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Eastone GJ70
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Test de la guitare Eastone GJ70

Guitare électrique Hollow Body/Semi Hollow Body de la marque Eastone

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Prix public : 349 € TTC
Test écrit
2 réactions
Alerte rouge
7/10
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Après avoir testé les modèles Strat et Tele de chez Eastone, la marque de Star's Music, nous avons gardé un œil attentif à ses différentes annonces. Récemment, elle a dévoilé une ré-interprétation de l'ES-335, la GJ70, sur laquelle il fallait que nous posions les paluches.

Test de la guitare Eastone GJ70 : Alerte rouge

Pour ceux qui dormaient au fond, Eastone est la marque distri­bu­teur du maga­sin Star’s Music. Si le cata­logue de la marque n’a proposé pendant quelque temps que des copies de Stra­to­cas­ter (STR70) et Tele­cas­ter (TL70) dont vous pouvez décou­vrir les tests dans nos colonnes, il s’étoffe peu à peu en propo­sant de nouvelles copies de modèles phares. C’est aujour­d’hui sur la GJ70 que nous allons nous attar­der. Il s’agit, comme son nom ne l’in­dique pas du tout, d’une guitare inspi­rée de la célèbre ES-335, instru­ment de demi-caisse à poutre centrale. Propo­sée à une toute petite frac­tion du prix d’une Gibson, nous allons déter­mi­ner si elle tient toutes ses promesses.

L’ES-335 sauce aigre douce

Au premier regard, la GJ70 présente plutôt bien, sa forme et son gaba­rit semblent fidèles au modèle origi­nal dont elle est inspi­rée, et le rouge bien pétant lui va bien. Éton­nam­ment, la GJ70 est construite entiè­re­ment en tilleul. Le corps, le manche et la poutre centrale sont confec­tion­nés dans cette essence. C’est assez surpre­nant mais permet à la guitare d’af­fi­cher un poids très raison­nable compte tenu de sa taille plutôt impo­sante. Si Eastone ne nous donne pas d’in­for­ma­tions concer­nant la construc­tion de l’ins­tru­ment, un rapide coup d’œil dans les ouïes laisse consta­ter l’ab­sence de contre-éclisses. Malgré un look assez simi­laire à celui d’une « vraie » ES-335, la GJ70 n’est pas construite de la même façon et n’em­prunte pas grand-chose à une guitare acous­tique contrai­re­ment à l’ori­gi­nal.GJ70-20 Le dos et la table sont cepen­dant bien bombés, c’est assez sympa, et le manche est collé à la caisse. La touche au rayon de 16 pouces est ici en amarante, elle est sertie de 22 frettes médiums pour un diapa­son de 24.75 pouces, rien d’alar­mant. Les repères sont en forme de trapèzes, ce qui est assez curieux, aucun modèle de Gibson ES-335 ne dispo­sant de tels repères. On trouve le plus souvent les repères en forme de points (qui donnent d’ailleurs son nom au modèle : Dot), carrés ou en paral­lé­lo­grammes scin­dés en deux. Les ouïes, le manche et le dos de la guitare sont entou­rés d’un simple filet blanc crème alors que la table et la tête disposent d’un filet multi­pli. 

Eastone GJ70 : GJ70-10L’ac­cas­tillage est chromé et regroupe un cordier Stop-Bar et un cheva­let Tune-o-Matic, des méca­niques à bain d’huile, un sillet en plas­tique et un pick­guard noir accom­pa­gné de sa patte de fixa­tion. Les boutons de fixa­tion de la sangle sont assez basiques sauf pour l’em­pla­ce­ment de l’un d’entre eux fixé direc­te­ment sur le talon du manche. Habi­tuel­le­ment, on le trouve sur le corps de la guitare. C’est curieux. Enfin, l’élec­tro­nique est tout à fait stan­dard avec deux micros humbu­ckers contrô­lés par un volume et une tona­lité chacun, auxquels vient s’ajou­ter le sélec­teur à trois posi­tions. La tête ne reprend évidem­ment pas la forme « open book » chère à Gibson ; elle montre néan­moins un placage noir brillant qui porte le logo de la marque. Le cache truss-rod possède trois plis (noir-blanc-noir) et cache le truss Rod double action. La guitare est fabriquée en Chine, elle est four­nie sans housse, direc­te­ment dans son voile de poly­sty­rène lui-même placé dans un carton.

Sunshine of your Eastone

Eastone GJ70 : GJ70-15À vide, la guitare déve­loppe un volume consé­quent, mais c’est normal pour une demi-caisse. L’en­semble vibre correc­te­ment, que ce soit au niveau du corps ou du manche, même si on est loin d’une Gibson. Je ne m’at­tarde pas trop sur le son à vide et branche la bestiole. Comme d’ha­bi­tude, j’uti­lise mon petit ampli Hughes & Kett­ner Spirit of Vintage avec quelques pédales pour épicer le tout. Les micros, sans aller jusqu’à dire qu’ils ont un carac­tère « vintage », ont l’air très peu bobi­nés. Ils déve­loppent une très faible résis­tance de sortie ce qui permet à la guitare de ne pas être trop inci­sive. On a donc des sons clairs très cris­tal­lins, et l’am­pli ne tord que sur le micro cheva­let, en attaquant bien fort.

