Behringer X32 Compact

La Behringer X32 Compact sait se démarquer des autres consoles numériques par son prix attractif, tout en offrant un outil de travail complet et efficace pour le travail du son en live.

En effet, le groupe Music Tribe (Behringer) a su développer une console numérique défiant toute concurrence en faisant appel à l'expérience de trois de ses entités : Behringer, Midas et Klark Teknic. Un travail réussit, qui offre un outil de travail professionnel et accessible financièrement.

-- INTERFACE --
Tout d'abord, il faut reconnaître qu'au niveau finition et solidité de la console, le résultat est excellent : coque en métal, plastiques de qualités et finition soignée.
Au niveau de l'interface physique, le choix d'un seul pan incliné se dénote des autres consoles, généralement en deux pans (Midas ou Yamaha par exemple), une configuration mieux adaptée pour un travail debout plutôt qu'assis. Un petit bémol est l'absence de réglage de l'inclinaison de l'écran.
Au passage, l'écran de 7" est bon mais on regrette l'absence de tactile et une taille minimaliste. Cela dit, il reste pratique et efficace, et on peut tout à fait compléter la régie par une tablette en "fixe" ou un PC connecté à la console.
La disposition des éléments de la console reste classique : les sections de channel strip (préampli, gate, compresseur, EQ, envoi) et de monitor (monitor, talkback, générateur de signal) sont sur la partie gauche, l'écran à droite et les banques de fader sur la partie inférieure. Comme sur la X32, les boutons assignables (mais pas les encodeurs rotatifs) et les mutes groupe sont "sous la main" en bas à droite de la console.
Le panneau arrière reste simple et compact mais rien d'étonnant compte-tenu du nombre de connecteurs qui y tient…
L'atout principal de la version Compact est bien entendu le poids et la facilité de transport. Elle reste lourde et imposante avec la flightcase mais une seule personne peut la manipuler.

-- HARDWARE --
Premier point, les préamplis. Conçu par Midas, ils ont des caractéristiques similaires à ceux de la M32 Live (cousine de la X32) et offre un bon rendu audio.
Les convertisseurs A/D sont efficaces et le système a une très faible latence.
Les faders motorisés, quand à eux, sont de qualité moyenne. Le bruit de fonctionnement est assez présent et le jeu au touché ne laisse qu'un ressenti acceptable. Pour les encodeurs rotatifs, la sensation est meilleure et les boutons sont agréables.
Les connecteurs à l'arrière de la console, seul les deux ethercon pour l'AES50 sont conçu par une sous-marque de Neutrik. Les autres sont moyens et suivant les fiches utilisées sur les câbles, il arrive que certaines embases XLR soient difficiles à déverrouiller. L'utilisation de fiches de qualité sur résout ce problème. La console ne possède que 16 entrées, 8 sorties et 6 auxiliaires, et il faut passer par une stagebox pour profiter des 32 entrées et 16 sorties.
À noter que la X32 est dotée d'un slot pour accueillir une carte d'extension. La console est livrée avec la carte X-USB, qui est une interface audio 32 canaux, mais Behringer propose aussi une carte Dante et une carte ADAT. Il est donc possible d'utiliser une stagebox avec le protocole AES50 (de Klark Teknic, natif dans la X32) et le protocole Dante (nécessite la carte d'extension). De sérieux atouts pour travailler dans le monde des grands !

-- SOFTWARE --
Bienvenue dans la logique Behringer ! Commun aux X32 et M32 Live, le logiciel, bien que "classiques" pour le channel strip, adopte une logique différente des autres consoles numériques pour la partie routing. Il est géré par groupe de huit entrées, là ou sur d'autres systèmes (Yamaha CL/TF, Wing) le patch des entrées est individuel. Une attribution individuelle des entrées est possibles mais plus complexe. Pour les sorties, même chose. C'est donc une habitude à prendre !
Du côté du channel strip, tout est accessible sur l'écran en plus de la section physique sur la console. Sans compter tous les réglages possibles, et il y en a…
Pour finir, le suivi logiciel par Behringer est au rendez-vous : des mise-à-jours sont souvent disponible pour la console (bug, amélioration de l'interface, comptabilité des stagebox, etc.).


À l'heure où j'écris cette évaluation (03/2023 sur Thomann), cela fait deux ans que j'utilise cette console, en parallèle de consoles numériques Yamaha (CL5 et TF5), et je dois reconnaître qu'elle fait du bon boulot. Pour une machine de moins de 2500 €, c'est très bien !
La X32 Compact à l'avantage de d'offrir du numérique et de pouvoir mettre un pied dedans, avant d'évoluer vers d'autres consoles.

J'ai acheté cette console pour mon ancien groupe composé de 7 personnes. Pour notre formation relativement nombreuse, 2 enceintes de façade et 3 retours en général, cette console était vraiment parfaite.

Je précise que je ne suis pas un "power user" car comme mon groupe vient de se terminer, je l'ai revendue hier, n'en ayant plus l'utilité. Je n'ai pas beaucoup utilisé les effets, notamment, et donc je n'ai pas d'opinion tranchée dessus, un bref aperçu m'a juste permis de voir qu'ils étaient du niveau d'un processeur milieu de gamme, voire un peu plus.

Comme cela a déjà été dit, la X32 Compact est une déclinaison relativement peu sacrifiée de la X32. Elle partage absolument tout au niveau logiciel. Ces derniers modèles n'ont plus de Firewire, en voie de disparition, avantageusement remplacé par l'USB2 qui peut envoyer 16E/S simultanément vers un ordinateurs MAC ou PC. J'ai enregistré puis mixé un session d'une dizaine de morceaux avec cette console sur mon Mac Mini, sans aucun problème. La seule chose à savoir, c'est que la résolution se limite à 48 kHz.

