Sujet Commentaires sur le dossier : Sondage : de l'apprentissage d'un instrument de musique
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Fin du sondage : 23/06/23
1 Posté le le 09/06/2023 à 11:00
Sondage Clos
Avez-vous appris la pratique d'un instrument ?
- 1 oui, dans une école (140 - 41%)
- 2 non (72 - 21%)
- 3 oui, avec des tutos gratuits (69 - 20%)
- 4 oui, avec des formations payantes (60 - 18%)
Gros Oeil
2784
Responsable de la modération
Membre depuis 19 ans
Sujet de la discussion Posté le 09/06/2023 à 11:00:01Commentaires sur le dossier : Sondage : de l'apprentissage d'un instrument de musique
Que vous soyez guitaristes, pianistes, batteur·se·s, ou adepte·s de tout autre instrument...
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Tamen pax et amor, oscula.
Anonyme
41 Posté le 11/06/2023 à 16:42:59
Citation :
Intéressant, comme remarque, sauf que les écoles de musique dépendent d'une collectivité, qui fonctionnent avec de l'argent public, et du coup ont une obligation de résultats.. On ne peut pas devenir musicien par le biais de l’école traditionnelle, gérée par l’éducation nationale, ce n'est pas du tout sa vocation. Par ailleurs, je vois mal un conservatoire de musique proposer des partitions de rap, ça ferait carrément fuir la "clientèle" plus traditionnelle. On reste dans le classique. Ce qui ne veut pas dire non plus que ces écoles ne s'ouvrent pas à d'autres styles de musique. Et si les portables et autres ordis sont de très bons outils en complément d'un apprentissage, il deviennent une véritable plaie quand ils sont utilisés à tout bout de champ en douce pendant les répets et même sur scène. C'est juste un avis parmi d'autres. Je pense que la raison principale pour laquelle les élèves sont indifférents (voire rebelles) à l'éducation musicale à l'école c'est en raison d'un gouffre abyssal entre les styles de musique enseignés dans l'école et les styles de musique écoutés hors de l'école. L'Education Nationale s'obstine à "intellectualiser" l'enseignement de la musique.
patrick_g75
8641
Je poste, donc je suis
Membre depuis 16 ans
42 Posté le 11/06/2023 à 17:26:30
Citation de BlackWinny :
33 posté le 10/06/2023 à 19:35:01
:
Je pense que la raison principale pour laquelle les élèves sont indifférents (voire rebelles) à l'éducation musicale à l'école c'est en raison d'un gouffre abyssal entre les styles de musique enseignés dans l'école et les styles de musique écoutés hors de l'école. L'Education Nationale s'obstine à "intellectualiser" l'enseignement de la musique. Les enfants, eux, veulent vivre dans leur corps.
.........
J'ai lu attentivement tout ton article.
Évidemment il est un peu surdimensionné pour ce forum... mais il est en tous ses points intéressant.
Je laisse de côté le détail des méthodes d'enseignement en Asie, et ne retient que ce qui est essentiel pour moi ici.
*
1)
Je suis assez âgé pour avoir, moi-même, subi des méthodes d'enseignement parfaitement aberrantes (genre : exposé au tableau noir de la répartition des intervalles d'une gamme majeure... à des élèves qui n'ont pas encore, pas même une seule fois !, produit un son, un seul son, avec un pipeau quelconque).
Comment ce genre de "pédagogie" ne m'a pas dégoûté à vie de toute pratique musicale ? Mystère... et passion ?
Donc, oui :
"La pratique minimale d'au moins un instrument (devrait être) toujours concomitante de l'acquisition de la théorie de la musique, du solfège et de l'harmonie."
Je suis d'accord sans réserve.
Il faut d'abord éprouver la musique pour commencer d'en apprendre quoi que ce soit.
2)
Je veux ici commencer par une anecdote personnelle, quasi intime je l'avoue. Et simple anecdote, sans valeur de preuve bien sûr. Juste une illustration.
