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< Tous les avis Clavia Nord Lead A1
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« Perle rouge  »

Publié le 26/05/18 à 13:42
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
Il y a un peu plus d’un an, l’idée d’acquérir un nouveau synthétiseur commençait à germer dans ma tête. Possédant un petit home studio avec une MPC5000 plus d’autres sampleurs Akai ainsi que les workstations Roland XP-50, Yamaha moXF6...je voulais un synthétiseur ayant du grain, simple et qui sonne. Bon, j’admets que cette description se rapproche d’une machine ideale, mais voilà c’était un peu l’idée.
J’ai donc commencé mon travail d’investigation, puis mon choix s’est finalement arrêté sur deux bécanes : le Nord Lead A1 et le Access Virus ti2.
J’ai mis pratiquement dix mois à me décider et au final, après m’être dopé des heures durant aux vidéos des deux machines sur internet, après avoir lu un tas d’avis d’utilisateurs et après avoir testé...heu eh bien aucun des deux excepté le A1 au moment de l’achat, mon choix s’est porté sur le A1.
C’est ainsi qu’après une pratique d’environ 6 mois de ce fabuleux instrument je me sens enfin apte à rédiger un semblant d’avis. Évidemment cet avis ne reflète que mes propres impressions et est de ce fait forcément très subjectif. Il n’a rien d’une vérité absolue excepté les caractéristiques techniques de la bécane. Bien.

Le carton est assez petit et l’ensemble très léger. Une fois à la maison, j’ai pris le temps de prendre un café avant de le déballer. Un grand moment d’exaltation.
Une sorte de jouissance sadomasochiste.
Au déballage, la première chose qui m’a interpellé, c’est la beauté de ce synthé. Bah ouais quoi, il est vraiment beau et unique avec sa couleur rouge. Quand il est allumé avec ses leds vertes et rouges, on dirait un vrai sapin de noël. Là où cette beauté est le plus mise en relief, c’est dans la pénombre. Faites en l’expérience chers amis, ça mérite d’être vu!
En plus d’être beau, on se rend immédiatement compte de la qualité de construction. Châssis en métal, les potards bien solides, la molette de pitch-bend en bois(!) et pour finir, la molette de modulation en une espèce de pierre(!!). Cette dernière, comme tout le reste d’ailleurs est très agréable au toucher. Et comme si tout cela ne suffisait pas pour nous faire comprendre que nous sommes vraiment en face d’une machine de qualité, une inscription en petites lettres sur le côté droit de la façade « handmade in Sweden by Clavia... » se charge de nous le rappeler. C’est du robuste.

Niveau connectique c’est complet.
- Prise casque.
- 4 sorties assignable un peu comme on veut. Soit comme deux sorties stéréo, ou 4 sorties mono ou encore une stéréo et 2 mono. Chacun des 4 slots, qui représentent en gros les parties multitimbrales de la machine peut être envoyé vers l’une des 4 sorties.
- Midi in + Midi out
- USB
- Pédale de sustain
- Pedale d’expression

Donc, une fois l’interrupteur de mise en marche actionné, un petit « clic »se fait entendre et le A1 est prêt. En temps, cette mise en route dure moins de quatre secondes et une fois démarré on peut immédiatement commencer à triturer les potards et autres encodeurs.
Ce synthétiseur possède deux oscillateurs et 46 formes d’ondes réparties en catégories. On retrouve bien sûr les quatre ondes « classiques »: Sine, Triangle, Saw, Pulse mais aussi les formes d’onde digitales, d’autres formes d’onde analogiques, les drawbars, les formants, etc...
Au début, j’étais un peu désorienté face aux différentes pré-configurations des oscillateurs, mais une fois qu’on a compris la logique de la chose ça va tout seul et on finit même par en apprécier la simplicité.

Tout dans cette machine à été pensé et conçu pour faciliter la création.
Avec ce synthétiseur, on peut obtenir vraiment une large palette de sonorités. Je trouve pour ma part qu’il est particulièrement bon pour les nappes. Elles sont grasses à souhait et avec par exemple le mode "detune" plus la fonction unisson, en rajoutant un brin de reverb ou de delay, ça décolle littéralement. Bien sûr, on peut également créer des leads, des basses, des orgues en passant par les pianos électriques....
Il y a même de la FM pour les nostalgiques du DX7. Bien sur, en (beaucoup) plus simple et allégé par rapport à ce dernier, mais les connaisseurs apprécieront et les débutants pourront s’initier aux joies de cette synthèse.
D’ailleurs, comment sonne cette machine? Gras, épais, chaleureux... Selon les configurations des oscillateurs ( ne parlons même pas quand on fait jouer deux programmes simultanément ), on arrive à créer des sons tellement épais qu’ils donnent l’impression de modifier littéralement la résistance des touches du clavier(!)
C’est vraiment étonnant.
Petite information pour celles et ceux qui aiment les sons des années 80, le a1 est aussi à l’aise dans ce registre.
Pour nous faire une petite idée des possibilités de la bête, on dispose de 8 banques de 50 programmes, la huitième étant vide pour commencer à stocker ses propres créations, mais il est possible d’écrire dans n’importe quelle location.
Côté Performances on a 4x50 (200) locations.

