Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
34 réactions

Entracte Estival (1re partie) - Le guide de l’enregistrement - 138e partie

L'été est toujours bien vivace par chez moi, il fait trop chaud pour théoriser ! Aussi, je vous propose cette semaine une petite pause qui prendra la forme d'un récit pas tout à fait innocent…

Entracte Estival (1re partie) : Le guide de l’enregistrement - 138e partie
Accéder à un autre article de la série...

Une histoire vraie

Vous l’avez sans doute remarqué à force de me lire semaine après semaine, j’adore les histoires. Celle qui suit me paraît digne d’in­té­rêt à plus d’un titre, d’au­tant qu’il ne s’agit abso­lu­ment pas d’une fiction…

Julien est un musi­cien amateur plutôt éclairé dont j’ai fait la connais­sance il y a bien­tôt dix ans lorsque je vivais encore à Bruxelles. Ce n’est pas réel­le­ment un ami proche à propre­ment parler, mais nous avons suffi­sam­ment sympa­thisé à l’époque pour qu’aujour­d’hui encore nous conti­nuions à commu­niquer ensemble  malgré la distance géogra­phique qui nous sépare à présent grâce à la « magie » du web. Ainsi, Julien m’en­voie quelques fois  l’une ou l’autre de ses produc­tions afin que je lui donne mon humble avis sur ces dernières. Il faut savoir que le monsieur a une excel­lente situa­tion profes­sion­nelle complè­te­ment étran­gère au milieu de la musique. Or, un passionné du son tel que lui avec des moyens suffi­sant pour se faire plai­sir est tout natu­rel­le­ment enclin à succom­ber aux crises de GAS. Du coup, son home studio a vrai­ment de quoi en faire rêver plus d’un, à commen­cer par votre servi­teur. Je n’ai malheu­reu­se­ment jamais eu l’op­por­tu­nité de le visi­ter, mais les photos que je vois fréquem­ment passer sur Face­Truc, Insta­Ma­chin & Co donnent plus qu’en­vie : racks Neve, SSL, Chand­ler Limi­ted, Univer­sal Audio, micros Royer Labs, Neumann ou AEA, etc. Bref, il y a là large­ment de quoi faire ! Voyez-vous venir l’os ?

Malgré des idées musi­cales fort inté­res­santes, j’ai toujours trouvé les titres que Julien m’en­voyait un tanti­net déce­vants d’un point de vue produc­tion sono­re… Nous en avons maintes fois discuté et nos échanges se sont souvent conclus par cette idée douce-amère : le travail du son est un métier à part entière que des outils, aussi bons soient-ils, ne peuvent accom­plir seuls ; l’im­por­tant pour un amateur tel que lui est avant tout de pouvoir se faire plai­sir, point final. Puis, l’été dernier, Julien m’en­voya un nouveau titre…

mics & countryside-loPar rapport aux précé­dentes compo­si­tions qu’il m’avait fait écou­ter, c’était tout simple­ment le jour et la nuit ! Le son était clair et pour­tant chaud, avec un grain « roots » et une dyna­mique soute­nant diable­ment bien le groove du morceau, au demeu­rant intel­li­gem­ment arrangé de façon à subli­mer la narra­tion sonore. Bien entendu, ce n’était pas abso­lu­ment parfait – et après tout, la perfec­tion est-elle vrai­ment dési­rable ? Cepen­dant, le gain en qualité de rendu était bluf­fant compa­ra­ti­ve­ment à ses anciens titres et je l’ai donc ardem­ment féli­cité pour cela. Il m’avoua alors que c’était égale­ment son avis, mais qu’il souhai­tait avoir une confir­ma­tion exté­rieure. Étant donné qu’il n’était actuel­le­ment pas dans son envi­ron­ne­ment de produc­tion habi­tuel, il crai­gnait que ce rendu ne soit le fruit de son imagi­na­tion audi­tive. Intri­gué par ce dernier commen­taire, je lui deman­dais alors de plus amples expli­ca­tions. Voici à quelques mots près ce qu’il me répon­dit :

"Je suis actuel­le­ment en vacances dans les Ardennes chez un ami d’en­fance. C’était le bassiste de mon groupe lorsque nous étions jeunes. Il a depuis bien long­temps arrêté la musique, mais ses enfants ont repris le flam­beau : sa fille est chan­teuse / percus­sion­niste et son fils joue du synthé. Du coup, il leur a aménagé une petite pièce pour qu’ils puissent jouer tranquille­ment. 

L’autre jour, c’était jour­née randon­née. Comme la marche et moi ça fait dix-sept, je suis resté à la maison pendant que les autres gamba­daient et j’ai passé ma jour­née à faire de la musique. Je voyage léger lorsque je suis en congé, je prends juste une guitare folk et basta. Sauf que dans le petit home studio des gosses, il y a quelques joujoux en plus à dispo­si­tion : des congas, un djembé, un Korg Mini­logue, un Micro­Brute d’Ar­tu­ria et bien sûr la vieille Jazz Bass de papa avec son ampli. Le morceau a été bouclé dans la jour­née juste avec ça, je n’en reviens toujours pas !"

Tout cela est un peu court mon bon Monsieur. Qu’en est-il de l’en­re­gis­tre­ment ? Et le mix ?

« Eh bien, il y a un Mac Mini, une Baby­face première géné­ra­tion, un casque Sony MDR-7506, une paire d’en­ceintes Adam A5, un micro SM58 et un petit statique MXL 990. Pour le mix, c’était Logic avec les plug-ins inclus de base. Rien de foufou quoi… »

Effec­ti­ve­ment, il n’y a pas là de quoi casser trois pattes à un canard… Alors, comment expliquer ce curieux phéno­mène ? Je serais curieux d’avoir votre avis sur la ques­tion ! Ainsi, je ne vous donne­rai mon analyse person­nelle qu’à l’oc­ca­sion du prochain épiso­de… Sur ce, à vos commen­taires !

← Article précédent dans la série :
Le traitement à la prise (2e partie)
Article suivant dans la série :
Entracte Estival (2e partie) →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre