Avec la série NTK, NUX frappe fort : un contrôleur MIDI complet, alliant clavier semi-lesté avec aftertouch, encodeurs, pads et un pavé tactile visant à remplacer la souris… le tout à un prix canon. Voyons ce qu’il en est.

NUX est une marque surtout connue dans le monde de la guitare pour ses pédales d’effets abordables et ses amplis numériques astucieux. Pourtant, le constructeur chinois opère depuis quelque temps un virage inattendu vers la production musicale pure et dure. Avec la série NTK, la marque fait un pas audacieux dans un secteur qu’elle n’avait encore jamais exploré : celui des claviers maîtres MIDI. Un pari risqué, tant le marché est dominé par quelques acteurs incontournables, comme Arturia, Novation, ou encore Native Instruments.
Trois modèles voient le jour : 37, 49 et 61 touches. La gamme se positionne clairement dans le milieu de gamme, tout en proposant des fonctionnalités qui rivalisent avec celles de claviers bien plus coûteux. Ainsi, la richesse fonctionnelle du NTK-61 est impressionnante, surtout au vu du prix demandé. Il propose un clavier semi-lesté avec vélocité réglable et aftertouch, 8 pads sensibles, 9 faders et 8 encodeurs rotatifs assignables, des boutons de transport permettant un contrôle direct du DAW, un arpégiateur, des Smart Scales et jusqu’à 16 scènes sauvegardables.
Dans ce registre, le NTK se rapproche de concurrents comme l’Arturia KeyLab Essential, qui propose une panoplie complète de commandes assignables et de fonctionnalités, mais sans réelle prise de risque. Le NTK, lui, mise sur une approche plus audacieuse : d’un côté les contrôles classiques, de l’autre un pavé tactile inédit. Fonction maîtresse de la série, ce pavé a été conçu pour remplacer la souris et offrir un contrôle direct du DAW depuis le clavier. Une fonctionnalité qui mérite qu’on s’y attarde, tant elle pourrait transformer les habitudes de production.
C’est le plus grand modèle de la gamme, le NTK‑61, avec ses 61 grandes touches, qui est mis à l’épreuve dans ce banc d’essai.
NUX NTK-61 : construction, prise en main et qualité perçue (poids, commandes, trackpad)
La disposition des commandes est claire, et chaque élément tombe naturellement sous la main. Le clavier semi-lesté bénéficie d’un aftertouch (mono), ce qui reste encore rare à ce niveau de prix. Sur le modèle NTK-61, on retrouve également des pads rétroéclairés sensibles à la vélocité, absents des versions plus compactes. Ceux-ci permettront aux beatmakers et aux adeptes du finger drumming de programmer des rythmes directement depuis l’instrument.
Mais c’est le pavé tactile situé à droite du clavier qui fait toute l’originalité de l’appareil. Il permet de contrôler le pointeur et de cliquer directement depuis le clavier. L’idée est séduisante : limiter les allers-retours incessants entre l’ordinateur et l’instrument. Reste à voir si l’ergonomie et la précision répondent aux attentes en situation réelle.
Côté construction, le NTK donne une impression de solidité, même si certaines parties en plastique, qui paraissent de moindre qualité, pourraient laisser craindre une usure esthétique avec le temps. Les molettes de pitch et de modulation, par exemple, sont en plastique assez cheap. Les faders (au nombre de neuf, merci : toujours utiles pour contrôler les tirettes harmoniques d’un orgue) et les boutons offrent une bonne résistance, tandis que les pads, bien que sensibles, mériteraient un test sur plusieurs mois pour juger de leur robustesse.
Sur le plan sensoriel, le toucher des matériaux inspire confiance : le plastique renforcé est mat, agréable au contact et ne retient pas trop les traces de doigts. Les faders glissent avec juste ce qu’il faut de résistance, offrant une précision agréable sans raideur. Le jog-wheel cliquable se manipule avec fluidité et se révèle particulièrement pratique, en combinaison avec l’écran, qui reste parfaitement lisible dans un home-studio. L’éclairage des pads, sobre, mais efficace, complète l’ensemble avec une touche moderne et fonctionnelle.
