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Test de Guitar Pro 6 d'Arobas Music - And the tab goes on...

8/10
Award Qualité/Prix 2010
2010
Qualité/Prix
Award

Petit éditeur de tablature à ses débuts, Guitar Pro est devenu, au fil des ans, un logiciel incontournable pour les guitaristes et bassistes. Avec cette sixième version, il pourrait bien devenir le seul et unique logiciel à considérer dans sa catégorie.

L’ins­tal­la­tion se déroule sans accroc sur Mac : après avoir décom­pressé le DMG et cliqué-glissé l’ap­pli­ca­tion sur le réper­toire concerné, on active le logi­ciel en ligne et on récu­père sans tarder la dernière mise à jour et les banques de sons du logi­ciel : 1860 MB de sons, dont 791 pour les seules guitares élec­trique, 194 pour les acous­tiques et 119 pour les basses. Tout cela nous laisse le temps de prendre un petit café ? Ou encore celui de parcou­rir la doc du soft, acces­sible depuis le menu Aide et qui s’avère très complète. Quelques minutes plus tard, on est prêt, la guitare sur les genoux et la souris à la main : double-clic.

Sérieux lifting pour look sérieux

La première nouveauté qui saute aux yeux, c’est la refonte graphique de l’in­ter­face : au look Windows XP/Mac OS X de base de la dernière version succède une inter­face autre­ment plus classe, alter­nant noirs et anthra­cites avec quelques petites touches de bleu pour les items sélec­tion­nés. C’est beau et ça donne d’au­tant plus envie de tabla­ter qu’un petit phrasé de guitare acous­tique se fait entendre à l’ou­ver­ture du soft, à la manière de Sibe­lius. Gros chan­ge­ment cosmé­tique donc, mais surtout gros chan­ge­ment ergo­no­mique.

Si le logi­ciel conserve son orga­ni­sa­tion globale d’an­tan, avec la parti­tion occu­pant les trois quarts de l’écran et les pistes consi­gnées sur la partie infé­rieure, on se débar­rasse en effet de la barre d’ou­tils surchar­gée de la version 5 au profit d’une colonne gauche où vous pouvez alter­ner entre 6 panneaux appe­lés bizar­re­ment ‘Uni­vers’ : Edition pour gérer toutes les notes/acci­dents et les outils vous permet­tant d’édi­ter votre parti­tion/tabla­ture, Accords où vous attendent tous les diagrammes prêts à être inté­grés dans la fenêtre prin­ci­pale, Textes pour saisir les paroles qui seront synchro­ni­sées avec la musique, Instru­ments où vous pouvez choi­sir l’ins­tru­ment affecté à la piste sélec­tion­née, son accor­dage et la banque de sons qu’il utilise, et enfin Effets et Master qui permettent respec­ti­ve­ment de gérer les effets appliqués à l’ins­tru­ment et ceux appliqués au mix global. Préci­sons égale­ment qu’à la faveur d’un système d’on­glets proche de celui d’un Fire­fox, le logi­ciel peut désor­mais ouvrir jusqu’à 7 parti­tions simul­ta­nées.

Juste sous la parti­tion, on dispose aussi d’une barre de Navi­ga­tion très pratique, permet­tant de se dépla­cer dans le morceau, mais aussi de gérer l’af­fi­chage des pages, leur facteur de zoom, ou encore le tempo, la vitesse de lecture, le métro­nome, etc. Voilà pour l’en­semble, passons à la pratique en s’at­tar­dant d’abord sur les fonc­tions d’édi­tion de la parti­tion.

En v’là de la tab, en v’la

Au choix, vous pouvez partir de rien ou utili­ser l’un des nombreux Templates propo­sés, allant de la guitare simple au Jazz Trio en passant par le quar­tet à cordes ou la contre­basse, chaque template préchar­geant auto­ma­tique­ment les sons appro­priés. On renseigne ensuite les proprié­tés de la parti­tion (Titre, auteur, crédits divers et variés) et on peut, dès cet instant, s’amu­ser à confi­gu­rer la feuille de style qui va défi­nir la mise en page globale de la partoche.

Format des pages (marges, orien­ta­tion, etc.), défi­ni­tion des portées, en-tête et pied de page, polices de carac­tères utili­sées ou encore préfé­rence dans la nota­tion (déno­mi­na­tion et affi­chage des doig­tés main droite ou main gauche, etc.) : rien ne semble manquer et les perfec­tion­nistes de la mise en page seront ravis de pouvoir enre­gis­trer leur feuille de style pour la rappe­ler à tout instant. Les autres se satis­fe­ront des réglages de base conve­nant très bien, pour passer au plus vite aux choses sérieuses : la saisie.

