Le son de votre home studio

Citation de chapolin :

Tiens je me demande ce qui se passe dans la tête d'un parolier qui n'écrit pas la musique de la chanson qu'il est en train d'écrire ...

My two cents:

Tout dépend s'il a l'instrumental à écouter, ou s'il travaille dans le vide. Tout dépend aussi s'il est laissé libre de faire vagabonder son esprit autour de l'écoute de l'instrumental, ou si on lui impose une commande sur un thème, un sujet ou une ambiance donnés.

Pour ma modeste part, j'ai publié sur mon site en 2014 une surprise faite à ma correspondante Australo-américaine en mettant notamment en paroles (et en français!) 17 des 190 titres instrumentaux de sa production. Rien n'avait été calculé, je me suis exclusivement laissé porter par ce que m'évoquait la musique, sans m'interdire la moindre direction et sans rentrer à aucun moment dans le moindre carcan de présentation ou d'écriture (en terme de versification, par exemple). Ca a donné un album éclectique et polymorphe dont nous ne renions elle et moi aucune des 17 chansons qui en sont sorties.

En début d'année, j'ai publié sur le même site un album sur 14/18 dont les paroles des dix titres ont été écrites sans avoir la moindre idée de la musique qui viendrait les mettre en scène. Comme c'est un concept-album, c'est nettement plus structuré, mais aussi plus rigide, entre autre sur la même question de la versification.

Bilan: Dans le premier cas (2014), la musique est 100% l'inspiratrice des textes, où qu'elle emmène ceux-ci. Dans le deuxième cas, la musique est construite pour venir soutenir et appuyer le propos, le théatraliser, en quelque sorte.

D'expérience, la seconde solution tend un peu à s'enfermer dans des schémas dans lesquels on s'emprisonne si on ne parvient pas à casser ses habitudes, la première est totalement source de surprises et il faut un effort d'écriture si, tout en se laissant porter, on veut tout de même se recentrer sur un sujet qui tient à cœur, par exemple.

Quand j'étais chanteur - guitariste dans mon groupe à Lyon au début des années 80, j'écrivais des textes en français ou en anglais sur des morceaux dont j'avais déjà la musique et la mélodie (on répétait en yaourt jusqu'à ce qu'il y ait un texte.) Je trouvais ça très difficile. Ça me paraissait bien plus simple de faire une musique autour d'un texte existant, mais c'est rarement arrivé car je n'avais malheureusement jamais de texte d'avance. J'ai toujours beaucoup regretté de ne pas être un meilleur parolier.

J'aime beaucoup les Young Gods (groupe suisse qui a beaucoup influencé Noir Désir), mais j'ai toujours préféré quand ils chantent en français plutôt qu'en anglais.