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Test du contrôleur modulaire Playful Music Joué - Joué de la musique

9/10
Award Innovation 2018
2018
Innovation
Award

En 2005, Jazzmutant, une petite entreprise bordelaise mettait sur le marché le Lemur, un contrôleur sous stéroïdes qui se démarquait de la concurrence notamment grâce à une caractéristique révolutionnaire pour l'époque : le contrôle tactile. Aujourd'hui, son concepteur Pascal Joguet a créé une nouvelle entreprise et fondé un nouveau produit (ou l'inverse, je ne sais plus...) qui portent tous deux le même nom : Joué.

Test du contrôleur modulaire Playful Music Joué : Joué de la musique

Vendu aux alen­tours de 479 Euros pour la version complète (voir enca­dré), l’objet ne se veut pas un énième contrô­leur géné­rique, mais ses concep­teurs ont eu comme objec­tif de remettre le plai­sir du jeu au centre du proces­sus créa­tif du musi­cien, le tout en consi­dé­ra­tion des ques­tions écono­miques et envi­ron­ne­men­tales du XXIe siècle.Joué l’en­tre­prise saura-t-elle rele­ver les défis qu’elle s’est fixée ? Joué le contrô­leur a-t-il les quali­tés néces­saires pour conqué­rir le cœur de son public ? C’est ce que je vous propose de voir tout de suite ensemble.

Présen­ta­tion exté­rieure

01 JouéLe Joué se présente comme l’as­so­cia­tion de divers éléments. Tout d’abord, nous avons la Board, un paral­lé­lé­pi­pède en bois et métal de 360 × 130 × 15,6 mm pour un poids de 800 gEnsuite, accom­pa­gnant la Board, le système « Joué » propose plusieurs modules de jeu et de contrôle en sili­cone qui viennent se placer sur la Board, et que l’on peut combi­ner ou rempla­cer les uns par les autres en fonc­tion des besoins. Chacun des modules est équipé d’une puce conte­nant les infor­ma­tions néces­saires à son utili­sa­tion,  recon­nues par la board grâce à des capteurs RFID, et une aiman­ta­tion leur permet­tant une bonne adhé­sion à la surface métal­lique de la Board. Celle-ci dispose sur la tranche droite d’un port USB assu­rant la connexion à un ordi­na­teur pour le trans­fert des données et l’ali­men­ta­tion, ainsi que d’une diode attes­tant la mise sous tension de l’ap­pa­reil.

La boîte contient la Board avec, ou non, des modules en fonc­tion de la version ache­tée (voir enca­dré), un câble USB et deux petits flyers avec les infor­ma­tions permet­tant de télé­char­ger respec­ti­ve­ment des versions allé­gées de Bitwig (Bitwig 8-Track) et de l’Artu­ria Analog Lab. On notera que le fabri­cant prévoit d’ici décembre d’ajou­ter au package un câble USB-MIDI DIN qui permet­tra de connec­ter direc­te­ment le Joué à un équi­pe­ment maté­riel.

 

Serions game

02 JouéAvant de nous consa­crer à l’ex­plo­ra­tion du fonc­tion­ne­ment de la bestiole, il me semble impor­tant de préci­ser quelques petites choses concer­nant l’es­prit dans lequel le Joué a été conçu. Ses concep­teurs ont eu à cœur de respec­ter deux grands axes dans le design de leur produit. Le premier de ces deux axes a été la volonté de redon­ner au musi­cien le plai­sir d’avoir entre les mains un objet qui soit à la fois agréable à regar­der et à mani­pu­ler.

Chacun pourra libre­ment évaluer la valeur esthé­tique de l’en­semble selon ses propres critères. Person­nel­le­ment je trouve les couleurs un peu flashy mais ce n’est bien sûr qu’une ques­tion de goût. Il y a en tous cas un parti pris, ce que nous ne pouvons que saluer ! Et en ce qui concerne les sensa­tions tactiles, là aussi chacun sera son propre juge. Tout ce que je peux dire, c’est que l’on a une véri­table sensa­tion de matière, la douceur du sili­cone contras­tant avec les arêtes marquées des diffé­rents éléments : touches du module « synth » sur lequel je revien­drai plus bas, pads, boutons, etc. Le tout favo­rise le retour d’une certaine forme de sensua­lité dans le jeu… sans pour autant tomber dans le bain tactile caou­tchou­teux passa­ble­ment « creepy » d’un Roli Seaboard par exemple (non, je n’ar­rive pas à me faire à ce truc-là, quelles que soient par ailleurs ses réelles quali­tés expres­sives). Au-delà de l’as­pect formel, cette sensua­lité de jeu est bien sûr encore accen­tuée par les fonc­tion­na­li­tés propo­sées par chacun des modules, sur lesquelles nous allons nous pencher plus en détail dans les deux prochains para­graphes.