En studio : toucher semi-lesté, aftertouch, pads et workflow avec le pavé tactile
Pourtant, après plusieurs heures de jeu, on remarque que l’approche ergonomique finit par s’imposer naturellement. Le trackpad, même imparfait, s’avère pratique pour les tâches rapides (sélectionner une piste, lancer un enregistrement, ajuster un paramètre), mais pour dessiner une courbe d’automation, par exemple, je suis moins convaincu. Le confort d’utilisation repose aussi sur le placement réfléchi des commandes : les boutons de transport sous la main gauche, le pavé tactile sous la main droite, et le clavier au centre créent une logique d’ensemble qui fait qu’on s’y retrouve très vite.
L’aftertouch, bien qu’appréciable, manque un peu de finesse comparé aux modèles haut de gamme. Il reste néanmoins un ajout bienvenu à ce niveau tarifaire. Sur le NTK-61, les huit pads, utilisables via deux banques, se révèlent agréables à jouer et réactifs, mais leur absence sur les versions 37 et 49 touches risque d’en limiter l’attrait pour certains utilisateurs.
NUX accompagne ses claviers NTK d’un logiciel éditeur permettant de personnaliser en profondeur l’instrument. On peut y ajuster les courbes de vélocité, réassigner les boutons et sauvegarder des configurations spécifiques. L’intégration avec les principaux DAWs (Ableton Live, Logic, Cubase, FL Studio, etc.) est annoncée comme directe et intuitive. En pratique, un petit temps d’adaptation sera nécessaire, surtout pour tirer pleinement parti du pavé tactile et des scènes.
La gestion de plusieurs présets est également possible. Pouvoir sauvegarder jusqu’à 16 configurations distinctes permet de passer rapidement d’un projet électro à une session plus orientée piano ou orchestral, sans avoir à reprogrammer son clavier à chaque fois. Cela en fait un outil particulièrement adapté à ceux qui travaillent dans des contextes variés.
À noter que les NTK sont livrés avec une licence de Cubase LE.
Face aux KeyLab/NKs & co : atouts (pavé tactile, aftertouch) et limites relevées
Voici un tableau comparatif qui positionne le NTK-61 face à ses concurrents directs. Il met clairement en évidence les atouts du clavier de NUX, notamment son pavé tactile et son aftertouch, par rapport à la concurrence (prix indicatifs).
FAQ
Le pavé tactile remplace-t-il vraiment une souris ?
Il accélère les actions courantes (sélection de piste, lancement d’un enregistrement, petits ajustements). Pour les gestes de précision, comme dessiner des automations, une souris reste plus confortable.
L’aftertouch est-il exploitable sur des jeux expressifs ?
Oui, mais il manque un peu de finesse par rapport aux modèles haut de gamme. Pour des nuances très fines, vous sentirez la différence.
Les pads sont-ils présents sur tous les NTK ?
Non. Les pads rétroéclairés sont présents sur le NTK-61 ; ils sont absents des versions 37 et 49 touches.
Quelle connectique trouve-t-on à l’arrière ?
MIDI Out, USB et entrée pédale de sustain. Pas d’autres ports listés.
Y a-t-il des présets pour les principaux DAW ?
Oui, des présets de contrôle sont intégrés (Ableton Live, Logic Pro, Cubase, FL Studio), avec un court temps d’adaptation recommandé pour le pavé tactile et les scènes.
Un logiciel est-il fourni ?
Une licence Cubase LE est incluse, ainsi qu’un éditeur pour personnaliser courbes de vélocité, affectations et sauvegardes.
Caractéristiques techniques
- 61 touches full-size, semi-lestées, vélocité réglable, aftertouch mono.
- 8 pads rétroéclairés sensibles à la vélocité (sur NTK-61).
- 9 faders, 8 encodeurs rotatifs assignables, boutons de transport DAW, molette jog cliquable.
- Arpégiateur, Smart Scales, 16 scènes sauvegardables.
- Pavé tactile intégré pour contrôle du pointeur/cliquer.
- Connectique : MIDI Out, USB, entrée pédale de sustain.
- Logiciels : éditeur dédié ; licence Cubase LE incluse.
- Intégration annoncée : Ableton Live, Logic Pro, Cubase, FL Studio.
- Poids annoncé : env. 5,5 kg ; châssis plastique renforcé + alliage métallique.