À peine le Nord Lead 4 en route vers le succès, Nord présentait le Lead A1 début 2014, un synthé VA embarquant un nouveau moteur et une approche simplifiée de la synthèse. Le rouge revisité ?
Depuis le Nord Lead de 1995, la marque Nord propose aujourd’hui une gamme complète de pianos de scène (Electro 4, Stage 2, Piano 2), de synthés VA (Lead 4, Lead 2X) et de produits divers (orgue modélisé C2D, pédalier MIDI PK27 et module de percussions Drum 2). Les claviers de scène existent en différents types et tailles de clavier alors que les synthés sont déclinés en modules rackables. La marque est devenue célèbre pour la qualité sonore, les banques sons additionnelles gratuites, la robustesse, la légèreté et la transportabilité de ses produits. À tel point qu’il est devenu banal de voir rouge quand on se balade sur les scènes musicales d’ici et d’ailleurs. En 2013, c’est le Lead 4 et sa version module 4 R qui reprenaient le flambeau de la gamme de synthés VA. Ce fut donc avec beaucoup de surprise que nous découvrîmes un nouveau modèle en ce début d’année, au NAMM 2014 : le Lead A1. Questions immédiates qui, en plus de nous mettre en mode passé simple, nous brûlèrent les lèvres et les doigts : pourquoi un nouveau modèle, son positionnement n’est-il pas trop proche du Lead 4, remplacera-t-il le 2X, est-ce un modèle réduit ? Un tableau comparatif des 3 synthés est d’ailleurs disponible sur le site Nord. À part cela, peu de choses ont été publiées jusqu’à présent, les discussions sont rares et (encore) calmes. Il a donc fallu trouver un Lead A1 ; aussitôt dit, pas du tout aussitôt fait… Alors ça vaut bien un bon coup de rouge, non ?
Light métal
Bientôt 20 ans que Nord fabrique des synthés VA, avec carrosserie métallique peinte en rouge, aplat gris et noir, sérigraphie blanche, potards gris, boutons à diodes rouges ou vertes, pitch bend latéral en bois, molette en pierre, écrans à LED 7 segments, clavier 4 octaves… et bien d’autres points communs !
La construction du Lead A1 est toujours aussi soignée, les ajustements nickel. L’alu peint des flancs plats vissés a remplacé le bois du Lead 4. L’ancrage des 26 boutons, 23 potards et 3 encodeurs inspire la plus grande confiance, c’est du très bon made in Sweden ! La connectique est, comme toujours, ramassée sur la moitié gauche de la façade, pour tenir dans un format rack et ainsi optimiser l’industrialisation. Cela permet d’avoir un clavier très compact de 86 cm de large pour moins de 5 kg, welcome on stage ! Les 49 touches Fatar répondent à la vélocité, mais pas à la pression. Elles sont courtes (13 cm), mais de largeur standard ; l’enfoncement est léger et le rebond assez franc pour réaliser des passages rapides sans se fracasser.
La version Lead A1R est un module qui se pose à plat (avec un angle parfait pour l’édition) ou qui se visse en rack 19 pouces sur 4 U (avec connectique en retrait permettant de câbler sans perte de hauteur, bien vu !). À part le clavier, le pitchbend et la molette, il conserve les mêmes caractéristiques que le modèle clavier. Côté connectique, tout est parfaitement vissé sur le panneau arrière : 5 prises audio au format jack 6,35 (1 sortie casque stéréo, 4 sorties séparées asymétriques configurables en paires stéréo ou individuelles), 2 prises pour pédales (tenue simple et contrôle continu), entrée/sortie MIDI (avec Soft Thru) et prise USB (pour le MIDI uniquement, pas l’audio hélas !). De même il n’y a pas d’entrée audio pour traiter des signaux externes, c’est très dommage, car les filtres sont excellents. Le Lead A1 est parfaitement à l’aise avec les CC MIDI qu’il émet et reçoit via ses prises DIN ou USB. L’alimentation est interne, donc il y a un connecteur standard IEC 3 broches, du sérieux !