J'ai dix ans. Me trouvant hors domicile. Un peu livré à moi-même pour une après-midi, disposant d'un "électrophone", et là, traînant sur une étagère, des 45 tours... J'en prends deux. Pourquoi ces deux-là ? Peu importe. Je n'y connais rien. Ma famille n'est pas "mélomane".
La Marche Turque de Mozart
Rock Around The Clock de Bill Haley
...
J'en ignore tout, et, entre autres, que ce sont là deux échantillons particulièrement archétypaux de ce que tu appelleras "musique classique" et "musique moderne" ?
Quoiqu'il en soit, je me suis passé ces deux morceaux en boucle toute l'après-midi, les deux me mettant littéralement en transe, sans distinction.
Ce jour-là, je n'ai ai rien appris, mais j'ai découvert, j'ai aimé.
Tout ça pour dire quoi ?
*
Pour dire que toute discrimination entre musiques "classiques" et musiques "modernes", comme celle que tu souhaites voir opérer dans l'enseignement de la musique est inutile et, donc, néfaste.
D'ailleurs, plutôt que de formes "modernes", il s'agit plutôt de formes "populaires". Mais laissons ces ergotages lexicaux de côté. Ce qui importe, c'est de faire appréhender aux élèves un paysage aussi ouvert, et divers, que possible.
C'est de leur représenter que "la-musique" est une histoire, un fait historique, le produit d'évolutions, de recherches, avancées et retours, etc.
Etc.
C'est - par exemple - de leur montrer que, ce qu'ils écoutent à la radio (si pop, variété...), cela est composé en grande partie selon des procédés qui datent !
Et la musique "classique" (disons plutôt : "savante"), a elle aussi des racines populaires, à toutes les époques. Et les musiques populaires actuelles ont donc pompé, beaucoup, dans la musique ancienne. Etc.
La musique "classique" est "savante", certes. Mais cela ne veut en rien dire qu'elle est "abstraite" ! Laissez croire ça à des élèves, c'est leur rendre un très mauvais service.
Et ce ne serait pas mal, pédagogiquement parlant, de leur montrer tout ce que l'on peut trouver d'invention (savante) dans les musiques populaires actuelles...
Je n'insiste pas.
J'ai déjà été trop bavard...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Anonyme
43 Posté le 11/06/2023 à 19:19:08
Citation :
Apprendre la musique, c'est barbant par définition, passer des heures a comprendre le solfège, a répéter les mêmes passages, accessoirement à faire quelques gammes, histoire de travailler l’indépendance des deux mains au piano, sans compter le mal au poignet, au doigts, les pépins physiques. Il faut s'accrocher. Le "barbant" fait que la récompense est au bout du chemin, que l'on peut franchir des paliers, et gagner en assurance. Tout à fait d'accord. En fait, tout dépend comment s'est enseigné. En France on a dans les cours "académiques" une vieille habitude ancrée depuis bientôt un siècle qui consiste à rendre le solfège le plus barbant possible pour les débutants.
Tout dépends de ce que l'on peut appeler jouer d'un instrument, la définition est vague, soit jouer seulement trois notes, et se faire quand même plaisir, ou soit interpréter à la perfection une pièce difficile de Bach, au bout d'un certain nombre d'années.
Hermon de Vinon
3494
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 13 ans
44 Posté le 11/06/2023 à 20:46:07
Citation de petitindien :
Autodidacte, on vote comment?
On vote comme moi
Citation de Hermon :
Pour une fois un sondage où je peux donner sans hésitation une seule et unique réponse et sans commentaire à ajouter: réponse 4
the bubble
4074
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
45 Posté le 12/06/2023 à 13:55:43
Mais tu sais Blackwinny, ce genre de taf avec les élèves en formation musicale (le terme solfège n'existe plus, remplacé par fm dans les années 80), eh bien on le fait déjà et je le fait avec mes élèves de fm. Je suis issu des musiciens intervenants en milieu scolaire et maintenant prof de piano, d'éveil et de fm.
