Sujet Commentaires sur la news : Les compos inspirées: saison 23

"Hors-sujet". Quoique...

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Au vu de mon âge, je peux maintenant croire, raisonnablement, que mes "années de formation" sont, plutôt qu'à venir, derrière moi - loin derrière…
Cependant, l'âge nous apprend parfois que nous pouvons toujours trouver devant nous quelque chose... à apprendre.
Tout ça pour dire que participer à ces "saisons" de compositions (inspirées !) est particulièrement auto-formateur – pour moi au moins.
Évidemment, c'est un beau champ de manœuvres musicales, pour y essayer telle ou telle orientations stylistiques ou techniques, et c’est toujours instructif d’observer comment ses petits camarades se débrouillent...
Mais je veux parler aujourd'hui de "l'effet formateur" relativement à la gestion de la durée (de travail).
J’évite de parler de "gestion du temps" : le Temps n'est pas une quantité, et, en conséquence, il n'est pas "gérable".
Donc : la durée.
Ici, une des rares contraintes de l'exercice est cette durée, de trois/quatre semaine, qui est impartie pour remettre sa copie. Certains la trouvent trop courte, et seront souvent "à la bourre", pendant que d'autres nous épatent souvent par la rapidité de leur réaction, et la plupart s'en arrangent, et passent entre les gouttes. C'est l'effet normal de l'infinie diversité des tempéraments et des circonstances.
Mais c'est là où je trouve l'exercice particulièrement formateur : il peut nous permettre en effet de ne pas être systématiquement asservi à notre "tempérament naturel", non plus qu'excessivement prisonnier des circonstances ; il nous apprend à jouer avec les défauts et les avantages du premier tel qu'il est, et des secondes telles qu'elles se présentent.
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Ce petit bavardage m’est venu de ce que je pouvais, éventuellement, poster "mon" morceau hier soir, lundi. Mais je m'étais fixé, à moi-même, le terme au mardi soir ; alors, pourquoi ne pas profiter de cette journée supplémentaire pour vérifier que tous les détails étaient bien ce que je croyais qu'ils étaient, et ce que j'avais voulu qu'ils soient.
Après tout, qui me presse ?
Cependant, je ne peux pas non plus utiliser les deux semaines qui restent avant l'échéance. Passons sur certaines contraintes domestiques ; c’est surtout que, si je continue là-dessus encore aussi longtemps, je ne vais pas pouvoir, moi, faire vraiment mieux : j’ai l’expérience de mes propres limites.
Mon expérience me dit aussi que, sans cette échéance, je vais, partant de cette même proposition, aller explorer d'autres potentialités... Mais je sais aussi que, pour aller au bout de ce côté-là, je vais avoir besoin de beaucoup plus de seulement deux ou trois semaines de disponibilité.
Alors ?
Alors, c'est comme de tirer à l'arc : pour atteindre sa cible, il faut bien évaluer sa distance, estimer la force et la position de son bras, être assuré des qualités de son arme... et tenir compte de la vitesse du vent !
Pensant avoir correctement mesuré tout ça, je laisse partir ma flèche...

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L'autre intérêt d'une durée préalablement limitée, c'est qu'elle peut nous aider à nous débarrasser du "syndrome du chef-d’oeuvre" - syndrome d'une maladie infantile de l'artiste.
Croire, pour soi-même, à la possibilité de décider de ce que doit être son "chef-d’oeuvre", c'est aussi vain - et déprimant - que de vouloir soi-même fixer l'heure de son trépas naturel.
Quand notre 'modus maximus' déclare :
"les jeux sont faits",
moi je dis : parfait !

Et demain est un autre jour...
 

Et depuis 13h20, personne n’osa ajouter quoi que ce soit... De la prose de cet acabit, ça calme !

J'ai l'impression, et c'est certainement juste une impression, que chaque décennie franchie nous permet d'avoir un regard plus critique sur la précédente. A 32 ans, j'en avais parlé avec mon frère, de deux ans mon cadet. Il venait de franchir la trentaine. Et nous nous sentions bien ! Furieusement détendus !

Nous nous rendions compte que, pour chacun d'entre nous, la seule personne qu'il nous restait à épater, c'était nous-même. Nous ne ressentions plus le besoin de prouver quoi que ce soit au reste du monde. Quel gain de temps et d'énergie. Quelle liberté. Quel élargissement des possibles...

Par contre, et je ne parle que pour ce qui me concerne, j'ai aussi l’impression que chaque expérience engrangée me conduit insidieusement à considéré le moi d'avant-hier comme un jouvenceau inexpérimenté et le moi d'aujourd'hui comme un sage. En ayant cela à l'esprit, je me force à garder en tête que le moi d'aujourd'hui est l'abruti du moi de demain...