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sechouille
« Très populaire, mais loin d’être le meilleur »
Publié le 27/02/24 à 15:52
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Ca faisait longtemps que je voulais donner un avis sur mon DW8000, avec ses 49 paramètres assignables, son filtre NJM 2069 (filtre passe bas raisonnant à 4 pôles), et ses enveloppes de type ADBSSR, qui en font une machine sympa, limitée et encore accessible.
Il reprend les codes esthétiques des machines du milieu des années 80, avec ses afficheurs à 7 segments et son tableau de bord indiquant le numéro des paramètres et ses valeurs de réglages, que l'on retrouve sur les DW6000 et poly 800, mais aussi sur des machines concurrentes comme les SIEL DK 70, DK80 ou encore le trés rare SOLTON PROJECT 100.
Tout d'abord, commençons par un peu d’histoire.
Tous les amateurs de synthétiseurs connaissent KORG, pour avoir développé et commercialisé le fameux M1, en 1988. Cela reste à ce jour le synthétiseur le plus vendu au monde avec environ 250000 exemplaires écoulés.
Mais avant cette belle performance, KORG était un fabriquant modeste.
La société KORG, fondée dans le milieu des années 60, localisée dans la ville de Keio, était spécialisé dans la fabrication d’orgues, c’est de la que vient le nom de la société : KORG est issue de la contraction de « Keio ORGan ».
Dans le milieu des années 70, KORG se lance dans la fabrication de synthétiseurs monophoniques puis polyphoniques, parmi lesquels on compte les fameux POLYSIX, POLY 61 puis POLY 800.
Cela nous emmène en 1985. C’est une année charnière. A cette époque, il y a encore des productions de synthétiseurs analogiques à VCO bien connus pour leur instabilité (sequential multitrak / AKAI AX60), des synthétiseurs analogique à DCO (les analogiques ROLAND / CRUMAR BIT 99 / Oberheim MATRIX 6 ) et c’est le début des synthés numériques (yamaha DX7) et pour prendre le meilleur des 2 mondes, les synthétiseurs Hybrides….Dés 1987 les cartes étaient redistribuées durablement avec le tout numérique.
Pour ce qui est des synthés HYBRIDES, a l’époque seuls PPG avec les Wave, SIEL avec le Keytek CTS-2000, ENSONIQ avec son ESQ-1, KAWAI avec son K3, SEQUENTIAL avec le Magnifique PROPHET VS, et bien sure KORG avec les DW6000 et DW8000 s’étaient lancés dans ce type d'architecture. Il y a eu peu de modèles commercialisés avec cette architecture.
Au début du 21eme siècle, ce type d'architecture a été remise au gout du jour par DSI avec ses EVOLVER et le PROPHET 12.
Le KORG DW8000, est un synthétiseur à synthèse soustractive. Sa spécificité réside dans ses formes d’onde, qui ne sont pas des formes d’ondes classiques (carré / pulse / dent de scie / triangle), mais des formes d’ondes digitales (Digital Wave). Il est donc équipé d'Oscillateurs 100% Numérique, mais aussi de filtres et amplificateurs 100% analogique, qui n’offriront pas les mêmes sonorités qu'un synthé analogique a VCO.
La technologie HYBRIDE (Analogique / Numérique) arrivant entre la fin de l'aire 100% analogique et le début de l'aire 100% Numérique, avait pour but d’apporter de la stabilité aux oscillateurs, ainsi qu’une plus grande richesse Harmonique. A l'époque cela offrait un nouveau territoire sonore.
La configuration architecturale du DW8000 est simplissime :
- 2 oscillateurs proposant seulement 16 formes d’ondes digitales (table d'onde), c’est 2 fois moins que les concurrents, mais aussi le principal talon d'Achille du DW8000. Un réglage de la hauteur sur 3 niveaux (de 4 à 16 pieds), un réglage du volume pour chacun des 2 oscillateurs, et une gestion de l’intervalle entre les 2 oscillateurs.
Bien sure, il n’y a pas de synchronisation entre les 2 oscillateurs, ni d’enveloppe. Celle-ci est remplacée par un « auto bend » paramétrable. C’est sommaire !
