul avec son séquenceur matériel 8 pistes et ses deux jeux de sortie CV/Gate/Mod.
Sachant cela, il s’agit de rentrer un peu plus dans les détails pour voir ce que l’on peut espérer de cet original.
CV et lettre de modulation
La première originalité du SL MkIII, c’est évidemment son ouverture vers le monde hardware, que ce soit via les deux jeux de sorties CV/Gate/Modulation ou via MIDI. Un certain nombre de Templates prêts à l’emploi vous attendent d’ailleurs dans la machine, que ce soit pour les instruments Novation évidemment, ou encore certains best-sellers signés Moog, Korg, DSI, Nord, Roland, Waldorf, Access, Elektron et même Strymon pour ce qui est des effets… Rien concernant Yamaha ? C’est un peu étrange mais gageons que ces ressources devraient prochainement arriver, d’autant que rien ne vous empêche de bricoler ça vous-même.
Pour ce faire, c’est toujours l’utilitaire Components bien connu des utilisateurs de produits Novation qui est de mise. Via ce dernier, vous pourrez gérer le clavier, qu’il s’agisse de mettre à jour son firmware ou de réaliser des Templates, de sauvegarder ces derniers ou d’en charger de nouveaux. Stable et efficient, le logiciel présente une interface claire et aérée dans laquelle vous pourrez définir l’assignation du moindre contrôle à l’exception des commandes de navigation. Cela vaut pour les encodeurs, pads, boutons ou sliders mais cela vaut aussi pour les sorties Jack des pédales, sachant que vous pouvez définir différents comportements pour certains éléments (absolu ou relatif pour les potards, Momentary, Toogle, Increase/Decrase ou Trigger pour les boutons, etc.). Bref, tout cela est plutôt complet, sachant que le réglage de la courbe de vélocité des touches se fait depuis l’appareil même, ce qui est l’occasion d’une première déconvenue : avec les écrans LCD dont dispose le clavier, on regrettera que le constructeur n’ait pas trouvé le moyen d’afficher la courbe en question, nous proposant juste de choisir entre des presets. Ceci étant dit, on sort les minijack, une NYX de Dreadbox et un Arturia Minibrute pour voir ce que la machine a dans le ventre.
Séquencé à la main sous le SL
Outre sa connectique, le plus gros point fort de ce nouvel arrivé est sans l’ombre d’un doute son séquenceur matériel. Vous disposez ainsi de 64 sessions proposant 8 pistes chacune, sachant que chaque piste abrite 8 patterns de 16 pas. De quoi faire pas mal de choses sans avoir besoin du moindre ordinateur, sachant que vous pouvez déterminer pour chaque note sa vélocité et son gate. La saisie se fera en live depuis le clavier (quantisé obligatoirement à la résolution de lecture du pattern, avec une précision de 24 PPQN) ou en mode pas à pas en enfonçant le pad qui correspond au step désiré puis en enfonçant la note qu’il doit jouer. Évidemment, 16 pas, c’est un peu court mais pour contourner cela, Novation propose de réaliser des chaînes de patterns non destructives. Et au niveau de ces derniers, on dispose bien évidemment de plusieurs modes de lecture (avant, arrière, ping-pong, aléatoire) comme de la possibilité de changer la vitesse de lecture en fonction du tempo (de 30 à 300 BPM en synchro externe ou de 40 à 240 BPM en interne), de gérer le swing et d’utiliser l’horloge interne de la machine pour synchroniser vos claviers ou au contraire d’utiliser une horloge externe. Bref, même si les 16 pas d’un patterns semblent un peu sous-dimensionnés, tout cela est plutôt bien pensé dans une logique de contrôle hardware, d’autant que vous pouvez aussi enregistrer l’automation de 8 paramètres pour chaque piste, et que vous pouvez définir la destination de tout ce que vous séquencez : USB (pour piloter un instrument logiciel), DIN 1, DIN 2 ou les deux, CV/Gate 1, CV/Gate 2 ou les deux.
Qui peut le plus peut le moins : notre SL MkIII embarque également un arpégiateur matériel complet qui se servira lui aussi de la matrice de 16 pads comme d’interface de saisie. Rien à redire là-dessus : toutes les fonctions usuelles d’un arpégiateur sont là, avec une synchronisation au 1/32 en triolet au maximum et de multiples modes de lecture.
