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Sujet Autre chose que le matos.harmonie.forme.etc

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Sujet de la discussion Autre chose que le matos.harmonie.forme.etc
En fait je me pose une question en parcourant les divers forums concernant la musique. Je me demande si il est possible que les musiciens discutent musique plutôt que matos. En fait je trouve cela génial que le plus grand nombre d'entre nous aient accès à une pratique musicale grâce au progès technologique. Mais ce dernier n'à t il pas relèguer les préoccupations musicales au second plan?

Enfin je me pose une question quoi.

:lol:

Laurent.
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Un autre exemple plus concret de l'utilisation de l'harmonie.
En rock ou autre musique 'populaire' on joue souvent les accords dans leur position de base (avec la fondamentale à la basse) sans trop se poser de questions (et on a raison, ça fait partie du son rock). Mais rien n'empêche d'utiliser les mêmes accords en position renversée, juste pour les faire sonner différemment, et là ça se complique car il faut savoir empiler les notes dans le bon ordre et éviter des enchainements creux ou qui vont être à la limite du faux. C'est souvent ce qui fait la petite touche d'originalité d'un morceau.

Mais encore une fois, rien n'oblige à savoir tout ça. C'est juste un outil supplémentaire dans l'attirail du compositeur :clin:
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"POUR LIRE LES CITATIONS"
1)Allez dans "apparence" de votre ordinateur.
2)Choisir la couleur la plus fonçée dans "Couleur contraste pour les textes surlignés"
3)Revenir au Forum, et surligner la citation voulue (comme pour la copier)
Voilà .
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Bonjour. " Monodie " m'a fait réfléchir (Merci Castorp2). Mes " réflexions " me semblent coller aux enjeux de ce topic - lequel reprend, en les creusant peut-être, ceux que Cyrod avait énoncés dans le pub des gentlemen. Au plan du solfège, je suis analphabète. Je l'écris " à l'oeil ", les notes étant posées dans la portée, sur la ligne ou l'interligne déterminé relativement à la note qui précède et qui s'est déjà faite entendre (je pose, j'écoute, et les altérations sont distribuées à la louche). Ma surprise sur " monodie " vient de ce que j'ai l'impression d'écrire verticalement - mon logiciel de notation (recording session, lequel, Robono, autorise les mesures asymétriques, 5/4, 7/4, 11/4...) est une partition d'orchestre vierge que je remplis mesure par mesure et non pas instrument par instrument. Je n'ai même jamais qu'une idée très sommaire, et la vue courte encore (j'anticipe 3 mesures tout au plus) d'où l'instant T peut diable me mener en fait d'instant T+n. Si je m'en tiens à cela, la donnée horizontale m'importe peu. Mais bien sûr Castorp2 a raison : mon travail est finalement monodique. C'est parce que je ne maîtrise pas l'axe verticale que l'axe horizontale est laissé au hasard de la lutte. Et à la feuille, bien sûr. Et aujourd'hui, ça me gonfle. Parce que pour reprendre l'image littéraire de Nours(c), avoir du vocabulaire autorise à avoir recours à une périphrase. Mais n'y contraint pas. Je fais une musique que j'ai envie d'entendre, et il n'est pas dit que l'harmonie m'en révélerait une autre : boiteuse, passionnément déficitaire, et qui retombe bon an mal an sur ses pattes. Et j'en suis bien content, hein... Après, ça me ferait quand même suer d'agréer par là seulement le besogneux miracle qui veut que mes goûts et mes capacités soient tombés pile poil à la même " hauteur ". Je n'ai pas envie de faire ma musique par défaut, si une autre est possible que je puisse reconnaître (et par laquelle je puisse me former une reconnaissance). Et donc c'est décidé, le solfège cette année je m'y mets. En somme quant à moi, je donne raison à Laurent et Robono. Je le sens comme ça, et ce n'est certainement pas exemplaire.

MAIS (Eddebich a dit " concret ", je vais essayer au moins de donner des exemples).

1 - La N°1 de Brahms (c'est assez " universel " ?) - musique savante donc. Dès l'ouverture, partout des phrases, des motifs vont à éclore, jaillissent, s'installent, certains disparaissent. Sur le fil, quand on est embarqué, rien n'a valeur de prémices, tout est déjà là, et pourtant tout débouche encore d'une seconde sur l'autre ; parce que ça annonce l'Andante qui recueille toute l'énergie musicale engagée et l'amène encore ailleurs. J'adorerais savoir faire ça. Et donc d'accord, l'harmonie me manque, le contrepoint sûrement aussi (sais-je seulement ce que c'est le contrepoint ?). Mais en la circonstance, ce qui me sépare surtout, et à tout jamais, de la possibilité de concevoir de la musique comme celle-là, c'est le génie de Brahms. Moi je fais, sinon de la pop (je ne me risquerai pas à dire ça sur un topic fréquenté par Nobby et Nours(c)) du moins de la musique qui fait BING. Un peu de jugeote, un cœur d'artichaut et beaucoup de sueur y suffisent amplement.

