A la surprise générale, Novation sort une surface de contrôle dédiée au Live d’Ableton. Comme l’Akaï APC ? Pas tout à fait, non, et pas tout à fait au même prix surtout.
Si la révolution opérée par Live date déjà de quelques années, force est de constater que les surfaces de contrôle lui étant dédiées ont un peu tardé à venir. Exception faite de Faderfox ou de Livid qui ont rapidement proposé des produits pensé pour le bébé d’Ableton, la plupart des constructeurs se sont dans un premier temps contenté de livrer leurs contrôleurs génériques avec un mapping pour Live, et ce n’est qu’il y a quelqrue mois, avec l’Akai APC40, que les choses ont commencé à devenir vraiment intéressantes pour les Abletoniens. Emboîtant le pas d’Akai, c’est au tour de Novation d’y aller de son Live Controler avec un argument de poids : un prix situé sous la barre des 200 €, soit plus de deux fois moins cher que l’APC40. Reste à voir ce qui nous est proposé pour ce prix attractif.
Le Launchpad se présente sous la forme d’une matrice de 8×8 pads, complété de 16 boutons de fonction fabriqués dans le même matériau que les pads, soit un plastique souple suffisamment translucide pour que tout ce petit monde soit rétro-éclairé en vert, jaune ou rouge suivant les cas (nous y reviendrons). Le tout fait 24 cm de côté, 3 cm d’épaisseur, pèse un peu plus de 700 grammes et se voit doté de 4 larges patin antidérapant qui assurent un parfait maintien, même en bourrinant sur les pads. Rien à dire sur la finition si ce n’est peut-être que les pads sont un peu durs au toucher, ce qui devrait s’arranger avec le temps. On appréciera en revanche la grande légereté de la surface et sa compacité, qui permettra de la glisser dans un sac à dos avec un ordinateur portable pour les plans musique nomade.
La connectique se résume quant à elle à une prise USB. Pas de MIDI IN, OUT ou THRU, pas de connectique pour pédale de sustain ou d’expression : le strict minimum. Précisons toutefois qu’à la faveur d’un HUB USB standard, vous pouvez, selon Novation, utiliser plusieurs Launchpad simultanément. Ne disposant que d’une seule unité pour ce test, nous n’avons pas pu essayer la chose. A priori, on recommandera toutefois l’usage d’un HUB avec prise secteur car le Launchpad étant alimenté via USB, il y a fort à parier que plusieurs unités réclament un peu trop d’énergie à votre ordinateur, surtout s’il est portable…
La connectique se résume quant à elle à une prise USB. Pas de MIDI IN, OUT ou THRU, pas de connectique pour pédale de sustain ou d’expression : le strict minimum. Précisons toutefois qu’à la faveur d’un HUB USB standard, vous pouvez, selon Novation, utiliser plusieurs Launchpad simultanément. Ne disposant que d’une seule unité pour ce test, nous n’avons pas pu essayer la chose. A priori, on recommandera toutefois l’usage d’un HUB avec prise secteur car le Launchpad étant alimenté via USB, il y a fort à parier que plusieurs unités réclament un peu trop d’énergie à votre ordinateur, surtout s’il est portable…
La bête est évidemment livrée avec une version dédiée (et limitée à 8 scènes) de Live : une fois les drivers et cette dernière installés, il ne manque plus qu’à déclarer le Launchpad comme surface de contrôle dans Live et nous voici prêts à l’utiliser. Note amusante : le programme a installé l’Audio Control Panel de Novation sur ma machine, ce qui ne sert pas un grand-chose vu que le Launchpad est une surface de contrôle MIDI exclusivement, et m’a valu un message d’erreur lorsque j’ai lancé le Control Panel en question…
Parmi les petites choses regrettables, on évoquera aussi la documentation accompagnant la machine, qui se résume à un ‘Getting Started’ de deux pages en anglais, la version française étant en PDF sur le CD. Le Launchpad est sans doute un chef d’œuvre d’intuitivité, mais on peine à croire qu’il n’y avait pas plus de deux pages à écrire sur son fonctionnement… Gageons que c’est toutefois en sacrifiant ce genre de détails que Novation parvient à un prix si serré. En outre, le constructeur a pris la peine de mettre en ligne de chouettes tutoriels vidéos sur son site Youtube qui, si elles son en anglais, son suffisamment claires pour pallier l’absence de documentation sérieuse.
Parmi les petites choses regrettables, on évoquera aussi la documentation accompagnant la machine, qui se résume à un ‘Getting Started’ de deux pages en anglais, la version française étant en PDF sur le CD. Le Launchpad est sans doute un chef d’œuvre d’intuitivité, mais on peine à croire qu’il n’y avait pas plus de deux pages à écrire sur son fonctionnement… Gageons que c’est toutefois en sacrifiant ce genre de détails que Novation parvient à un prix si serré. En outre, le constructeur a pris la peine de mettre en ligne de chouettes tutoriels vidéos sur son site Youtube qui, si elles son en anglais, son suffisamment claires pour pallier l’absence de documentation sérieuse.
