Boss complète sa mythique collection d’amplificateurs de la série Cube avec un nouveau modèle nommé le « Dual Cube LX » décliné pour les guitaristes et les bassistes. Ce nouveau Cube au format rectangulaire se destine à être le parfait compagnon de route tout en offrant une multitude d’options.
C’est le Dual Cube LX dans sa déclinaison pour guitaristes que nous déballons du carton aujourd’hui. Il s’agit d’un petit amplificateur de 10 watts équipé de deux haut-parleurs de 4 pouces délivrant 5 watts chacun. Le châssis est fait dans un plastique qui inspire confiance, comme souvent dans la série Cube. On est par ailleurs surpris par le poids plume de 3.3 kg et par les dimensions de 341 mm x 162 mm x 215 mm qui rendent cet amplificateur facile à transporter ou à poser sur un coin de bureau pour travailler. Il sera possible d’alimenter ce Dual Cube LX à l’aide du bloc fourni ou avec 8 piles de type LR6. Bien entendu, on ne peut s’empêcher d’y voir un concurrent direct au Yamaha THR10II, on reviendra d’ailleurs sur ce point un peu plus loin dans ce test.
Du côté des fonctionnalités, ce Dual Cube LX est plutôt bien équipé avec deux entrées permettant d’y brancher une guitare, mais aussi un multieffet transformant l’amplificateur en enceinte FRFR, un micro ou encore un éventuel clavier. Bien entendu, on pourra aussi brancher un casque au format jack 3.5 mm. Les habitués de la série Cube, dont je fais moi-même partie, ne seront pas dépaysés de retrouver un potentiomètre permettant de naviguer à travers 7 simulations d’amplificateurs du plus clair au plus saturé. S’y ajoutent un mode « MIC » ainsi qu’un mode ligne « STEREO IN ».
Les simulations proposées sont les suivantes :
- Acoustic Sim
- JC Clean = Roland JC-120
- US Combo = Fender Deluxe Reverb
- Brit Combo = Vox AC-30TB
- Hi-Gain Stack = Marshall 1959
- Metal Stack = Peavy EVH5150
- Extreme = Mode MODERN du canal 2 d’un MESA/Boogie Dual Rectifier
On retrouve les classiques et indispensables potentiomètres de gain, volume, basses, médiums, aigus et un master général. Viennent s’y ajouter deux potentiomètres destinés au réglage des effets intégrés parmi lesquels sont disponibles : chorus, flanger, phaser, tremolo, heavy octave, delay et reverb. On dispose également d’un bouton de tap tempo. Il est possible de sauvegarder assez facilement un réglage en maintenant appuyé le bouton « Memory ». Celui-ci offre trois mémoires par simulation. Par la suite, on peut rappeler les presets soit avec ce même bouton, soit en branchant un footswitch de type Boss FS-5U ou FS-7, malheureusement non fourni.
Le Dual Cube LX dispose également d’un looper permettant d’enregistrer jusqu’à 90 secondes de musique, ce qui est très bien. Cependant, celui-ci n’est contrôlable qu’à l’aide d’un second footswitch, lui aussi non fourni. C’est là beaucoup plus embêtant, car il est impossible de s’en servir autrement. Il n’y a aucun bouton sur le panneau principal permettant de lancer l’enregistrement comme c’est le cas sur d’autres modèles de la série Cube. Il faudra s’acquitter d’une cinquante d’euros supplémentaires si l’on souhaite acquérir un footswitch de la marque. De la même manière, cet amplificateur dispose d’une connexion Bluetooth non fonctionnelle à la sortie du carton. Là encore, il faudra acheter l’adaptateur « BT-Dual Bluetooth » de la marque, toujours au prix d’une cinquante d’euros supplémentaires. Si les marques ont depuis toujours, pour la plupart, vendu leurs footswitchs séparément de leurs amplificateurs les moins chers, ne pas permettre d’utiliser certaines fonctionnalités basiques de l’appareil sans ces mêmes footswitchs est une pratique fâcheuse. D’autant plus qu’en 2022, à l’heure où certaines machines à café possèdent une connexion Bluetooth/Wifi intégrée d’office, il est surprenant que Boss n’ait tout simplement pas intégré une interface Bluetooth native au Dual Cube LX.
La connectique se voit complétée d’une entrée i-Cube Link/Aux In qui permet d’y brancher un smartphone ou un casque équipé d’un microphone. Cette entrée est bidirectionnelle et permet, par exemple, d’enregistrer le son du Dual Cube LX directement dans une application de type magnétophone/caméra sur un smartphone. Chouette idée pour frimer sur Instagram !
Enfin, cet amplificateur dispose d’une connectique USB transformant l’appareil en carte son et offrant la possibilité de s’enregistrer de manière tout à fait confortable grâce aux pilotes ASIO téléchargeables sur le site de Boss.
Terminons ce tour du propriétaire en notant que le Dual Cube LX est fabriqué en Chine et est vendu à l’heure actuelle autour des 300 euros, soit un tout petit peu moins cher que son concurrent le plus légitime de chez Yamaha.
Deux fois mieux ?
