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Pédago
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L'enregistrement d'un ampli basse - Le guide de l’enregistrement - 52e partie

Dans l'épisode précédent, nous avons vu comment enregistrer une basse électrique en direct. Bien que pouvant se suffire à lui-même, ce type de prise délivre un son manquant cruellement de corps, ce qui s'avère parfois problématique lorsque la production sur laquelle vous travaillez nécessite une fondation plus charnue. Afin de redonner du poil de la bête à votre groove, il convient d'en passer par une forme d'enregistrement plus conventionnelle : la captation via un ou plusieurs microphones du son produit par un ampli basse.

L'enregistrement d'un ampli basse : Le guide de l’enregistrement - 52e partie
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Disclai­mer

À l’ins­tar de ce que je vous disais au début de ce chapitre concer­nant l’im­por­tance du choix et du réglage de votre basse, il va sans dire que c’est exac­te­ment la même tisane pour l’am­pli que vous aller utili­ser. Chaque ampli basse possède évidem­ment une pâte sonore qui lui est propre et les fonc­tions d’éga­li­sa­tion du signal ne sont pas là unique­ment pour remplir un espace vide. Quant aux HP, nous n’al­lons pas nous étendre sur la ques­tion, mais sachez cepen­dant que de manière géné­rale plus un haut-parleur est grand, plus il sera capable de repro­duire un son plein et profond. À l’in­verse, les petits haut-parleurs délivrent un son plus précis et tran­chant.

Bref, comme d’ha­bi­tude, essayez autant que faire se peut de choi­sir le couple ampli / HP ainsi que les réglages qui collent le plus au rendu souhaité pour le titre que vous enre­gis­trez.

En piste

Ampeg Stack

Pour réali­ser les exemples audio de cet épisode, j’ai utilisé la tech­nique du ream­ping sur l’un des enre­gis­tre­ments directs que je vous ai présen­tés la semaine dernière. Pour info, il s’agit de la prise d’une Fender Jazz Bass réali­sée au média­tor avec le micro cheva­let coupé et le poten­tio­mètre de tona­lité au mini­mum. De plus, sachez que la tête d’am­pli utili­sée est une Ampeg SVT-CL avec tous les potards d’éga­li­sa­tion à midi et le switch « Ultra Lo » enclen­ché. Quant aux HP, il s’agit d’une gigan­tesque armoire Ampeg SVT-810E Heri­tage qui se sentait un peu à l’étroit dans mon modeste home-studio… Mais passons…

En matière de micro pour repiquer un ampli basse, j’ai toujours eu un faible pour les micros dyna­miques car ils encaissent sans bron­cher les forts niveaux de pres­sion acous­tique inhé­rents à ce genre de prise tout en déli­vrant un punch sonore fort bien­venu pour cet instru­ment. Ma réfé­rence est encore une fois l’iné­nar­rable RE20 d’Elec­tro-Voice, mais comme j’ai promis au début de cette série de faire avec les moyens du bord, nous allons nous conten­ter du clas­sique Shure SM57 couplé à l’un des préam­plis de ma petite inter­face audio TC Elec­tro­nic Konnekt Live. Comme vous allez pouvoir le consta­ter, ce tandem est loin d’être ridi­cule :

01 sm57 0 Center
00:0000:23
  • 01 sm57 0 Center 00:23
  • 02 sm57 0 Mid 00:23
  • 03 sm57 0 Edge 00:23

Sur le premier extrait, le micro est perpen­di­cu­laire à l’un des HP, la capsule pointe vers le centre de ce dernier, collé à la grille. Pour le deuxième, le SM57 a été décalé par rapport à l’axe du haut-parleur. Enfin, le troi­sième illustre un déca­lage encore plus impor­tant, de façon à ce que la capsule du Shure pointe vers le bord exté­rieur du HP.

Ainsi collé à la grille, l’ef­fet de proxi­mité bat son plein et renforce l’épais­seur du son. Comme vous pouvez l’en­tendre, plus le micro est excen­tré par rapport à l’axe du haut-parleur et plus le son s’adou­cit. La perte de punch dans l’at­taque des notes et l’at­té­nua­tion dans le haut du spectre profitent à la rondeur et la « chaleur » du rendu.

04 sm57 10 Center
00:0000:23
  • 04 sm57 10 Center 00:23
  • 05 sm57 20 Center 00:23
  • 06 sm57 40 Center 00:23

Pour les trois extraits ci-dessus, le SM57 est revenu en plein dans l’axe du HP, mais il a été éloi­gné de celui-ci petit à petit d’en­vi­ron 10 cm, puis 20 cm, et enfin 40 cm. À l’écoute, il y a une certaine perte de défi­ni­tion qui est cepen­dant compen­sée par le fait que plus le micro s’éloigne et plus il est suscep­tible de capter les fréquences aiguës prove­nant des autres HP du baffle ici utilisé. Notez qu’évi­dem­ment, l’ef­fet de proxi­mité s’es­tompe avec l’éloi­gne­ment, mais le corps ne dispa­rait pour autant. Si pour une raison ou une autre, votre enre­gis­tre­ment semble brouillon dans le bas et / ou le bas-médium, recu­ler le micro peut s’avé­rer salva­teur, à condi­tion que votre lieu d’en­re­gis­tre­ment ne soit pas trop réver­bé­rant dans ces zones du spectre.

Passons à présent à une capta­tion de cet ampli basse via un statique, en l’oc­cu­rence un AKG C414 en posi­tion cardioïde :

07 414 20 Center
00:0000:23
  • 07 414 20 Center 00:23
  • 08 414 20 Edge 00:23

Le C414 est placé perpen­di­cu­lai­re­ment au baffle, d’abord dans l’axe d’un haut-parleur, puis excen­tré sur le bord exté­rieur du cône, le tout à envi­ron 20 cm de distance pour ne pas heur­ter sa sensi­bi­lité. Comme nous pouvions nous y attendre, le rendu est plus précis, défini et équi­li­bré qu’avec le SM57. Le dépla­ce­ment vers le bord du HP provoque toujours un adou­cis­se­ment dans le haut du spectre, mais c’est moins flagrant qu’au­pa­ra­vant. Bref, l’en­semble sonne dans une certaine mesure de façon plus natu­relle qu’avec le SM57. Cepen­dant, il est à noter que ces deux exemples sont moins « pêchus » et « gras » que les précé­dents. C’est pourquoi il est parfois utile d’en­re­gis­trer un ampli basse avec plusieurs micros… Mais nous verrons cela la semaine prochaine !

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