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Test du contrôleur modulaire Playful Music Joué - Joué de la musique

9/10
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En 2005, Jazzmutant, une petite entreprise bordelaise mettait sur le marché le Lemur, un contrôleur sous stéroïdes qui se démarquait de la concurrence notamment grâce à une caractéristique révolutionnaire pour l'époque : le contrôle tactile. Aujourd'hui, son concepteur Pascal Joguet a créé une nouvelle entreprise et fondé un nouveau produit (ou l'inverse, je ne sais plus...) qui portent tous deux le même nom : Joué.

Test du contrôleur modulaire Playful Music Joué : Joué de la musique

Vendu aux alen­tours de 479 Euros pour la version complète (voir enca­dré), l’objet ne se veut pas un énième contrô­leur géné­rique, mais ses concep­teurs ont eu comme objec­tif de remettre le plai­sir du jeu au centre du proces­sus créa­tif du musi­cien, le tout en consi­dé­ra­tion des ques­tions écono­miques et envi­ron­ne­men­tales du XXIe siècle.Joué l’en­tre­prise saura-t-elle rele­ver les défis qu’elle s’est fixée ? Joué le contrô­leur a-t-il les quali­tés néces­saires pour conqué­rir le cœur de son public ? C’est ce que je vous propose de voir tout de suite ensemble.

Présen­ta­tion exté­rieure

01 JouéLe Joué se présente comme l’as­so­cia­tion de divers éléments. Tout d’abord, nous avons la Board, un paral­lé­lé­pi­pède en bois et métal de 360 × 130 × 15,6 mm pour un poids de 800 gEnsuite, accom­pa­gnant la Board, le système « Joué » propose plusieurs modules de jeu et de contrôle en sili­cone qui viennent se placer sur la Board, et que l’on peut combi­ner ou rempla­cer les uns par les autres en fonc­tion des besoins. Chacun des modules est équipé d’une puce conte­nant les infor­ma­tions néces­saires à son utili­sa­tion,  recon­nues par la board grâce à des capteurs RFID, et une aiman­ta­tion leur permet­tant une bonne adhé­sion à la surface métal­lique de la Board. Celle-ci dispose sur la tranche droite d’un port USB assu­rant la connexion à un ordi­na­teur pour le trans­fert des données et l’ali­men­ta­tion, ainsi que d’une diode attes­tant la mise sous tension de l’ap­pa­reil.

La boîte contient la Board avec, ou non, des modules en fonc­tion de la version ache­tée (voir enca­dré), un câble USB et deux petits flyers avec les infor­ma­tions permet­tant de télé­char­ger respec­ti­ve­ment des versions allé­gées de Bitwig (Bitwig 8-Track) et de l’Artu­ria Analog Lab. On notera que le fabri­cant prévoit d’ici décembre d’ajou­ter au package un câble USB-MIDI DIN qui permet­tra de connec­ter direc­te­ment le Joué à un équi­pe­ment maté­riel.

 

Serions game

02 JouéAvant de nous consa­crer à l’ex­plo­ra­tion du fonc­tion­ne­ment de la bestiole, il me semble impor­tant de préci­ser quelques petites choses concer­nant l’es­prit dans lequel le Joué a été conçu. Ses concep­teurs ont eu à cœur de respec­ter deux grands axes dans le design de leur produit. Le premier de ces deux axes a été la volonté de redon­ner au musi­cien le plai­sir d’avoir entre les mains un objet qui soit à la fois agréable à regar­der et à mani­pu­ler.

Chacun pourra libre­ment évaluer la valeur esthé­tique de l’en­semble selon ses propres critères. Person­nel­le­ment je trouve les couleurs un peu flashy mais ce n’est bien sûr qu’une ques­tion de goût. Il y a en tous cas un parti pris, ce que nous ne pouvons que saluer ! Et en ce qui concerne les sensa­tions tactiles, là aussi chacun sera son propre juge. Tout ce que je peux dire, c’est que l’on a une véri­table sensa­tion de matière, la douceur du sili­cone contras­tant avec les arêtes marquées des diffé­rents éléments : touches du module « synth » sur lequel je revien­drai plus bas, pads, boutons, etc. Le tout favo­rise le retour d’une certaine forme de sensua­lité dans le jeu… sans pour autant tomber dans le bain tactile caou­tchou­teux passa­ble­ment « creepy » d’un Roli Seaboard par exemple (non, je n’ar­rive pas à me faire à ce truc-là, quelles que soient par ailleurs ses réelles quali­tés expres­sives). Au-delà de l’as­pect formel, cette sensua­lité de jeu est bien sûr encore accen­tuée par les fonc­tion­na­li­tés propo­sées par chacun des modules, sur lesquelles nous allons nous pencher plus en détail dans les deux prochains para­graphes.

