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Impact Soundworks Tokyo Scoring Strings
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Test de l'ensemble de cordes Impact Soundworks Tokyo Scoring Strings

Ensemble de cordes virtuelles de la marque Impact Soundworks

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Prix public US : $449 incl. VAT
Test écrit
6 réactions
L'excellence japonaise !
9/10
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Impact Soundworks fait le pari de proposer une nouvelle banque de cordes sur un marché très concurrentiel et dans lequel il est primordial de proposer une valeur ajoutée pour espérer intéresser les compositeurs. La « Tokyo Scoring Strings » saura-t-elle se démarquer ?

Test de l'ensemble de cordes Impact Soundworks Tokyo Scoring Strings : L'excellence japonaise !

Impacts Sound­works est une société spécia­li­sée dans les banques de sons et fondée par Andrew Aversa et Will Roget en 2008. Depuis toutes ces années, l’édi­teur a proposé une très large collec­tion d’ins­tru­ments virtuels aux styles et usages très variés. On retrouve par exemple les très bonnes banques de guitares et basses élec­triques dans la collec­tion « Shred­dage », des percus­sions, des voix, des synthés ou encore des instru­ments tradi­tion­nels venus de divers coins du monde.

La « Tokyo Scoring Strings » que nous testons aujour­d’hui est une banque de cordes orien­tée comme son nom l’in­dique, musique à l’image. Un pari risqué quand on voit l’offre consé­quente déjà exis­tante et qui couvre proba­ble­ment tous les besoins imagi­nables. Toute­fois, avec cette nouvelle banque de cordes, Impacts Sound­works mise sur un grain de son bien diffé­rent de ce que peuvent offrir certains éditeurs anglo-saxons et sur quelques propo­si­tions tech­niques pouvant plaire à de nombreux compo­si­teurs.Tokyo-Scoring-Strings

La « Tokyo Scoring Strings » propose un ensemble au format réduit avec 8 premiers violons, 6 seconds violons, 4 altos, 4 violon­celles et 3 contre­basses. Elle a été enre­gis­trée par l’en­semble « Koichiro Muroya Strings » au Sound City Studio sous la direc­tion de l’in­gé­nieur son Mitsu­nori Aizawa. Un format loin des gros ensembles sympho­niques, mais ne vous fiez cepen­dant pas aux appa­rences car des ensembles de cette taille peuvent tout à fait avoir leur place sur des œuvres « massives ». Chaque pupitre a été enre­gis­tré en respec­tant le pano­ra­mique réel, ce qui est dans la grande majo­rité des cas une qualité appor­tant à la fois réalisme et confort au moment du mixage.

La banque de son fonc­tionne sous Kontakt et est compa­tible avec la version Player, très bon point. Une fois instal­lée, comp­tez un peu plus de 80 Go sur votre disque dur/SSD, ce qui est tout à fait raison­nable en 2022.

Une inter­face complete et (un peu) complexe

L’édi­teur propose deux types de patchs avec une première version déjà pré-mixée par Mitsu­nori Aizawa et une seconde plus flexible qui donne accès à quatre posi­tions de micros (close, room, decca et surround). La première version reste la plus pratique à utili­ser et la plus économe au niveau des ressources mémoire/proces­seur car atten­tion, un seul patch avec plusieurs micros d’ac­ti­vés, peut vite faire peser plusieurs Giga-octets à votre mémoire vive.

Une fois un pupitre chargé, on se retrouve face à une inter­face aux couleurs natio­nales du Japon avec trois prin­ci­paux onglets servant à navi­guer entre les diffé­rentes options : Perform, Longs, Shorts. Sur le premier onglet qui est aussi la page prin­ci­pale, on retrouve un visuel en temps réel de l’ar­ti­cu­la­tion jouée, du niveau de dyna­mique (CC1) et de l’in­ten­sité du vibrato (CC2). Un peu plus bas, l’op­tion « Legato Mode » permet de bascu­ler entre un mode mono­pho­nique ou poly­pho­nique, ce qui est une option très utile. Toute­fois, l’édi­teur ne semble pas propo­ser de vrai divisi et c’est dommage. Ainsi, vos premiers violons, s’ils sont joués en mode poly­pho­nique, verront leurs effec­tifs doubler « virtuel­le­ment ».perform