Commençons par le commencement: la fabrication. Je n'ai pas d'élément de comparaison, mais rien ne fait tâche à mon sens. Les sliders sont en plastique, mais de très bonne qualité, silencieux et réactifs. Ils ne sont pas sensitifs, ce qui aurait pu avoir son utilité lors de l'utilisation de la console comme surface de contrôle. Tous les boutons poussoirs, rotary sont de bonne qualité, ces derniers étant cerclés de diode. Toute la partie supérieur gauche du panneau est un channel strip, qui fonctionne ainsi: on commence par sélectionner la voie à régler, et tous les réglages du channel strip affichés sont ceux de l'entrée sélectionnée. Dans chaque section, un bouton "view" permet d'accéder directement au menu souhaité sur l'écran LCD. Par exemple, vous souhaitez ajouter un compresseur sur la grosse caisse: vous sélectionnez la voie 1 correspondant à l'entrée 1, puis vous appuyez sur "view" dans la section Compresseur, et l'écran affiche le réglage (dynamique avec vu-mètre) du compresseur. Il y a, par piste: un préampli piloté numériquement (mais qui est bien sûr analogique), un gate, un compresseur, un EQ semi paramétrique. Les effets, au nombre de 8, sont 4 effets d'insertion et 4 effets send.

L'écran et super convivial, la navigation entre les menus est très conviviale. Cette console n'est pas du tout inaccessible pour un utilisateur non professionnel, dès lors qu'on a déjà manipulé une console analogique et quelques périphériques audio (compresseurs, EQ).

Les préamplis: ils sont de bonne qualité, mais il faut les pousser au delà de la moitié pour avoir un peu de gain sur un micro SM58, par exemple. Mais, ce faisait, la conception électronique de ces préamps étant excellente, ils faut vraiment être à fond ou presque pour entendre du souffle. En outre, il est remarquable que les traitements audio n'induisent pas de souffle supplémentaire, comme c'est hélas trop souvent le cas des console analogiques (où, par exemple, les EQ apportent toujours un peu de souffle).

Tous les traitement font bien leur boulot. Les compresseurs sont tout à fait au niveau de processeurs DBX, pas de problème. Les EQ sont, vraiment, très bons: pas de souffle, musicaux, pas agressif, et nullement besoin de les pousser à fond. A part les préamplis, qu'il faut un peu pousser parfois, tout le reste n'a pas besoin d'être bourriné pour obtenir un résultat musical et bien audible. Je n'ai pas peur d'utiliser le mot "classe" pour certains traitement.

Cette X32 compact à l'avantage pour elle d'être une solution bien plus transportable que sa grande soeur. Le compromis, c'est qu'on n'a que 8 sliders d'entrées au lieu des 16 de la X32. Mais une astuce géniale annule littéralement ce "défaut": en appuyant simultanément sur les touches 1-8 et 9-16, les 16 sliders sont tous affectés aux entrées (et donc, ce sont les sorties qui sont alors momentanément indisponible du contrôle
des sliders. Elle a aussi 16 entrées, au lieu des 32 de la grande soeur, ce qui peut être compensé par un boitier d'extension dialoguant en ethernet avec la X32 compact, et donc les signaux audio sont gérés de façon strictement identique aux entrées d'origine de la X32 compact.

Les petits écrans LCD dont on peut choisir la couleur et les logos (nombreux et tous utiles) permettent immédiatement de savoir à quelle source audio on a affaire. Par contre, certaines couleurs sont un peu malheureuses et n'offrent pas un contraste suffisant pour bien voir de quoi il s'agit.

J'ai utilisé cette X32 compact avec un iPad. Les ingés son de la vieille école diront que c'est un gadget: je ne partage absolument pas ce point de vue. Quand vous ne pouvez pas installer votre console pile en face de la scène, ou quand vous voulez régler les retours sur scène, l'iPad (ou toute tablette, même android) est un atout précieux qui vous éviter de nombreux aller/retour. Sachez que la complexité du paramétrage avec un routeur WI-FI appartient complètement au passé, depuis que l'OS2 de la console a introduit le mode DHCP qui paramètre la console quasiment automatiquement. Il suffit alors d'aller recopier l'adresse IP de votre console dans votre appli iPad, et la connection est immédiate. Un routeur Wi-Fi Netgear à 18€ marche parfaitement (n'achetez surtout pas celui d'apple!). Même la mise en veille de la tablette ne pose aucun pb de déconnection, puisque son "réveil" reconnecte instantanément la console, sans aucun effet néfaste sur le son.

Un regret au niveau connectique: les 16 entrées sont toutes munies de préamplis et de prises XLR, mais pas d'entrées Jacks. Pour cela, vous pouvez toujours utiliser les entrées auxiliaires, ça marche tout aussi bien, mais elles offrent moins de possibilités en termes de chanel strip. Pas d'entrée "haute impédance" non plus. J'ai essayé de brancher mon Rhodes directement dessus, ça ne donne strictement rien, il faut une DI impérativement. Ce n'est pas un défaut, c'est juste bon à savoir.

Terminons par le son: cette console sonne vraiment très bien. Les snobinards de la presta auront probablement honte de sortir avec un truc estampillé "Behringer, et préfèreront ce tourner vers des SoundCraft, Yamaha...3 fois plus chères (et très bien aussi...Mais 3 fois plus chère). Tant pis pour eux, ils ne savent pas à côté de quoi ils passent. Les autres feront une excellente affaire avec ce très bon matos fiable, qualitatif, archi convivial et démocratique.

Un coup de maître.