Lance ton pad !
Capable de communiquer avec Live en MIDI in comme en MIDI out (c’est-à-dire que les changements que vous faites dans le logiciels se répercutent sur la surface de contrôle), le Launchpad propose 4 modes d’utilisation accessible par les 4 boutons disposés dans le coin supérieur droit de la machine : Session, Mixer, User 1 & User 2. En mode Session, chaque Pad correspond logiquement à une cellule : si ce dernier est éteint, c’est que la cellule est vide, s’il est jaune, c’est que la cellule est chargée, s’il est vert, c’est que la cellule est en cours de lecture, et s’il est rouge, c’est que la cellule est en cours d’enregistrement. La lecture d’un clip se lance évidemment d’une simple pression de pad cependant qu’au bout de chaque ligne, 8 boutons ronds permettent de déclencher les différentes scènes (une scène étant, dans Live, un ligne de clip audio ou MIDI joués simultanément).
Dans le séquenceur, un rectangle rouge permet de repérer les cellules pilotées par le Launchpad. Vous pouvez déplacer le rectangle en question et accéder aux autres cellules de votre projet en utilisant les flèches Haut/Bas/Gauche/Droite qui se situent dans le coin supérieur gauche du Launchpad.
Mais vous pouvez aussi, en gardant enfoncé le bouton Session, naviguer plus vite dans votre projet, grâce à une sorte de Dézoom du projet.
Dans ce cas, chaque pad du Launchpad représente une matrice de 8×8 : il est jaune pour indiquer la matrice active, vert pour indiquer une matrice contenant des clips en court de lecture, rouge pour indiquer une matrice sans clip en court de lecture. Ce système astucieux permet de gérer jusqu’à 64 matrices de 64 cellules chacune, soit plus qu’il n’en faudra dans la plupart des cas… Dans la pratique toutefois, on a un peu tendance à se perdre dans les colonnes et on en vient à regretter que l’inventeur de l’Automap n’ait pas intégré 8 petits écrans à LED en vis-à-vis de chaque colonne pour indiquer, si ce n’est le nom, au moins le numéro de piste auquel elle correspond. Mais évidemment, rien que pour cette fonction, le Launchpad aurait été au moins un tiers plus cher : on n’en tiendra donc pas grief à Novation.
Mixage par paliers
Passons maintenant en mode Mixer qui bénéficie lui d’une sérigraphie sur le côté droit de la machine. Chaque ligne de pads a sa fonction. Les 4 lignes inférieures permettent d’armer l’enregistrement, d’activer le Solo, le Mute ou d’arrêter chaque piste. Les 4 supérieures sont quant à elles dédiées à la gestion des envois d’effets, du pan et du volume.
Pour ces dernières, le pad peut présenter deux intensités lumineuses qui, il faut le signaler, ne sont pas toujours facile à discerner en plein jour : une intensité faible signifie que le paramètre est sur sa valeur par défaut (soit 0 db pour le volume, center pour le pan et –inf pour les deux Send), une intensité forte signifie que le paramètre a reçu une valeur particulière.
Dans ce dernier cas, une simple pression sur le pad permet de réinitialiser à la valeur par défaut.
Pour l’édition de la valeur, on se servira des boutons ronds sur la droite. Une pression sur Volume par exemple, et les pads permettent de gérer le volume de chaque piste par saut de 6 dB. Une pression sur Pan et vous pourrez faire de même avec le placement stéréo sur une grille allant de 50 sur la gauche à 50 sur la droite, de 16 en 16.
C’est peut-être là l’une des premières limitations du Launchpad par rapport à l’APC d’Akai. La logique du ‘Tout Pad’ ne permet pas de gérer des valeurs fines ou progressives, ce qui ne sera pas gênant dans bien des cas, mais pourra l’être dès qu’un minimum de précision sera requis. Il vous sera impossible par exemple, de bricoler des enveloppes de volume à la main comme il est si simple de le faire avec un fader : rien que des sauts de 6 dB.
De fait, le Launchpad sera idéalement complété par une autre surface de contrôle : un petit Nocturn par exemple, ou mieux une Zero SL Mk II dont les nombreux potards, encodeurs et faders seront parfaitement complémentaires des pads. Bien évidemment, rien ne vous empêche de l’utiliser en conjonction avec des surfaces de marques différentes (Behringer BCR/BCF, par exemple, dont les prix avoisinent ceux du Launchpad).
De fait, le Launchpad sera idéalement complété par une autre surface de contrôle : un petit Nocturn par exemple, ou mieux une Zero SL Mk II dont les nombreux potards, encodeurs et faders seront parfaitement complémentaires des pads. Bien évidemment, rien ne vous empêche de l’utiliser en conjonction avec des surfaces de marques différentes (Behringer BCR/BCF, par exemple, dont les prix avoisinent ceux du Launchpad).
