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Test de l'ensemble de cordes Spitfire Audio Abbey Road Two : Iconic Strings - Abbey Road récidive !

8/10

Spitfire Audio est comme toujours un éditeur de banques de sons très productif avec des sorties de plus en plus fréquentes. Dans ce test nous allons parler de l’Abbey Road Two : Iconic Strings, une banque dédiée aux cordes dans un format très intimiste.

Test de l'ensemble de cordes Spitfire Audio Abbey Road Two : Iconic Strings : Abbey Road récidive !

Nous avions déjà testé l’Ab­bey Road One, une banque orches­trale géné­ra­liste typée plutôt « gros son ». Dans cette nouvelle édition, Spit­fire Audio a investi le célèbre studio « Two » d’Ab­bey Road (The Beatles, Oasis, Pink Floyd…)  pour nous offrir une banque de cordes inti­miste compo­sée de deux violons, d’un alto, d’un violon­celle et d’une contre­basse, le tout sous la direc­tion tech­nique de l’in­gé­nieur son Sam Okell.

Cette banque de sons existe, comme souvent chez l’édi­teur, en deux versions : stan­dard et profes­sion­nelle. La version stan­dard (300 euros) offre unique­ment deux mixages, ce qui permet de n’oc­cu­per qu’une cinquan­taine de giga-octets d’es­pace disque. La version profes­sion­nelle est quant à elle bien en chair, ainsi pour 500 euros, on se retrouve avec quatre mixages et douze micros répar­tis entre huit combi­nai­sons. Une flexi­bi­lité qui ne pèse pas loin de 300 giga-octets sur le SSD.iconic strings.JPG

L’Ico­nic Strings utilise sans surprise le moteur maison de Spit­fire Audio, Kontakt étant de plus en plus boudé par l’édi­teur. L’équipe britan­nique avait fait un joli travail d’op­ti­mi­sa­tion de son moteur maison et les divers bugs avaient fini par dispa­raître. Bizar­re­ment, j’ai rencon­tré sur cette banque des bugs assez aléa­toires comme des ralen­tis­se­ments avec une charge CPU consé­quente sans raison appa­rente ou encore une réverbe qui au moment de l’ex­port, se remet sur la sélec­tion par défaut. La version testée est certes la 1.0.0, mais c’est assez surpre­nant. La machine de test pour­rait être en tort bien entendu, cepen­dant, il n’y a aucun problème de cette sorte avec la « Abbey Road One » ou encore avec la « BBC Symphony Orches­tra » qui reposent sur le même lecteur.

Autre­ment, l’in­ter­face reste très élégante, à l’image de la marque. On retrouve le suivi en temps réel de l’ex­pres­sion et de la modu­la­tion (CC11 et CC1), l’ac­cès à diffé­rents para­mètres comme le niveau de réverbe, de vibrato, de compres­sion ou encore la vitesse de relâ­che­ment des notes. Les arti­cu­la­tions sont person­na­li­sables et chacun pourra se débar­ras­ser de celles qu’il estime inutiles afin de libé­rer un peu de mémoire vive. Comp­tez quand même plusieurs giga-octets d’oc­cu­pa­tion dans la mémoire vive selon les mixages/micros utili­sés et les arti­cu­la­tions char­gées. La banque est d’ailleurs pratique­ment inuti­li­sable sur un disque dur méca­nique, il va donc falloir faire de la place sur vos SSD.

Un quin­tette qui en jette

Spit­fire Audio propose six patchs : un patch d’en­semble et cinq instru­ments solos (premier violon, second violon, alto, violon­celle, contre­basse). Les tech­niques de jeu sont globa­le­ment toutes là, en tout cas, elles sont suffi­santes pour couvrir 99% des usages courants. On pourra appré­cier le fait de dispo­ser de plusieurs patchs de legato. Ainsi, le patch « Perfor­mance Legato » s’adapte à votre jeu et permet de jouer de longues phrases lyriques ou encore des passages rapides, sans program­ma­tion supplé­men­taire. Celui-ci gère l’ef­fet de porta­mento auto­ma­tique­ment en fonc­tion de la vélo­cité des notes. On dispose de deux patchs supplé­men­taires, tota­le­ment indé­pen­dants : « Slur­red » et « Porta­mento » (le second n’est toute­fois dispo­nible que dans la version profes­sion­nelle). Un bon point si on ne veut utili­ser qu’une des deux tech­niques sans avoir à se soucier de gérer les niveaux de vélo­cité.

On retrouve bien entendu diffé­rentes variantes de l’ar­ti­cu­la­tion « Long » avec du « Sul Pont », « Sul Tasto » ou encore les superbes « Flau­tando ». Les harmo­niques et les diverses arti­cu­la­tions courtes indis­pen­sables sont au rendez-vous avec en plus des habi­tuels « Spic­cato », « Stac­cato » et « Marcato » la présence des « Spic­ca­tis­simo ». On pourra aussi appré­cier les trois modes de trémolo, dont deux synchro­ni­sés sur un tempo de 150 et de 180 à la noire.articulations.JPG

L’édi­teur britan­nique met à notre dispo­si­tion une arti­cu­la­tion appe­lée « Live Patch » qui inter­prète en temps réel votre jeu et permet de bascu­ler auto­ma­tique­ment d’une arti­cu­la­tion longue à courte. Sachant que nous sommes en présence d’une banque de sons consti­tuée unique­ment de solistes, c’est en effet une option perti­nente qui permet­tra de faire des prises en direct de phrases mélo­diques. Toute­fois, une fois la phrase enre­gis­trée, il faudra repas­ser dessus si jamais on souhaite appliquer un effet de porta­mento par exemple. Il s’agit surtout d’un mode permet­tant de rapi­de­ment noter une idée avant de perdre l’ins­pi­ra­tion et de se concen­trer sur la program­ma­tion dans un second temps.

