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Test de la guitare Fender Highway Dreadnought - Highway to Acoustic

6/10

Dévoilées début octobre 2023, les nouvelles guitares Highway de Fender sont à mi-chemin entre les modèles Acoustasonic de la marque et les guitares folk traditionnelles. Voyons ensemble l’intérêt d’un tel instrument.

Test de la guitare Fender Highway Dreadnought : Highway to Acoustic

Pourquoi ?

Fender avait déjà surpris une bonne partie de la commu­nauté guita­ris­tique avec ses Acous­ta­so­nic, des guitares ni élec­triques ni acous­tiques. La marque cali­for­nienne remet le couvert cette année en présen­tant les nouvelles High­way, décli­nées dans 2 formats : Parlor et Dread­nought. Pour ce test, j’ai reçu le modèle Dread­nought dans sa très belle housse Fender Deluxe 1225. Le posi­tion­ne­ment commer­cial de ces guitares est très étrange. Fender a pensé aux guita­ristes qui ont besoin de sons de guitare folk sur scène, mais qui ne sont vrai­ment pas à l’aise avec une guitare folk. Cette problé­ma­tique était déjà réso­lue par les modèles Acous­ta­so­nic qu’on a vus, peu de temps après leur sortie, dans les mains des musi­ciens du groupe Def Leppard. Avec les modèles High­way, la marque de Fuller­ton souhai­ter propo­ser une alter­na­tive plus tradi­tion­nelle aux Acous­ta­so­nic, tant au niveau du look que du son. Le fabri­cant destine ces guitares aux guita­ristes qui ont besoin d’un son acous­tique sur scène, complété par le look d’une guitare acous­tique. Si elles offrent des perfor­mances très convain­cantes, les Acous­ta­so­nic possèdent un look très parti­cu­lier qui peut ne pas conve­nir à tout le monde.

FenderHighway-14

Les High­way sont donc construites de la même manière que les Acous­ta­so­nic, mais leur forme rappelle celle d’une guitare folk tradi­tion­nelle. Et comme les Acous­ta­so­nic, elles renvoient un étrange senti­ment, celui de ne tenir entre les mains ni une guitare élec­trique ni une guitare acous­tique. Les High­way possèdent un corps un peu plus épais que celui des Acous­ta­so­nic ce qui accroît leur réso­nance à vide. Cepen­dant, le son à vide n’est pas vrai­ment utili­sable malgré son volume sonore tout à fait correct. La guitare est faite pour être jouée bran­chée. On pourra bien évidem­ment l’uti­li­ser non bran­chée, mais le son qui s’en dégage n’est pas très agui­chant. 

Comment ?

Les High­way sont construites comme des guitares Thin­line. On retrouve une caisse évidée en acajou sur laquelle on est venu coller une table en épicéa ou en acajou. Le modèle que Fender m’a fait parve­nir dispose d’une table en épicéa. Le manche est en acajou et il est vissé au corps et main­tenu grâce à une plaque à 3 vis sur lequel est gravé le numéro de série ainsi que l’ins­crip­tion « Fender — Ense­nada, Mexico ». Il est sculpté selon un profil en « C » qui rappelle forte­ment un profil de manche de guitare élec­trique. On retrouve une touche en palis­sandre sertie de 20 frettes Narrow Tall pour un diapa­son de 25,5 pouces. L’ac­cas­tillage rassemble un sillet Graph Tech TUSQ, un FenderHighway-11cheva­let « Modern Viking » en palis­sandre et des méca­niques Fender Clas­sic­Gear qui se sont montrées très effi­caces. La High­way Dread­nought est four­nie avec une housse Fender Deluxe 1225 de très bonne facture.

Pour l’élec­tro­nique, Fender a une nouvelle fois fait appel à son parte­naire Fish­man qui a déve­loppé un nouveau micro pour ces High­way. Ce micro dénommé Fluence Acous­tic fonc­tionne avec un préam­pli qui offre des réglages de Volume et Contour, tous 2 présents sur la table. Il est posi­tionné sur la partie supé­rieure de la rosace dont il épouse la forme. Ce micro est conçu pour être « anti-Larsen » ce qui est une bonne chose pour une guitare desti­née à la scène.

Sur le banc !

