Vox sort une nouvelle série d’amplificateurs à modélisation nommée « Mini Go ». La concurrence sur ce marché est énorme et nous allons voir ensemble comment s’en sort le modèle le plus puissant de la collection.
On déballe !
Vox propose avec cette nouvelle série trois amplificateurs de tailles et de puissances différentes : 3, 10 et 50 Watts. C’est ce dernier, le plus complet, que nous avons décidé de tester.
Au déballage nous avons une machine aux dimensions raisonnables de 390 × 250 × 358 mm pour un peu plus de 7 kg sur la balance. Le haut-parleur de 8 pouces permet en effet de se retrouver avec un amplificateur que l’on pourra envisager de trimbaler sans se ruiner le dos. D’ailleurs, le Mini Go 50 est équipé d’attaches pour sangle (celle-ci est fournie).
A l’arrière de l’amplificateur on est surpris de voir que l’alimentation peut se faire au choix soit par le bloc 19 Volts fourni, soit en utilisant une batterie externe 5 Volts avec une connectique en USB-C. Vous pourrez donc emmener l’ampli sur la plage cet été ! Toujours sur cette face arrière, on retrouve une entrée pour brancher le footswitch VFS3, non fourni et d’une valeur d’environ 60 euros. Enfin, le haut-parleur n’est pas totalement enfermé et dispose d’une petite ouverture circulaire.
Notons aussi la présence de deux pieds dépliables sous l’amplificateur afin de le basculer légèrement en arrière.
Le panneau de contrôle se trouve être très complet. On y retrouve 9 types d’amplis avec une montée en puissance progressive :
- Deluxe CL
- Boutique CL
- Boutique OD
- Vox AC30
- Vox AC30TB
- Brit 800
- Brit VM
- SL-OD
- Double Rec
Les noms sont assez évocateurs pour nous orienter selon le type de son voulu.
Un mode « Line » permet même d’utiliser l’amplificateur pour brancher un clavier ou une guitare acoustique, par exemple.
Gain, volume, aigus, basses, tout y est, excepté la possibilité de régler les médiums. C’est clairement un point négatif et un manque incompréhensible quand on voit la quantité de réglages et d’options disponibles sur ce Mini Go 50. Surtout que, sur le mode « Line », on retrouve bien une égalisation trois bandes.
Parmi les nombreuses options que propose Vox, on peut noter la disponibilité d’effets courants : chorus, phaser, tremolo, octaver, deux delays et deux réverbes. Comme souvent sur ce type d’amplificateur, il n’est pas possible d’activer plus de deux effets simultanément. On retrouve également un looper allant jusqu’à 45 secondes et une boite à rythmes. Cette dernière propose des patterns de batterie dans différents styles (rock, metal, pop, blues, funk etc…) et des variations pour un total de 33 patterns. Idéal pour travailler l’instrument, improviser ou chercher des idées de compositions. Il est bien entendu possible de gérer le tempo et les volumes de tous ces différents éléments. D’ailleurs, la boîte à rythmes arrive à se synchroniser automatiquement sur la longueur de la boucle enregistrée.
Bien qu’il s’agisse d’un amplificateur dédié principalement à la guitare, Vox offre la possibilité d’y connecter un micro (en Jack et non pas en XLR). Je ne vous ferai pas l’affront de vous faire écouter mes superbes performances vocales. Cependant, cette entrée fonctionne très bien et le potentiomètre « send » vous permet d’utiliser les différents effets sur votre voix. L’ampli dispose aussi d’un mode vocodeur qui permet aux chanteurs/euses de créer des effets vocaux avec la guitare dans un esprit un peu funky.
Enfin, il est possible de sauvegarder jusqu’à trois presets, d’utiliser l’accordeur intégré (assez précis même avec une sept cordes accordée un peu grave), de régler la puissance de l’ampli à l’aide de trois modes (1/100, 1/10 et FULL), de brancher un lecteur mp3 dans l’entrée « Aux » et un casque dans l’entrée prévue à cet effet.
Le prix public est d’environ 290 euros.
Mini mais puissant
Les 50 Watts RMS qu’offre cet amplificateur seront à mon sens suffisants pour jouer en répétition dans des groupes pas trop bruyants. C’est aussi ce qui pourrait justifier de prendre ce modèle plutôt que le modèle 10 Watts dont l’usage serait théoriquement davantage destiné à un jeu à la maison uniquement. Gardez cependant à l’esprit que les 50 Watts affichés ici ne feront jamais le poids face à un amplificateur à lampes d’une puissance même moindre. Néanmoins le rapport prix/poids/puissance est parfait pour un artiste solo ou pour un duo guitare/voix. Aussi, la possibilité de brancher un micro, de pouvoir l’alimenter avec une batterie externe et la légère inclinaison offerte par les pieds, permettent d’envisager d’utiliser ce Vox comme un amplificateur de rue.