On en dira autant de la possibilité d’utiliser des gammes via la module Scale (16 gammes disponibles avec transposition chromatique) ou de définir des zones sur le clavier pour piloter par exemple une basse sur une octave, des brass sur deux autres, un lead sur ce qu’il reste. Dans ces modes, les éclairages des touches sont bien sûr mis à contribution de manière intuitive, éclairant les zones de différentes couleurs ou indiquant les notes de la gamme sélectionnée. Elles permettront encore, en conjonction avec les pads, de voir quelle note est jouée par le séquenceur interne. Mais je le souligne : elles ne serviront certainement pas à afficher les keyswitches d’un instrument logiciel NKS, contrairement à ce que certains auraient pu penser en voyant l’air de famille de ces dernières avec le lightguide de Native Instruments.
Puisqu’on en parle, il est temps de brancher à chaud notre câble USB pour voir comment cela se passe du côté informatique avec, au hasard, Ableton Live. ;-)
Journal du soft
Pour accéder au versant MAO, il faudra presser la touche InControl qui active le contrôle de la STAN. Selon cette dernière, on sera logé à deux enseignes, sachant que Novation assure pour l’heure le contrôle de Pro Tools, Cubase, Logic, Reaper, Reason, Live… et des autres logiciels via le protocole générique HUI. Dans ce dernier cas, on dispose du contrôle des fonctions de base de la STAN : bloc de lecture, faders de volume, panpots, taux d’envoi vers un bus auxiliaire, Solo/Mute, armement de l’enregistrement… Mais les choses deviennent plus intéressantes avec une STAN officiellement supportée comme Live puisque non seulement le clavier dispose d’un mapping pour les instruments et plug-ins fournis par Ableton, mais il parvient même à mapper les paramètres de plug-ins d’effets VST de tierce partie (un reliquat d’Automap ?). Pour les instruments, c’est une autre paire de manches en revanche, et je ne suis pas parvenu à accéder à une telle fonctionnalité pour EZkeys, Massive, Falcon ou encore n’importe quel synthé Arturia… C’est dommage.
Il faut préciser également que l’on est absolument pas dans un contrôle qui pourra se passer de la manipulation d’un ordinateur et d’une souris : d’abord parce qu’il faut sélectionner le plug-in d’effet dans la STAN pour que ses contrôles s’affichent sur le clavier, et ensuite parce que les 5 écrans que propose le SL MkIII sont utilisés de manière assez basique : tous les réglages y sont proposés sous forme de potards et les noms correspondant à ces derniers sont souvent tronqués. Ne pensez pas non plus pouvoir afficher la vue globale d’un projet, un piano roll, une table de mixage ou quoi que ce soit d’un peu sophistiqué graphiquement : juste des potards et du texte. Là dessus, il faudra donc être bien clair : ce SL MlkIII est un clavier de contrôle avant tout pensé pour piloter des instruments matériels, et s’il dispose de fonctions orientée MAO, il est très loin d’offrir le confort et la puissance de claviers dont c’est la spécialité. Ce n’est pas lui qui remplacera un Push ou un Komplete Kontrol, tout comme ces derniers seraient bien incapables de faire le quart de ce que propose le dernier né de Novation sans avoir besoin d’aucune connexion à aucun ordinateur. Cette orientation hardware n’est donc pas un défaut en soi, mais je veux m’assurer que les éventuels acquéreurs du SL MkIII aient bien compris que nous ne sommes pas là face au clavier parfait qui pourra tout faire. Novation assume d’ailleurs parfaitement ce parti-pris puisqu’aucun mapping prêt à l’emploi n’est proposé pour aucun instrument virtuel alors qu’on nous propose quantité de choses pour des synthétiseurs matériels.
Ceci étant dit, l’heure est venue de consigner les quelques reproches que nous aurions à adresser au dernier né de Novation.
Si SeuLement…
Sur la partie matérielle, sans revenir sur la limitation à 16 pas des patterns du séquenceur, on regrettera d’abord le fait qu’il ne soit pas possible de séquencer quoi que ce soit qui ne soit pas quantisé, même si l’on en comprend aisément le pourquoi d’un point de vue technique et marketing : on reste en effet sur un outil pensé pour de la musique électronique, et pas pour faire du piano blues…
Par ailleurs, malgré la richesse des fonctions proposées dans ce cocktail inédit, on soulignera que ce SL MkIII n’est certainement pas aussi innovant d’un point de vue technologique que ne l’était le Remote SL à l’époque de sa sortie. Si Automap était alors révolutionnaire et ouvrait une voie dans laquelle Akai et Native Instruments se sont depuis engouffrés, ce que le SL MkIII a de novateur tient dans la concentration de fonctions, et non dans les fonctions elles-mêmes. De fait, au-delà de la regrettable disparition du pad XY du Remote SL MkII, certains regretteront que le clavier ne propose pas d’aftertouch polyphonique et un regard sur ce que proposent Roli ou Touchkeys permet de comprendre que l’ambition de Novation pour ce produit n’était pas d’imaginer LE clavier Next Gen qui allait bouleverser la façon dont nous jouons du clavier, mais plutôt d’exhausser le souhait de nombreux musiciens qui rêvaient d’un contrôleur moderne pour passer de leur STAN à leurs instruments électroniques via un simple bouton, et le souhait de ces autres musiciens qui souhaitent juste un clavier de contrôle bardé de fonctions, dont un séquenceur, pour se passer tout bonnement d’ordinateur.