Enfin on ne peut nier que le design géné­ral du produit évoque forte­ment l’uni­vers de l’en­fance : aussi bien les couleurs que les formes rappellent en effet irré­sis­ti­ble­ment la pâte à mode­ler. Cette réfé­rence formelle à l’en­fance d’ailleurs s’avère parfai­te­ment cohé­rente avec la volonté de repla­cer le jeu et l’as­pect ludique au centre de la créa­tion musi­cale que j’évoquais en intro­duc­tion de cet article.

03 JouéLe second axe qui a présidé à la concep­tion du Joué a été la volonté de ses créa­teurs de faire doré­na­vant coïn­ci­der leurs créa­tions avec leur prise de conscience accrue des problé­ma­tiques écono­mico-écolo­giques actuelles. En effet les concep­teurs sont partis du prin­cipe qu’aujour­d’hui nous ne pouvons plus feindre d’igno­rer certaines réali­tés. Et celles contre lesquelles ils ont décidé de commen­cer à lutter acti­ve­ment sont les suivantes : la proli­fé­ra­tion des déchets plas­tiques, la délo­ca­li­sa­tion sauvage du marché du travail…  et l’ob­so­les­cence program­mée. 

Le Joué est donc majo­ri­tai­re­ment conçu avec des maté­riaux qui traduisent cette volonté de contrer ces grandes tendances morti­fères. L’usage du plas­tique est limité au strict mini­mum et seule­ment aux éléments que l’on ne sait pas vrai­ment produire autre­ment. Le corps de la Board est composé de métal et de bois, lequel est du hêtre français issu de plan­ta­tions éco-respon­sables. Les diffé­rents modules de jeu sont en sili­cone. En ce qui concerne la loca­li­sa­tion de la produc­tion,  la fabri­ca­tion de l’en­semble de l’ap­pa­reil est majo­ri­tai­re­ment française – la carte élec­tro­nique qui consti­tue le cœur de l’ap­pa­reil est ainsi par exemple produite dans usine située en Dordogne. Seul le capteur tactile fait excep­tion, étant quand à lui d’ori­gine japo­naise.

Enfin, les concep­teurs se sont atta­chés à propo­ser un produit qu’ils espèrent faire durer au moins vingt ans selon leurs dires. Il est natu­rel­le­ment diffi­cile d’éta­blir des pronos­tics à ce niveau-là et nous ne pouvons que nous en remettre à leur bonne foi. Mais quand bien même rien ne nous permet de remettre cette dernière en doute, n’ou­blions pas que nombre de facteurs dans le phéno­mène d’ob­so­les­cence ne dépendent abso­lu­ment pas de la volonté des concep­teurs de quelque produit que ce soit. Ainsi par exemple, stric­te­ment rien ne garan­tit que l’USB ne soit encore une norme active en 2038. Toute­fois, si dans le pire des cas il ne devait s’agir que d’un simple argu­ment de vente (ce dont je doute fort), nous ne pouvons que nous réjouir du fait qu’un fabri­cant puisse consi­dé­rer qu’un tel sujet puisse suffi­sam­ment faire écho dans l’es­prit des clients poten­tiels. Croi­sons les doigts, et quoi qu’il en soit, il convient main­te­nant de nous inté­res­ser au fonc­tion­ne­ment du Joué, et plus parti­cu­liè­re­ment aux modules de jeu et de contrôle qui nous sont propo­sés, en commençant par ceux inclus dans le pack Essen­tial.

La caisse de jouets 1 : le pack Essen­tial

04 JouéLe pack « essen­tiel » réunit six modules. Les deux modules les plus simples sont l’Area » et le Strips. Le premier est consti­tué d’une surface carrée idéale pour pilo­ter non seule­ment deux para­mètres respec­ti­ve­ment selon les axes X et Y, mais égale­ment un troi­sième para­mètre que l’on pourra asso­cier au niveau de pres­sion exer­cée sur ladite surface, soit l’axe Z. Le module Strips n’est quant à lui pas sensible à la pres­sion et propose simple­ment quatre bandeaux utili­sables comme des faders, à la diffé­rence qu’ils peuvent, tout comme les rubans tactiles des dernières Maschine de Native Instru­ments, être utili­sés à la fois pour du contrôle continu et du contrôle discret. Toujours un bon point.