Dès sa sortie de la housse, la High­way semble un peu « cheap ». Le vernis satiné mat qui recouvre la tota­lité de l’ins­tru­ment n’y est pas pour rien. En inspec­tant la guitare sous toutes les coutures, j’ai remarqué plusieurs zones qui auraient mérité davan­tage d’at­ten­tion de la part des équipes de Fender. Quelques petits copeaux de bois dépassent encore du manche, non loin de la rosace. Les bords de la rosace FenderHighway-7ont eux aussi quelques copeaux qui n’ont pas eu le privi­lège d’être poncés. Trou­ver un manche de guitare élec­trique sur un instru­ment qui offre le gaba­rit d’une Tele­cas­ter, comme l’Acous­ta­so­nic, n’est pas si dérou­tant. En revanche, le même manche installé sur une caisse de guitare qui a la forme de celle d’une folk est assez curieux. On ne sait pas trop comment abor­der ce drôle d’ins­tru­ment, c’est très parti­cu­lier. 

Je commence par jouer la High­way à vide (en l’en­re­gis­trant avec un Neumann TLM-103) ce qui produit un son assez étriqué et un poil « crin-crin ». L’épais­seur du corps permet quand même à la guitare de géné­rer plus de basses que sa cousine l’Acous­ta­so­nic. Contrai­re­ment à une guitare folk, la High­way ne vibre pas beau­coup quand on la joue, ce qui ajoute au côté étrange de ce test. Elle est cepen­dant assez confor­table à jouer, notam­ment grâce à son chan­frein brachial. Je pour­suis en bran­chant l’ins­tru­ment dans mon Schert­ler Jam 100 et en tritu­rant les poten­tio­mètres de la guitare. Le réglage de Contour permet de bascu­ler entre deux égali­sa­tions diffé­rentes et de les mélan­ger à volonté. C’est un concept emprunté à l’Acous­ta­so­nic, mais qui est maté­ria­lisé ici de manière tota­le­ment analo­gique, là où l’Acous­ta­so­nic utili­sait des puces DSP. Un Voicing est plus prononcé dans les médiums alors que le second est un peu creusé dans les médiums. Si ces sono­ri­tés ne sont fran­che­ment pas désa­gréables, elles sont assez éloi­gnées de celles d’une guitare folk ampli­fiée. Certes, on évite l’at­taque très pronon­cée du piezo, mais on obtient un son assez fade, sans person­na­lité ni réelle couleur. J’ai large­ment préféré les sono­ri­tés de l’Acous­ta­so­nic qui rappe­laient celles d’une guitare folk sur certains réglages. D’au­tant que cette dernière affi­chait une belle poly­va­lence grâce à ses capteurs acous­tiques et son micro magné­tique ce qui n’est pas du tout le cas de la High­way. Elle prend son sens sur scène grâce à son bon confort de jeu, son look et son micro anti-Larsen. 

À vide – Neumann TLM103
00:0001:07
  • À vide – Neumann TLM10301:07
  • Voicing 1 – Schert­ler Jam 10001:23
  • Voicing 2 – Schert­ler Jam 10001:22
  • Voicing Blend – Schert­ler Jam 10001:37
  • Voicing Blend 2 – Schert­ler Jam 10001:13

 

Un bilan mitigé 

La High­way est un instru­ment parti­cu­lier pour les guita­ristes qui cherchent une guitare à utili­ser sur scène qui ressemble de loin à une folk et qui sonne très vague­ment comme une folk. Quelques points posi­tifs sont à remarquer comme l’ex­cellent confort de jeu et la housse. Cepen­dant, ils ont du mal à faire pencher la balance qui est char­gée d’as­pects néga­tifs, à commen­cer par son tarif de 1 099 € (!!). Son aspect très cheap donne l’im­pres­sion de tenir une guitare beau­coup moins chère, ses sons à vide vont dans ce sens égale­ment. La High­way est une guitare de scène passable qui pourra éven­tuel­le­ment rempla­cer une folk dans un contexte de groupe avec beau­coup de musi­ciens. Pour un artiste solo qui évolue dans le « guitare-voix », nous ne saurons que trop vous conseiller de faire l’ac­qui­si­tion d’une vraie guitare.

  • FenderHighway-2
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  • FenderHighway-9
  • FenderHighway-10
  • FenderHighway-12
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  • FenderHighway-16
  • FenderHighway-17

 

Notre avis : 6/10

  • Confort de jeu
  • Housse
  • Micro anti-larsen
  • Le prix presque indécent
  • Les sons sans personnalité
  • Instrument compliqué à appréhender
  • Aspect « cheap »
  • Sons à vide quasi inexploitables
  • Positionnement
Pays de fabrication : Mexique

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