Il existe également un Noise (bruit blanc).
- 1 filtre NJM 2069 passe bas résonnant, à 4 pôles, équipant notamment les DSS-1, POLY 800 et CASIO HT3000 / HZ-600 et HT6000.
La fréquence de coupure est réglable sur 64 pas, d’où un effet d’escalier assez audible, qui a son charme dans certains cas. La résonnance est quant à elle réglable uniquement que 32 pas.
Le filtre peut être modulé par le LFO (appelé Modulation Generator chez KORG) et une enveloppe ADBSSR avec gestion de la polarité, ainsi qu’un niveau de profondeur d’enveloppe, réglables sur 32 pas.
- 1 amplificateur modulé par une enveloppe de type ADBSSR.
- 1 seul LFO proposant 4 formes d'ondes (Triangulaire, Saw Up, Saw Down, Carré), assignable sur le filtre et l’amplificateur, avec un delay possible au démarrage. La vitesse du LFO, la profondeur assignable au filtre et à l’amplificateur, sont réglables sur 32 pas.
- 1 une section d’effet réglable, permettant d’avoir en fonction des réglages, un delay, un chorus ou un flanger.
la polyphonie est de 8 voies, et le clavier est sensible à la vélocité, et à l’aftertouch, et peuvent moduler au choix les oscillateurs, le filtre ou l’amplificateur
La résolution de la plupart des paramètres est de 32 ou de 64 pas, ce qui est dans la moyenne de l’époque,
Le clavier est le même que celui du JX-8P et peut souffrir parfois de notes "collées" (pas la touche, mais le son), jusqu'à rejouer la même note (en tapant plus fort). Un bon nettoyage des lamelles en cuivre du clavier permet bien souvent de résoudre le problème.
L’édition des sons est un peu fastidieuse, mais pas impossible non plus. Pour changer la valeur du paramètre choisi, il suffit d'appuyer sur les boutons UP/DOWN ou sur le slidder, pour faire varier la valeur du paramètre en question.
Pour connaitre les paramètres, il suffit de porter les yeux sur la partie droite du synthé.
A titre informatif, l'édition par contrôleur peut être réalisée avec le PATCH EDITOR de KIWI TECHNICS, le controleur STEREOPING « 8000 », et le programmeur RETROAKTIV DW8P (une vraie merveille qui transforme de DW8000 en bête de course) dont vous trouverez mon avis dans le lien suivant.
https://fr.audiofanzine.com/extension-synthe/retroaktiv/dw-8p/avis/
Sinon, coté qualité de construction, c’est moyen. En tout cas c’est moins bien que la concurrence de l’époque, sur une gamme équivalente. Bien que le fond du synthé soit en métal, et que l’alimentation soit interne, la coque est en plastique, fragile aux chocs.
Le DW8000 ne propose pas de stockage des sons sur une carte mémoire, le stockage des sons peut se faire sur un MEX-8000, dont vous trouverez mon avis dans le lien suivant.
https://fr.audiofanzine.com/extension-synthe/korg/MEX-8000/avis/r.167609.html
Personnellement, je positionne le DW8000 en dessous de mon KAWAI K3 et de mon ENSONIQ ESQ1. Et pourtant le DW8000 est le plus populaire des 3, alors que sur le papier, il est moins performant que ses 2 concurrents.
Il n’y a, a ma connaissance, pas d’upgrade pour le DW8000. A une époque il y avait le Turbo Kit de Musitronics, qui ajoutait quelques fonctionnalités supplémentaires au DW8000, mais ce kit n’est plus commercialisé.
https://fr.audiofanzine.com/extension-synthe/musitronics-gmbh/turbo-kit/
Le DW8000 est donc une machine simple, sans chichi. Il reste assez rare sur le marché de l'occasion, et surtout en bon état (fonctionnel, avec une coque plastique non fissurée).
