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réactions au dossier Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix

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Sujet de la discussion Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix
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Los Teignos a deux minutes pour vous expliquer comment jouer de la mécanique d'attente et de récompense dans un mix sur les plans du spectre, du volume ou de la largeur stéréo. C'est parti avec Katy !


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Citation :
La musique c’est de l’art et pour moi c’est incompatible par nature avec des mots comme récompense/frustration.
Si on se pose des questions avec ces termes, ont ne fait deja plus de musique, on fait autre chose, du divertissement, des prods, des petits arrangements entre amis, des compromis.
Certains ont parlé ici de putasseries, il ne faut pas exagérer non plus. On peut se fourvoyer sans mauvaises intentions.
Pour moi, le simple fait que notre mental se pose la question dans ces termes et que l’on observe nos créations avec cet état d’esprit, ça les dénature profondément et même définitivement. C’est aussi un piège qui stérilise l’inspiration.
Alors peut importe que les frustrations/récompenses soient présentes où pas dans une œuvre. Si elles ne sont là que comme le medium d’une inspiration artistique, on reste dans de l’art.
Par exemple le Boléro de Ravel n’est pas la mise en œuvre parfaite d’un mécanisme musical de récompense/frustration. C’est juste une œuvre génialement inspirée et créée par l’artiste sans qu’il se pose de questions.
Je sais bien que la différence est subtile, mais pour moi ce qui fait un "tube" ça n’est jamais un mécanisme, c’est une énergie qui vient directement de la source d’inspiration d’un artiste. Oui Il y a toujours un élément fort dans un tube. C’est ça que le public attend, et pas une récompense.


Je crois que je ne suis d'accord avec rien de ce qui est dit ici.:D:

La mécanique attente/frustration/récompense n'est pas à voir comme une forme de manipulation extraordinaire, c'est juste le fonctionnement du cerveau humain tel qu'il est et une dynamique qui régit nos apprentissages, nos comportements, nos affinités, nos actes, nos pensées. De fait, ce qu'on voit dans ce titre de Katy Perry est à l'oeuvre dans toute création, et pas forcément sur le mixage ; cela peut être au niveau de l'arrangement, de l'orchestration, des paroles mêmes... Et même dans le discours de séduction, même parfaitement intentionné, d'un amant ou d'une amante, dans la réthorique d'un politicien, etc.

Quant à l'idée qu'un artiste crée sans se poser de questions, pris par on ne sait quel génie, quelle transcendance venue d'en haut qui lui fait faire des prodiges, on est à 1000 kilomètre de ce que la grande majorité des artistes décrivent de leur travail, qui tient à 10% d'inspiration et 90% de sueur (phrase qu'on attribue à Edison mais qui n'est probablement pas de lui comme nombre de choses qu'on lui attribue). Sans nier qu'il y ait de la grâce là-dedans, le travail de l'artiste c'est de mettre en branle quantité de techniques pour produire un tout complexe d'idées et d'émotions. Et oui, même si certaines choses sont faites intuitivement, une oeuvre, quelle qu'elle soit, repose sur des procédés. Et les créateurs les plus intéressants ont bien conscience de ces procédés... Lisez des interviews de Brassens ou d'Hitchcock, renseignez vous sur les compos de Radiohead ou des Beatles, voyez comment bossait Rilke, Flaubert, et vous comprendrez que du point de vue formel, l'art est une forme de prestidigitation. Sinon, comment comprendre qu'un petit bloc de feuilles et d'encre puisse nous faire peur, nous faire rêver, nous faire voyager, comment penser en voyant un long métrage de 2 heures qu'on comprend ce qui se passe dans la tête d'un soldat, d'une amoureuse ou d'un serial killer... Et c'est bien pour cela que l'art est convoqué par toutes les propagandes du monde, à commencer par la propagande publicitaire, jusqu'à même que des publicitaires se fassent passer pour des artistes... L'art, c'est dire la vérité du monde avec des illusions. Relisez Platon, et vous verrez à quel point justement le vieux grec reproche à l'Art son rapport ambigu avec l'illusion.

Enfin, je le redis avec ferveur et majuscule, vu que je trouve la discussions sur l'art limite HS : LE MIXAGE N'EST PAS UN ART, PAS PLUS QUE LE MASTERING N'EST UN ART, OU QUE LE VERNISSAGE N'EST UN ART. Ce ne veut pas dire que le mixage n'est pas une chose passionnante et qui peut être créative, mais ça veut dire que le mixage est un ensemble de procédés qui ne poursuit qu'un seul but : se mettre au service d'une musique pour la magnifier...

