Figurant parmi les limiteurs logiciels les plus efficaces du marché, Pro-L s’offre une cure de jouvence au travers d’une V2 riche en nouveautés.
À sa sortie il y a 8 ans, Pro-L avait connu un beau succès grâce à d’excellents algorithmes permettant de travailler dans la transparence et d’augmenter généreusement le loudness d’un master sans qu’apparaissent trop d’artéfacts indésirables. De l’eau a toutefois coulé sous les ponts et chez Slate, iZotope, Voxengo, AOM ou encore DMG sont sortis bien des limiteurs intéressants sur le plan des performances comme des fonctionnalités. On est du coup pas trop étonné de voir débarquer ce Pro-L 2 bien décidé à reprendre son rôle de leader à la faveur de nombreuses nouveautés tant sur les plans fonctionnels et ergonomiques que sur celui du son.
Précisons-le : ce test bref intervient dans le cadre de notre test en vidéo du Mastering Bundle de FabFilter, réalisé à l’occasion de la sortie de Pro-Q 3.
Les 8 mercenaires
Les quatres algorithmes qu’on trouvait dans Pro-L (Transparency, Dynamic, Punchy, Allround) sont ainsi rejoints par quatre petits nouveaux : Modern (le nouvel algo tout terrain), Aggressive (pensé pour l’EDM), Bus (pour les bus comme les pistes avec la volonté de colorer le son) et Safe (a priori pas le plus efficace pour gagner en loudness mais qui vous assure de n’avoir aucune distorsion), sachant que Pro-L propose enfin un mode True Peak pour gérer les crêtes qui peuvent survenir entre les échantillons et qu’il peut désormais travailler avec un suréchantillonnage pouvant atteindre le 32x au prix d’une grosse consommation CPU.
Outre ces nouvelles fonctionnalités, on notera que l’éditeur en profite pour intégrer une fonction Side Chain (ce qui sera pratique pour appliquer sur des Stems le traitement global qu’on a fait subir à un master), se rendre compatible avec les standards de mesure EBU R128, ITU-R BS.1770–4 et ATSC A/85 et enfin gérer le multicanal jusqu’au Dolby Atmos 7.1.2 : ceux qui font du son à l’image ou de l’audiovisuel apprécieront.
Quand on voit ce qu’on entend…
Mais la FabFilter Touch, c’est encore une fois sur des fonctions moins communes qu’on la retrouve, comme ce large visuel où chaque action un peu violente du limiteur est signalée par une petit étiquette jaune mentionnant le nombre de dB de réduction. C’est très instructif et permet de régler le traitement à bon escient en repérant les incidents qui nous auraient échappés avec le précédent système de visualisation.
Et parce que les yeux, c’est bien, mais que les oreilles, c’est encore mieux, on appréciera deux nouvelles fonctions qui sont mises à notre disposition. La première s’appelle Unity Gain et permet de ramener le signal en sortie au même niveau que celui à l’entrée pour juger de la pertinence du traitement sans se faire abuser par la hausse de volume (tout ce qui sonne plus fort semble en effet sonner mieux) : c’est très utile pour se rendre compte qu’on a eu la main trop lourde et qu’on a plus dégradé le signal qu’on ne le pensait. Quant à la seconde, elle s’appelle Audition Limiting et permet d’entendre la différence entre le son traité et le son non traité, soit un substrat aussi instructif que pédagogique qui permet lui aussi d’entendre jusqu’à quel point le signal est ou non malmené.
Conclusion
Multicanal, offrant toujours plus d’algos pour plus de polyvalence, un mode True Peak qui lui manquait et un suréchantillonnage 32x, Pro-L 2 se paye même le luxe d’être étonnamment informatif pour un limiteur : non seulement on visualise facilement les pics de compression mais on peut entendre distinctement les effets du traitement grâce à un ingénieux Audition Limiting. Tout cela est si complet, si efficace et agréable à utiliser qu’on peine à imaginer les améliorations que l’éditeur pourrait amener en V3… Une vraie valeur sûre.