Enfin on ne peut nier que le design géné­ral du produit évoque forte­ment l’uni­vers de l’en­fance : aussi bien les couleurs que les formes rappellent en effet irré­sis­ti­ble­ment la pâte à mode­ler. Cette réfé­rence formelle à l’en­fance d’ailleurs s’avère parfai­te­ment cohé­rente avec la volonté de repla­cer le jeu et l’as­pect ludique au centre de la créa­tion musi­cale que j’évoquais en intro­duc­tion de cet article.

03 JouéLe second axe qui a présidé à la concep­tion du Joué a été la volonté de ses créa­teurs de faire doré­na­vant coïn­ci­der leurs créa­tions avec leur prise de conscience accrue des problé­ma­tiques écono­mico-écolo­giques actuelles. En effet les concep­teurs sont partis du prin­cipe qu’aujour­d’hui nous ne pouvons plus feindre d’igno­rer certaines réali­tés. Et celles contre lesquelles ils ont décidé de commen­cer à lutter acti­ve­ment sont les suivantes : la proli­fé­ra­tion des déchets plas­tiques, la délo­ca­li­sa­tion sauvage du marché du travail…  et l’ob­so­les­cence program­mée. 

Le Joué est donc majo­ri­tai­re­ment conçu avec des maté­riaux qui traduisent cette volonté de contrer ces grandes tendances morti­fères. L’usage du plas­tique est limité au strict mini­mum et seule­ment aux éléments que l’on ne sait pas vrai­ment produire autre­ment. Le corps de la Board est composé de métal et de bois, lequel est du hêtre français issu de plan­ta­tions éco-respon­sables. Les diffé­rents modules de jeu sont en sili­cone. En ce qui concerne la loca­li­sa­tion de la produc­tion,  la fabri­ca­tion de l’en­semble de l’ap­pa­reil est majo­ri­tai­re­ment française – la carte élec­tro­nique qui consti­tue le cœur de l’ap­pa­reil est ainsi par exemple produite dans usine située en Dordogne. Seul le capteur tactile fait excep­tion, étant quand à lui d’ori­gine japo­naise.

Enfin, les concep­teurs se sont atta­chés à propo­ser un produit qu’ils espèrent faire durer au moins vingt ans selon leurs dires. Il est natu­rel­le­ment diffi­cile d’éta­blir des pronos­tics à ce niveau-là et nous ne pouvons que nous en remettre à leur bonne foi. Mais quand bien même rien ne nous permet de remettre cette dernière en doute, n’ou­blions pas que nombre de facteurs dans le phéno­mène d’ob­so­les­cence ne dépendent abso­lu­ment pas de la volonté des concep­teurs de quelque produit que ce soit. Ainsi par exemple, stric­te­ment rien ne garan­tit que l’USB ne soit encore une norme active en 2038. Toute­fois, si dans le pire des cas il ne devait s’agir que d’un simple argu­ment de vente (ce dont je doute fort), nous ne pouvons que nous réjouir du fait qu’un fabri­cant puisse consi­dé­rer qu’un tel sujet puisse suffi­sam­ment faire écho dans l’es­prit des clients poten­tiels. Croi­sons les doigts, et quoi qu’il en soit, il convient main­te­nant de nous inté­res­ser au fonc­tion­ne­ment du Joué, et plus parti­cu­liè­re­ment aux modules de jeu et de contrôle qui nous sont propo­sés, en commençant par ceux inclus dans le pack Essen­tial.

La caisse de jouets 1 : le pack Essen­tial

04 JouéLe pack « essen­tiel » réunit six modules. Les deux modules les plus simples sont l’Area » et le Strips. Le premier est consti­tué d’une surface carrée idéale pour pilo­ter non seule­ment deux para­mètres respec­ti­ve­ment selon les axes X et Y, mais égale­ment un troi­sième para­mètre que l’on pourra asso­cier au niveau de pres­sion exer­cée sur ladite surface, soit l’axe Z. Le module Strips n’est quant à lui pas sensible à la pres­sion et propose simple­ment quatre bandeaux utili­sables comme des faders, à la diffé­rence qu’ils peuvent, tout comme les rubans tactiles des dernières Maschine de Native Instru­ments, être utili­sés à la fois pour du contrôle continu et du contrôle discret. Toujours un bon point.

