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réactions au dossier Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix

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Sujet de la discussion Comprendre la mécanique de frustration / récompense dans un mix
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Los Teignos a deux minutes pour vous expliquer comment jouer de la mécanique d'attente et de récompense dans un mix sur les plans du spectre, du volume ou de la largeur stéréo. C'est parti avec Katy !


Lire l'article


Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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C est bien expliqué , j avais remarqué cette façon de faire dans nombre de "hits".. Recette omniprésente et grossière pour pas mal de vendeurs de disques en bois, recette qui doit dater mais deviebt outrancière de.nos jours où alors je suis devenu un vieux con?
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La recette du bonheur de Los Teignos : une petite claque et un bisou...
Mais c'est bon.
J'ai souvenir aussi d'un remix qui utilisait la "recette" sur une note et c'"tait génial. Mais le contexte était une chanson très connue de Coldplay.
Dans le contexte du mixage c'est une partie de l’orchestration et il n'y a rien d'outrancier de mon point de vue, si c'est bien fait. Ca apporte de la vie au morceau.
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Très interessant. Merci.

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Frustration/récompense, andorphines d’anticipation de la mélodie, association mémoire/émotion, identification culturelle et à un groupe d’âge, voilà toutes les nouvelles poubelles que nous ouvrent les neurosciences sciences pour une production marketing bien ciblee et efficace en terme de profit et de rentabilité des investissements. Et ça pue!
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Citation :
Recette omniprésente et grossière pour pas mal de vendeurs de disques en bois, recette qui doit dater mais deviebt outrancière de.nos jours où alors je suis devenu un vieux con?


Citation :
Frustration/récompense, andorphines d’anticipation de la mélodie, association mémoire/émotion, identification culturelle et à un groupe d’âge, voilà toutes les nouvelles poubelles que nous ouvrent les neurosciences sciences pour une production marketing bien ciblee et efficace en terme de profit et de rentabilité des investissements. Et ça pue!


C'est une recette vieille comme le monde qui, d'une certaine façon, existait déjà dans l'orchestration des pièces classiques... Et elle a son pendant harmonique avec les accords qui opèrent des tensions et d'autres des résolutions. Je ne pense pas qu'il faille voir ça comme un mal nécessairement, d'autant que les neurosciences n'ont fait que mettre en évidence quelque chose qui a toujours existé dans la façon dont notre cerveau fonctionne. Quant au fait qu'un mixeur utilise plus ou moins consciemment ces ficelles, ça nous renvoie juste au fait que oui, il y a des ficelles parce que oui, même si le mixage peut être créatif, ça n'en reste pas moins un processus technique qui n'est pas un art, juste quelque chose qui cherche à magnifier la perception d'une oeuvre d'art...

J'ai enfin pris l'exemple de Katy Perry parce que l'usage de la ficelle est complètement évident, mais je suis à peu près sûr qu'on peut trouver le même genre de choses chez des gens bien moins "markettés" et du coup bien plus respectables : j'y reviendrai sans doute dans d'autre deux minutes...

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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C'est ni plus ni moins qu'un arrangement, une orchestration.
J'aimerais bien des exemples illustrés de l'exploitation utilisant les neurosciences (par exempl), plutôt que des propos généraux avec un fond de rejet systémique.
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On voit côté lecteur un côté provocateur qui sans être outrancier peut choquer ou afficher une face un peu trop "manipulatrice" de ce métier.
Ces effets de manche, s'il sont bien effectués peuvent apporter de l'intérêt. Je suppose que l'on apprécie et use tous du principe d'introduction crescendo des éléments musicaux. Cela permet de jouer avec l'imagination en amenant l'auditeur à décoder une promesse puis à l'attendre comme le suggère Los Teignos. De là a le faire en plus court à l'aide du mixage, il n'y a qu'un pas.
9
Puisqu'on parle de hits, j'ai vu ce documentaire récemment, j'ai trouvé ça très intéressant :

Développeur de Musical Entropy | Nouveau plug-in freeware, The Great Escape | Soundcloud

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Ceci étant posé, cette strategie découle deja pas mal de l'arrangement. Le mixeur suit avec les outils à sa disposition (spectre et spatialisation plus limitée sur les couplets, et pleine balle sur les refrain avec petit boost de volume en prime).

Le debut du premier couplet évite la fondamentale pour mettre en valeur une guitare qui joue une septième jamais totalement resolue (il me semble - les pros de la théorie musicale me corrigeront!). Ce n'est pas seulement la basse qui manque mais tout instrument qui pourrait jouer ou évoquer la tonalité en fait. Puis quand elle rentre dans la deuxième moitié la nature même de l'harmonie fait qu'on continue d'être en attente de quelque chose de plus.

