Imaginez-vous un moment, qu’un chic type déguisé en postier débarque chez vous, à l’instant même ou vous alliez jouer de votre instrument préféré : « Drelin ! Drelin ! C’est le facteur ! J’ai des colis pour vous ! », dit une silhouette bonhomme, tout en sueur, sur un ton qui se veut enjoué.
Comme vous êtes bassiste, donc gentlemen et qu’il y a un triple rempart de bières qui tapisse votre frigo, vous lui en offrez une. Il la siffle, rote en La bémol et décampe sur son petit vélo. Vous le regardez partir, il vous fait un signe en disparaissant à l’horizon. C’est beau, un peu comme une fin de western. Et vous ne vous posez même pas la question de comment il a bien pu faire pour se coltiner tout ça : trois colis d’une vingtaine de kilos chacun, de la taille de petits frigos. Pourtant le vôtre, dans la cuisine, fonctionne bien. Car la bière est fraiche et sa température est contrôlée par vos soins quotidiennement. Vous n’avez rien commandé et votre femme non plus, car vous êtes seul. D’ailleurs depuis qu’elle est partie, vous jouez mieux le blues. Il y a un petit mot avec les colis, vous êtes un bassiste lettré donc vous le lisez : « Cher AFien, vous avez 24 heures pour choisir un de ces produits et nous renvoyer les deux autres. (Ce message ne s’auto-détruira pas, à vous de vous prendre en main pour le mettre à la poubelle, pensez au tri sélectif) ». Ni une ni deux, vous ouvrez tous les cartons en même temps, avec l’espièglerie et l’âge mental d’un gamin de douze ans (dois-je vous rappeler que vous êtes bassiste ?). Et là, stupéfaction ! Noël en octobre ! Il s’agit de trois combos de basse. Vous qui en cherchiez un, c’est étrange.
Ils ont beau être balaises chez Google, tout de même…
Ne rêvons pas les amis
Dans la vraie vie, le type qui reçoit ces fameux colis et qui gère ce genre de dilemmes, c’est bibi. Et c’est d’ailleurs pour ça que je vous dois des comptes. Celui du jour étant la synthèse des trois derniers tests de combos à moins de 400 €. Pourquoi moins de 400 € ? Parce que c’est le prix que l’on peut mettre dans un bon ampli de répétition, cela inclut aussi les petites scènes. Trois combos que j’ai testés dans des bancs complets et que je vais comparer pour vous. Mes critères seront ceux d’un acheteur potentiel : logistique (poids et format, ergonomie), la puissance exploitable, la qualité sonore (performances et corrections possibles), la qualité de fabrication et enfin les extras (effets et raccords).
Les tests : EBS Classic Session 120, Ibanez Promethean P3115 et Peavey Max 115
Logistique
Sur le format et le poids, tous les combos présentent des mesures idéales pour le transport. L’EBS étant le plus compact des trois à peu de chose près. Le poids donne la faveur à l’Ibanez, qui affiche 17 kilos à la pesée, alors qu’on a 21 kilos pour l’EBS et presque 23 pour le Peavey. On manipulera les trois de la même manière, puisqu’ils ont chacun une poignée. L’EBS à l’avantage de proposer une position en « bain de pied » et donc d’être inclinable.
Puissance exploitable
Sur le papier, l’EBS (120W) est loin derrière l’Ibanez (300 W) et le Peavey (300 W) qui se veulent de même puissance. De ce que j’ai pu constater subjectivement lors de mes essais, l’EBS annonce vraiment la couleur alors que le Peavey et l’Ibanez sont pour moi en dessous de la donne. Que je me fasse bien entendre : l’EBS est clairement un combo de 100 W, tandis que les deux autres ont plus le coffre d’un 200 Watts. Je juge personnellement l’Ibanez comme étant le plus puissant des trois, la diffusion (12 pouces pour l’EBS et 15 pouces pour les deux autres) jouant aussi dans cet écart de volumes, à l’écoute.
Qualité sonore
Pour ceux qui veulent se concentrer sur le low-bottom, le gros son bien chargé en basses. Je leur conseillerais l’Ibanez et le Peavey, qui sont tous les deux montés en quinze pouces et exploitent bien ce format. Le Promethean a un grain plus droit que le Peavey qui sonne un poil vintage.
Je sais, l’expression est de plus en plus galvaudée mais que voulez-vous, il faut bien le dire avec des mots qui fédèrent… L’EBS aura un son légèrement moins galbé mais apporte une amplification réellement transparente. Je juge aussi les corrections du Classic Session comme étant les plus efficaces, pour se tailler un son qui jouera véritablement tous les styles.
Qualité de fabrication
Si les trois challengers se valent dans les finitions en général (tolex, collage, etc.), pour ce qui est de la qualité supposée des potards, l’EBS est bien devant alors que le Peavey et l’Ibanez pèchent sur ce point. Par contre, je signale que sur trois amplis, un seul a proposé une sortie directe facilement exploitable et c’est l’Ibanez. Sur l’EBS comme sur le Peavey, les signaux obtenus par ces sorties sont assez médiocres. Serait-ce là un défaut général à constater sur les amplis à petit budget ? La question est posée.
Les Extras
Sur le chapitre quantitatif des options embarquées, Peavey passe devant, avec un accordeur qui fonctionne parfaitement, un pousse gain et un enhancer intégrés (qui pour moi sont moins pertinents, mais soit). L’Ibanez propose quant à lui un contour rotatif et l’EBS un égaliseur semi-paramétrique.
Lesquels je rends ?
Si je devais n’en choisir qu’un (car dans les faits, j’ai bien rendu les trois amplis), je dirais l’EBS Classic Session 120. Parce que j’aime le grain des 12 pouces en général et que la signature sonore de la marque m’a toujours plu. Mais si vous avez bien lu, cette conclusion résume un choix bien personnel. En fonction de vos besoins particuliers, à ne point douter que votre choix se porterait vers le Promethean d’Ibanez ou le Max 115 de Peavey. Le débat est ouvert, à vous de faire votre propre synthèse. Là-dessus, je m’en vais lever le coude à votre santé.
« Drelin ! Drelin ! », tiens, ça sonne…
Extraits Ibanez
- Mix 7 Creux 00:23
- Mix 10 mediator 00:38
- Mix 8 Slap 00:23
- Bosse médium00:24
- Slap00:23
- Mediator00:31
- Exemple 3 Mix 00:27
- Exemple 7 Mix 00:27
- Exemple 9 Mix 00:43