La section effets est divisée en trois parties.
Une dans laquelle on choisit l’un des six effets disponibles ( chorus, ensemble, drive, phaser, flanger, ring modulator ), une pour le delay et une pour la reverb.
Pour la première partie, on dispose comme contrôle, en plus du bouton de sélection d’effet...d’un seul et unique potard. Pour les trois premiers effets ( chorus, ensemble et drive ) il joue sur le rapport Dry/Wet et sur les trois restant sur la vitesse de modulation.
Les paramètres de la reverb sont tout aussi épurés. En plus du bouton de choix parmi les 5 différents types de réverbération ( Stage 1 et 2, Hall 1 et 2, Room ) on dispose d’un potard Dry/Wet.
C’est le delay qu’est le plus garni. En plus du bouton Dry/Wet, on peut ajuster le tempo, le feed-back, choisir le mode ping-pong et il est également possible de synchroniser le delay sur le masterclock.
Dans l’ensemble, c’est quand même assez épuré et de ce fait je me permets d’émettre un petit bémol dessus, même si au final ce n’est pas si gênant. Plutôt que de considérer le verre à moitié vide, je préfère le voir à moitié plein et me dire qu’ils auraient pu ne pas être là ces petits effets. Vu qu’ils sont de bonne qualité, ils apportent quand on les active une touche très sympa au son.
Ils permettent aux formes d’ondes d’être utilisées telles quelles sans aucune édition plus poussée. On en choisit une, on ajoute un chorus, une reverb et c’est parti!

« Mutate » et « Randomize » sont deux fonctions intéressantes permettant à coup sûr de stimuler la création et l’inspiration.
« Randomize Sound » ressemble un peu au petit dé sur Google Earth, c’est à dire destination au hasard. En appuyant sur la touche, le synthétiseur génère et attribue de façon aléatoire des valeurs aux différents paramètres ( filtres, effets, enveloppes, lfo...) pour un résultat...hasardeux. Pour l’expérimentation c’est assez efficace, même si les sons générés sont rarement utilisables en tant que tels. Ils nécessitent très souvent sinon systématiquement d’être ajustés. Néanmoins ils peuvent servir de point de départ. En ce qui me concerne, je trouve que c’est très utile pour créer des EFX.
La fonction « Mutate » elle, est beaucoup plus tempérée, et par la même occasion plus utilisable. Elle génère des « mutations » un peu plus soft en prenant comme base le son actuellement édité. Concrètement, on est entrain de créer une belle nappe et on arrive à un résultat qui nous plaît ( ou pas ) plus ou moins. En faisant appel à la fonction « Mutate Sound », le son obtenu sera une évolution ( ou régression suivant nos attentes et les goûts du moment ) de cette belle nappe. On peut répéter la manipulation autant de fois qu’on le souhaite, mais plus on le fait, plus on s’éloigne du son original.
Pour exploiter pleinement son potentiel et ne pas se perdre dans le labyrinthe créatif aux débouchées multiples, le A1 possède une sorte de fil d’Ariane permettant de sauvegarder dans une mémoire volatile, les différentes variantes du son que nous sommes entrain de créer.
C’est la fonction « Like ». Elle est très utile car elle permet d’explorer et de revenir en arrière à tout moment si la direction qu’on a pris s’avère ne pas être la bonne.
Il y a 50 emplacement pour stocker les « likes » et Ils ne sont pas conservés lors de l’extinction de l’appareil. Ainsi, il ne faudra pas oublier de sauvegarder le « heureux élu ».

Voilà un peu mon avis sur cette bécane. J’ai omis des choses ( arpeggiateur, lfo, morph, fonction hold, split, etc...) car il y a encore beaucoup à dire, mais je pense avoir réussi plus ou moins à exprimer ce qui me paraissait être le plus pertinent.
Je pense que ce synthétiseur fait partie des machines ayant réussi à allier de façon efficace simplicité et puissance. Il conviendra aussi bien aux confirmés qu’aux débutants souhaitant se familiariser avec la synthèse. Le son est d’une qualité remarquable et je peux dire sans hésitation que c’est le meilleur synthétiseur que j’ai eu.
Il ne possède pas d’écran, juste trois petits afficheurs. Et alors? serais-je tenté de dire. On fait de la musique avec ses oreilles et ce synthétiseur est avant tout là pour le Son. Pas de menu ou du menu du sous menu ou que sais-je. Tout est accessible rapidement et cette rapidité favorise la spontanéité et la créativité.
Il lui manque peut-être quelques Drum Kits. Certes il est possible de créer des éléments percussifs mais ce n’est pas vraiment sa tasse de thé.
En même temps, on peut pas tout avoir non plus.
Je referais ce choix sans hésitation.
Bonne musique à tous.