Une option bien­ve­nue est celle de pouvoir choi­sir la plage dyna­mique acces­sible par le contrô­leur de modu­la­tion CC1, ce qui peut être perti­nent si par exemple on souhaite créer des nappes de cordes en limi­tant au maxi­mum la dyna­mique ou au contraire aller cher­cher de longs cres­cen­dos en augmen­tant cette dernière. Dimi­nuer la plage dyna­mique est aussi très pratique pour inté­grer ces cordes dans des produc­tions un peu éner­vées du type rock ou metal.

Enfin, on a la main sur la « vitesse » du legato. Autre­ment dit, la vitesse de tran­si­tion d’une note à l’autre. Par exemple, sur une montée de gamme rapide, on pourra envi­sa­ger d’uti­li­ser une vitesse élevée là où sur un passage lent et lyrique, des tran­si­tions plus douces seront plus appro­priées.

Il est possible d’ac­ti­ver l’op­tion « Con Sordino », mais j’ai trouvé le résul­tat moyen. Un ressenti sans doute lié au fait que celui-ci est simple­ment simulé avec un travail sur l’éga­li­sa­tion. Ce n’est cepen­dant pas le premier éditeur à appliquer cette tech­nique avec plus ou moins de succès.

Si jusque-là, nous sommes sur des para­mètres plutôt communs, que l’on retrouve souvent sur des banques de ce genre, c’est sur la dernière partie de cet onglet que les choses se compliquent un peu. En effet, Impact Sound­works propose plusieurs manières de gérer la latence des samples joués. Pour les moins connais­seurs, il faut comprendre qu’une note samplée comporte quelques milli­se­condes de latence sur son départ. Ceci parti­cipe, entre autres, au réalisme mais pose le problème de la mise en place ryth­mique. Ainsi par exemple, et ce n’est pas propre à cette banque de cordes en parti­cu­lier, en écri­vant un passage en spic­cato, on se retrou­vera avec des notes qui sont jouées en retard et qu’il faudra soit déca­ler direc­te­ment dans l’édi­teur MIDI (la méthode la moins pratique et qui posera des problèmes lors de l’ex­port en nota­tion solfé­gique), soit appliquer une compen­sa­tion direc­te­ment sur la piste de votre DAW (la méthode la plus courante et qui permet de garder une program­ma­tion bien alignée sur la grille de votre DAW). A noter aussi que cette latence est inévi­ta­ble­ment pénible lorsque l’on enre­gistre.

Avec la « Tokyo Scoring Strings », l’édi­teur propose plusieurs approches. Par exemple, le mode « Zero Latency » est le plus appro­prié en phase d’en­re­gis­tre­ment car le départ des samples est le plus court possible. On y perd bien entendu énor­mé­ment en réalisme et une fois la prise effec­tuée, il faudra bascu­ler au choix sur le mode « Stan­dard » qui préserve les diffé­rents retards selon les arti­cu­la­tions utili­sées, ou alors sur le mode maison de l’édi­teur appelé « Looka­head ».

Ce dernier, qui se veut nova­teur, permet entre-autres, à l’al­go­rithme interne de gérer les problèmes de latence en prenant en compte auto­ma­tique­ment les arti­cu­la­tions jouées. Ceci est une bonne idée et permet en effet de simpli­fier la program­ma­tion, notam­ment lorsque l’on change de tech­nique de jeu dans une même phrase. Toute­fois, pour que celui-ci soit opéra­tion­nel, il est néces­saire d’uti­li­ser un VST maison fourni par l’édi­teur à placer en Insert sur la piste instru­ment.advanced

On pourra égale­ment citer diverses options inté­res­santes comme un mode « Niente » permet­tant d’ob­te­nir un volume nul, la gestion de l’af­ter touch pour la dyna­mique et le vibrato ou encore le « Split Point Legato » permet­tant de ne pas se préoc­cu­per des notes dépas­sant les unes sur les autres pour jouer en legato car celles-ci sont souvent mal inter­pré­tées lors de la mise en parti­tion. En bref, plein de petites choses qui peuvent dans certaines situa­tions deve­nir indis­pen­sables.