Ah, et j'oubliais : le truc qui consiste à dire que Katy Perry, gnagnagna, c'est de la musique de merde. Ayons l'honnêteté de nous souvenir qu'on a dit ça de toute la production Motown comme de Led Zep à l'époque, de la musique électronique ou du rap, et même de Mozart quand il sortait la scandaleuse Flûte enchantée. Ça ne veut pas dire que Katy est spécialement ma came à moi, hein, mais qu'à bien tout considérer, son titre n'est pas plus putassier ni plus con qu'Highway to hell dont le basse joue à cache cache entre les couplets et refrain pour produire le même genre d'effet... Et vous savez quoi, même si les mecs d'AC/DC n'ont pas l'air d'être des prix Nobel, je suis bien certain que le coup de la basse, là, ils le font exprès... Et pourquoi ? Parce que ça apporte un contraste excitant entre couplet/refrain, excitant parce qu'il est au coeur même de la façon dont fonctionne le cerveau sur le mode attente/récompense.

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+1
Et j’adore la phrase sur Edison.:clin:

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Hors sujet :
Los Teignos tu viens de me donner une leçon de développement des arguments et des idées, là où je me contente de formule laconique ! Pour compléter ton propos, certains rappeur font des anaphores sans savoir ce qu'est une anaphore (on sait tous qu'un rappeur a un lexique limité), ce qui ne veux pas dire qu'ils n'y ait pas pensé en terme d'effet
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+1000 Los Teignos :bravo:

Quand on sait qu'il faut plusieurs milliers d'heures de pratique instrumentale pour donner l'impression de savoir jouer naturellement, qu'il faut se taper des gammes, du Hanon, des bouquins de théorie/harmonie pour savoir improviser en jazz, etc... Bref, la musique c'est 95 à 99% de travail acharné, de patience, de persévérance et les derniers pourcents pour les génies.

[ Dernière édition du message le 24/06/2022 à 15:46:22 ]

55
Citation de bazzzoukk :

Je sais bien que la différence est subtile, mais pour moi ce qui fait un "tube" ça n’est jamais un mécanisme, c’est une énergie qui vient directement de la source d’inspiration d’un artiste. Oui Il y a toujours un élément fort dans un tube. C’est ça que le public attend, et pas une récompense.

Si le public attend, c'est pour avoir ce qui lui plaira. La réaction à la stimulation procure un effet positif. C'est donc bien une récompense.

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Citation :
Relisez Platon
Heu, pas trop le temps là :mrg:

(-;  Be Funky  ;-)

Soundcloud

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Hors sujet :
Je ne sais pas si katy perry écrit et compose sa musique, Permettez moi d en douter. Tube n est pas synonyme de qualité
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Citation :
Je ne sais pas si katy perry écrit et compose sa musique, Permettez moi d en douter. Tube n est pas synonyme de qualité


Certes, mais écrire et composer sa musique n'est pas non plus synonyme de qualité, même le travail n'est pas synonyme de qualité car nul n'est à l'abri de n'avoir aucun talent et de ne jamais écrire une chanson qui tienne la route. Ce que je sais en revanche, c'est que j'ai beau ne pas être fan de Katy Perry à la base et adorer Nick Cave, Tom Waits, Nick Drake et Neil Young, heureusement que Katy est là pour faire danser aux anniversaires, aux mariages et dans les fêtes en général... :ptdr:

Katy Perry, çe me semble être une Madonna, une Gloria Gaynor, une Beyoncé ou une Diana Ross comme une autre : autant d'interprètes qui, comme Elvis, Frank Sinatra ou Joe Cocker, n'ont pas écrit une seule chanson mais qui ont jalonné l'histoire de la musique entre les mains d'une poignée de producteurs qui utilisaient des tricks pour faire des tubes à la pelle.

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[ Dernière édition du message le 24/06/2022 à 19:25:49 ]

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Hors sujet :
c'est bon quand ça part dans le HS. J'estime qu'il faudrait faire faire un contrôle à Katy Perry. En tout cas sa carrière dure et j'aime bien le personnage. Heureusement que tu n'as pris un tube de Jul ou Wesh den pour illustrer ton propos. Et HS dans le HS, convoquer Platon alors que quelques lignes avant on parle d'on ne sait quelle transcendance ! Elle est pas mal :mrg:
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Tout cela se retrouve je pense dans les ragas indiens (j'y connais très peu mais une explication à un concert m'avait marqué), où le sitar est sur une mesure (genre 7 temps) et les tablas sur une autre (genre 11 temps) et où tout le monde des connaisseurs suit et attend le moment où il vont être synchro, pour la durée d'une partie de mesure ! Si ça ce n'est pas de la frustration/résolution ! !
Un peu comme l'histoire de Mozart qui ne pouvait pas dormir après un concert parce qu'on n'avait pas joué la fondamentale finale, et qui se serait relevé pour jouer l'accord sur son clavecin pour pouvoir s'endormir. Légende urbaine ou pas ? Allez savoir maintenant !

Be bop a loulou !