Avec le troi­sième module, Pads, nous abor­dons les modules de jeu à propre­ment parler. Comme son nom l’in­dique, Pads propose une matrice de 16… pads repre­nant la confi­gu­ra­tion habi­tuelle des contrô­leurs de ce type souvent asso­ciés au pilo­tage d’ins­tru­ments percus­sifs ou à l’en­voi de séquences. Comme Strips que nous avons vu juste aupa­ra­vant, ce module n’est pas non plus sensible à la pres­sion, mais il l’est en revanche à la vélo­cité. Celle-ci peut être réglée grâce au Joué Editor, le logi­ciel de para­mé­trage du contrô­leur sur lequel nous revien­drons plus bas.

Mais les deux modules les plus inté­res­sants de ce pack Essen­tial sont certai­ne­ment le Fret­board et le Scaler. Fret­board est sans aucun doute le plus origi­nal des deux. Avec ses six « cordes » et ses 8 « frettes », il se présente sous la forme d’un manche de guitare un peu trapu. L’O est complété par deux boutons de trans­po­si­tion d’oc­tave et deux boutons libre­ment assi­gnables à toutes sortes de types de messages MIDI ou d’ac­tions de para­mé­trage interne du Joué. De par sa confi­gu­ra­tion, le module Fret­board est parti­cu­liè­re­ment adapté au pilo­tage de sons issus d’ins­tru­ments à cordes, d’au­tant plus que les cordes agissent égale­ment sur le para­mètre de pitch bend et auto­risent de ce fait toutes sortes d’ef­fets de … bending, ce qui rend le jeu au doigt avec certaines guitares virtuelles parti­cu­liè­re­ment réaliste ! Éton­nam­ment, même le strum­ming (pour­tant quasi-impos­sible à rendre d’ha­bi­tude à partir d’un sampling note à note et joué sur un clavier) acquiert ici un degré supplé­men­taire de réalisme !

Enfin le module Scaler présente prin­ci­pa­le­ment une série de 17 bandeaux envoyant des messages de note selon diverses gammes para­mé­trables dans l’édi­teur logi­ciel. Les bandeaux sont sensibles à la vélo­cité ainsi qu’à la pres­sion. Mais au-delà de ça, ils peuvent égale­ment envoyer des messages de Control Change sur l’axe de leur hauteur, ce qui suffi­rait déjà à faire du Scaler le module le plus expres­sif de la pano­plie du Joué. Mais ce n’est pas tout ! En effet, outre les quatre boutons iden­tiques à ceux du Fret­board, ce module est équipé d’un ruban tactile, et enfin un nouveau type de contrô­leur hémi­sphé­rique nommé Bubble. Le Bubble permet de béné­fi­cier de trois axes de contrôle et donc du pilo­tage simul­tané de trois para­mètres distincts.

La caisse de jouets 2: les modules indi­vi­duels

Les Bubble disposent d’ailleurs de leur propre module dédié en-dehors du pack Essen­tial. Quatre petites bulles se partagent ce module avec quatre boutons. À titre person­nel, j’aime bien ces petits contrô­leurs hémi­sphé­riques, mais je revien­drai dans le dernier para­graphe sur leur léger manque de préci­sion.

05 JouéLe deuxième module non compris dans le pack Essen­tial se nomme Rounds et regroupe quatre cercles pensés pour émuler des potards rota­tifs. Sur le bord de chaque cercle, trois repères sont maté­ria­li­sés pour figu­rer respec­ti­ve­ment les valeurs extrêmes et la valeur centrale des para­mètres pilo­tés, ce qui est parti­cu­liè­re­ment pratique. À noter que l’on peut aussi bien agir sur le bord des cercles qu’à l’in­té­rieur de leur surface.

Enfin, le dernier module proposé pour le Joué est le module Synth. Il s’agit de l’ému­la­tion d’un clavier de vingt touches, soit un peu plus d’une octave et demie, sensible à la vélo­cité et à la pres­sion et pouvant égale­ment, tout comme le module Scaler, pilo­ter un para­mètre MIDI supplé­men­taire en utili­sant la longueur des touches. Il est égale­ment équipé de deux boutons de chan­ge­ment d’oc­tave et de boutons libre­ment assi­gnables, au nombre cette fois de quatre. Pour termi­ner la présen­ta­tion de ce module, je dirai que l’on peut certes juger que le nombre de touches est un peu réduit. Mais patience, les concep­teurs du Joué seraient en train de plan­cher sur une version propo­sant deux octaves complètes comme sur la plupart des petits claviers maîtres !