Une banque qui a du TACT

Les deux autres onglets regroupent respec­ti­ve­ment les arti­cu­la­tions longues et courtes. La liste est suffi­sam­ment complète pour combler pratique­ment tous les besoins courants. La famille des arti­cu­la­tions longues est compo­sée de la manière suivante :

  • Arco (Sustain)
  • Tremolo
  • Trills HT
  • Trills WT
  • Harmo­nics

Cette liste est à complé­ter avec les divers modes dispo­nibles pour jouer en legato que l’on pourra acti­ver au choix pour les arti­cu­la­tions citées précé­dem­ment excep­tée pour les harmo­niques.

  • Legato Bow (On parle ici de passer d’une note à l’autre sans glis­ser et en remet­tant un coup d’ar­chet)
  • Legato Slur (On change de note toujours sans glis­ser et en gardant le même coup d’ar­chet)
  • Porta­mento Bow (Porta­mento avec un nouveau coup d’ar­chet pour la nouvelle note)
  • Porta­mento Slur (Porta­mento sans nouveau coup d’ar­chet pour la nouvelle note)

Les arti­cu­la­tions dites « courtes » comprennent :

  • Stac­cato
  • Stac­ca­tis­simo
  • Spic­cato
  • Spic­cato Secco
  • Pizzi­cato
  • Sfor­zando Long
  • Sfor­zando Short
  • Decres­cendo Long
  • Decres­cendo Short

Enfin, on retrouve quatre modes permet­tant de contrô­ler la durée de relâ­che­ment des diffé­rentes arti­cu­la­tions (Natu­ral, Exci­ted, Stac­cato, Decres­cendo).

La très grande force de cette banque de cordes réside dans la flexi­bi­lité avec laquelle il est possible de contrô­ler et de person­na­li­ser toutes ces arti­cu­la­tions grâce à la tech­no­lo­gique « TACT » (pour Total Arti­cu­la­tion Control Tech­no­logy). Il est ainsi possible de défi­nir jusqu’à trois règles permet­tant d’ac­tion­ner telle ou telle tech­nique de jeu. De cette manière on peut à titre d’exemple grou­per plusieurs arti­cu­la­tions sur un même Key Switch et passer de l’une à l’autre à l’aide d’un contrô­leur CC en défi­nis­sant diffé­rentes plages entre 0 et 127. C’est un exemple parmi bon nombre de combi­nai­sons possibles.longs map

On pourra là encore noter quelques options inté­res­santes :

  • Pouvoir gérer indé­pen­dam­ment le volume de chaque tech­nique de jeu (ceux qui utilisent les « expres­sion maps » savent à quel point c’est utile)
  • Pouvoir réduire le nombre de nuances sur les arti­cu­la­tions courtes. Ainsi par exemple, sur les spic­cato, plutôt que d’avoir quatre niveaux d’in­ten­sité selon la vélo­cité avec laquelle est jouée la note, on peut deman­der que même avec une forte vélo­cité, on reste bloqué sur une nuance faible.
  • Pouvoir gérer en profon­deur les temps des tran­si­tions en legato. On peut litté­ra­le­ment person­na­li­ser à la milli­se­conde près chaque fade.
  • L’op­tion « Easy Artic » du mode « Looka­head » qui permet de passer d’une arti­cu­la­tion à l’autre en prenant en compte unique­ment la vélo­cité de la note et sa durée en milli­se­condes.

On retrouve égale­ment une console inté­grée à la banque permet­tant de gérer les niveaux mais aussi d’ap­pliquer des effets (réverbes, égali­seurs, compres­seurs et bien d’autres).

console

Du grain !

