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Pédago
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Le traitement à la prise (2e partie) - Le guide de l’enregistrement - 137e partie

Voici donc la deuxième partie de notre chapitre consacré au traitement lors de la phase d'enregistrement. Après le pour la semaine dernière, nous allons voir aujourd'hui quelques arguments qui tendent à prouver que cette pratique n'est pas forcément quelque chose d'opportun, surtout dans le cadre de la production en home studio…

Le traitement à la prise (2e partie) : Le guide de l’enregistrement - 137e partie
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Le Contre

Pour commen­cer, vous admet­trez aisé­ment, je l’es­père, que l’uti­li­sa­tion d’un compres­seur et / ou d’un égali­seur dès la prise ajoute une couche de complexité au proces­sus d’en­re­gis­tre­ment. Entre l’ex­pé­rience néces­saire afin d’être rela­ti­ve­ment à l’aise avec ses choix de produc­tion et la connais­sance maté­rielle et théo­rique que cela exige pour la mise en oeuvre, nous sommes bien loin du portrait-robot typique de l’homme-studiste débu­tant. D’au­tant qu’en règle géné­rale, ce dernier cumule les diffé­rentes casquettes d’au­teur, compo­si­teur, arran­geur, direc­teur artis­tique, tech­ni­cien-son, inter­prète, j’en passe et des meilleures. Ainsi, il me semble que le néophyte a déjà un nombre consé­quent de chats à fouet­ter. Pourquoi diable grille­rait-il des cycles de cerveau dispo­nible sur la ques­tion du trai­te­ment à la prise alors qu’il a tant à faire par ailleurs ?

Bad-Idea-Road-Sign_0Le deuxième point ne jouant pas en faveur du trai­te­ment lors de cette étape se résume à la balance entre les risques et l’uti­lité réelle de la manoeuvre. Alté­rer la dyna­mique ou l’équi­libre spec­tral durant l’en­re­gis­tre­ment est un procédé fonciè­re­ment destruc­tif… Une fois fixé, impos­sible de faire un Pomme + Z (ou Ctrl + Z) pour annu­ler la chose, et comme nul n’est à l’abri d’une erreur d’ap­pré­cia­tion, il faut bien avouer que l’exer­cice est périlleux. Or, d’un point de vue stric­te­ment quali­ta­tif, il n’y a pas réel­le­ment d’in­té­rêt à trai­ter le signal à la prise plutôt qu’au cours de la phase de mixage. Cela ne chan­gera rien sur le rendu sonore final du titre en cours de produc­tion. Pourquoi donc se faire des noeuds au cerveau et prendre autant de risques pour des prunes ?

Le troi­sième argu­ment contre provient d’un âpre constat à mes yeux… Comme je l’ai déjà évoqué au début de cette série d’ar­ticles, le dérou­le­ment « idéal » d’une produc­tion comprend une étape de pré-produc­tion qui permet de défi­nir une ligne artis­tique direc­trice. Malheu­reu­se­ment, beau­coup de MAOïstes commencent leurs capta­tions sonores en l’ab­sence d’une direc­tion artis­tique claire, nette et précise. Or, tritu­rer le son de façon plus ou moins dras­tique lors de l’en­re­gis­tre­ment sans savoir où l’on va me paraît tout aussi incom­pré­hen­sible qu’un coureur se tirant volon­tai­re­ment une balle dans le pied juste avant d’at­taquer un mara­thon… Bref, si l’orien­ta­tion sonore de votre titre n’est pas défi­nie suffi­sam­ment préci­sé­ment, oubliez le trai­te­ment à la prise.

Pour finir, voici une dernière réflexion person­nelle sur le sujet. Je suis fonciè­re­ment convaincu que si quelqu’un n’est pas capable d’ob­te­nir a minima satis­fac­tion en ne se servant que d’un micro et d’un préam­pli, ce n’est pas en ajou­tant un compres­seur ou un égali­seur maté­riels que cela chan­gera quoi que ce soit. Après, je peux bien entendu me trom­per, mais j’en doute…

Voilà, c’est tout ce que j’avais à vous dire sur ce thème précis. Avec ces « pour » et ces « contre », il me semble que vous êtes à présent suffi­sam­ment bien armés pour faire vos propres choix en la matière en pleine conscience. Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aven­tures !

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