Je suis confronté à un double problème:
-les enfants actuellement, refusent souvent de se donner du mal pour apprendre, quel que soit le jeu par lequel tu passes.
-les cours à double niveau en fm pendant une heure, une aberration.
De plus, que l'on soit académique ou pas, l'apprentissage du codage musical demande un minimum de concentration, j'ai fait du ludique et j'en suis revenu. Par contre, la répétition en coscience est nécessaire. La manière d'expliquer (pédagogie différenciée) est souvent fortement responsable de l'incompréhension (mais pas que). Au delà des objectifs d'acquisition qu'on se fixe en cours pour une année et un cycle, laisser du temps aux élèves est important. Comme tu le disais, des fois, ce n'est pas l'intellect qui bloque mais l'aisance corporelle, ou bien l'indépendance, ou l'écoute, ou même une appréhension du codage (blocage de lecture malgré la compréhension de l'écriture musicale et les rythmes acquis corporellement, si, si je l'ai vu, une crainte de la lecture quoi). un bon prof tente de cibler tout ça et dès la première année car c'est primordial. mais à un moment, tout ne peut pas être ludique, avancer c'est aussi se donner les moyens pour un résultat. Le truc c'est qu'il y a tellement de paramètres à prendre en compte que c'en est un peu étourdissant.
Pour ma part ça fait 20 ans que j'enseigne. j'entends la part du ludique depuis 20 ans, et honnêtement, les écoles de musique associatives et municipales ont bien changé leurs méthodes, mais pas les conservatoires, quand ma femme a vu les cours de mon fils elle se revoyait au conservatoire il y a 20 ans.......
Pour moi le problème est comme partout manque d'uniformisation et d'écoute entre les établissements, et recherche de "niveau" avec oubli de la pédagogie différenciée.......bref........moi évidemment en tant qu'enseignant je suis pour les cours en présentiel, car je me méfie des méthodes miracles qu'on vante en pub partout parce rien n'arrête nos propres limites à un moment, qu'on peut évidemment dépasser avec le temps, mais, je le répète, avec le temps.......et que surtout après des cours en ligne, j'ai corrigé de sacrés défauts de positions, qui auraient pu être dangereux a terme, avec des risques de blessures digitales à cause de la crispation. Pour corriger un défaut, rien de mieux que le présentiel, j'ai travaillé en distanciel pendant la période covid, je ne referai jamais.
Bon, à côté de ça, je suis autodidacte au départ en mixage. En jazz et en écriture musicale anglophone, en composition de textes et de musique actuelle à 100%
Je suis confronté à un double problème:
-les enfants actuellement, refusent souvent de se donner du mal pour apprendre, quel que soit le jeu par lequel tu passes.
-les cours à double niveau en fm pendant une heure, une aberration.
De plus, que l'on soit académique ou pas, l'apprentissage du codage musical demande un minimum de concentration, j'ai fait du ludique et j'en suis revenu. Par contre, la répétition en coscience est nécessaire. La manière d'expliquer (pédagogie différenciée) est souvent fortement responsable de l'incompréhension (mais pas que). Au delà des objectifs d'acquisition qu'on se fixe en cours pour une année et un cycle, laisser du temps aux élèves est important. Comme tu le disais, des fois, ce n'est pas l'intellect qui bloque mais l'aisance corporelle, ou bien l'indépendance, ou l'écoute, ou même une appréhension du codage (blocage de lecture malgré la compréhension de l'écriture musicale et les rythmes acquis corporellement, si, si je l'ai vu, une crainte de la lecture quoi). un bon prof tente de cibler tout ça et dès la première année car c'est primordial. mais à un moment, tout ne peut pas être ludique, avancer c'est aussi se donner les moyens pour un résultat. Le truc c'est qu'il y a tellement de paramètres à prendre en compte que c'en est un peu étourdissant.
Pour ma part ça fait 20 ans que j'enseigne. j'entends la part du ludique depuis 20 ans, et honnêtement, les écoles de musique associatives et municipales ont bien changé leurs méthodes, mais pas les conservatoires, quand ma femme a vu les cours de mon fils elle se revoyait au conservatoire il y a 20 ans.......