Lead for speed
Le premier parti pris de Nord pour différencier le Lead A1 du Lead 4 est l’approche ergonomique. Le constructeur a étudié l’usage des nouvelles générations de synthétistes et a découvert que la demande avait évolué en faveur d’un nombre restreint de commandes, mais des commandes efficaces. Résultat, pour une puissance équivalente au Lead 4 (voire supérieure dans certains domaines), 20% de commandes en moins ! Les yeux aguerris observeront immédiatement une section oscillateurs dépouillée et des enveloppes tronquées. Il ne s’agit donc pas de supprimer des modules vitaux (il y a bien 2 oscillateurs disponibles, par exemple), mais de simplifier l’expérience de la synthèse, réduire certaines fonctionnalités et accélérer les moyens pour fabriquer des sonorités variées. Véritablement redéfinir le marché en bousculant les approches traditionnelles, pour attirer de nouveaux types d’utilisateurs ou d’usages, ce que les stratèges appellent Océan Bleu (le MiniBrute d’Arturia est un exemple de cette approche).
Autres points d’ergonomie en vrac, il est immédiat d’assigner des potards à une source de morphing, de transposer par octave (mais pas par demi-ton), de créer des splits/couches, de copier/muter/isoler des parties, de créer des sons aléatoires (fonction Randomize) ou des mutations sonores plus progressives (fonction Mutate), ou encore de prendre une photo virtuelle de l’état de la façade avant de passer à autre chose (fonction Like qui crée 50 instantanés en mode Programme et 50 en mode Performance, sur lesquels on peut revenir à volonté). En mode Performance, on peut même éditer plusieurs parties en même temps (fonction « Multi Focus »). Un bibliothécaire gratuit permet de gérer les banques à partir d’un PC/Mac via l’interface USB, cool.
Tout n’est cependant pas parfait en termes d’ergonomie : outre l’accès délibérément limité à certains paramètres de synthèse lié au positionnement du Lead A1, on déplore l’unique mode Snap des potards (saut de la valeur stockée à la valeur physique dès qu’on les bouge), l’absence de vrai LCD (notamment pour nommer les sons ou visualiser les valeurs stockées en plus de celles en cours d’édition) et le recours fréquent à la touche Shift pour atteindre les paramètres dits secondaires. Pour le reste, l’ergonomie est au top !
Rouge son
La polyphonie initialement de 24 voix a été portée à 26 voix depuis l’OS 1.20 (1.32 testé), donc supérieure au Lead 4 ! Pour se mettre en appétit, on peut piocher dans les 400 programmes et 200 performances à 4 parties, dont les trois quarts contiennent des réglages d’usine, en majorité d’excellente facture. Premiers constats, le Lead A1 est un caméléon, capable de sonner vintage, moderne, gras, froid, doux, âpre… c’est surprenant ! Nous avons présenté différents exemples audio courts, mais nombreux, afin de démontrer nos propos sur l’étendue des territoires sonores couverts, la variété des filtres, l’intégration des effets et l’intérêt des empilages et splits. Des nappes classiques aux textures éthérées, des sons FM typiques DX aux basses rondes ou acides, des solos très purs aux distorsions exagérées, le Lead A1 se montre particulièrement docile et à l’aise.
Il nous semble que les niveaux audio des programmes sont moins élevés que sur le Lead 4, particulièrement hot en sortie, mais ce n’est peut-être qu’une impression. En tout cas pas besoin d’atténuer à la table, ni d’amplifier d’ailleurs. En tripotant les filtres, on constate que les différents modes ont une réelle différence sur la couleur sonore, sur l’ensemble des plages de réglage. Une même source d’oscillateurs passée dans les 3 modes passe-bas 4 pôles donne des résultats très différents. La qualité audio est élevée. Avec les effets, le son prend son envol, que ce soit avec un effet d’ensemble, un délai subtil ou une réverbe pas trop débordante. Les sons avec interaction d’oscillateurs ne produisent pas d’aliasing notable, le nouveau moteur audio semble à la fois souple et bien dompté. Du très bon son !
- NL A1 101 00:09
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- NL A1 139 00:30
- NL A1 202 00:15
- NL A1 205 00:21
- NL A1 209 00:19
- NL A1 234 00:15
- NL A1 347 00:27
- NL A1 413 Mini 00:24
- NL A1 413 TB 00:24
- NL A1 PA12 00:22
- NL A1 PA16 00:25
- NL A1 PA17 00:19
- NL A1 PA18 00:38
- NL A1 PA20 00:33
- NL A1 PB06 00:37
- NL A1 Waves analo Ens Dist 00:35
- NL A1 Waves digital 00:36
- NL A1 Waves formants Dry 00:36
- NL A1 Waves formants Ens 00:37
Oscillateurs bridés
Nous avons vu que le Lead A1 était basé sur une approche simplifiée de la recherche sonore. Comment cela se traduit-il en matière de synthèse ?