Toujours dans les propo­si­tions tech­niques inno­vantes qui doivent nous simpli­fier la vie au quoti­dien, on retrouve un mode « Arran­ger » dispo­nible sur le patch « Ensemble ». Son fonc­tion­ne­ment est inté­res­sant : vous plaquez un accord et l’al­go­rithme réparti auto­ma­tique­ment chaque pupitre dans l’har­mo­nie. Il est possible de person­na­li­ser le tout en ajus­tant les tessi­tures des instru­ments et de choi­sir entre un mode mono­pho­nique ou poly­pho­nique. Là encore, c’est une chouette fonc­tion­na­lité permet­tant, par exemple, d’en­re­gis­trer des idées avec le plus de réalisme possible avant de procé­der à une program­ma­tion plus détaillée.arranger.JPG

1 – Violon 1 – Live Patch
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  • 1 – Violon 1 – Live Patch00:29
  • 2 – Ensemble – Arran­ger – Flau­tando00:21
  • 3 – Legato violon 1 puis violon 200:37

 

Réverbes et micros en veux-tu en voilà

Spit­fire Audio a utilisé une bonne dizaine de micros pour captu­rer cet ensemble. La version profes­sion­nelle offre 4 mixages, 2 modernes et 2 vintages. À cela s’ajoutent plusieurs propo­si­tions de combi­nai­sons de micros placés à diffé­rents endroits qu’il est possible de doser selon ses goûts. J’ai trouvé l’offre des mixages inté­res­sante en ce sens qu’elle permet de passer d’un esprit très clas­sique à une ambiance davan­tage pop-rock à la sauce anglaise « vintage ». Cette banque de cordes n’est donc pas desti­née unique­ment aux musiques orches­trales ou ciné­ma­to­gra­phiques, bien au contraire, vous pour­rez en faire un fabu­leux usage sur des compos de groupe pop-rock voir même sur des projets R’n’B.micros.JPG

Je vous parlais au début de ce test de la possi­bi­lité de gérer le niveau de réverbe. Cela était déjà possible sur les banques plus anciennes de Spit­fire Audio. Toute­fois, dans cette édition l’édi­teur met à notre dispo­si­tion 13 réverbes tirées du studio 2 d’Ab­bey Road dont une de type « large hall » desti­née à être utili­sée conjoin­te­ment avec la banque orches­trale « Abbey Road One ». Notez bien qu’en désac­ti­vant la réverbe, cette banque de cordes se révèle être très sèche et brute, ce qui n’est pas flat­teur bien entendu, surtout sur un ensemble de cette taille, mais l’in­té­rêt est de pouvoir appliquer le plugin de votre choix en toute trans­pa­rence. On notera égale­ment la présence d’un compres­seur interne, acti­vable au besoin. Il est assez musi­cal même avec un réglage poussé.

4 – Mix 1 – Rev plate 2s
00:0000:34
  • 4 – Mix 1 – Rev plate 2s00:34
  • 5 – Mix 2 – Rev plate 2s00:34
  • 7 – Vint 1 – Rev plate 2s00:34
  • 8 – Vint 2 – Rev plate 2s00:34
  • 9 – Mix 2 – Rev plate 1s 60 %01:16

 

À ma grande surprise mais aussi décep­tion, la possi­bi­lité de gérer le vibrato n’est pas systé­ma­tique sur les arti­cu­la­tions longues qui s’y prêtent. Ainsi sur les modes « Live Patch » ou « Legato », le potard de vibrato est tout simple­ment grisé ! C’est incom­pré­hen­sible, sachant qu’il est dispo­nible sur l’ar­ti­cu­la­tion « Long ». C’est vrai­ment dommage car on perd énor­mé­ment au niveau du réalisme et du lyrisme sur des instru­ments solos à cordes. À noter toute­fois que la version testée est la 1.0.0, on peut donc espé­rer quelques correc­tions de ce côté-là dans les prochaines mises à jour. Tout du moins, il faut l’es­pé­rer.performance legato.JPG

Conclu­sion

Avec cette Abbey Road Two : Iconic Strings, Spit­fire Audio propose une banque de cordes avec un carac­tère et un grain british très marqués. L’édi­teur est fidèle à sa répu­ta­tion et offre une belle qualité sonore grâce aux moyens tech­niques déployés. Il est évident, aussi, qu’une certaine aura se dégage du lieu d’en­re­gis­tre­ment quand on en connaît tout le passif. Cette nouvelle édition de la série Abbey Road est en somme un très bon produit, présen­tant certes quelques défauts tech­niques mais offrant une poly­va­lence certaine. Elle pourra s’in­té­grer sans problème dans un registre pop-rock ou R’n’B en plus de tous les usages plus clas­siques, dans tous les sens du terme, que l’on peut attendre d’une banque de cordes signée par Spit­fire Audio. Enfin, le place­ment tari­faire est une fois de plus dans la moyenne du marché.

Notre avis : 8/10

  • Un caractère british bien assumé
  • Une banque exploitable dans des registres très différents
  • Une offre de mixages et de micros généreuse
  • Toutes les articulations essentielles sont là
  • Un mode « Arranger » intéressant
  • Plusieurs réverbes dont une destinée à faire le lien avec l’Abbey Road One
  • Deux éditions disponibles
  • Le moteur maison toujours aussi élégant et pratique à utiliser
  • Pas de gestion du vibrato en legato dans la version testée !
  • Gourmande en CPU
  • Une programmation qui demande quand même pas mal de travail pour sonner de manière crédible
  • Certain·es pourraient regretter l’absence de Kontakt
  • Le lecteur maison s’est montré parfois capricieux sur la machine de test

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