C’est une nouvelle série d’amplificateurs de guitare que nous proposent les anglais de chez Laney dans un format particulièrement réduit. La série MINI est destinée au jeu à la maison, en voyage ou en backstage pour se dégourdir les doigts avant d’attaquer les choses sérieuses. Alors est-ce que ce MINI-ST Lion est le compagnon parfait du guitariste rock tout-terrain ?
La série MINI est déclinée en trois modèles permettant de couvrir différentes palettes sonores et proposant différents niveaux de gains : les MINI-Iron, MINI-Superg et le MINI-Lion. Chose particulièrement intéressante, ces trois petits amplificateurs existent en versions mono et stéréo. La version stéréo étant agrémentée d’un HP supplémentaire de 3 pouces, elle est référencée MINI-ST.
Le MINI-ST-Lion est donc une version miniature s’inspirant de la série Lionheart. Au déballage on retrouve un combo aux dimensions particulièrement réduites (142 × 205 × 100 mm), à peine plus lourd qu’une généreuse pédale avec un poids de 1,8 kg et reprenant les codes esthétiques de son grand frère. L’ampli est utilisable avec six piles AA/LR6 ou une alimentation secteur (non fournie), un câble est dans la boite pour relier son smartphone et utiliser l’application Tonebridge sur laquelle nous reviendrons, ainsi que des boutons de courroie pour emporter le petit combo en bandoulière.
Le combo propose deux canaux, clair et saturé, disposant de réglages communs et assez standards sur les amplificateurs de cette taille. Nous retrouvons sur la face haute 5 potards pour régler le son : Gain, Level, Tone, Delay et Volume. Le delay est accompagné d’un mini-potard supplémentaire permettant d’en régler le niveau. L’effet est particulièrement convaincant et est indispensable pour donner un peu de profondeur au son. S’ajoutent à cela une entrée auxiliaire très pratique pour vous entraîner sur vos morceaux et une sortie casque pour plus d’intimité, le tout en mini-jack. Cette dernière est particulière fidèle au son original qui sort des haut-parleurs.
La fabrication est suffisamment qualitative pour ne pas avoir l’impression d’avoir affaire à un jouet. Cependant, nous avons constaté une vibration désagréable dès lors que l’on poussait le volume général. Après quelques essais, il se trouve que c’est la trappe qui permet de fermer l’emplacement destiné aux six piles qui vibrait. Une fois celle-ci retirée, plus aucun problème, vous pouvez monter au maximum du volume. En utilisant des piles, la vibration disparaît.
L’entrée dans la fosse
La chaîne audio utilisée pour le test est la suivante : guitare Ibanez RGD2127Z avec des micros doubles SP Custom > Laney Mini-ST-Lion > micro Shure SM57 > Carte son Audient iD22. Nous avons alterné entre différentes configurations de micros notées S pour Simple et H pour Humbucker.
Pour commencer, jouons avec le canal clair sur différents niveaux de gain et de tonalité :
- clair_gain2_tone0_H00:35
- clair_gain5_tone2_delay5_H00:17
- clair_gain8_tone5_delay4_S00:29
Les sensations de jeu sont très bonnes et il est possible d’obtenir des sons plutôt jazzy avec le potard de Tone pas loin du 0, tout comme des choses plus mordantes en montant progressivement celui-ci. Attention cependant, ce potard de tonalité, une fois passée la moitié, devient particulièrement agressif sur le haut du spectre et le format naturellement réduit des haut-parleurs n’aide pas à atténuer cette sensation. La guitare utilisée pour le test possède de base une couleur plutôt bas médium et pourtant le potard nous ramène facilement un trop plein de brillance si l’on fait preuve de gourmandise sur celui-ci.
Le gain réagit de manière particulièrement musicale. Au 3/4 de sa course on arrive à avoir une belle compression, agréable sous les doigts, qui crunch presque. Cette large plage dynamique est impressionnante pour un aussi petit bolide.
Le rugissement
Le canal saturé du petit combo est lui aussi particulièrement progressif et intéressant à exploiter sur toute la course du gain. Voici un exemple avec quelques power chords ouverts, le gain à 1/4 et la tonalité à midi. Il est assez facile d’obtenir des sons hard rock très British :
Avec le gain à midi et le delay au tiers, on obtient un son bluesy totalement exploitable pour phraser quelques plans, on gagne en sustain et le delay vient donner un peu d’épaisseur.
Ce mini Lionheart n’est clairement pas un combo typé gros son métal moderne. Néanmoins, en poussant le gain dans ses retranchements et avec un riff un peu énervé, on arrive à avoir un rendu plutôt crédible. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les accordages bas sont assez bien acceptés par les petits haut-parleurs de 3 pouces. Le gain est suffisant pour permettre de belles envolées lyriques, les notes accrochent bien et le sustain est là.
- overdrive_gain10_tone5_H00:16
- overdrive_gain10_tone2_delay5_H00:18
Focalisons-nous maintenant tout particulièrement sur l’effet de delay intégré au combo qui va de 100 ms à environ 400 ms. La piste enregistrée ici présente le delay avec le mini-potard de niveau réglé à 10 et le potard Delay à respectivement 1/4, 1/3, 1/2, 2/3, 3/4 et au maximum de sa course. C’est plus que crédible et l’effet sera particulièrement nécessaire dans le cadre d’un jeu solo pour ne pas se retrouver avec un son beaucoup trop sec.
Tonebridge : oui mais…
Laney accompagne ses mini-combos d’une application plutôt originale : Tonebridge, trouvable aussi bien sur le Play Store que l’Apple Store. Une fois installée sur votre smartphone et celui-ci connecté à l’amplificateur grâce au câble fourni, il vous est possible de reproduire le son de groupes et de riffs connus. La bibliothèque proposerait un bon millier de références. Oui mais ! Nous avons utilisé deux smartphones Android dernière génération de deux marques très populaires. Dans les deux cas, au lancement, l’application nous signale que nos téléphones ne sont pas totalement compatibles et qu’une latence risque d’accompagner nos bons vieux riffs. C’est en effet le cas.
Sur le téléphone sud-coréen la latence est plus minime que sur son concurrent chinois, mais dans tous les cas, on se retrouve à jouer avec une belle latence digne d’une mauvaise carte son et impossible de trouver un menu de réglages pour palier ce problème. Bien que l’expérience de jeu ne soit pas concluante avec les smartphones à notre disposition, il faut admettre que le rendu n’est pas mauvais. On se retrouve en effet à avoir un son qui se rapproche, parfois très grossièrement, des extraits proposés.
L’idée est sympathique et devrait surtout intéresser les guitaristes débutants voulant travailler quelques riffs mythiques avec un son proche de l’original. Cependant, son utilité s’arrête là. Le combo sonne bien mieux sans ces artifices.
Le coeur y est
Ce MINI-ST-Lion est un outil sérieux. La construction est globalement bonne et le son est plus que convaincant pour un aussi petit gabarit. Les réglages sont efficaces et la connectique est complète. Dommage que l’application destinée à donner une couleur 2.0 à ces mini-combos ne soit pas, à l’heure actuelle en tout cas, plus utilisable. Ce petit Laney pourra répondre à différents usages et les débutants tout comme les plus confirmés pourront y trouver leur compte.
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