Il faut choisir le DW8000 pour ses sonorités inédites et différentes de la concurrence (a cause de ses Digital Wave Vs les DCO & VCO). Il est préférable de lui adjoindre de bons effets pour en tirer des sonorités puissantes. Si cette couleur sonore vous intéresse, n’hésitez pas à l'acheter si vous en avez l'opportunité, vous ne serez pas déçu.
Il reprend les codes esthétiques des machines du milieu des années 80, avec ses afficheurs à 7 segments et son tableau de bord indiquant le numéro des paramètres et ses valeurs de réglages, que l'on retrouve sur les DW6000 et poly 800, mais aussi sur des machines concurrentes comme les SIEL DK 70, DK80 ou encore le trés rare SOLTON PROJECT 100.
Tout d'abord, commençons par un peu d’histoire.
Tous les amateurs de synthétiseurs connaissent KORG, pour avoir développé et commercialisé le fameux M1, en 1988. Cela reste à ce jour le synthétiseur le plus vendu au monde avec environ 250000 exemplaires écoulés.
Mais avant cette belle performance, KORG était un fabriquant modeste.
La société KORG, fondée dans le milieu des années 60, localisée dans la ville de Keio, était spécialisé dans la fabrication d’orgues, c’est de la que vient le nom de la société : KORG est issue de la contraction de « Keio ORGan ».
Dans le milieu des années 70, KORG se lance dans la fabrication de synthétiseurs monophoniques puis polyphoniques, parmi lesquels on compte les fameux POLYSIX, POLY 61 puis POLY 800.
Cela nous emmène en 1985. C’est une année charnière. A cette époque, il y a encore des productions de synthétiseurs analogiques à VCO bien connus pour leur instabilité (sequential multitrak / AKAI AX60), des synthétiseurs analogique à DCO (les analogiques ROLAND / CRUMAR BIT 99 / Oberheim MATRIX 6 ) et c’est le début des synthés numériques (yamaha DX7) et pour prendre le meilleur des 2 mondes, les synthétiseurs Hybrides….Dés 1987 les cartes étaient redistribuées durablement avec le tout numérique.
Pour ce qui est des synthés HYBRIDES, a l’époque seuls PPG avec les Wave, SIEL avec le Keytek CTS-2000, ENSONIQ avec son ESQ-1, KAWAI avec son K3, SEQUENTIAL avec le Magnifique PROPHET VS, et bien sure KORG avec les DW6000 et DW8000 s’étaient lancés dans ce type d'architecture. Il y a eu peu de modèles commercialisés avec cette architecture.
Au début du 21eme siècle, ce type d'architecture a été remise au gout du jour par DSI avec ses EVOLVER et le PROPHET 12.
Le KORG DW8000, est un synthétiseur à synthèse soustractive. Sa spécificité réside dans ses formes d’onde, qui ne sont pas des formes d’ondes classiques (carré / pulse / dent de scie / triangle), mais des formes d’ondes digitales (Digital Wave). Il est donc équipé d'Oscillateurs 100% Numérique, mais aussi de filtres et amplificateurs 100% analogique, qui n’offriront pas les mêmes sonorités qu'un synthé analogique a VCO.
La technologie HYBRIDE (Analogique / Numérique) arrivant entre la fin de l'aire 100% analogique et le début de l'aire 100% Numérique, avait pour but d’apporter de la stabilité aux oscillateurs, ainsi qu’une plus grande richesse Harmonique. A l'époque cela offrait un nouveau territoire sonore.
La configuration architecturale du DW8000 est simplissime :
- 2 oscillateurs proposant seulement 16 formes d’ondes digitales (table d'onde), c’est 2 fois moins que les concurrents, mais aussi le principal talon d'Achille du DW8000. Un réglage de la hauteur sur 3 niveaux (de 4 à 16 pieds), un réglage du volume pour chacun des 2 oscillateurs, et une gestion de l’intervalle entre les 2 oscillateurs.
Bien sure, il n’y a pas de synchronisation entre les 2 oscillateurs, ni d’enveloppe. Celle-ci est remplacée par un « auto bend » paramétrable. C’est sommaire !
Il existe également un Noise (bruit blanc).