Comme je l’ai déjà évoqué, tous ces modules sont para­mé­trables via le logi­ciel Joué Editor, que je vous propose de décou­vrir main­te­nant.

Jouet intel­li­gent

Deux JouésEt l’on débu­tera la présen­ta­tion dudit logi­ciel par l’évo­ca­tion de l’une de ses prin­ci­pales quali­tés. En effet, le Joué Editor permet d’agir direc­te­ment sur les para­mètres de l’équi­pe­ment maté­riel sans avoir à sortir de sa STAN, ce qui s’avère extrê­me­ment pratique et encore insuf­fi­sam­ment répandu. Nombreux sont en effet les logi­ciels de ce type qui n’offrent pas encore cette possi­bi­lité, ce qui faci­li­te­rait gran­de­ment l’uti­li­sa­tion. Très bon point donc !

Dans le haut de l’écran, le Joué est repré­senté dans sa confi­gu­ra­tion actuelle avec les modules actifs à l’ins­tant T. On notera que plusieurs exem­plaires du Joué peuvent être connec­tés à l’or­di­na­teur et leurs para­mètres pilo­tés au sein du Joué Editor. Dans la partie gauche, on accède aux diffé­rents presets d’usine, auxquels il est possible d’ajou­ter autant de presets utili­sa­teur que l’on souhaite et que l’on peut ranger dans tout autant de dossiers person­na­li­sés. Là aussi, très bien.

Les para­mètres que l’on peut modi­fier dépendent gran­de­ment de chaque module utilisé. Mais dans de nombreux cas, on pourra affec­ter les desti­na­tions suivantes aux diffé­rents contrô­leurs : pédale de sustain, enclen­che­ment du vibrato, enclen­che­ment de l’af­ter­touch, enclen­che­ment du contrôle verti­cal pour les modules qui le permettent, envoi de note, envoi de message de Control Change, envoi de message de Program Change et pitch bend.

On pourra égale­ment défi­nir un canal MIDI indé­pen­dant pour chaque para­mètre modi­fiable. Ainsi, certains contrô­leurs comme les Bubble par exemple pour­ront employer des canaux MIDI diffé­rents selon l’axe utilisé : encore une fois, c’est très bien vu !

Enfin, on notera que le Joué Editor s’adapte aux dernières évolu­tions concer­nant la norme MIDI, puisque l’on peut para­mé­trer les modules pour qu’ils utilisent la nouvelle norme MPE (MIDI Poly­pho­nic Expres­sion, voir ici pour plus de détails) ou bien encore pour qu’ils envoient des messages MIDI codés en 14 bits (et non plus 10 bits pour le MIDI stan­dard) pour un contrôle plus précis des para­mètres dans les STAN ou appa­reils qui l’au­to­risent.

"Comme on peut le consta­ter, les possi­bi­li­tés de para­mé­trage du Joué sont donc passa­ble­ment nombreuses et le logi­ciel dédié plutôt bien pensé, même si j’au­rais une petite réserve à émettre à son sujet égale­ment.

Jeux de mains…

Je l’ai déjà mentionné plusieurs fois durant ce banc d’es­sai : l’objec­tif prin­ci­pal des concep­teurs du Joué a été de rendre au musi­cien élec­tro­nique le plai­sir senso­riel et l’ef­fi­ca­cité ergo­no­mique jusque-là davan­tage asso­ciés à la mani­pu­la­tion d’ins­tru­ments plus tradi­tion­nels.