Avec le troi­sième module, Pads, nous abor­dons les modules de jeu à propre­ment parler. Comme son nom l’in­dique, Pads propose une matrice de 16… pads repre­nant la confi­gu­ra­tion habi­tuelle des contrô­leurs de ce type souvent asso­ciés au pilo­tage d’ins­tru­ments percus­sifs ou à l’en­voi de séquences. Comme Strips que nous avons vu juste aupa­ra­vant, ce module n’est pas non plus sensible à la pres­sion, mais il l’est en revanche à la vélo­cité. Celle-ci peut être réglée grâce au Joué Editor, le logi­ciel de para­mé­trage du contrô­leur sur lequel nous revien­drons plus bas.

Mais les deux modules les plus inté­res­sants de ce pack Essen­tial sont certai­ne­ment le Fret­board et le Scaler. Fret­board est sans aucun doute le plus origi­nal des deux. Avec ses six « cordes » et ses 8 « frettes », il se présente sous la forme d’un manche de guitare un peu trapu. L’O est complété par deux boutons de trans­po­si­tion d’oc­tave et deux boutons libre­ment assi­gnables à toutes sortes de types de messages MIDI ou d’ac­tions de para­mé­trage interne du Joué. De par sa confi­gu­ra­tion, le module Fret­board est parti­cu­liè­re­ment adapté au pilo­tage de sons issus d’ins­tru­ments à cordes, d’au­tant plus que les cordes agissent égale­ment sur le para­mètre de pitch bend et auto­risent de ce fait toutes sortes d’ef­fets de … bending, ce qui rend le jeu au doigt avec certaines guitares virtuelles parti­cu­liè­re­ment réaliste ! Éton­nam­ment, même le strum­ming (pour­tant quasi-impos­sible à rendre d’ha­bi­tude à partir d’un sampling note à note et joué sur un clavier) acquiert ici un degré supplé­men­taire de réalisme !

Enfin le module Scaler présente prin­ci­pa­le­ment une série de 17 bandeaux envoyant des messages de note selon diverses gammes para­mé­trables dans l’édi­teur logi­ciel. Les bandeaux sont sensibles à la vélo­cité ainsi qu’à la pres­sion. Mais au-delà de ça, ils peuvent égale­ment envoyer des messages de Control Change sur l’axe de leur hauteur, ce qui suffi­rait déjà à faire du Scaler le module le plus expres­sif de la pano­plie du Joué. Mais ce n’est pas tout ! En effet, outre les quatre boutons iden­tiques à ceux du Fret­board, ce module est équipé d’un ruban tactile, et enfin un nouveau type de contrô­leur hémi­sphé­rique nommé Bubble. Le Bubble permet de béné­fi­cier de trois axes de contrôle et donc du pilo­tage simul­tané de trois para­mètres distincts.

La caisse de jouets 2: les modules indi­vi­duels

Les Bubble disposent d’ailleurs de leur propre module dédié en-dehors du pack Essen­tial. Quatre petites bulles se partagent ce module avec quatre boutons. À titre person­nel, j’aime bien ces petits contrô­leurs hémi­sphé­riques, mais je revien­drai dans le dernier para­graphe sur leur léger manque de préci­sion.

05 JouéLe deuxième module non compris dans le pack Essen­tial se nomme Rounds et regroupe quatre cercles pensés pour émuler des potards rota­tifs. Sur le bord de chaque cercle, trois repères sont maté­ria­li­sés pour figu­rer respec­ti­ve­ment les valeurs extrêmes et la valeur centrale des para­mètres pilo­tés, ce qui est parti­cu­liè­re­ment pratique. À noter que l’on peut aussi bien agir sur le bord des cercles qu’à l’in­té­rieur de leur surface.

Enfin, le dernier module proposé pour le Joué est le module Synth. Il s’agit de l’ému­la­tion d’un clavier de vingt touches, soit un peu plus d’une octave et demie, sensible à la vélo­cité et à la pres­sion et pouvant égale­ment, tout comme le module Scaler, pilo­ter un para­mètre MIDI supplé­men­taire en utili­sant la longueur des touches. Il est égale­ment équipé de deux boutons de chan­ge­ment d’oc­tave et de boutons libre­ment assi­gnables, au nombre cette fois de quatre. Pour termi­ner la présen­ta­tion de ce module, je dirai que l’on peut certes juger que le nombre de touches est un peu réduit. Mais patience, les concep­teurs du Joué seraient en train de plan­cher sur une version propo­sant deux octaves complètes comme sur la plupart des petits claviers maîtres !

