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Sujet Egocentrisme artistique

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Sujet de la discussion Egocentrisme artistique
Sujet sans doute voué à l'échec... :((

J'aimerais savoir si il existe des compositeurs ou des artistes divers dans la musique qui se sont servis de théorèmes mathématiques pour composer...
Ou bien le nombre d'or ou Pi comme base de composition...
Ou n'importe quoi d'autre en fait...

Mon questionnement se pose à partir d'une observation non-universelle :

Certaines personnes voient le beau dans la nature.
La nature est régie par des lois physiques et mathématiques dans l'esprit de l'homme moderne.
Les lois physiques et mathématiques reflètent donc le beau qui se trouve dans la nature.

Mais voilà, la forme chiffrée ne fait pas l'unanimité pour décrire la beauté de la nature.

Séparons alors le cheminement qui m'intéresse :

1- on observe la nature.
2- on interprète la nature mathématiquement.
3- on interprète les mathématiques musicalement.

J'ai basé une expérience de composition sur le nombre Pi, à partir des virgules que je connaissais déjà...
Ça nous donne une multitude de combinaisons qui, à peu près la majorité, se voient créer un morceau de musique non-aléatoir et sans structure répétitive...

Proche d'un style comme la musique contemporaine en fait. Je parle de majorité car on peut toujours trouver une structure répétitive, même avec le nombre Pi comme base...

SUJET PRISE DE TETE !!!

3.1415926535897932384626..., soit 3 noires, puis 1 noire, puis 4 noires etc... par mesure. Voilà un exemple tout bête d'une interprétation de Pi.
J'ai réfléchi et j'ai facilement vu qu'on pouvait créer des plans, des schémas logiques, pour créer une structure de morceau.

Par extension au sujet "science ou art" , dans l'optique que la science est l'interprétation d'une forme d'art, je me pose d'autres questions :

- Ce que compose l'homme n'est-il pas l'interprétation de ce qu'il perçoit ?

- S'il compose ce qu'il perçoit, ne fait-il pas le même travail qu'un scientifique ?

- La musique populaire suit toujours les mêmes schémas harmoniques et rythmiques, et de fond. Toutes ces musiques ne sont-elles pas l'interprétation d'un même phénomène naturel ?

- Ce phénomène naturel ne serait-il pas celui appelé "société" ?

- Ne nous interprétons-nous pas nous-mêmes à travers la musique ?

Cette dernière question est la plus intéressante je trouve, une réflexion affirmative pourrait en quelque sorte nous faire rendre compte qu'on ne parle que de nous dans la musique qu'on crée, soit le trait de caractère qui représente bien une partie de la société actuelle : l'égoïsme.

Par extension, l'égo-centrisme, la délation, la peur de soi, la non-connaissance de soi et des gens qui nous entoure...

:cobra:
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Mon questionnement ne suggère pas de réponse affirmative ou infirmative, elle est juste ce qu'elle est. ;)

J'essaie juste d'aller plus loin, evrs l'inconscient collectif ou kekchose dasn cette voie.
On parle toujours de l'argent et des femmes en string pour justifier le fait que les gens écoutent toujours la même musique commerciale.
Je me demande si ce ne sont pas que des apparences, si on n'émet pas à travers cette musique précalculée, propre à la culture dominante, un message à l'inconscient qui fait aimer cette musique.

Je parle d'azbord de ce qui touche si facilement les média, mais par extension tous les styles de musiques.
En ce sens, j'imaginerais l'évolution de la musique, des rites de compositions, de tout en fait, comme une évolution de la compréhension de nous-mêmes.

On cherche ce qui est possible dans la musique, comme ce qui est possible dans la nature. Ou on cherche ce qui est impossible, mais ça mène toujours à trouver cette même limite entre le possible et l'impossible.

Certaines musiques ou compositeurs plutôt cherchent à trouver du neuf musicalement en observant les mathématiques, donc la nature.

Par contre, d'autres musiques, plus accessibles, car rébarbatives, ne cherchent pas dans la nature, donc où cherchent-elles ?
Ma première proposition serait que cette musique cherchent en l'homme, en soi.
Un regard vers soi plutôt que vers l'extérieur, le monde extérieur, la nature.

Si c'est le cas, depuis le temps que l'homme n'arrête pas de se regarder pour créer de la musique - certes déjà entendue, commerciale etc...-, on peut en juger que ce regard sur soi (fainéant pour l'esprit imaginatif), cette auto-contemplation, n'est que nombrilisme et égocentrisme...
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A propos de la lutte entre le culturel et le naturel, ne pas oublier que la gamme que nous utilisons (tempérée) et sur laquelle repose 98% de la création actuelle, est une gamme anti-naturelle ! :oops2:

On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel. 

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Citation : en observant les mathématiques, donc la nature.



Je ne dirais pas que l'observation des mathématiques (pour autant qu'elles soient "observables") revient à observer la nature. On se sert éventuellement des mathématiques pour décrire certains éléments structurels de la nature (ex. fractales) mais la recherche en mathématiques peut déboucher sur des idées ou représentations pas très "naturelles".

