Fort du succès de son sampler à 2 boutons, TC récidive avec la X2 qui en compte plus du double. De quoi enterrer définitivement la concurrence sur le marché des loopers pas (trop) chers ?
Si vous avez raté le test de la première version par le vénéré Red Led, c’est ici.
Dittohead
TC a séduit un grand nombre de guitaristes en concevant le premier looper minimaliste. Les Danois se sont logiquement remis au travail pour sortir la Ditto X2, taillée pour la scène et munie d’une boucle d’effets intégrée. Toutefois, les caractéristiques de la boîte à loop sont majoritairement communes :
- Enregistrement en 24 bits non compressé, garantissant une qualité de son presque parfaite
- True bypass et circuit analogique dédié au son direct pour éviter les conversions numériques inutiles
- Un temps d’enregistrement de 5 minutes, avec overdubbing et undo/redo (sur un seul niveau) illimités
- La boucle reste en mémoire même si la pédale n’est pas alimentée
Quand danois rime avec émoi
Dès le déballage, la qualité TC se ressent : le boîtier métallique agrémenté de gros footswitchs inspire confiance. Côté mensurations, la jeune Ditto a dû grossir pour pouvoir remplir ses nouvelles fonctions, à l’image de Robert de Niro lorsqu’il revêtit les habits de Jake LaMotta. Ainsi, la X2 prend grosso modo la place de 3 boitiers CD empilés (135×113×54 mm), assurant ainsi une aisance pédestre idéale sur le ring.
On retrouve le bouton loop qui sert à la lecture ainsi qu’à l’enregistrement de la boucle et de ses overdubs, auquel vient s’ajouter un second poussoir de même taille appelé FX servant à enclencher la boucle d’effets intégrée. Cette dernière se pilote à l’aide d’un petit sélecteur à trois positions comprenant : Reverse (qui comme son nom l’indique inverse la boucle), half speed (qui divise la vitesse par 2 et en profite pour baisser la tonalité d’une octave) et Stop. Un autre bouton, de même apparence que le sélecteur d’effets, se trouve de l’autre côté du gros potard central qui contrôle le volume de la boucle : son rôle est d’enregistrer/effacer la boucle dans la mémoire « transférable » mais aussi de contrôler le volume de la boucle préalablement chargée à partir d’un ordinateur.
Passons maintenant à la face nord de l’X2 pour admirer les entrées/sorties qui deviennent stéréo à l’aide de 4 prises jack asymétriques. Elles permettront, par exemple, à votre ami 4/5/6/7/8/9-cordiste (rayer le chiffre inutile) de s’insérer dans votre boucle. On trouve aussi l’indispensable prise 9V et sa copine USB de rigueur. Sauf que les danois semblent avoir écouté leurs clients (à moins qu’ils ne l’aient déjà prévu) en permettant de sauvegarder sa boucle (en .wav et .aiff) mais aussi de transférer un backing track depuis son Mac/PC vers la pédale.
Enfin, le dos de l’appareil voit apparaître un vaste logement pour 2 piles 9v. Une vraie bonne nouvelle pour ceux qui n’aiment pas les câbles d’alimentation qui traînent sur le ring, d’autant que TC a pensé à ajouter la cerise sur le gâteau : la pédale peut fonctionner avec une seule pile, au prix d’un temps d’utilisation raccourci. La firme danoise a même pensé à ceux qui aiment enchaîner l’overdubbing sans passer par la case lecture grâce à un tout petit switch à deux pattes caché dans la caverne à alcalines permettant de modifier l’ordre des instructions du bouton loop.
Une Danoise pour faire des Anglaises
Une fois branchée dans l’ampli, la Ditto X2 se révèle encore plus simple à l’usage que son aînée pour qui veut simplement looper. C’est fou ce qu’un bouton dédié à l’arrêt de la boucle peut changer la vie en live, lorsqu’il faut être vraiment précis sur l’arrêt de la boucle ou pour pouvoir la recaler si le batteur s’emmêle les baguettes.
Quant aux effets, ils sont d’une qualité plus que correcte. Tout est une question de goûts bien entendu, mais d’autres types d’effets (ou mieux, une deuxième boucle indépendante) auraient été sans doute plus appréciés. Néanmoins, les deux effets présents vous offrent en réalité quatre possibilités. Je m’explique : lorsque vous enregistrez une boucle avec l’half speed actif, vous la retrouverez à vitesse double si vous désactivez l’effet. Autrement dit, la boucle d’effet agira sur tous les overdubs à la fois, mais l’effet perçu de chaque overdub sera différent si vous l’enregistrez effet activé ou non.
- Ditto halftime 00:36
- Ditto double speed 00:29
- Ditto reverse 00:21
À noter également : il est possible d’activer les deux effets sans recourir au minuscule sélecteur (en double-cliquant sur le bouton FX) et des LEDs rouges et vertes permettent de savoir quel effet est actif d’un seul coup d’œil.
Sauver n’est pas jouer
La X2 est reconnue dès son branchement comme un disque dur externe, les transferts sont donc d’une simplicité enfantine. On peut ainsi importer du WAV, de l’AIFF et même du MP3 (moyennant un temps de transfert allongé dû à l’encodage interne) pour jouer « par-dessus ». Le fabricant danois propose même des jams tracks gratuites à télécharger (pas encore disponibles au moment du test).
À l’usage, le seul véritable souci concerne la sauvegarde : les effets sont appliqués à toutes les boucles, et pas seulement à celles que vous avez choisies à l’écoute. Vous ne pourrez donc pas sauvegarder une boucle comprenant un ou plusieurs effets de manière intelligible. Ça n’est pas un drame, car la plupart d’entre nous ne se serviront des effets qu’avec parcimonie, mais cela reste un peu rageant étant donné la qualité du son sauvegardé.
Un Ditto vaut mieux qu’X2 tu l’auras ?
J’aurais préféré une deuxième boucle indépendante en lieu et place des effets… mais ne chipotons pas, la X2 est simplement une excellente pédale de loop, plus facile à manier sur scène que son aînée grâce au deuxième bouton qui arrête la boucle d’un simple « clic ». Son seul réel défaut réside dans la sauvegarde des boucles avec effets (qui par ailleurs ne transcenderont pas les foules).
Annoncée à 169 €, TC vient chatouiller Boss, Digitech et consorts qui proposent des pédales offrant bien plus de fonctions. En somme, la simplicité d’utilisation de cette nouvelle Ditto fera la joie de ceux qui aiment boucler seuls ou à deux sans se prendre la tête. Les plus exigeants en termes de possibilités resteront un peu sur leur faim.