On a 2 oscillateurs, 1 filtre, 1 ampli, 1 LFO, 1 vibrato et 2 enveloppes par voix. Mais on n’accède pas à tous les paramètres, en particulier pour les oscillateurs : plutôt que mettre à disposition les mêmes paramètres pour les 2 oscillateurs, le Lead A1 les organise en configurations où leurs paramètres et interactions sont prédéfinis. Cela permet, avec très peu de commandes et de temps, d’accéder à une large palette de modèles. On commence par choisir la forme d’onde du premier oscillateur avec un encodeur assigné à un petit écran à 2 caractères (diodes 7 segments) : il y a 4 ondes analogiques modélisées basiques (carrée, dent de scie, triangle et sinus), 7 ondes analogiques modélisées composées, 3 ondes à impulsion fixe (la largeur d’impulsion reste constante quel que soit le pitch), 9 réglages de 9 tirettes harmoniques virtuelles d’orgue, 5 ondes métalliques, 8 spectres numériques, 4 ondes de pianos électriques (type Fender / Clavinet) et 7 ondes à formants (différentes voyelles synthétisées).
Une fois l’onde sélectionnée, on choisit l’une des 8 configurations d’oscillateurs à l’aide d’un second encodeur avec son petit écran à 3 caractères (diodes 7 segments) : Pitch, Detune, Shape, Sync, FM, AM, Mix ou Noise. Pitch est une configuration simple à un oscillateur dont le pitch est piloté par le LFO et l’enveloppe assignable ; Shape est une configuration à un oscillateur dont le contenu harmonique (par exemple la largeur d’impulsion pour les ondes éponymes) est modulable par le LFO et l’enveloppe ; Sync crée un oscillateur virtuel pour synchroniser l’oscillateur principal, avec LFO et enveloppe pour moduler le contenu harmonique (pas la hauteur) ; Noise ajoute un bruit blanc à l’oscillateur principal, avec une balance commandée par le LFO et l’enveloppe ; Detune ajoute un second oscillateur à l’oscillateur principal (une copie pour les ondes analogiques modélisées, une sinus à la fondamentale pour les autres ondes) dont l’accord fin est piloté par le LFO et l’enveloppe ; les 4 configurations Mix (Sine, Tri, Saw et Pulse) ajoutent à l’oscillateur principal un oscillateur secondaire décalé à intervalle fixe (-1 octave, fondamentale, harmonique 3–5–6–7ème, +1 octave, +3 octaves) dont la balance est pilotée par le LFO et l’enveloppe ; FM crée une FM à 2 opérateurs modulée par le LFO et l’enveloppe ; enfin, AM crée de la modulation d’amplitude de l’oscillateur principal via une onde sinus dont la fréquence est contrôlée par le LFO ou l’enveloppe. On peut donc créer un vaste territoire sonore à partir de seulement 3 paramètres combinables et 2 sources de modulation, au prix de la souplesse.
Filtres modélisés
Le filtre du Lead A1 reprend en partie les modes du Lead 4, à l’exception du passe-bas 8 pôles. Il reste donc les modes passe-bas 2 et 4 pôles, passe-bande, passe-haut, passe-bas 4 pôles Minimoog et passe-bas 4 pôles TB-303. Ces deux derniers modes reproduisent non seulement les caractéristiques du filtre, mais également la modulation d’enveloppe, les saturations internes et le profil de l’enveloppe d’amplitude. Comme nous l’écrivions pour le Lead 4, le filtre Minimoog sature en entrée et résonne de manière prononcée et instable, alors que le filtre TB sature dans les basses, avec une belle résonance acidulée colorante et maîtrisée qui n’entre pas en auto-oscillation.