Sur ce point, le panneau Edition est un vrai progrès, car il est autre­ment plus clair et orga­nisé que l’an­cienne barre d’ou­tils. Tout en haut sont regrou­pées les commandes liées à l’ar­mure, la clé, la signa­ture ryth­mique ou encore les répé­ti­tions. On dispose ensuite des notes, alté­ra­tions et indi­ca­tions dyna­miques de jeu, avant d’at­taquer les mentions propres au jeu guita­ris­tique : slides, arpèges, sens du coup de média­tor, doigté main droite ou main gauche, barre de vibrato mais aussi Wah ouverte ou fermée : bref, tout cela est très complet. Deux groupes sont encore dispo­nibles : l’un pour maîtri­ser les problé­ma­tiques de mise en forme auto­ma­tique (sens et liga­ture des hampes) ou gérer l’in­ser­tion d’in­fos péri­phé­riques à la portée (diagrammes d’ac­cords, temps, barré, etc.), l’autre pour éven­tuel­le­ment ajou­ter des auto­ma­tions de volume, tempo ou pano­ra­mique.

Chaque icône est asso­ciée à un raccourci clavier et une fois qu’on a pris ses repères, on avance vite et bien. La parti­tion obte­nue est surtout d’ex­cel­lente qualité et n’a pas à rougir face aux ténors du marché (Finale, Sibe­lius) pour peu que l’on reste dans le domaine de compé­tence de Guitar Pro : les parti­tions médié­vales ou contem­po­raines ne sont évidem­ment pas à l’ordre du jour, mais ça n’a rien de très embê­tant pour 99,99 % des utili­sa­teurs… Parmi les nouvelles fonc­tion­na­li­tés, on appré­cie d’ailleurs le mode Design qui permet de redi­men­sion­ner les mesures à la volée : extrê­me­ment pratique pour rendre les passages char­gés plus lisibles. Si l’on ajoute à cela un Undo/Redo illi­mité, on a pas grand-chose à redire sur cet aspect du logi­ciel.

Or, on a encore rien vu, et surtout rien entendu, car le plus attrac­tif dans Guitar Pro 6 se passe assu­ré­ment au niveau de la seconde version du Realis­tic Sound Engine qui assure le rendu audio des parti­tions.

Play­back Machine

Si Guitar Pro est un excellent éditeur de tabla­tures, beau­coup d’uti­li­sa­teurs ne l’uti­lisent que pour affi­cher une parti­tion et travailler, à leur vitesse ou dans une tona­lité donnée (pour s’adap­ter au registre d’un chan­teur), telle ou telle partie de guitare ou de basse en béné­fi­ciant d’un play­back. Sur ce point, la version 5 offrait un rendu cheap mais suffi­sant pour bosser, quand cette version 6 passe carré­ment dans une autre caté­go­rie : entre les 1,8 Go de sons dont je parlais plus haut et les sections d’ef­fets en Insert et en Master, le rendu des parti­tions n’a plus grand-chose à voir avec celui de l’édi­tion précé­dente. Parmi la centaine d’ins­tru­ments samplés et consti­tuant une sorte de petit kit Gene­ral MIDI, les guitares se taillent évidem­ment la part du lion, avec notam­ment diffé­rentes combi­nai­sons de micro pour les Fender Strat, Gibson Les Paul et ES : pas de Tele­cas­ter, pas d’autres guitares acous­tiques qu’une Martin et une clas­sique Spinosa. Il y a certes encore de quoi faire, mais il se pour­rait bien que les auteurs de Guitar Pro aient quelques projets de ce côté qui puissent remé­dier à ces petits manques (ce sera sans doute l’oc­ca­sion aussi de propo­ser une Jazz Bass en plus de la Preci­sion et de l’acous­tique déjà présentes.). Pour vous situer le niveau global de la banque, disons qu’on navigue plus ou moins dans les eaux d’un Native Instru­ment Band­Stand avec une section guitare hyper­tro­phiée : et c’est tant mieux.

Car couplées à la section d’ef­fets, ces dernières produisent parfois des résul­tats éton­nants : on est bien entendu très loin d’inquié­ter un East­West ou un Spec­tra­so­nics mais tout de même, il n’y a vrai­ment pas photo avec l’an­cienne version de Guitar Pro. Puisqu’on en parle, la partie effets propose 5 inserts de pistes dans lesquels vous pour­rez chai­ner, selon l’ordre qu’il vous plait, 11 amplis guitare, 3 amplis basse, 14 pédales de satu­ra­tion, 12 pédales d’ef­fets à modu­la­tion, 2 compres­seurs, 2 pitchers, 11 filtres / EQ / Wah ou 3 delays/réverbs pédales, lesquels s’ins­pirent évidem­ment de modèles célèbres : Cry Baby ici, Tube Screa­mer là…

