Si l’on a coutume de dire que le rock’n’roll est né avec le phénoménal Rocket 88 sorti en 1951 par Jackie Brenston et Ike Turner, c’est sans aucun doute Chuck Berry, mort à 90 ans cette semaine, qui fut son premier grand parolier, chose que beaucoup de gens ignorent. C’est que, planqué derrière son incroyable jeu de guitare et son duckwalk qui marquèrent plus d’un rocker en culottes courtes, l’ami Chuck était aussi une plume qui racontait l’Amérique des années 50 comme personne, ses Jukebox et ses Cadillac, ses drive-in et ses burgers, et surtout sa jeunesse : ce gars de la campagne qui ne savait ni lire ni écrire mais qui savait faire parler la six-cordes, ces jeunes filles de 16 ans en robes moulantes et talons hauts qui ont le blues des adultes et doivent changer de look pour retourner à l’école. Bref, tout le mythe de la fascinante Amérique d’alors, mais pas seulement. Car il y a aussi beaucoup d’humour dans ses textes comme on s’en rend compte avec les chutes de No particular place to go ou de Memphis Tennessee.
C’est sans doute pour tout cela que la NASA, lorsqu'elle entreprit en 77 d’envoyer quelques extraits de la civilisation humaine dans l’espace à la rencontre d’éventuels extraterrestres, plaça son Johnny B. Goode au milieu des Mozart, Bach ou Beethoven et de la musique venue des quatre coins du monde. Et c’est sans doute pour cela que des générations de guitaristes auront à cœur de jouer ses intros tonitruantes, pour des siècles et des siècles : amen !
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