L’étendue de la fréquence de coupure a été revue, puisqu’elle varie de 14 Hz à 35 kHz. Elle est modulable par le suivi de clavier (Off – 1/2 – 2/3 – 3/3), le LFO et l’enveloppe assignable (ADR bipolaire contrôlable par la vélocité, nous y reviendrons). Un Drive finement dosable permet de salir le son en sortie de filtre de manière plus ou moins violente. Le signal termine (presque) sa course dans l’ampli, avec niveau, panoramique et enveloppe ADR modulable par la vélocité. Les voix du Lead A1 peuvent être jouées suivant différents modes : poly, mono, legato (mono sans redéclenchement des enveloppes), glide ou unisson (3 types : 2 voix par note avec désaccordage et élargissement stéréo légers, 4 voix avec désaccordage et élargissement stéréo légers et 4 voix avec désaccordage et élargissement stéréo prononcés).
Modulations réduites
Certains constructeurs proposent des tas de modulations, des matrices et des séquenceurs à pas. Chez Nord, c’est plutôt l’inverse, avec une approche droit au but. Le Lead A1 est encore plus dépouillé que le Lead 4 : 2 enveloppes, 1 seul LFO et 1 vibrato. Les enveloppes sont réduites à de modestes ADR… Le temps d’attaque varie de 0,5 milliseconde à 45 secondes (ça claque bien !), le Decay de 3 millisecondes à 45 secondes avec une position Sustain (temps infini) et le Release de 3 millisecondes à 35 secondes. L’une des enveloppes est assignée uniquement au volume alors que l’autre, bipolaire, est assignable au filtre et aux oscillateurs (paramètre variable suivant la configuration d’oscillateurs). La vélocité peut contrôler la quantité de modulation de chaque enveloppe. Le Lead A1 propose aussi un vibrato qui peut être déclenché à la molette ou après un certain délai (0,5 ou 1 seconde), dont la vitesse et la quantité de modulation sont paramétrables via le menu (une rare exception).
L’unique LFO est assignable au filtre et aux oscillateurs ; sa fréquence peut varier de 0,03 à 523 Hz (pas mal du tout !) et peut se synchroniser à l’horloge maîtresse suivant différentes divisions temporelles (de 4 mesures à 1/64 de note, y compris les valeurs ternaires). Il est monodique et offre 5 formes d’onde basiques : carrée, dent de scie, rampe, triangle et S & H. Disparus les 60 motifs additionnels présents sur le LFO du Lead 4 ! On gagne toutefois un sympathique mode enveloppe, où le LFO évolue sur un cycle unique et devient polyphonique. Les courbes disponibles sont la porte, le déclin, l’attaque, l’AD et le S & H (différentes valeurs aléatoires). Enfin, le Lead A1 propose un petit arpégiateur assez dépouillé, mais indépendant du LFO (mieux que le Lead 4 sur ce point). Il peut agir de 1 à 4 octaves et dispose de 4 sens de lecture : haut, bas, alterné et aléatoire ; on perd donc le mode polyphonique du Lead 4 qui permet de faire basculer des accords, dommage. Le tempo peut être asservi à l’horloge maîtresse suivant différentes divisions temporelles (dont des valeurs ternaires).
Dose de morphing
Le Lead 4 nous avait enchantés par ses possibilités de morphing continu et par impulsion. Le Lead A1 est moins performant, puisqu’il ne comprend que le morphing continu, permettant de passer progressivement entre deux ensembles de réglages de paramètres continus. Il s’agit de tous les paramètres assignés à un potard (hormis le volume global). On repère facilement les potards concernés, puisqu’ils sont équipés d’une diode verte qui est allumée quand le paramètre est mis sous morphing. Cela représente 22 potards et 25 paramètres, dont les modulations d’oscillateurs, les paramètres de filtre, les segments d’enveloppes, les réglages de LFO, les tempos, les divisions temporelles, les dosages d’effets…
Le passage progressif entre les deux profils de morphing se fait à la vélocité de frappe et à la molette (ou pédale ou CC01 MIDI), qui ont chacune leurs réglages indépendants pour chaque Programme ou Performance. Seuls les dosages d’effets ne sont pas disponibles pour être modulés par la vélocité.
Pour programmer un morphing, on maintient le bouton de la source de modulation (molette/pédale ou vélocité) puis on touille tous les potards dans la position finale souhaitée, c’est on ne peut plus simple. Il est possible d’effacer tout ou partie des réglages de manière tout aussi intuitive. Pour faciliter la tâche et libérer les deux mains lors de la programmation, une fonction de maintien est présente. On trouve même un copier/coller et des fonctions Mutator/Randomize pour faire évoluer les réglages au gré du hasard. Voilà qui contribue à faire oublier l’absence de matrice de modulation et renforce l’orientation jeu live de la machine.