Citation : Par contre, d'autres musiques, plus accessibles, car rébarbatives, ne cherchent pas dans la nature, donc où cherchent-elles ?



Je ne comprends pas ce que tu veux dire par là :??:
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Citation : A propos de la lutte entre le culturel et le naturel, ne pas oublier que la gamme que nous utilisons (tempérée) et sur laquelle repose 98% de la création actuelle, est une gamme anti-naturelle !



Ah bon ? Tu peux préciser, stp ?
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Je te renvoie sur l'excellent site dont le lien a déjà été donné ici...

La gamme tempérée, avec tous les demi-tons égaux, n'est pas une gamme naturelle au niveau acoustique, au même titre que la tierce naturelle n'est ni majeure, ni mineure, et qu'un MIb n'est normalement pas la même note qu'un RÉ# ! :boire:

On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel. 

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Citation : Je ne dirais pas que l'observation des mathématiques (pour autant qu'elles soient "observables" revient à observer la nature


En effet ! A vrai dire je prends un chemin raccourci pour poser l'idée, ce qui amène déjà un peu de flou dans le sujet.

Par nature, j'entends univers, ce qui nous entoure, qu'on voit ou pas, mais qui existe, ou dont on soupçonne (à tort ou pas là n'est pas la question) l'existence.

Les mathématiques exposent des théories qui sont en rapport avec ce qui existe ou qui est soupçonné d'exister, d'où le terme théorie.
je ne vois pasen quoi les maths peuvent s'affranchir de l'univers et de son observation pour fonder une théorie... :noidea:
Mais je suis ouvert aux exemples.

Citation : Je ne comprends pas ce que tu veux dire par là



Je parle de toute la musique qui se complait dans ce que l'homme connait déjà, ce qui englobe tout ce qui n'est pas avant-gardiste, hors-culture (musique sérielle ?), novateur sur un plan technique ou artistique etc...
Cette musique, je la dit rébarbative, car il me semble que c'est le cas, pas un morceau en lui-même, mais toute cette masse de morceaux qui se ressemblent de près ou de loin, et qui sont proches du peuple, car comprises par celui-ci.
Je vois pas comment être plus clair !

Citation : donc où cherchent-elles ?


De quoi cette musique s'inspire ? Je parle d'avant qu'elle ne s'inspire d'elle-même.

C'est si facile de faire de la musique aujourd'hui, je parle pas que techniquement, je parle d'imagination. Je ne parle pas d'innovation, je parle d'inspiration.

Les apparences sont en l'ocurrence selon moi le fait qu'on se copie les uns les autres. Mais que copie-t-on derrière ça ?

Peut-être que cette question vise à séparer la musique suffisante à la musique innovante, je n'sais pas.

Citation : A propos de la lutte entre le culturel et le naturel


Votre inspiration vient-elle de ce que vous écoutez dans vos enceintes ou de ce que vous observez dans le monde ?

Si c'est ce que vous observez dans le monde qui vous inspire, est-ce la nature ou la culture ?
EDIT : en fait, "les" cultures font partie de la nature observable, "la" culture est ce qu'on entend dans nos enceintes, en grosla culture humaine, enfin je l'exprime en ce sens...

Je suis d'avis que l'on ne crée pas les mêmes choses selon ce qui nous inspire...Bon je sais ça parait évident vu comme ça. Mais en être conscient, je crois que tout le monde ne l'est pas. Je ne l'étais pas avant de me poser la question.
Plus important, selon notre intention, ne nous bloquerions-nous pas dans la composition car notre esprit serait pollué de mauvaises influences ?
Comme par exemple composer un morceau qui aurait besoin de lien avec le naturel, alors que notre esprit essaie de se lier à tort au culturel...
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Citation : je ne vois pasen quoi les maths peuvent s'affranchir de l'univers et de son observation pour fonder une théorie...
Mais je suis ouvert aux exemples



Je pense que les maths n'ont pas besoin d'un support matériel. L'exemple des nombres réels, comme Pi par exemple ou certains irrationnels ne sont pas "conformes" à la nature. Dire que la diagonale d'un carré de côté = 1 est 2^(1/2) = racine carrée de 2, est une application du théorème de pythagore mais la mesure "racine carrée de 2" n'existe (rigoureusement) pas dans la nature. De même la mesure de Pi (qui n'a pas de sens en dehors d'une opération intellectuelle comme le rapport de la circonférence à son diamètre). Même les nombres naturels N, qui pourtant sont certainement inspirés de la nature (le compte des objets par exemple), sont "curieux". En effet, "naturellement", nous pourrions supposer qu'il existe 2 fois moins de nombres pairs (resp. impairs) que de nombres naturels en imaginant que la somme des nombres pairs et impairs constitue l'ensemble des nombres naturels. Pourtant, en faisant une bijection n -> 2n (c'est à dire qu'à tout nombre n tu associes un nombre = 2n) tu te rends compte qu'il existe "autant" de nombres pairs que de naturels. C'est ce qui permet de prouver que N est infini. Ce genre d'analyse mathématique n'est pas un fait "observable". Ca découle directement de l'intelligence de l'homme. Autrement dit, l'univers observable est, d'une certaine façon, une petite partie de l'univers "possible". En mathématique, le chat de Schrodinger est vivant ET mort. Dans la nature, c'est impossible à observer.