Du coup c'est un exemple assez empirique - et donc parfaitement choisi pour illuster cet effet, d'autant que ce mécanisme se répète tout au long du morceau : ajout d'une nappe sur la deuxième partie du refrain, laquelle est présente dès le début du second refrain accompagné d'un effet de synthé qui appuie le debut du refrain, et ajout d'un second charley à la moitié du second refrain (ou changement pour le mettre en valeur, j'ai du mal à dire - ça m'apprendra à écouter sur un téléphone...)... pour reproduire l'effet de l'entrée de la nappe sur le premier

Et ainsi de suite... Le morceau est construit comme une progression continuelle par petites touches et entretien la frustration quasi tout du long.
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Qu'est ce que ça va être quand on appliquera le principe du storytelling à la composition ou au mixage ! Je trouve ça ouf tout ces gens qui font de la musique et veulent la vendre ! Alors qu'hier encore preuve en est que la musique n'est autre chose qu'une belle vibration festive !
Bref tout ça me fait penser que je connais un groupe qui s'appelle Frustration mais aucun du nom de Reward...
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Citation de jefbyos :
Ceci étant posé, cette strategie découle deja pas mal de l'arrangement. Le mixeur suit avec les outils à sa disposition (spectre et spatialisation plus limitée sur les couplets, et pleine balle sur les refrain avec petit boost de volume en prime).

Tout à fait.

Quand à ceux qui y voient une manipulation auditive, je ne peux que souligner à mon tour que ces pratiques sont là dès l’arrangement et même parfois suggérées dans les compos. Même dans des genres comme le punk rock par exemple, ré-ecoutez Nirvana et Pixies.

Edit : j’aime beaucoup Frustration.

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[ Dernière édition du message le 22/06/2022 à 10:46:08 ]

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Citation :
Qu'est ce que ça va être quand on appliquera le principe du storytelling à la composition ou au mixage ! Je trouve ça ouf tout ces gens qui font de la musique et veulent la vendre !


En fait, il ne faut pas confondre, le marketing ou la com sont souvent des domaines parfaitement creux du point de vue intellectuel qui s'accaparent des concepts de psychologie sociale ou des sciences cognitives vieux comme le monde en mettant des mots anglais dessus pour se donner des allures de sciences. L'usage de la narration dans un discours n'a pas attendu qu'une nouille appelle ça Storytelling pour exister. Je crois bien que c'était déjà à l'oeuvre dans les discours politiques de l'Antiquité :clin:

Et de fait, oui, on peut parler d'une forme de narration dans la composition et l'arrangement que va soutenir le mixage, ce qui ne date pas non plus d'hier... :clin:

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 22/06/2022 à 11:11:36 ]

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Citation :
Ceci étant posé, cette strategie découle deja pas mal de l'arrangement. Le mixeur suit avec les outils à sa disposition (spectre et spatialisation plus limitée sur les couplets, et pleine balle sur les refrain avec petit boost de volume en prime).

Le debut du premier couplet évite la fondamentale pour mettre en valeur une guitare qui joue une septième jamais totalement resolue (il me semble - les pros de la théorie musicale me corrigeront!). Ce n'est pas seulement la basse qui manque mais tout instrument qui pourrait jouer ou évoquer la tonalité en fait. Puis quand elle rentre dans la deuxième moitié la nature même de l'harmonie fait qu'on continue d'être en attente de quelque chose de plus.

Du coup c'est un exemple assez empirique - et donc parfaitement choisi pour illuster cet effet, d'autant que ce mécanisme se répète tout au long du morceau : ajout d'une nappe sur la deuxième partie du refrain, laquelle est présente dès le début du second refrain accompagné d'un effet de synthé qui appuie le debut du refrain, et ajout d'un second charley à la moitié du second refrain (ou changement pour le mettre en valeur, j'ai du mal à dire - ça m'apprendra à écouter sur un téléphone...)... pour reproduire l'effet de l'entrée de la nappe sur le premier

Et ainsi de suite... Le morceau est construit comme une progression continuelle par petites touches et entretien la frustration quasi tout du long.


Merci pour cette analyse musicologique tout à fait juste !

Citation :
Quand à ceux qui y voient une manipulation auditive, je ne peux que souligner à mon tour que ces pratiques sont là dès l’arrangement et même parfois suggérées dans les compos. Même dans des genres comme le punk rock par exemple, ré-ecoutez Nirvana et Pixies.


Exactement ! Et c'est d'autant plus vrai que pendant longtemps, avant l'avénement de l'enregistrement audio, le "mixage" d'un orchestre ne reposait que sur la façon d'arranger et d'orchestrer les parties. C'est à ça à la fin qu'on reconnait un travail bien fait : quand il y a une osmose entre la composition, son arrangement, son orchestration et son mixage.

Et oui, c'est audible chez Nirvana comme Radiohead... ou Mozart ! ;-)

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 22/06/2022 à 11:14:37 ]

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Cette formule existe au cinéma, dans les jeux vidéos, en littérature, en spectacles (notamment de magie), dans les contes...
Elle porte un nom bien connu, certes anglais : Build up / Pay off.