Et les Youzeurs
Reste à parler des 2 modes User, accessibles depuis les touches User 1 et User 2. Ces derniers sont destinés à recevoir vos propres mappings, même si Novation a pris l’initiative de fournir de base un mapping pour les Drum Racks en User 1, et un mapping pour les presets de Max pour Live en User 2. Dans le contexte d’un Drum Racks, le Launchpad se comporte comme un contrôleur classique, étant entendu que les pads ne sont pas sensibles à la vélocité (et à l’aftertouch non plus, évidemment). La chose ne gênera en rien les aficionados de musique électronique mais si vous aviez dans l’idée de programmer des batteries acoustiques avec la bestiole, vous vous sentirez bien limité…
Très bien conçu dans le séquenceur d’Ableton, le MIDI Learn fonctionne parfaitement avec le Launchpad et on a vite fait de se faire un petit mapping vite fait bien fait, en assignant un pad unique à un contrôleur booléen, ou une rangée de pads à un contrôleur continu. Pour ce faire, en mode MIDI Learn, on presse le premier pad et le dernier pad d’une ligne ou d’une colonne, de sorte que tous les pads intermédiaires balayeront les différentes valeurs. Encore une fois, ce ne seront que des sauts de valeur mais ça marche parfaitement et c’est bien utile pour piloter la fréquence de coupure d’un filtre par exemple.
Enfin, précisons que le Launchpad peut être utilisé avec n’importe quel autre application MIDI que Live et qu’il est, cela n’a rien d’étonnant, compatible avec la technologie Automap de Novation, rendant le mapping extrêmement simple dans les applications ou plug-ins ne disposant pas d’un MIDI Learn digne de ce nom. Cela pourra être utile pour piloter un Guru par exemple, ou n’importe quelle soft à l’ergonomie de type MPC, même si, une fois encore, l’orientation ‘Pad’ et le fait que ces derniers ne soient pas sensibles à la vélocité limitera l’intérêt de la chose… Le Launchpad a en outre été conçu pour Live. Si vous cherchez une surface de contrôle plus générique, mieux vaut peut-être voir ce qui se fait ailleurs, dans la gamme de Novation ou chez la concurrence.
Très bien conçu dans le séquenceur d’Ableton, le MIDI Learn fonctionne parfaitement avec le Launchpad et on a vite fait de se faire un petit mapping vite fait bien fait, en assignant un pad unique à un contrôleur booléen, ou une rangée de pads à un contrôleur continu. Pour ce faire, en mode MIDI Learn, on presse le premier pad et le dernier pad d’une ligne ou d’une colonne, de sorte que tous les pads intermédiaires balayeront les différentes valeurs. Encore une fois, ce ne seront que des sauts de valeur mais ça marche parfaitement et c’est bien utile pour piloter la fréquence de coupure d’un filtre par exemple.
Enfin, précisons que le Launchpad peut être utilisé avec n’importe quel autre application MIDI que Live et qu’il est, cela n’a rien d’étonnant, compatible avec la technologie Automap de Novation, rendant le mapping extrêmement simple dans les applications ou plug-ins ne disposant pas d’un MIDI Learn digne de ce nom. Cela pourra être utile pour piloter un Guru par exemple, ou n’importe quelle soft à l’ergonomie de type MPC, même si, une fois encore, l’orientation ‘Pad’ et le fait que ces derniers ne soient pas sensibles à la vélocité limitera l’intérêt de la chose… Le Launchpad a en outre été conçu pour Live. Si vous cherchez une surface de contrôle plus générique, mieux vaut peut-être voir ce qui se fait ailleurs, dans la gamme de Novation ou chez la concurrence.
Conclusion
Robuste, compact et léger, le Launchpad est assurément une belle réussite qui ravira tous les fans d’Ableton Live n’ayant pas forcément les moyens de se payer une Akai APC 40. Le gain en temps comme en ergonomie est indéniable avec Live et bien que certains aspects soient perfectibles, il faut admettre que Novation a bien pensé son produit. Par conséquent, il ne fait aucun doute que la bestiole va se retrouver sur plus d’une scène ou dans plus d’un Home Studio, et probablement sous plus d’un sapin au prochain Noël…
- Prix extrêmement attractif
- Compacité et légèreté
- Robustesse
- Ergonomie bien pensée
- Les 4 modes pour tout gérer ou presque…
- Efficacité du MIDI Learn
- Possibilité d’utiliser plusieurs Launchpad
- Différences d’intensités lumineuses dures à percevoir en plein jour
- Pas de gestion de la vélocité, ni de l’aftertouch
- Gestion des contrôles continus par paliers : ça manque de potards et de faders…
- On est parfois un peu perdu dans la matrice en l’absence de repère indiquant quelle piste correspond à quelle colonne