Mais à l’usage, c’est surtout la sous-utilisation des écrans LCD que l’on regrettera car ces derniers pèsent sans doute probablement beaucoup dans le coût global de l’appareil et ils n’apportent pas grand chose de plus, en l’état, que le bandeau LCD rétro-éclairé couplé aux pourtours d’encodeurs lumineux du Remote SL MkII. On aurait de fait adoré que ces derniers affichent la matrice ou la vue Arrangement de Live ou la table de mixage de la STAN de manière un peu plus intuitive qu’avec des potards. Surtout, on aurait souhaité avoir un aperçu global d’une séquence, voire d’une forme d’édition dans un piano roll. Bref, ces écrans ont un potentiel qui semble pour l’heure sous-exploité, même si l’on a pleine confiance dans le fait que Novation aura à coeur de faire évoluer le firmware du clavier comme il l’a fait avec ses autres produits pour répondre aux désirs des utilisateurs.
Une chose est sûre en tout cas : si le SL MkIII est incontestablement le plus doué des claviers de contrôle actuel pour piloter (et séquencer !) des instruments électroniques et s’il est capable de dialoguer avec une STAN, il ne se penche pas plus que ça sur les problématiques propres à la MAO, qu’il s’agisse de se passer complètement du tandem clavier/souris et de l’écran, de naviguer dans les presets ou de simplifier le contrôle des instruments virtuels les plus en vus du marché. De fait, en dépit de ce que son nom trompeur laisse
supposer, il remplace moins le Remote SL MkII qu’il ne le complète, ce dernier restant d’ailleurs, pour l’heure, au catalogue du constructeur.
Avant de conclure, disons enfin un mot sur le prix de ce SL MkIII proposé à moins de 700 euros en version 61 touches et moins de 600 en version 49 touches. Il est clair qu’à ce tarif, ce ne sera certainement pas le clavier de tout le monde mais l’addition n’a rien de délirant en regard de la qualité et des fonctionnalités proposées. Et comme il n’y a pas de réel concurrent sur le concept du clavier de contrôle/séquenceur hardware…
Conclusion
Alors que la majorité des constructeurs semblent obnubilés par le contrôle des logiciels (qui est d’ailleurs la préoccupation première du Remote SL MkII, toujours au catalogue), Novation prend le contrepied de la concurrence en proposant un clavier pensé pour ceux qui utilisent des instruments électroniques en premier lieu. Jouissant d’une belle expérience en la matière, le constructeur nous propose ainsi une machine bien pensée et dont les parti-pris comme les fonctionnalités n’ont pas d’équivalent chez la concurrence. Entre la double sortie CV/Gate/Modulation et le séquenceur matériel 8 pistes ou l’arpégiateur intégrés, personne ne semble pouvoir s’aligner et s’il serait exagéré de parler de révolution, il ne fait aucun doute que Novation inaugure un nouveau segment de marché avec ce SL MkIII, ce qui mérite bien d’être salué par un Award Innovation.
Quant à savoir s’il s’agit du clavier de contrôle ultime qui remplacera tous les autres, le propos n’est certainement pas là. Ceux qui cherchent à piloter des instruments électroniques avec ou sans recours d’un ordinateur seront ravis d’avoir enfin un clavier pour le faire. Quant à ceux qui cherchent un clavier aussi doué pour le matériel que ce SL MkIII et pour logiciel qu’un Komplete Kontrol S ou un Akai Advance, ils devront très probablement se résoudre à acheter deux claviers en attendant que l’offre sur ce genre de produit hybride se développe. Bravo en tout cas à Novation pour avoir bien fait avancer le schmilblick !
Et en guise de bonus, voici une interview de Jérôme Meunier, Head of Product Novation à propos de la réalisation du SL MkIII.