[ Dernière édition du message le 22/06/2022 à 11:19:51 ]

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La promesse, le revirement, le prestige :clin:
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Nan mais allo ! 4ème degré !
Par Caton l'ancien,et la rhétorique Aristotélicienne, c'est toujours fun d'ajouter des formules magiques à sa musique. Le marketing n'invente pas l'eau chaude, il t'explique juste pourquoi tu vas payer pour en avoir.

La narration en musique est un concept très mélodique :facepalm:
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Hors sujet :
Excuse-moi vass-m ! C'est juste que bosser dans le web, c'est tellement souvent être confronté à ça :

image.php

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[ Dernière édition du message le 22/06/2022 à 12:40:09 ]

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Super analyse ! j'aurai jamais, spontanément, osé une analyse sous cet angle !!
... et comme dit dans les posts précédents, c'est également tout le talent d'un narrateur, d'un conteur, etc, etc...
Bravo de l'avoir mis en éxergue d'une façon aussi... évidente et incontestable !!
EX-CEL-LENT d'efficacité !!

Merci m'sieur !
:boire:
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Hors sujet :
Citation :
En fait, il ne faut pas confondre, le marketing ou la com sont souvent des domaines parfaitement creux du point de vue intellectuel qui s'accaparent des concepts de psychologie sociale ou des sciences cognitives vieux comme le monde en mettant des mots anglais dessus pour se donner des allures de sciences. L'usage de la narration dans un discours n'a pas attendu qu'une nouille appelle ça Storytelling pour exister. Je crois bien que c'était déjà à l'oeuvre dans les discours politiques de l'Antiquité

Le marketing et la comm c'est pas que réservé aux agences de pub disruptives de startups hein :oops2:

Développeur de Musical Entropy | Nouveau plug-in freeware, The Great Escape | Soundcloud

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Hors sujet :
Citation de Los :
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Hors sujet :
Excuse-moi vass-m ! C'est juste que bosser dans le web, c'est tellement souvent être confronté à ça
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Hors sujet :

:mrg: le Web est plein d'acteurs américains d'entreprise ! En même temps les Daves ont un jargon trop compliqué pour être vendeur
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Hors sujet :
Le web est aussi plein de commentaires dont on peine à en saisir le message de fond... (ni à dire s'il y en a un)

[ Dernière édition du message le 22/06/2022 à 18:10:36 ]

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Hors sujet :
Ce sont des réfs de boomer

Le message de fond est frustration-récompense, dodécaphonisme, séries, tout les potards sur 11. Les règles qu'on s'impose c'est fun ça développe la créativité, à l'inverse une règle qu'on tente d'imposer comme standard ça bride.

Moué tout bien réfléchi j'ai enfoncé des portes ouvertes :facepalm: du coup la bise d'Hector Salamanca à Los teignos.
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Bravo Arnaud pour ces 2 mn particulièrement pertinentes.

C'est marrant parce que ce sont des techniques que j'utilise en mixage (un peu) et en live ou en Djing (beaucoup plus) : susciter la tension, une attente, une montée lente, voire des faux départ pour ensuite envoyer la sauce qui met le public sur orbite, et je n'ai jamais pensé ça en terme de frustration / récompense alors que ça joue effectivement complètement là-dessus.

Je ne comprends d'ailleurs pas ceux qui trouvent que ce sont des technique putassières. Jouer avec les émotion est justement pour moi partie de la démarche artistique. Le prendre en mains en tant qu'artiste pour mener le public, c'est justement ce qu'il attend de nous.
Que j'écoute une musique, que je lise un livre, que je regarde un film, j'attends du musicien, de l'auteur, du réalisateur qu'il crée de tensions, des attentes qui me donnent envie de continuer, des variations et des ruptures de ton qui vont me surprendre ou m'emporter.

C'est quand c'est trop visiblement fait pour ça que ça devient putassier. Quand sur une scène poignante de film, on rajoute en plus de tonnes de violons dégoulinants ou un gros plan sur la larme d'un acteur, là je sais qu'on me prend pour un con et j'aime pas (même si ça peut marcher quand même au niveau émotionnel).

A l'inverse, je n'attend pas d'un roman qu'il soit factuel comme une recette de cuisine ou un mode d'emploi. Il y a bien des ressort narratifs qui rendent l'oeuvre plaisante, passionnante, émouvante. Pourquoi en serait-il autrement dans la musique.

Merci Wolfen pour le docu de Tracks, même s'il est hors sujet. :bravo:

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Hors sujet :
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas regardé Tracks. Je suis content de voir qu'ils ont abandonné pour la voix narrative le ton d'intello-blasé qui était devenu si soulant et surtout qu'ils se sont mis à refaire du fond au lieu de faire du sensationnalisme en se focalisant sur des freaks inconnus mais branchouilles ou compatibles branchouilles;
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Citation :
Je ne comprends d'ailleurs pas ceux qui trouvent que ce sont des technique putassières.
Moi non plus, mais bon, si on avait pas nos pisse-froids jaloux sur AF ça nous manquerais ...:clin:


Marrant, la frustration est plus présente si tu connais le morceau ...

(-;  Be Funky  ;-)

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