Si c’est un bon point pour les sons clairs, cette légère résis­tance de sortie ne permet pas à la guitare d’avoir une réelle person­na­lité. C’est un point qui se ressent parti­cu­liè­re­ment en son crunch et en grosse distor­sion. On recon­naît le maté­riel sur lequel on est bran­ché mais la person­na­lité de la guitare ne ressort pas vrai­ment. Le son est quand même habillé d’un léger voile, on sent que les micros captent certaines réso­nances dues à la nature semi-creuse de la guitare. On a un peu plus de basses et un carac­tère sonore globa­le­ment plus doux. 

Clean All Pickups
00:0001:50

J’ac­tive ma fidèle JHS Char­lie Brown pour passer en son crunch façon JTM45. On devrait être dans le terri­toire sonore d’Eric Clap­ton à l’époque des Blues Brea­kers et du début de Cream avec cette guitare et ce son : il faut avouer qu’on y est un petit peu. La faible résis­tance de sortie des micros m’a cepen­dant obligé à monter le niveau de satu­ra­tion sur la quasi-tota­lité de mon maté­riel (pour info, je joue d’ha­bi­tude sur une Gibson SG équi­pée en Burst­Bu­cker ’61, des micros vintage dans l’es­prit PAF). Les poten­tio­mètres remplissent leur office mais sans être excel­lents (c’est bien normal pour une guitare de cette gamme) ; on peut jouer avec la tona­lité des micros mais mieux vaut la lais­ser sur sa posi­tion maxi­male sauf si on cherche une sono­rité jazz très marquée.

Crunch All Pickups
00:0003:09

GJ70-14

Je termine le test sonore en passant sur une satu­ra­tion plus mous­ta­chue et enclenche ma MXR 5150 Over­drive. Avec autant de satu­ra­tion, les micros perdent en défi­ni­tion et en clarté. Ils ont même un côté boueux pas très agréable. Le jeu de paume est compliqué à faire ressor­tir correc­te­ment, même avec un réglage très « tight » sur mon maté­riel.

La guitare est défi­ni­ti­ve­ment plus à l’aise en sons crunch où j’ai trouvé qu’elle n’était vrai­ment pas mauvaise, avec un son à la Noel Galla­gher.

LEAD All Pickups
00:0002:27
  • LEAD All Pickups02:27
  • FUZZ Bridge Pickup01:04

 

Eastone GJ70 : GJ70-11En termes de confort de jeu, le profil du manche (« D » Custom aux dires de la marque) est plutôt agréable et la touche très plate permet un bon confort de jeu sur les frettes les plus hautes. La largeur du sillet (43mm) est assez stan­dard et permet de ne pas être débous­solé. À ma grande surprise, aucun bord de frettes n’est venu m’en­tailler la main ni me titiller les doigts pendant le test. C’est un fait assez remarquable qui permet à la guitare d’être agréable à jouer dès la sortie du carton. Ne nous embal­lons pas cepen­dant. Aussi agréable à jouer soit-elle, la GJ70 aura besoin d’un (bon gros) réglage avant d’of­frir le meilleur d’elle-même. J’ai passé un peu de temps à ajus­ter l’ac­tion qui était bien trop haute ainsi que la justesse globale de l’ins­tru­ment. Comme spéci­fié plus haut, son poids très raison­nable permet de jouer debout sans se détruire le dos.

En bref

Propo­sée au tarif de 349 €, la GJ70 possède un rapport qualité/prix correct. Si vous aimez la forme de l’ES-335 et le rouge flashy (ma Gibson SG Cherry semble maron­nasse à côté), foncez dans votre maga­sin Star’s Music pour l’es­sayer. Malgré des méca­niques d’une qualité toute rela­tive et des micros sans grande person­na­lité, la guitare a quand même un côté atta­chant. Les fini­tions sont propres, le fret­tage est plus que correct et l’ins­tru­ment est bien construit. L’exem­plaire qui m’a été genti­ment prêté par le maga­sin Star’s Music Paris Pigalle ne présente qu’un très léger défaut sur le binding de la table. Blues, Rock, Pop, on peut abor­der pas mal de styles musi­caux en se faisant plai­sir sur cette GJ70, et c’est ce qui compte.

  • GJ70-2
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7/10
Points forts
  • Construction fiable
  • Finitions correctes
  • Aspect général de la guitare
Points faibles
  • Mécaniques pas top
  • Micros sans trop de personnalité
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)

  • CoOrbier 63 posts au compteur
    CoOrbier
    Posteur·euse AFfranchi·e
    Posté le 23/03/2022 à 21:02:33
    Merci Hushman pour cette revue honnête.
    Il y a une sacrée concurrence dans cette gamme de prix...

    Mon epiphone dot trouvée d'occasion (quasi neuve) pour moins de 250 balles semble de qualité comparable (avec une frette qui a necessité un coup de maillet) ... elle a ce même côté "boueux" un peu agressif, ça manque d'une certaine douceur/richesse harmonique dans les low medium.

    Mais il y a quand-même de quoi prendre du plaisir!
  • croulebarbe 2393 posts au compteur
    croulebarbe
    AFicionado·a
    Posté le 19/05/2023 à 06:31:30
    Citation :
    son poids très raison­nable permet de jouer debout sans se détruire le dos.

    Un peu de précision : quel poids ?

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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)