Pour ces premiers extraits audios, j’ai utilisé un classique Shure SM57 que j’ai placé devant l’une des petites gamelles du Dual Cube LX. Voici les résultats obtenus :
- 1 – Acoustic SIM + Réverb00:30
- 2 – JC Clean gain 5 + Réverb00:25
- 3 – US Combo gain 5 + Réverb00:32
- 4 – JC Clean gain 5 + Heavy Octave + Réverb00:22
- 5 – JC Clean + Chorus + Réverb00:31
- 6 – Brit Combo gain 7 + Réverb00:22
- 7 – High Gain Stack gain 7 + Delay00:32
- 8 – Metal Stack gain 700:33
- 9 – Extreme gain 600:29
- 10 – Brit Combo + Flanger00:30
- 11 – Brit Combo gain 4 + Phaser00:30
- 12 – Brit Combo gain 4 + Tremolo00:26
- 13 – JC Clean gain 4 + Réverb spring00:18
Autant le dire tout de suite, ce nouveau Cube ne fait pas honneur à la série qui a toujours été considérée comme une valeur sûre avec des simulations tout à fait correctes. Ici, globalement tout est moyen. Le rendu est sans surprise un peu « boxy », mais il est difficile d’espérer réellement mieux de la part de si petits haut-parleurs. Les sons clairs sur les modes « JC Clean » et « US Combo » sont tout juste corrects avec une petite préférence pour le premier que j’ai trouvé plus clair et plus agréable à jouer. Les saturations sont quant à elles très inégales. Là où le son crunchy de la simulation du Vox AC-30TB est plutôt réaliste, celle du Peavy EVH5150 est réellement décevante avec un son trop étouffé et baveux malgré une égalisation poussée à l’extrême pour tâcher de corriger ce défaut. En revanche, le mode « High Gain » s’est montré convaincant avec un rendu plutôt équilibré et une plage de gain qui couvre la plupart des styles entre le hard-rock et le métal plus moderne. Le mode « Extreme » qui simule le canal d’un Dual Rectifier de MESA/Boogie, ne sera réellement exploitable que pour jouer des riffs de death métal et autres dérivés. C’est un mode assez caricatural qui rappelle le fameux mode « R-fier » que l’on retrouve sur d’autres amplificateurs plus puissants de la série Cube. De manière plus générale, j’ai trouvé les sensations de jeu décevantes avec des notes qui ont du mal à accrocher sous les doigts. Aussi, les fréquences basses deviennent rapidement baveuses dès que l’on monte le gain. L’égalisation n’est quant à elle pas très réactive, il faut parfois mettre les aigus à 9 ou 10 sans que cela n’en ajoute suffisamment.
Boss a sans surprise intégré les effets les plus courants avec un système de sélection et de réglage de l’intensité géré par deux potentiomètres. Ces effets sont corrects avec des algorithmes probablement quasi identiques à toute la série Cube. Le rendu est suffisant pour la pratique quotidienne.
Un Cube connecté
Le Dual Cube LX offre, comme nous l’avons vu dans la première partie de ce test, plusieurs types de connexions. Si vous possédez le module « BT-Dual Bluetooth », il vous est alors possible de contrôler énormément de réglages non accessibles sur le panneau de l’amplificateur à l’aide de l’application « Dual Cube LX Editor ». Cette même application est cependant également disponible pour PC et MAC en passant par la connectique USB. De ce côté, Boss a fait un très bon travail. On découvre avec surprise l’accès à des réglages très poussés pour les effets. Tout d’abord, on peut sélectionner différents types de chorus, de flanger, de phaser etc. Puis, on accède à une panoplie de réglages pour chacun de ces effets. Enfin, il suffit de sauvegarder le tout dans les mémoires du Dual Cube LX. Une vraie réussite pour cette partie logicielle ! De plus, on y retrouve un accordeur qui n’a bizarrement et malheureusement pas été intégré nativement à l’amplificateur.
Il est d’autant plus regrettable que Boss n’ait pas fait l’effort de rendre la partie Bluetooth totalement native au Dual Cube LX. Le format mobile de cet amplificateur le destine à être emmené à droite à gauche et si on a pratiquement tous un smartphone à portée de main, ce n’est pas forcément le cas pour un ordinateur portable.
Pour s’enregistrer, il est possible d’utiliser au choix les deux sorties monos disponibles à l’arrière ou en passant par le driver ASIO mis à
disposition par Boss. Ce dernier s’est montré stable et faible en latence lors du test. Parfait pour faire quelques prises confortablement.
Ce test ne pouvait être totalement complet sans dire un mot au sujet de la série THR de Yamaha dont Boss semble s’être inspiré sur certains aspects. Je me suis donc procuré un Yamaha THR30II et soyons clairs, il y a un fossé assez conséquent entre les deux appareils. Le Yamaha est bien plus organique et agréable à jouer. Bien entendu, mon propos peut être légèrement faussé à cause de la différence de puissance entre les deux appareils, mais l’idée est là.
- 14 – JC Clean gain 5 – Line Out00:37
- 15 – Hi-gain Stack gain 10 – Line Out00:27
- 16 – Metal Stack gain 10 – Line Out00:32
- 17 – Extreme gain 10 – Line Out00:20
- 18 – Brit Combo gain 6 – Line Out00:27
- 19 – Brit Combo gain 6 – USB00:26
- 20 – Metal Stack gain 6 – USB00:24
En conclusion
Le Dual Cube LX est un petit amplificateur dont les performances sonores nous ont laissés dubitatifs. Ce n’est clairement pas un appareil que l’on va se procurer pour le charme de ses simulations. Il s’agit davantage d’un outil pratique, léger et facile à emmener. Il sera par exemple un parfait compagnon de route pour des concerts de rue grâce à son alimentation sur piles et ses entrées et sortie stéréos. On peut saluer le travail fait par Boss sur le logiciel d’édition des réglages qui permettra d’affiner et de rattraper certaines faiblesses initiales de ce nouveau venu de la série Cube. On pourra en revanche pester contre l’obligation de devoir s’équiper d’un footswitch pour utiliser le looper en plus du module Bluetooth pour les autres fonctionnalités, ceci faisant rapidement monter le montant de la facture.