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Test du Launchpad de Novation - Who's Pad?

9/10

A la surprise générale, Novation sort une surface de contrôle dédiée au Live d’Ableton. Comme l’Akaï APC ? Pas tout à fait, non, et pas tout à fait au même prix surtout.



Si la révo­lu­tion opérée par Live date déjà de quelques années, force est de consta­ter que les surfaces de contrôle lui étant dédiées ont un peu tardé à venir. Excep­tion faite de Fader­fox ou de Livid qui ont rapi­de­ment proposé des produits pensé pour le bébé d’Able­ton, la plupart des construc­teurs se sont dans un premier temps contenté de livrer leurs contrô­leurs géné­riques avec un mapping pour Live, et ce n’est qu’il y a quelq­rue mois, avec l’Akai APC40, que les choses ont commencé à deve­nir vrai­ment inté­res­santes pour les Able­to­niens. Emboî­tant le pas d’Akai, c’est au tour de Nova­tion d’y aller de son Live Contro­ler avec un argu­ment de poids : un prix situé sous la barre des 200 €, soit plus de deux fois moins cher que l’APC40. Reste à voir ce qui nous est proposé pour ce prix attrac­tif.

 

Le Launch­pad se présente sous la forme d’une matrice de 8×8 pads, complété de 16 boutons de fonc­tion fabriqués dans le même maté­riau que les pads, soit un plas­tique souple suffi­sam­ment trans­lu­cide pour que tout ce petit monde soit rétro-éclairé en vert, jaune ou rouge suivant les cas (nous y revien­drons). Le tout fait 24 cm de côté, 3 cm d’épais­seur, pèse un peu plus de 700 grammes et se voit doté de 4 larges patin anti­dé­ra­pant qui assurent un parfait main­tien, même en bour­ri­nant sur les pads. Rien à dire sur la fini­tion si ce n’est peut-être que les pads sont un peu durs au toucher, ce qui devrait s’ar­ran­ger avec le temps. On appré­ciera en revanche la grande lége­reté de la surface et sa compa­cité, qui permet­tra de la glis­ser dans un sac à dos avec un ordi­na­teur portable pour les plans musique nomade.

La connec­tique se résume quant à elle à une prise USB. Pas de MIDI IN, OUT ou THRU, pas de connec­tique pour pédale de sustain ou d’ex­pres­sion : le strict mini­mum. Préci­sons toute­fois qu’à la faveur d’un HUB USB stan­dard, vous pouvez, selon Nova­tion, utili­ser plusieurs Launch­pad simul­ta­né­ment. Ne dispo­sant que d’une seule unité pour ce test, nous n’avons pas pu essayer la chose. A priori, on recom­man­dera toute­fois l’usage d’un HUB avec prise secteur car le Launch­pad étant alimenté via USB, il y a fort à parier que plusieurs unités réclament un peu trop d’éner­gie à votre ordi­na­teur, surtout s’il est porta­ble…

 

La bête est évidem­ment livrée avec une version dédiée (et limi­tée à 8 scènes) de Live : une fois les drivers et cette dernière instal­lés, il ne manque plus qu’à décla­rer le Launch­pad comme surface de contrôle dans Live et nous voici prêts à l’uti­li­ser. Note amusante : le programme a installé l’Au­dio Control Panel de Nova­tion sur ma machine, ce qui ne sert pas un grand-chose vu que le Launch­pad est une surface de contrôle MIDI exclu­si­ve­ment, et m’a valu un message d’er­reur lorsque j’ai lancé le Control Panel en ques­tion…

Parmi les petites choses regret­tables, on évoquera aussi la docu­men­ta­tion accom­pa­gnant la machine, qui se résume à un ‘Get­ting Star­ted’ de deux pages en anglais, la version française étant en PDF sur le CD. Le Launch­pad est sans doute un chef d’œuvre d’in­tui­ti­vité, mais on peine à croire qu’il n’y avait pas plus de deux pages à écrire sur son fonc­tion­ne­ment… Gageons que c’est toute­fois en sacri­fiant ce genre de détails que Nova­tion parvient à un prix si serré. En outre, le construc­teur a pris la peine de mettre en ligne de chouettes tuto­riels vidéos sur son site Youtube qui, si elles son en anglais, son suffi­sam­ment claires pour pallier l’ab­sence de docu­men­ta­tion sérieuse.

 

Lance ton pad !