Comme je l’ai déjà évoqué, tous ces modules sont para­mé­trables via le logi­ciel Joué Editor, que je vous propose de décou­vrir main­te­nant.

Jouet intel­li­gent

Deux JouésEt l’on débu­tera la présen­ta­tion dudit logi­ciel par l’évo­ca­tion de l’une de ses prin­ci­pales quali­tés. En effet, le Joué Editor permet d’agir direc­te­ment sur les para­mètres de l’équi­pe­ment maté­riel sans avoir à sortir de sa STAN, ce qui s’avère extrê­me­ment pratique et encore insuf­fi­sam­ment répandu. Nombreux sont en effet les logi­ciels de ce type qui n’offrent pas encore cette possi­bi­lité, ce qui faci­li­te­rait gran­de­ment l’uti­li­sa­tion. Très bon point donc !

Dans le haut de l’écran, le Joué est repré­senté dans sa confi­gu­ra­tion actuelle avec les modules actifs à l’ins­tant T. On notera que plusieurs exem­plaires du Joué peuvent être connec­tés à l’or­di­na­teur et leurs para­mètres pilo­tés au sein du Joué Editor. Dans la partie gauche, on accède aux diffé­rents presets d’usine, auxquels il est possible d’ajou­ter autant de presets utili­sa­teur que l’on souhaite et que l’on peut ranger dans tout autant de dossiers person­na­li­sés. Là aussi, très bien.

Les para­mètres que l’on peut modi­fier dépendent gran­de­ment de chaque module utilisé. Mais dans de nombreux cas, on pourra affec­ter les desti­na­tions suivantes aux diffé­rents contrô­leurs : pédale de sustain, enclen­che­ment du vibrato, enclen­che­ment de l’af­ter­touch, enclen­che­ment du contrôle verti­cal pour les modules qui le permettent, envoi de note, envoi de message de Control Change, envoi de message de Program Change et pitch bend.

On pourra égale­ment défi­nir un canal MIDI indé­pen­dant pour chaque para­mètre modi­fiable. Ainsi, certains contrô­leurs comme les Bubble par exemple pour­ront employer des canaux MIDI diffé­rents selon l’axe utilisé : encore une fois, c’est très bien vu !

Enfin, on notera que le Joué Editor s’adapte aux dernières évolu­tions concer­nant la norme MIDI, puisque l’on peut para­mé­trer les modules pour qu’ils utilisent la nouvelle norme MPE (MIDI Poly­pho­nic Expres­sion, voir ici pour plus de détails) ou bien encore pour qu’ils envoient des messages MIDI codés en 14 bits (et non plus 10 bits pour le MIDI stan­dard) pour un contrôle plus précis des para­mètres dans les STAN ou appa­reils qui l’au­to­risent.

"Comme on peut le consta­ter, les possi­bi­li­tés de para­mé­trage du Joué sont donc passa­ble­ment nombreuses et le logi­ciel dédié plutôt bien pensé, même si j’au­rais une petite réserve à émettre à son sujet égale­ment.

Jeux de mains…

Je l’ai déjà mentionné plusieurs fois durant ce banc d’es­sai : l’objec­tif prin­ci­pal des concep­teurs du Joué a été de rendre au musi­cien élec­tro­nique le plai­sir senso­riel et l’ef­fi­ca­cité ergo­no­mique jusque-là davan­tage asso­ciés à la mani­pu­la­tion d’ins­tru­ments plus tradi­tion­nels.