2 - Loopseeka (membre AF) fait du Hip-Hop. Ici on entend de lui ses contributions aux innombrables concours de remix. Le Hip-Hop, ce n'est pas mon affaire du tout. Difficile de trouver plus codé comme genre musicale, au surcroît les concours imposent des contraintes (un a capella commun par ex) pour une musique qui est déjà plus dans le " faire avec " (des boucles notamment) que dans la composition au sens classique. Difficile aussi de s'épargner une génuflexion aux canons du genre qui sont omniprésents dans l'époque. Loopseeka n'a pas enfin un son très ample, ou pyrotechnique (comme peut avoir Moog, dans le même genre, que j'aime bien aussi), (peut-être quelque chose dans le grain), et m'est avis qu'il se tamponne royalement de l'harmonie et du solfège. Avec tout ça, ce gars là produit quelque chose de cintré, d'un peu cracra, sur les nerfs, de la putain de bonne musique... Pour dire qu'en se positionnant en contrepoids du parti-pris " matos " d'AF, ce topic pose une autre question du " comment ", et qu'on peut les empiler à l'infini. La musique ça commence avec la grosse caisse (Alain dit quelque chose comme ça ). Et le grosse caisse ce n'est pas que le début de la musique. Je rejoins une fois de plus Castorp2 sur l'écueil du décoratif, ou du formalisme. Le petit père loopseeka, sans en faire le right man, à la right place, a fait du Hip-Hop sa chose, et moi qui ne suis pas a priori client, j'entends la musique là, quand souvent je ne l'entend pas ailleurs, dans des partitions plus ouvragées. Cette musique là, je préfère que ce soit loop qui la fasse. Plutôt que Brahms.

3 - Castorp2 fait de la musique savante. Je suis bien sûr qu'il en sait long sur le solfège, mais ce n'est pas par sa musique que je le saurais. Sa science d'évidence est ailleurs, tributaire d'années d'études et de recherche. Pareil, je suis tombé sur le filon Drucpa.Dracous (membre AF) : Il y a quelque chose de très imposant, de très puissant, dans la construction des sons, d'une espèce de suspens : comment ils apparaissent, comment ils sont pliés, dépliés, froissés... Il y a peut-être eu du solfège avant, mais cette musique là me paraît tributaire de son oubli. En somme, l'harmonie n'est pas le seul domaine de compétence qui donne accès à une forme de maîtrise musicale. En l'occurrence les deux musiciens pré-cités font quelque chose d'énorme. De quasi inabordable. Car si on va par là, après le solfège, il faudra que je lise tous les livres et que je trouve la chair triste pour approcher les manières de Castorp2. Et puis je rajouterai 10 ans à triturer des filtres LFO, des sinusoïdales (je dis ces mots-là au pif, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'ils désignent. D'ailleurs désignent-ils seulement quelque chose ?) pour espérer faire du sous-Drucpa...

P.S. : Les Topics sur la musique, qui demande ce que c'est au juste, ce que ça a l'air d'être, éventuellement le pourquoi, ou le qu'est-ce qu'on fout là, bien souvent ne font qu'une page.
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... alors que ton post en remplit une à lui seul :bravo:

j'ai continué réfléchir malgré moi, et mon cerveau a trouvé ça tout seul :

1) ce qui fait un bon compositeur, au-delà de sa connaissance ou non des conventions de la musique ou des acquis de ses prédécesseurs, c'est son INTUITION de ce qui va marcher ou pas dans sa musique.

2) Beaucoup de compositeurs , ignorants des techniques de composition, ont pourtant produit une oeuvre géniale : ceux-là comme les autres avaient leur musique en eux,
mais les stratagèmes qu'ils ont dû, consciemment ou non, mettre au point pour contourner cette ignorance, sont justement ce qui les a rendu uniques et si créatifs.

3) Pourtant, que de richesses on découvre, en assimilant le patrimoine théorique de tant de générations d'artistes !
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Très très bon résumé des choses à mon avis.

:mdr:

Laurent.
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Amen :mdr: :bravo:
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I just have one last thing to say!