- 1 filtre NJM 2069 passe bas résonnant, à 4 pôles, équipant notamment les DSS-1, POLY 800 et CASIO HT3000 / HZ-600 et HT6000.
La fréquence de coupure est réglable sur 64 pas, d’où un effet d’escalier assez audible, qui a son charme dans certains cas. La résonnance est quant à elle réglable uniquement que 32 pas.
Le filtre peut être modulé par le LFO (appelé Modulation Generator chez KORG) et une enveloppe ADBSSR avec gestion de la polarité, ainsi qu’un niveau de profondeur d’enveloppe, réglables sur 32 pas.
- 1 amplificateur modulé par une enveloppe de type ADBSSR.
- 1 seul LFO proposant 4 formes d'ondes (Triangulaire, Saw Up, Saw Down, Carré), assignable sur le filtre et l’amplificateur, avec un delay possible au démarrage. La vitesse du LFO, la profondeur assignable au filtre et à l’amplificateur, sont réglables sur 32 pas.
- 1 une section d’effet réglable, permettant d’avoir en fonction des réglages, un delay, un chorus ou un flanger.
la polyphonie est de 8 voies, et le clavier est sensible à la vélocité, et à l’aftertouch, et peuvent moduler au choix les oscillateurs, le filtre ou l’amplificateur
La résolution de la plupart des paramètres est de 32 ou de 64 pas, ce qui est dans la moyenne de l’époque,
Le clavier est le même que celui du JX-8P et peut souffrir parfois de notes "collées" (pas la touche, mais le son), jusqu'à rejouer la même note (en tapant plus fort). Un bon nettoyage des lamelles en cuivre du clavier permet bien souvent de résoudre le problème.
L’édition des sons est un peu fastidieuse, mais pas impossible non plus. Pour changer la valeur du paramètre choisi, il suffit d'appuyer sur les boutons UP/DOWN ou sur le slidder, pour faire varier la valeur du paramètre en question.
Pour connaitre les paramètres, il suffit de porter les yeux sur la partie droite du synthé.
A titre informatif, l'édition par contrôleur peut être réalisée avec le PATCH EDITOR de KIWI TECHNICS, le controleur STEREOPING « 8000 », et le programmeur RETROAKTIV DW8P (une vraie merveille qui transforme de DW8000 en bête de course) dont vous trouverez mon avis dans le lien suivant.
https://fr.audiofanzine.com/extension-synthe/retroaktiv/dw-8p/avis/
Sinon, coté qualité de construction, c’est moyen. En tout cas c’est moins bien que la concurrence de l’époque, sur une gamme équivalente. Bien que le fond du synthé soit en métal, et que l’alimentation soit interne, la coque est en plastique, fragile aux chocs.
Le DW8000 ne propose pas de stockage des sons sur une carte mémoire, le stockage des sons peut se faire sur un MEX-8000, dont vous trouverez mon avis dans le lien suivant.
https://fr.audiofanzine.com/extension-synthe/korg/MEX-8000/avis/r.167609.html
Personnellement, je positionne le DW8000 en dessous de mon KAWAI K3 et de mon ENSONIQ ESQ1. Et pourtant le DW8000 est le plus populaire des 3, alors que sur le papier, il est moins performant que ses 2 concurrents.
Il n’y a, a ma connaissance, pas d’upgrade pour le DW8000. A une époque il y avait le Turbo Kit de Musitronics, qui ajoutait quelques fonctionnalités supplémentaires au DW8000, mais ce kit n’est plus commercialisé.
https://fr.audiofanzine.com/extension-synthe/musitronics-gmbh/turbo-kit/
Le DW8000 est donc une machine simple, sans chichi. Il reste assez rare sur le marché de l'occasion, et surtout en bon état (fonctionnel, avec une coque plastique non fissurée).
Il faut choisir le DW8000 pour ses sonorités inédites et différentes de la concurrence (a cause de ses Digital Wave Vs les DCO & VCO). Il est préférable de lui adjoindre de bons effets pour en tirer des sonorités puissantes. Si cette couleur sonore vous intéresse, n’hésitez pas à l'acheter si vous en avez l'opportunité, vous ne serez pas déçu.