Effets distinctifs
Avec le temps qui passe, la section d’effets des synthés Nord évolue. Le Lead A1 est différent du Lead 4 sur ce point. Globalement, on perd certaines armes de destruction massive (Bit Crusher, Compressor, Talk, Comb), mais on gagne en puissance sur les effets d’ensemble au grand complet. Disons-le tout de suite, les paramètres sont peu nombreux, mais la qualité est là. On commence par un premier multieffet consacré aux Ring Mod, Flanger, Phaser, Chorus, Ensemble et Drive. Le seul paramètre modifiable et modulable est la quantité ou la vitesse pour les effets qui tournent. Le Phaser est modélisé à partir d’une Mu-Tron vintage : bien, sans plus ; le chorus stéréo est ample, parfait sur les voix ; l’Ensemble est modélisé à partir d’un orgue Eminent vintage, sort en stéréo et convient parfaitement aux cordes ; le Drive simule un ampli à lampes et permet de passer de petites saturations à de grosses distorsions.
Le deuxième processeur d’effets est entièrement consacré au Délai, cette fois plus détaillé. Outre le tempo (20 à 1500 millisecondes, synchronisable à l’horloge maîtresse, avec touche Tap), il propose 4 niveaux de feedback, une option ping-pong, un mode de réponse classique ou analogique et une balance Wet/Dry. Très bien ! Mais ce n’est pas terminé, puisqu’on trouve un troisième et dernier processeur entièrement consacré à la réverbe, avec le choix de 5 types (Room, 2 Stage et 2 Hall) et une balance Wet/Dry. Cette réverbe est certes simpliste, mais tient bien sa place dans le contexte. Tous les effets possèdent un bouton de bypass, bien utile lorsqu’on programme. Bref, sur le Lead A1, c’est fromage ET dessert en ce qui concerne les effets !
4 par 4
Le Lead A1 peut assembler jusqu’à 4 programmes indépendants au sein du mode Performance. Grâce à 4 touches, on peut facilement sélectionner, activer/muter/isoler, copier/coller n’importe quelle partie. La fonction Multi Focus permet d’éditer toutes les parties activées à la fois, nous l’avons déjà dit, mais nous le répétons, car c’est bien agréable !
Il est très facile d’assigner les parties en couche ou split. En mode Split, les slot AB et CD sont placés respectivement de part et d’autre du point de séparation programmable pour être directement jouées sur le clavier ; il n’y a donc pas de multizones ou de fenêtres de vélocité. En revanche, chaque partie peut recevoir sur son propre canal MIDI (notes, CC) quel que soit son statut (activée ou pas) et ainsi être pilotée indépendamment par un séquenceur externe ; les canaux MIDI sont réglés de manière globale.
Excellente nouvelle, chaque programme d’une Performance conserve ses réglages d’effets et d’arpégiateur, pas besoin de sacrifier des mémoires en mode Programme, c’est particulièrement appréciable. Mieux, toutes les éditions faites en mode Performance sont mémorisées indépendamment du mode Programme, au sein de 200 emplacements. Enfin, on peut router chaque partie vers l’une des 4 sorties individuelles ou par paire stéréo (1&2 ou 3&4). C’est bien, mais cela reste un réglage global, comme les canaux MIDI. Les messieurs de chez Nord pourraient-il revoir cela dans un futur OS ?
Nouvelle approche
Pour conclure, le Lead A1 tient bien ses promesses : il permet de créer très rapidement des sonorités variées et riches en couleurs : de l’analogique à grain vintage ou moderne, du numérique à texture évolutive ou FM bien trempée, des orgues ou pianos électriques synthétiques… il est à l’aise partout et son nouveau moteur sonore nous a convaincus. Certains raccourcis nous ont quand même un peu coincés par moment, notamment lorsque nous avons voulu moduler le pitch et la largeur d’impulsion d’un oscillateur ; la simplification vire parfois au simplisme, mais c’est beaucoup moins fréquent que ce que nous craignions. Au final le Lead 1 (1622€ prix de vente conseillé), c’est la synthèse revisitée, aussi bien pour les débutants, les producteurs pressés ou les synthétistes nomades, mais certainement pas pour les nuls ! Nous lui desservons l’Award Valeur Sûre 2014.
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