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Noomiz, un MySpace pour musiciens ?

Sûrement plus intéressant pour draguer que pour faire connaître sa musique, le vétuste MySpace n’en finit plus de dégringoler depuis l’avènement de Facebook. Les musiciens ne seront donc pas fâchés de voir débarquer Noomiz qui se définit comme une passerelle indépendante entre artistes et professionnels de la musique.

Tandis que certains indus­triels du disque larmoient entre deux prime times pour obte­nir des lois toujours plus répres­sives et des légions d’hon­neur sans aucune contre­par­tie, il en est d’autres qui se creusent la tête pour en finir avec la fameuse crise. C’est le cas de Noomiz, jeune entre­prise montée par Antoine El Iman (ancien respon­sable marke­ting chez Univer­sal, mais aussi ancien disquaire et musi­cien) et Thomas Arti­gue­bieille (ex ingé en infor­ma­tique chez Cap Gemini). De quoi s’agit-il? D’of­frir aux artistes un outil de commu­ni­ca­tion (un blog Musique à la Myspace assorti  de widgets) et de mise en rela­tion avec les profes­sion­nels de l’in­dus­trie du disque et leurs clients. Et vu d’ici, ça a l’air plutôt pas mal…

Encore en version Beta à l’heure où ces lignes sont écrites, Noomiz en remontre déjà à MySpace et consorts (ce n’était certes pas

dur vu la médio­crité de Myspace sur ce point) du côté tech­nique avec une inter­face de gestion du blog très 'Web 2.0', où tout se fait graphique­ment par le biais de cliqué-glis­sés et d’une ergo­no­mie intui­tive (point besoin d’être un expert ès-CSS pour obte­nir quelque chose de propre). La plate­forme accueille les MP3 des artistes (la gestion de codecs loss­less serait à l’étude) et permet d’an­non­cer des concerts ou de rensei­gner une bio. Que du très clas­sique en somme mais on nous promet qu’à terme, Noomiz permet­tra de mettre à jour ses pages MySpace et Face­book d’un coup d’un seul. A voir si la chose sera aussi pratique qu’un Yoono sur le terrain…



Mais le plus inté­res­sant dans l’offre de Noomiz se situe surtout dans son rôle de média­teur avec « les gens de la profes­sion », au titre duquel le site entend bien gagner sa vie. L’idée est de propo­ser à ces profes­sion­nels à la recherche de musique ou d’ar­tistes (labels, majors mais aussi agence de pub, de com, ou encore struc­tures de produc­tion ciné­ma­to­gra­phique ou audio­vi­suelle) un outil de détec­tion et de recherche qui leur permette de trou­ver vite et bien ce qui corres­pond le mieux à leurs attentes. Tout repose sur un algo­rithme complexe que Noomiz tient à garder rela­ti­ve­ment secret vu que c’est sur lui que repose le Busi­ness Model de l’en­tre­prise : ce dernier permet bien évidem­ment de faire une recherche pour un style précis, mais égale­ment de sélec­tion­ner des titres en fonc­tion d’un profil d’au­di­teur (tranche d’âge, loca­li­sa­tion, etc.) ou du nombre et de la qualité des écoutes : combien de fois un morceau a-t’il été écouté, mais surtout, a-t’il été écouté en inté­gra­lité ou non, etc.

Pour le profes­sion­nel, qu’il soit direc­teur artis­tique d’un label en quête de signa­ture, ou à la recherche d’une musique pour une pub collant à une cible donnée, disons que la chose permet de gagner pas mal en temps et en effi­ca­ci­té… D’ailleurs, tous les mois, ce ne sont pas moins de 10 artistes ayant leur blog chez Noomiz qui auront la possi­bi­lité de rencon­trer un des direc­teurs artis­tiques parte­naires de l’opé­ra­tion (Marc Thonon, Valéry Zeitoun, Thierry Philip­pon, Nico­las Gautier, etc.)

Côté artiste en tous cas, on est très clair chez Noomiz. Surpris par la récente démarche d’Uni­ver­sal Musi­cal avec MyMu­sic-Pro.com qui propose des services payants aux artistes, Antoin El Iman affirme avec force que « la seule chose qu’on devrait deman­der à un artiste en terme d’in­ves­tis­se­ments, c’est de se payer des instru­ments ou du matos pour son home studio, ou encore des voyages pour s’aé­rer la tête, voir autre chose… » Le service sera donc complè­te­ment gratuit côté artiste.

Gratuit, mais pas ouvert à tous. Une sélec­tion quali­ta­tive inter­vient en effet d’en­trée sur Noomiz et si vous pouvez vous inscrire gratui­te­ment sur le site, l’équipe se réserve le droit de vous ajou­ter ou non, à sa commu­nauté. On est donc loin d’un modèle à la MySpace ou la Sound­Cloud repo­sant sur le nombre, le niveau quali­ta­tif étant forcé­ment tiré vers le haut, comme on le voit avec les exemples suivants qui ont pour déno­mi­na­teur commun une produc­tion rela­ti­ve­ment propre :

https://www.noomiz.com/yules
https://www.noomiz.com/axeland­the­far­mers
https://www.noomiz.com/johncjudd
https://www.noomiz.com/kitsch­de­vice
https://www.noomiz.com/mondrian
https://www.noomiz.com/reggiori
https://www.noomiz.com/Miliana
https://www.noomiz.com/lafe­line
https://www.noomiz.com/gaspar­droyant
https://www.noomiz.com/unefem­me­ma­riee
https://www.noomiz.com/bidi­bule
https://www.noomiz.com/zgirofka
https://www.noomiz.com/dirty­pho­nics

Bref, une affaire à suivre de près, et dans la mesure où les rendez-vous avec les pros commen­ce­ront en mars, n’hé­si­tez pas à vous inscrire sur le site encore en beta version pour ouvrir votre blog : www.noomiz.com.


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Arnaud Cueff(Los Teignos)
Auteur·rice de l’article

Si j'ai fait de la guitare et un peu d'harmonica classiques en ENM dans mon enfance, c'est en autodidacte que j'ai fait l'essentiel de ma formation en matière de musique comme d'audio. Après des études de Lettres Modernes, j'ai travaillé pour la presse spécialisée puis web, tant dans le domaine des instruments de musique que dans celui des jeux vidéo (d'où mon pseudo). Je suis monté à bord du bateau Audiofanzine en 2004 en tant que rédacteur en chef, fonction que j'ai laissée quelques années plus tard à Grégoire Nachbauer (Red Led) tout en gardant un pied dans l'éditorial, en conservant notamment la rédaction de l'édito envoyé chaque semaine via la newsletter hebdomadaire du site comme en réalisant des tests, dossiers et contenus vidéo sur mes sujets de prédilection.