Music is intelligent noise, nothing less, nothing more.
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Sojac > je vois ce que tu veux dire par "savant", mais je précise tout de même qu'il n'y a pas dans mes "manières" de dimension livresque (donc pas besoin de lire tous les livres), même si ça doit transpirer un peu. Evidemment que la séparation musique savante / populaire a toujours été le fait du pouvoir (féodal puis bourgeois). Aujourd'hui, je dirais plutôt : ce qui fait sens ou non. Ce qui fait BING ou pas (j'aime bien ça, moi j'aime la musique qui fait BING). Je te rassure (je ne sais pas si c'est rassurant...), question solfège / théorie, j'ai toujours été une bille. Je connais ce qui est suffisant à connaître pour comprendre ce qui s'est passé sans nous (l'histoire). Ce qui me suffit pour savoir que dans ce que j'aimerais faire, il est nécessaire que je me détache de l'harmonie. Ce qui me ramène à cette histoire de monodie : ta manière de faire réinvente complètement la chose. Je comprends mieux l'effet de nouveauté que j'ai ressenti à l'écoute. Tu ne t'installes pas d'emblée dans une tonalité ou dans une absence de tonalité, bref dans un système :

Citation : et les altérations sont distribuées à la louche



çà, ça me plaît. Il y a un compromis naturel entre impro, liberté harmonique et cohérence à l'écoute. J'ai peur que les outils de l'harmonie ne changent cette qualité.
tu dis :

Citation : Je n'ai pas envie de faire ma musique par défaut, si une autre est possible que je puisse reconnaître (et par laquelle je puisse me former une reconnaissance)



si je te suis, tu aimerais savoir faire autre chose, qui te permette de savoir si ce que tu faisais était la bonne façon de faire ? Comme si, sans jamais avoir appris le dessin, tu savais dessiner, et que tu apprennes la "grammaire" du dessin, pour juger de ce que tu as déjà fait ? Mais est-ce que ça ne changerait pas du coup ton coup de crayon ? je comprends que tu puisses vouloir avoir tous les outils en main, mais comment savoir ce qui nous manque ? ça me rappelle ce que disait Deleuze sur Kafka : si tout avait été brûlé comme il l'avait demandé à Max Brod, nous manquerait-il ?
D'une certaine manière, tu sauras vraiment si la théorie te manque dans ta composition, quand tu t'y seras frotté, c'est vrai. (c'est comme si je n'avais rien dit). Donc à voir, à suivre.
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Ce débat est très inrérressant, mais en fait dans mon idée de départ je pensait surtout aux nouveaux musiciens, voir apprentis. Il est évident que quelqu'un qui écrit de la musique depuis un certain temps sans apparement connaître les "règles" d'écritures a developpé ses propres recettes, ou à retrouvé les bonnes d'instinct. Mais je ne pense pas qu'il est commencé avec un ordinateur comme instrument, quoique cela peut se discuter selon la manière dont on aborde la musique. D'où mon interrogation surl'apparente facilté et le côté ludique des machines, pour un jeune musicien (ET JE NE PARLE PAS D'AGE). :mdr:


Pas mal le coup du surlignage des citations, merci nhyre. :bravo:

Laurent.
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Castorp2 >

Citation : Je connais ce qui est suffisant à connaître pour comprendre ce qui s'est passé sans nous (l'histoire). Ce qui me suffit pour savoir que dans ce que j'aimerais faire, il est nécessaire que je me détache de l'harmonie.



C'est bien cette voix que j'imagine, déjà éprouvée d'ailleurs, m'affranchir de ce que je traverse, non pas de ce que je contourne. Eventuellement acquérir pour oublier, mais j'ai quand même idée que l'harmonie m'aiderait à ne pas foirer une chanson sur deux, du seul fait que sa résolution tient à de trop grosses ficelles. C'est aussi une question de présence à l'ouvrage, "la question n'est pas de re-constater que les gens vivent plus ou moins pauvrement, mais toujours d'une manière qui leur échappe" (Debord).

Je n'ai pas trop peur de perdre le petit quelque chose qui fait la musique (le BING peut-être). Si c'est là, et que ça veut bien rester, ça doit pouvoir s'encombrer d'un trop plein de compétences. Sinon c'est que ce n'était pas grand chose. Au pire, "il faut bien que quelque chose change pour que tout puisse rester comme avant." (Lampedusa).

Je n'ai pas été d'une adresse folle en prenant ton travail "comme argument". A vouloir faire simple j'ai fait inexact. Expéditif. J'ai mis en avant ce qui transpire "un peu". Cela étant, cette suée t'est quasiment spécifique et me paraît te conférer par la bande l'autorité qu'il faut pour attraper et faire claquer les grandes cymbales.

J'avancerais bien un peu dans ton idée d'aller "dans le sens du sens", et sur la question du pouvoir. Mais je ne voudrais pas dériver de trop ici - jusque là, l'impression tout de même d'être dans le sujet ainsi qu'il est cadré par le titre du topic et par le post inaugurale de Laurent. Ailleurs peut-être (Ca sent déjà le pub des gentlemen)...

Laurent. >

5 ans de pratique, ça fait de moi un apprenti. Et avant l'ordinateur, rien, qu'un peu de batterie dans ma jeunesse (biologique). Donc mon rapport à l'harmonie est tributaire de ma découverte de la MAO. A ce propos, me conseilles-tu de reposer mon apprentissage du solfège sur celui d'un instrument ? J'ai pensé à acheter un clavier maître, pour au moins entendre les gammes et ne pas travailler trop abstraitement. Est-ce un bon choix ?