Capable de commu­niquer avec Live en MIDI in comme en MIDI out (c’est-à-dire que les chan­ge­ments que vous faites dans le logi­ciels se réper­cutent sur la surface de contrôle), le Launch­pad propose 4 modes d’uti­li­sa­tion acces­sible par les 4 boutons dispo­sés dans le coin supé­rieur droit de la machine : Session, Mixer, User 1 & User 2. En mode Session, chaque Pad corres­pond logique­ment à une cellule : si ce dernier est éteint, c’est que la cellule est vide, s’il est jaune, c’est que la cellule est char­gée, s’il est vert, c’est que la cellule est en cours de lecture, et s’il est rouge, c’est que la cellule est en cours d’en­re­gis­tre­ment. La lecture d’un clip se lance évidem­ment d’une simple pres­sion de pad cepen­dant qu’au bout de chaque ligne, 8 boutons ronds permettent de déclen­cher les diffé­rentes scènes (une scène étant, dans Live, un ligne de clip audio ou MIDI joués simul­ta­né­ment).

 


Dans le séquen­ceur, un rectangle rouge permet de repé­rer les cellules pilo­tées par le Launch­pad. Vous pouvez dépla­cer  le rectangle en ques­tion et accé­der aux autres cellules de votre projet en utili­sant les flèches Haut/Bas/Gauche/Droite qui se situent dans le coin supé­rieur gauche du Launch­pad.

Mais vous pouvez aussi, en gardant enfoncé le bouton Session, navi­guer plus vite dans votre projet, grâce à une sorte de Dézoom du projet.

 

Dans ce cas, chaque pad du Launch­pad repré­sente une matrice de 8×8 : il est jaune pour indiquer la matrice active, vert pour indiquer une matrice conte­nant des clips en court de lecture, rouge pour indiquer une matrice sans clip en court de lecture. Ce système astu­cieux permet de gérer jusqu’à 64 matrices de 64 cellules chacune, soit plus qu’il n’en faudra dans la plupart des cas… Dans la pratique toute­fois, on a un peu tendance à se perdre dans les colonnes et on en vient à regret­ter que l’in­ven­teur de l’Au­to­map n’ait pas inté­gré 8 petits écrans à LED en vis-à-vis de chaque colonne pour indiquer, si ce n’est le nom, au moins le numéro de piste auquel elle corres­pond. Mais évidem­ment, rien que pour cette fonc­tion, le Launch­pad aurait été au moins un tiers plus cher : on n’en tien­dra donc pas grief à Nova­tion.



Mixage par paliers

Passons main­te­nant en mode Mixer qui béné­fi­cie lui d’une séri­gra­phie sur le côté droit de la machine. Chaque ligne de pads a sa fonc­tion. Les 4 lignes infé­rieures permettent d’ar­mer l’en­re­gis­tre­ment, d’ac­ti­ver le Solo, le Mute ou d’ar­rê­ter chaque piste. Les 4 supé­rieures sont quant à elles dédiées à la gestion des envois d’ef­fets, du pan et du volume.

 



Pour ces dernières, le pad peut présen­ter deux inten­si­tés lumi­neuses qui, il faut le signa­ler, ne sont  pas toujours facile à discer­ner en plein jour : une inten­sité faible signi­fie que le para­mètre est sur sa valeur par défaut (soit 0 db pour le volume, center pour le pan et –inf pour les deux Send), une inten­sité forte signi­fie que le para­mètre a reçu une valeur parti­cu­lière.

Dans ce dernier cas, une simple pres­sion sur le pad permet de réini­tia­li­ser à la valeur par défaut.




Pour l’édi­tion de la valeur, on se servira des boutons ronds sur la droite. Une pres­sion sur Volume par exemple, et les pads permettent de gérer le volume de chaque piste par saut de 6 dB. Une pres­sion sur Pan et vous pour­rez faire de même avec le place­ment stéréo sur une grille allant de 50 sur la gauche à 50 sur la droite, de 16 en 16.

 

 

C’est peut-être là l’une des premières limi­ta­tions du Launch­pad par rapport à l’APC d’Akai. La logique du ‘Tout Pad’ ne permet pas de gérer des valeurs fines ou progres­sives, ce qui ne sera pas gênant dans bien des cas, mais pourra l’être dès qu’un mini­mum de préci­sion sera requis. Il vous sera impos­sible par exemple, de brico­ler des enve­loppes de volume à la main comme il est si simple de le faire avec un fader : rien que des sauts de 6 dB.