06 JouéEt il faut recon­naître que les sensa­tions tactiles liées à la texture et à la « sculp­ture » des modules sont tout à fait agréables. Globa­le­ment, les diffé­rentes surfaces répondent très bien. Disons le tout de go, les modules de jeu sont parti­cu­liè­re­ment agréables pour la plupart. Ainsi, les trois modules prin­ci­paux que sont le clavier, le Scaler et le Fret­board procurent un véri­table plai­sir d’uti­li­sa­tion, prin­ci­pa­le­ment grâce aux diffé­rents para­mètres acces­sibles immé­dia­te­ment dans l’in­ter­face de jeu, un peu à la manière du Seaboard de Roli que j’ai déjà évoqué plus haut. Pour le Scaler en parti­cu­lier, j’ap­pré­cie par exemple la possi­bi­lité de pouvoir béné­fi­cier à la fois de l’af­ter­touch poly­pho­nique, tout en modi­fiant un para­mètre supplé­men­taire grâce au glis­se­ment des doigts le long des touches. À ce sujet d’ailleurs, on notera une parti­cu­la­rité astu­cieuse concer­nant le contrôle verti­cal du module Synth. Sur les touches corres­pon­dant aux habi­tuelles touches blanches d’un clavier, on atteint la valeur maxi­male du para­mètre contrôlé verti­ca­le­ment au milieu de la touche, soit avant d’at­teindre la base des touches tradi­tion­nel­le­ment noires du clavier. On évite ainsi de déclen­cher acci­den­tel­le­ment celles-ci. Malin ! Et concer­nant le Fret Pare, quel bonheur de décou­vrir une inter­face qui permet enfin d’ob­te­nir des effets de bend cohé­rents ! Enfin, si l’on para­mètre bien ses canaux MIDI, on peut aisé­ment passer du contrôle d’un instru­ment à celui d’un autre par simple substi­tu­tion du module de contrôle, ce qui est vrai­ment très bien pensé.

Mais malgré tout cela, il reste quelques petits points perfec­tibles.

… Jeux de vilains ?

07 Joué

En ce qui concerne les modules, si je dois vrai­ment cher­cher la petite bête, je dirais que celui qui me convainc le moins est la matrice de pads, qui bien que sensible à la vélo­cité, à l’af­ter­touch et le vibrato m’a semblé à titre person­nel le moins agréable à utili­ser. Mais c’est subjec­tif.

Ce qui l’est moins en revanche, c’est le manque de préci­sion que je repro­che­rais aux contrô­leurs de type Bubble, même si je trouve très pratique la possi­bi­lité de contrô­ler trois para­mètres simul­ta­né­ment. Il s’avère en effet complexe d’agir de manière précise sur les axes X et Y sans exer­cer de pres­sion sur l’axe Z, provoquant par là-même la modi­fi­ca­tion invo­lon­taire de la valeur du para­mètre éven­tuel­le­ment affecté à cet axe. On s’in­ter­ro­gera égale­ment sur l’im­pos­si­bi­lité de modi­fier la desti­na­tion des boutons pous­soirs du module Bubble : ceux-ci sont desti­nés à envoyer des notes et c’est tout !

Deux Joués dans Joué editorEnfin, je termi­ne­rai cet article par un petit regret concer­nant le logi­ciel de para­mé­trage. Il ne reprend pas en effet le nom du preset utilisé, et si l’on souhaite modi­fer ses para­mètres, il faut d’abord le glis­ser dans la libraire de presets, puis le sélec­tion­ner dans celle-ci, effec­tuer les modi­fi­ca­tions souhai­tées et enfin le refaire glis­ser sur l’illus­tra­tion du Joué. Un petit poil acro­ba­tique, même s’il n’y a rien de vrai­ment rédhi­bi­toire.

Conclu­sion

Diffi­cile de ne pas aimer le Joué de par sa philo­so­phie modu­laire et ludique géné­rale et son approche extrê­me­ment origi­nale. Et puis l’en­semble invoque irré­sis­ti­ble­ment les souve­nirs d’en­fance de par ses couleurs, son aspect « pâte à mode­ler », mais surtout par l’in­ci­ta­tion perma­nente à expé­ri­men­ter des manières diffé­rentes de jouer, notam­ment grâce à la richesse expres­sive de la plupart des  modules de jeu propo­sés, et plus parti­cu­liè­re­ment du Scaler, du Synth et du Fret­board.

Les quelques petits reproches que l’on peut adres­ser au produit ne repré­sentent vrai­ment pas grand chose au regard de ses quali­tés, et le rapport qualité/prix est tout à fait correct compte tenu des partis pris écono­miques et écolo­giques des concep­teurs du Joué.

Je ne peux que vous recom­man­der chau­de­ment ce nouveau contrô­leur des créa­teurs du Lemur !

  • 01 Joué
  • 02 Joué
  • 03 Joué
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  • 06 Joué
  • 07 Joué
  • Deux Joués
  • Deux Joués dans Joué editor

 

Notre avis : 9/10

Award Innovation
Innovation
Award
  • Le concept général
  • La qualité de réalisation
  • L’aspect modulaire
  • L’aspect ludique
  • La richesse expressive de la plupart des modules
  • Les partis pris économiques et écologiques
  • Un logiciel de paramétrage globalement bien pensé...
  • ... mais légèrement perfectible sur la gestion des presets
  • Difficile d’être précis avec les modules Bubble

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