Voici quelques exemples sonores mélan­geant diffé­rentes tech­niques de jeu. La program­ma­tion comporte des mouve­ments au niveau des contrô­leurs CC1, CC11 et CC2 (dyna­mique, expres­sion et vibrato). Cette banque de cordes propose un rendu très sec et dépourvu de réverbe. Ceci permet d’uti­li­ser la réverbe de son choix au moment du mixage. Sur ces diffé­rents exemples, une légère réverbe de type « hall » a été appliquée. Aucune égali­sa­tion et aucun plugin supplé­men­taire n’ont été ajou­tés afin que vous pous­siez vous rendre compte du rendu sonore le plus « out of the box » possible.

1 – Spic­cato + Stac­cato + Legato
00:0000:50
  • 1 – Spic­cato + Stac­cato + Legato00:50
  • 2 – Ensemble Legato00:23
  • 3 – Spic­cato + Sfor­zando Short +Piz­zi­cato00:34
  • 4 – Violons 1 – Legato00:35
  • 5 – Violons 1 – Legato Con Sordino00:35
  • 6 – Spic­cato + Runs + Legato00:51
  • 7 – Altos – Tremolo avec Legato – Poly­pho­nique00:19

Le rendu est très convain­cant. Les arti­cu­la­tions courtes sont orga­niques et le format réduit de l’en­semble parti­cipe à donner du grain et de « l’im­per­fec­tion » au son. Le jeu en legato est lui aussi très effi­cace avec une grande ampli­tude dans la gestion du vibrato.

On retrouve en effet un grain japo­nais qui se trouve être plutôt éloi­gné des sono­ri­tés anglo-saxonnes. On ne peut ainsi que féli­ci­ter l’édi­teur pour avoir réussi à donner de la singu­la­rité à son produit.

Enfin, la plage dyna­mique est très large et on pourra sans problème aller cher­cher des choses très intimes ou au contraire très puis­santes et agres­sives.

Voici enfin quelques extraits mettant en avant les quatre posi­tions des micros. La réverbe est désac­ti­vée sur ces extraits.

8 – Micros CLOSE
00:0000:35
  • 8 – Micros CLOSE00:35
  • 9 – Micros DECCA00:35
  • 10 – Micros ROOM00:35
  • 11 – Micros SURROUND00:35

Conclu­sion

Impact Sound­works arrive à nous propo­ser une banque de cordes nova­trice sur plusieurs plans. Premiè­re­ment, le son se démarque en effet de la concur­rence, il y a une vraie person­na­lité dans cette « Tokyo Scoring Strings », ne vous atten­dez pas à retrou­ver le même grain que chez le leader britan­nique par exemple, loin de là. Deuxiè­me­ment, l’édi­teur a effec­tué un travail remarquable sur la flexi­bi­lité d’uti­li­sa­tion de sa banque. La prise en charge des « problèmes » de latence ainsi que la person­na­li­sa­tion pous­sée des arti­cu­la­tions et leur usage, méritent à eux seuls quelques points supplé­men­taires sur la note finale de ce test. Troi­siè­me­ment, le choix d’un ensemble de cette taille offre beau­coup de poly­va­lence et cette banque trou­vera sans peine sa place dans des produc­tions aux styles très variés. On pourra toute­fois regret­ter une prise en main parfois complexe, justi­fiée par le nombre de possi­bi­li­tés, mais c’est le prix à payer pour béné­fi­cier d’une telle poly­va­lence. A ce propos, le prix : à envi­ron 450 euros, la « Tokyo Scoring Strings » est dans la moyenne du marché pour ce genre de produit et les mérite bien.

9/10
Points forts
  • De la personnalité et du grain
  • Le format de l’ensemble qui présente de nombreux avantages
  • Suffisamment d’articulations pour couvrir les usages courants
  • La possibilité de personnaliser de manière très poussées différents aspects techniques et sonores
  • La prise en charge des problèmes de latence propres à ce genre de banques
  • Une gestion très poussée des techniques de jeu (TACT)
  • Demande un espace disque raisonnable
  • Compatible avec Kontakt Player
Points faibles
  • Un peu complexe à prendre en main
  • Un Con Sordino tout juste moyen
  • Un mode polyphonique mais sans vrai divisi
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.