En master, vous aurez droit à 3 inserts et un back­line se compo­sant de 2 compres­seurs, 2 EQ graphiques et 5 réverbs. Inutile de dire que les combi­nai­sons sont légions et qu’elles démul­ti­plient les sono­ri­tés qu’il est possible d’ob­te­nir avec la banque de son : la Leslie appliqué à la guitare Lead en début de Black Hole Sun peut enfin sonner comme telle, ce qui n’était pas possible aupa­ra­vant. Et que dire des grosses guitares satu­rées. Rien, si ce n’est vous propo­ser l’écoute de quelques extraits : 

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Eton­nant, non, pour un soft de tabla­ture ? Certes, on n’est pas au niveau des meilleurs ROMplers dispo­nibles en terme d’ar­ti­cu­la­tions, mais sur certains morceaux, les play­backs ont vrai­ment de la tenue pour un soft à 60 €. Evidem­ment, dès qu’on est sur du son clair, c’est tout de suite moins bluf­fant, avec surtout un problème dans l’in­ter­pré­ta­tion MIDI de la parti­tion : sur un vrai strum­ming, la note la plus grave de l’ac­cord est toujours attaquée plus fort que les autres, cepen­dant qu’un infime déca­lage sépare les notes : point de ce réalisme ici ou Guitar Pro joue les 6 notes à la même vélo­cité et exac­te­ment en même temps. Le Here Comes the Sun des Beatles sonne ainsi ultra méca­nique et on ne se passera pas du disque origi­nal sur ce point, même si, une fois encore, le rendu obtenu est large­ment suffi­sant pour travailler.

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Par ailleurs, même si le fait d’avoir inté­gré une section d’ef­fets permet une grande poly­va­lence au niveau des sons et un rendu bien plus réaliste que par le passé, force est de consta­ter que ces derniers ne sont pas toujours exempts de tout reproche : les réverbs ne sont pas ce qu’on a entendu de mieux, et l’usage fait du compres­seur ou de l’EQ tourne souvent à la cari­ca­ture : égali­sa­tion en V, surcom­pres­sion qui pompe à mort… Bref, on n’hé­si­tera pas à aller trifouiller les réglages pour éviter l’im­pres­sion de travailler son instru­ment sur Skyrock ou NRJ…

Evidem­ment, vous pouvez expor­ter tout cela au format WAV, cepen­dant que votre partoche pourra se trans­for­mer, d’un simple clic, en fichier MIDI ou encore en docu­ment PDF, ASCII, MusicXML ou encore en image au format PNG.

Conclu­sion

Cette version 6 est à n’en pas douter une mise à jour majeure de Guitar Pro. Petit logi­ciel à ses débuts, le soft est tout bonne­ment devenu la réfé­rence abso­lue en la matière, grâce à une inter­face intui­tive, des fonc­tions bien pensées et un prix déri­soire. Faut-il mettre à jour votre ancienne version de Guitar Pro pour 29 € ? Oui, mille fois oui, pour béné­fi­cier d’une ergo­no­mie et d’un moteur de rendu audio autre­ment plus effi­caces que ceux des versions précé­dentes. Faut-il vous payer la version complète à 59 € si vous ne possé­dez pas d’édi­teur de tabla­ture ? Oui, mille fois oui si vous êtes guita­riste et voulez travailler votre instru­ment en accé­dant à l’une des plus grosses bases de parti­tions dispo­nibles sur le net. Car c’est vrai­ment là que Guitar Pro fait mal à la concur­rence : dans les dizaines de milliers de chan­sons qu’on peut récu­pé­rer ça et là, sur des sites gratuits ou payants…

Alors certes, tout n’est pas parfait, et il y a encore une belle marge d’évo­lu­tion pour le logi­ciel (outre les progrès à faire du côté des play­backs MIDI, à quand l’in­tro­duc­tion d’une piste audio pour simpli­fier les rele­vés ou s’en­re­gis­trer par exemple ?), mais vu que les auteurs du soft ont le bon goût de ne pas être gour­mands (vu la mise à jour, je n’au­rais pas été étonné que le prix grimpe jusqu’à 99 €) et que le soft est dans l’en­semble très perti­nent, je ne vois pas de raison de ne pas vous le recom­man­der, très, très chau­de­ment…

Notre avis : 8/10

Award Qualité/Prix 2010
2010
Qualité/Prix
Award
  • Nouveau design de l’interface
  • Tous les outils pour faire des tablatures/partitions de qualité
  • Ergonomie bien pensée
  • Nouveau moteur audio, samples & effets donnant une autre dimension aux rendus des tablatures
  • Le prix dérisoire
  • Des dizaine de milliers de partoches à portée de clic
  • Pas d’interprétation MIDI guitaristique de la partition : les strummings sonnent toujours aussi raides
  • Réglages parfois caricaturaux des d’effets

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