06 JouéEt il faut recon­naître que les sensa­tions tactiles liées à la texture et à la « sculp­ture » des modules sont tout à fait agréables. Globa­le­ment, les diffé­rentes surfaces répondent très bien. Disons le tout de go, les modules de jeu sont parti­cu­liè­re­ment agréables pour la plupart. Ainsi, les trois modules prin­ci­paux que sont le clavier, le Scaler et le Fret­board procurent un véri­table plai­sir d’uti­li­sa­tion, prin­ci­pa­le­ment grâce aux diffé­rents para­mètres acces­sibles immé­dia­te­ment dans l’in­ter­face de jeu, un peu à la manière du Seaboard de Roli que j’ai déjà évoqué plus haut. Pour le Scaler en parti­cu­lier, j’ap­pré­cie par exemple la possi­bi­lité de pouvoir béné­fi­cier à la fois de l’af­ter­touch poly­pho­nique, tout en modi­fiant un para­mètre supplé­men­taire grâce au glis­se­ment des doigts le long des touches. À ce sujet d’ailleurs, on notera une parti­cu­la­rité astu­cieuse concer­nant le contrôle verti­cal du module Synth. Sur les touches corres­pon­dant aux habi­tuelles touches blanches d’un clavier, on atteint la valeur maxi­male du para­mètre contrôlé verti­ca­le­ment au milieu de la touche, soit avant d’at­teindre la base des touches tradi­tion­nel­le­ment noires du clavier. On évite ainsi de déclen­cher acci­den­tel­le­ment celles-ci. Malin ! Et concer­nant le Fret Pare, quel bonheur de décou­vrir une inter­face qui permet enfin d’ob­te­nir des effets de bend cohé­rents ! Enfin, si l’on para­mètre bien ses canaux MIDI, on peut aisé­ment passer du contrôle d’un instru­ment à celui d’un autre par simple substi­tu­tion du module de contrôle, ce qui est vrai­ment très bien pensé.

Mais malgré tout cela, il reste quelques petits points perfec­tibles.

… Jeux de vilains ?

07 Joué

En ce qui concerne les modules, si je dois vrai­ment cher­cher la petite bête, je dirais que celui qui me convainc le moins est la matrice de pads, qui bien que sensible à la vélo­cité, à l’af­ter­touch et le vibrato m’a semblé à titre person­nel le moins agréable à utili­ser. Mais c’est subjec­tif.

Ce qui l’est moins en revanche, c’est le manque de préci­sion que je repro­che­rais aux contrô­leurs de type Bubble, même si je trouve très pratique la possi­bi­lité de contrô­ler trois para­mètres simul­ta­né­ment. Il s’avère en effet complexe d’agir de manière précise sur les axes X et Y sans exer­cer de pres­sion sur l’axe Z, provoquant par là-même la modi­fi­ca­tion invo­lon­taire de la valeur du para­mètre éven­tuel­le­ment affecté à cet axe. On s’in­ter­ro­gera égale­ment sur l’im­pos­si­bi­lité de modi­fier la desti­na­tion des boutons pous­soirs du module Bubble : ceux-ci sont desti­nés à envoyer des notes et c’est tout !

Deux Joués dans Joué editorEnfin, je termi­ne­rai cet article par un petit regret concer­nant le logi­ciel de para­mé­trage. Il ne reprend pas en effet le nom du preset utilisé, et si l’on souhaite modi­fer ses para­mètres, il faut d’abord le glis­ser dans la libraire de presets, puis le sélec­tion­ner dans celle-ci, effec­tuer les modi­fi­ca­tions souhai­tées et enfin le refaire glis­ser sur l’illus­tra­tion du Joué. Un petit poil acro­ba­tique, même s’il n’y a rien de vrai­ment rédhi­bi­toire.

Conclu­sion

Diffi­cile de ne pas aimer le Joué de par sa philo­so­phie modu­laire et ludique géné­rale et son approche extrê­me­ment origi­nale. Et puis l’en­semble invoque irré­sis­ti­ble­ment les souve­nirs d’en­fance de par ses couleurs, son aspect « pâte à mode­ler », mais surtout par l’in­ci­ta­tion perma­nente à expé­ri­men­ter des manières diffé­rentes de jouer, notam­ment grâce à la richesse expres­sive de la plupart des  modules de jeu propo­sés, et plus parti­cu­liè­re­ment du Scaler, du Synth et du Fret­board.

Les quelques petits reproches que l’on peut adres­ser au produit ne repré­sentent vrai­ment pas grand chose au regard de ses quali­tés, et le rapport qualité/prix est tout à fait correct compte tenu des partis pris écono­miques et écolo­giques des concep­teurs du Joué.

Je ne peux que vous recom­man­der chau­de­ment ce nouveau contrô­leur des créa­teurs du Lemur !

  • 01 Joué
  • 02 Joué
  • 03 Joué
  • 04 Joué
  • 05 Joué
  • 06 Joué
  • 07 Joué
  • Deux Joués
  • Deux Joués dans Joué editor

 

Notre avis : 9/10

Award Innovation 2018
2018
Innovation
Award
  • Le concept général
  • La qualité de réalisation
  • L’aspect modulaire
  • L’aspect ludique
  • La richesse expressive de la plupart des modules
  • Les partis pris économiques et écologiques
  • Un logiciel de paramétrage globalement bien pensé...
  • ... mais légèrement perfectible sur la gestion des presets
  • Difficile d’être précis avec les modules Bubble

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