L'été est toujours bien vivace par chez moi, il fait trop chaud pour théoriser ! Aussi, je vous propose cette semaine une petite pause qui prendra la forme d'un récit pas tout à fait innocent…
![Entracte Estival (1re partie) : Le guide de l’enregistrement - 138e partie](https://img.audiofanzine.com/img/fr/article/cover/2903.jpg?fm=pjpg&w=704&h=396&fit=fill&s=311f9047155f5864f746f101d15b50b1)
Une histoire vraie
Vous l’avez sans doute remarqué à force de me lire semaine après semaine, j’adore les histoires. Celle qui suit me paraît digne d’intérêt à plus d’un titre, d’autant qu’il ne s’agit absolument pas d’une fiction…
Julien est un musicien amateur plutôt éclairé dont j’ai fait la connaissance il y a bientôt dix ans lorsque je vivais encore à Bruxelles. Ce n’est pas réellement un ami proche à proprement parler, mais nous avons suffisamment sympathisé à l’époque pour qu’aujourd’hui encore nous continuions à communiquer ensemble malgré la distance géographique qui nous sépare à présent grâce à la « magie » du web. Ainsi, Julien m’envoie quelques fois l’une ou l’autre de ses productions afin que je lui donne mon humble avis sur ces dernières. Il faut savoir que le monsieur a une excellente situation professionnelle complètement étrangère au milieu de la musique. Or, un passionné du son tel que lui avec des moyens suffisant pour se faire plaisir est tout naturellement enclin à succomber aux crises de GAS. Du coup, son home studio a vraiment de quoi en faire rêver plus d’un, à commencer par votre serviteur. Je n’ai malheureusement jamais eu l’opportunité de le visiter, mais les photos que je vois fréquemment passer sur FaceTruc, InstaMachin & Co donnent plus qu’envie : racks Neve, SSL, Chandler Limited, Universal Audio, micros Royer Labs, Neumann ou AEA, etc. Bref, il y a là largement de quoi faire ! Voyez-vous venir l’os ?
Malgré des idées musicales fort intéressantes, j’ai toujours trouvé les titres que Julien m’envoyait un tantinet décevants d’un point de vue production sonore… Nous en avons maintes fois discuté et nos échanges se sont souvent conclus par cette idée douce-amère : le travail du son est un métier à part entière que des outils, aussi bons soient-ils, ne peuvent accomplir seuls ; l’important pour un amateur tel que lui est avant tout de pouvoir se faire plaisir, point final. Puis, l’été dernier, Julien m’envoya un nouveau titre…
"Je suis actuellement en vacances dans les Ardennes chez un ami d’enfance. C’était le bassiste de mon groupe lorsque nous étions jeunes. Il a depuis bien longtemps arrêté la musique, mais ses enfants ont repris le flambeau : sa fille est chanteuse / percussionniste et son fils joue du synthé. Du coup, il leur a aménagé une petite pièce pour qu’ils puissent jouer tranquillement.
L’autre jour, c’était journée randonnée. Comme la marche et moi ça fait dix-sept, je suis resté à la maison pendant que les autres gambadaient et j’ai passé ma journée à faire de la musique. Je voyage léger lorsque je suis en congé, je prends juste une guitare folk et basta. Sauf que dans le petit home studio des gosses, il y a quelques joujoux en plus à disposition : des congas, un djembé, un Korg Minilogue, un MicroBrute d’Arturia et bien sûr la vieille Jazz Bass de papa avec son ampli. Le morceau a été bouclé dans la journée juste avec ça, je n’en reviens toujours pas !"
Tout cela est un peu court mon bon Monsieur. Qu’en est-il de l’enregistrement ? Et le mix ?
« Eh bien, il y a un Mac Mini, une Babyface première génération, un casque Sony MDR-7506, une paire d’enceintes Adam A5, un micro SM58 et un petit statique MXL 990. Pour le mix, c’était Logic avec les plug-ins inclus de base. Rien de foufou quoi… »
Effectivement, il n’y a pas là de quoi casser trois pattes à un canard… Alors, comment expliquer ce curieux phénomène ? Je serais curieux d’avoir votre avis sur la question ! Ainsi, je ne vous donnerai mon analyse personnelle qu’à l’occasion du prochain épisode… Sur ce, à vos commentaires !