Voici quelques extraits sonores pour vous faire une idée des sonorités offertes par ce Mini Go 50. Notez tout de même que les prises sont réalisées à l’aide d’un micro Shure SM57, légèrement décentré. Le micro a tendance à gonfler le côté un peu nasillard du haut-parleur de 8 pouces. Dans la réalité, avec l’amplificateur dans la pièce, le tout est un peu plus rond et plus chaleureux.
- 1 – Deluxe CL + Rev Hall00:35
- 2 – Boutique CL + Rev Hall + Octaver00:28
- 3 – Boutique OD Gain 5 + Analog Delay00:27
- 4 – VOX AC30 Gain 8 + Digital Delay00:38
- 5 – VOX AC30 TB Gain 8 + Rev Spring00:24
- 6 – BRIT 800 Gain 8 + Rev Hall00:32
- 7 – BRIT VM Gain 8 + Rev Hall00:32
- 8 – SL-OD Gain 7 + Rev Hall00:27
- 9 – Dual REC Gain 8 + Rev Hall00:28
- 10 – VOX AC30 TB + Phaser00:14
- 11 – VOX AC30 TB + Rev Hall + Chorus00:21
- 12 – VOX AC30 TB + Tremolo00:26
- 13 – Looper + batterie + Deluxe CL + Boutique OD00:30
Comme souvent sur les amplificateurs à modélisation, les sons clairs sont bien maitrisés et il est assez simple d’en obtenir un résultat tout à fait satisfaisant avec peu de réglages. J’ai eu une petite préférence pour le AC30, qui avec un gain au trois-quarts, offre de la rondeur dans le son et une compression naturelle très agréable sous les doigts. En ce qui concerne les sons saturés, j’ai étonnamment été davantage convaincu par les sons « high-gain » que par les saturations intermédiaires du type « crunch ». Par exemple, la simulation du Dual Rectifier alias « Double Rec » fonctionne vraiment très bien alors que c’est souvent une simulation un peu ratée sur beaucoup d’amplis numériques. Les guitaristes jouant sur sept cordes apprécieront également le fait que le Mini Go 50 encaisse sans broncher la corde de Si grave, même lorsque celle-ci est accordée en La…
Les effets sont corrects mais loin d’être extraordinaires. Il est appréciable d’avoir deux différents delays analogique/numérique et deux réverbes spring/hall. Les effets de chorus, phaser, tremolo et octaver sont à doser avec parcimonie car ils deviennent vite caricaturaux. De manière générale, la qualité des effets est semblable à celle que peut offrir la série « Cube » de Roland. Il est cependant difficile d’être vraiment précis dans le réglage de ces différents effets tout simplement parce que les potards sont petits et leur course est fatalement très courte. On aurait apprécié avoir deux potentiomètres plus gros pour cette partie.
Le looper et la boîte à rythmes sont faciles à utiliser et font ce que l’on attend d’eux. En revanche, sans footswitch, le looper reste quand même difficilement utilisable en plein morceau. C’est toujours regrettable de devoir investir quelques dizaines d’euros supplémentaires dans du matériel destiné à contrôler les fonctionnalités natives d’un amplificateur. Cependant, Vox n’est pas le seul constructeur à avoir cette politique.
Enfin, la sortie casque bénéficie d’une simulation de baffle. Le rendu est moyen car la simulation de haut-parleur est un peu trop nasillarde. Néanmoins, pour un travail silencieux à la maison ça fera l’affaire. En revanche, le Mini Go 50, tout comme les deux autres modèles de la série, ne dispose pas d’une sortie exclusivement dédiée à l’enregistrement. On aurait apprécié, au moins sur le modèle 50 Watts, avoir à notre disposition une sortie ligne jack/XLR ou une connectique USB transformant l’amplificateur en carte son le temps de quelques prises studios. En 2022, c’est presque un incontournable.
Conclusion
Vox propose pour un peu de moins 300 euros un amplificateur très complet offrant beaucoup de polyvalence et permettant de couvrir à peu près tous les styles de musique. Les modélisations sont convaincantes et en adéquation avec l’usage que l’on peut attendre d’un tel amplificateur. Pour un débutant c’est parfait, tout le nécessaire pour découvrir le merveilleux monde de la guitare électrique est là. Pour les moins débutants ou confirmés, il s’agit d’une machine peu chère, facilement transportable, équipée d’un looper, d’une boite à rythmes, d’une prise micro et d’une entrée ligne. On pourra regretter une égalisation incomplète et un footswitch non fourni par la marque et dont le prix monte tout de même à une soixantaine d’euros. Dans un marché aussi concurrentiel, Vox ne révolutionne rien avec cet amplificateur, mais propose une alternative intéressante à la série « Cube » de Roland qui pourra répondre à des usages très variés dont celui d’amplificateur de rue.