De fait, le Launch­pad sera idéa­le­ment complété par une autre surface de contrôle : un petit Nocturn par exemple, ou mieux une Zero SL Mk II dont les nombreux potards, enco­deurs et faders seront parfai­te­ment complé­men­taires des pads. Bien évidem­ment, rien ne vous empêche de l’uti­li­ser en conjonc­tion avec des surfaces de marques diffé­rentes (Behrin­ger BCR/BCF, par exemple, dont les prix avoi­sinent ceux du Launch­pad).

 

Et les Youzeurs

Reste à parler des 2 modes User, acces­sibles depuis les touches User 1 et User 2. Ces derniers sont desti­nés à rece­voir vos propres mappings, même si Nova­tion a pris l’ini­tia­tive de four­nir de base un mapping pour les Drum Racks en User 1, et un mapping pour les presets de Max pour Live en User 2. Dans le contexte d’un Drum Racks, le Launch­pad se comporte comme un contrô­leur clas­sique, étant entendu que les pads ne sont pas sensibles à la vélo­cité (et à l’af­ter­touch non plus, évidem­ment). La chose ne gênera en rien les aficio­na­dos de musique élec­tro­nique mais si vous aviez dans l’idée de program­mer des batte­ries acous­tiques avec la bestiole, vous vous senti­rez bien limi­té…

Très bien conçu dans le séquen­ceur d’Able­ton, le MIDI Learn fonc­tionne parfai­te­ment avec le Launch­pad et on a vite fait de se faire un petit mapping vite fait bien fait, en assi­gnant un pad unique à un contrô­leur booléen, ou une rangée de pads à un contrô­leur continu. Pour ce faire, en mode MIDI Learn, on presse le premier pad et le dernier pad d’une ligne ou d’une colonne, de sorte que tous les pads inter­mé­diaires balaye­ront les diffé­rentes valeurs. Encore une fois, ce ne seront que des sauts de valeur mais ça marche parfai­te­ment et c’est bien utile pour pilo­ter la fréquence de coupure d’un filtre par exemple.

Enfin, préci­sons que le Launch­pad peut être utilisé avec n’im­porte quel autre appli­ca­tion MIDI que Live et qu’il est, cela n’a rien d’éton­nant, compa­tible avec la tech­no­lo­gie Auto­map de Nova­tion, rendant le mapping extrê­me­ment simple dans les appli­ca­tions ou plug-ins ne dispo­sant pas d’un MIDI Learn digne de ce nom. Cela pourra être utile pour pilo­ter un Guru par exemple, ou n’im­porte quelle soft à l’er­go­no­mie de type MPC, même si, une fois encore, l’orien­ta­tion ‘Pad’ et le fait que ces derniers ne soient pas sensibles à la vélo­cité limi­tera l’in­té­rêt de la chose… Le Launch­pad a en outre été conçu pour Live. Si vous cher­chez une surface de contrôle plus géné­rique, mieux vaut peut-être voir ce qui se fait ailleurs, dans la gamme de Nova­tion ou chez la concur­rence.

 

Conclu­sion

Robuste, compact et léger, le Launch­pad est assu­ré­ment une belle réus­site qui ravira tous les fans d’Able­ton Live n’ayant pas forcé­ment les moyens de se payer une Akai APC 40. Le gain en temps comme en ergo­no­mie est indé­niable avec Live et bien que certains aspects soient perfec­tibles, il faut admettre que Nova­tion a bien pensé son produit. Par consé­quent, il ne fait aucun doute que la bestiole va se retrou­ver sur plus d’une scène ou dans plus d’un Home Studio, et proba­ble­ment sous plus d’un sapin au prochain Noël…

 

  • Prix extrê­me­ment attrac­tif
  • Compa­cité et légè­reté
  • Robus­tesse
  • Ergo­no­mie bien pensée
  • Les 4 modes pour tout gérer ou presque…
  • Effi­ca­cité du MIDI Learn
  • Possi­bi­lité d’uti­li­ser plusieurs Launch­pad

 

  • Diffé­rences d’in­ten­si­tés lumi­neuses dures à perce­voir en plein jour
  • Pas de gestion de la vélo­cité, ni de l’af­ter­touch
  • Gestion des contrôles conti­nus par paliers : ça manque de potards et de faders…
  • On est parfois un peu perdu dans la matrice en l’ab­sence de repère indiquant quelle piste corres­pond à quelle colonne



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