Citation : Cette musique, je la dit rébarbative, car il me semble que c'est le cas, pas un morceau en lui-même, mais toute cette masse de morceaux qui se ressemblent de près ou de loin, et qui sont proches du peuple, car comprises par celui-ci.



C'est curieux, j'aurais employé un autre mot que "rébarbative" pour parler d'une musique "comprise" par le peuple. Ce qui est rébarbatif, c'est ce qui est difficile à comprendre, qui manque d'attrait. Une musique populaire est tout sauf rébarbative pour le peuple, je crois. Non ?
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Mince alors, j'emploie pas l'bon terme alors ? :mdr:
C"'est que le mot est connoté sans doute, répétitif et lassant, c'est à peu près ce que ça veut dire non ? Enfin je le vois dans ce sens, ce qui bien sûr rend mes propos dirigés, mais bon c'est pas un crime.

Citation : En mathématique, le chat de Schrodinger est vivant ET mort. Dans la nature, c'est impossible à observer.


Mmmmh... je suis pas vraiment d'accord là. Y'a une notion de moment et de lieu obligatoire dans l'observation réelle qu'on se permet d'éviter dans ce genre de concept mathématique.
Comme la conception d'un univers fini, ça on ne peut l'observer. Veut-ce dire que ça n'existe pas pour autant ?
Même tout ce qui est passé et qui n'existe plus n'est plus observable, on dit pourtant que ça existe, ou que ça eut existé, on appelle ça l'Histoire.
Là y'a aussi cette notion de temps et de lieu qui nous empêche d'observer le phénomène, pourtant ça existe...
Je suis d'avis que les mathématiques, aussi abstraites ou non-observées soient-elles dans la nature, l'univers, existent bel et bien et ne sortent pas d'un esprit humain si ça n'existe pas. En bref, pour moi, ce qui n'existe(ra) pas ne peut être imaginé par l'homme au préalable...amha.

En parallèle, mon post précédent tient toujours ! :bravo:
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Citation : Mince alors, j'emploie pas l'bon terme alors ?



Je comprends mieux :mdr:

Citation : Mmmmh... je suis pas vraiment d'accord là. Y'a une notion de moment et de lieu obligatoire dans l'observation réelle qu'on se permet d'éviter dans ce genre de concept mathématique.



Je ne comprends bien le sens de ton opposition. L'observation, du point de vue quantique, est fondamentale pour décrire le réel. Le concept du chat de Schrodinger le montre bien. Si le chat est vivant à l'ouverture de la boite, ce n'est pas parce qu'il était vivant dans la boite. C'est parce qu'il se trouve un observateur qui va le décrire vivant. Une deuxième expérience pourrait trouver le chat mort. Dans "l'absolu" (ce qui signifie "tel qu'il est décrit dans les équations" ) il est bien vivant ET mort ou encore NI vivant NI mort. Ca me fait penser au fameux tétralemme de Nagarjuna, un philosophe bouddhiste qui avait avancé une notion non dualiste (dualiste = principe du tiers exclu) de décrire la réalité. Enfin, tout ça pour dire que des idées, éventuellement traduites en langage mathématique, vont bien au-delà de l'observation et ces idées font "reculer" les barrières du réel au-delà de l'obsrvable (ceci dit, on est un peu loin de la zic, là :lol: )

Citation : En parallèle, mon post précédent tient toujours !



Oui. J'ai des idées assez "simplistes" concernant la musique. Il y a, pour moi, en gros, deux sorte de musique : la bonne et la mauvaise :mdr: . La bonne, c'est celle qui nous transporte et la mauvaise c'est l'autre. En gros, une musique est bonne quand elle entre en résonnance avec nos fibres et cette résonnance dépend autant du culturel que de l'inné. Si ce n'était que culturel, tout le monde aimerait, globalement la même musique. C'est probablement vrai dans une certaine mesure mais il existe des cas particuliers qui dépassent le cadre culturel, c'est l'innovation. L'innovation est une sorte de révolution et pas tous les esprits ne sont prêts pour ça. L'innovation n'est pas culturelle (par définition) mais a besoin de la culture pour la transcender (ou la dépasser pour la faire évoluer). Bon, ça ne dit pas que l'innovation est de la bonne musique. Mais il se peut toujours, comme avec le chat de Schrodinger, qu'il se trouve quelqu'un qui l'appréciera et la trouvera bonne. L'est-elle en soi ? oui et non, ni oui ni non -> Tétralemme