Pour moi le problème est comme partout manque d'uniformisation et d'écoute entre les établissements, et recherche de "niveau" avec oubli de la pédagogie différenciée.......bref........moi évidemment en tant qu'enseignant je suis pour les cours en présentiel, car je me méfie des méthodes miracles qu'on vante en pub partout parce rien n'arrête nos propres limites à un moment, qu'on peut évidemment dépasser avec le temps, mais, je le répète, avec le temps.......et que surtout après des cours en ligne, j'ai corrigé de sacrés défauts de positions, qui auraient pu être dangereux a terme, avec des risques de blessures digitales à cause de la crispation. Pour corriger un défaut, rien de mieux que le présentiel, j'ai travaillé en distanciel pendant la période covid, je ne referai jamais.
Bon, à côté de ça, je suis autodidacte au départ en mixage. En jazz et en écriture musicale anglophone, en composition de textes et de musique actuelle à 100%
[ Dernière édition du message le 12/06/2023 à 14:07:18 ]
Anonyme
46 Posté le 12/06/2023 à 15:50:32
Citation :
Personne ne parle du problème de l'utilisation continuelle et abusive du téléphone portable. Un véritable fléau, certes n'en faisons pas une généralité. C'est comme si il y avait un vrai tabou la dessus. On en parle pas, on évite d'en parler. Ces outils, sont très utiles professionnellement, administrativement, et pour se distraire, a n'en pas douter, la question n'est pas la. Mais quand des gamins (ou même des adultes...) passent cinq heures ou plus par jour et par nuit en moyenne (chiffres que l'on retrouve partout) c'est énorme, c'est qu'il y a un sérieux problème de concentration et d’assiduité. Les cinq heures passées a pianoter sur ces machins ne sont pas mises à profit pour faire du solfège, apprendre un morceau, ou étudier un compositeur. C'est un peu abrupt, j'en conviens, mais c'est la triste vérité. Il faut aussi savoir ce qu'on veut, faire des choix.-les enfants actuellement, refusent souvent de se donner du mal pour apprendre, quel que soit le jeu par lequel tu passes.
-les cours à double niveau en fm pendant une heure, une aberration.
J'ai de vagues souvenirs de l'enseignement musical à l’école, à partir de la 3eme...Chiant au possible avec une simple une flute à bec, avec en prime le bordel des jeunes cons pendant les cours, j'en faisait partie, et je n'en suis pas très fier aujourd'hui, c’était il y a bien longtemps, mais franchement ce n'est pas ça qui m'a donné envie de faire (ou d'essayer de faire...) de la musique. C'est venu sur le tard, enfants élevés, travaux de maison terminés, avec une réelle envie de progresser, d'apprendre. Quant au conservatoire, c'est dur, il y a un niveau assez élevé requis pour y être admis, c'est clairement fait pour faire souffrir les gens, mais aussi pour devenir prof de renom ou pour leur ouvrir des portes vers des orchestres très renommés.
patrick_g75
8641
Je poste, donc je suis
Membre depuis 16 ans
47 Posté le 12/06/2023 à 16:20:18
Citation de Franck Heudebert De Folembray :
.....
Quant au conservatoire, c'est dur, il y a un niveau assez élevé requis pour y être admis, c'est clairement fait pour faire souffrir les gens.
fait pour ? Vraiment ?
Un enseignant est toujours, d'une façon ou d'une autre, qu'il le veuille ou non, dans un certain rapport de pouvoir sur l'apprenant.
Certes. Mais ni plus ni moins dans un conservatoire que partout ailleurs. Et les rapports de pouvoir ne sont pas spécifiques à l'enseignement - et encore moins au milieu musical !
Bref : dire que "le conservatoire est fait pour faire souffrir"...
Passons.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 12/06/2023 à 16:21:30 ]
Anonyme
48 Posté le 12/06/2023 à 16:44:40
Oui, souffrir dans le sens ou il faut bosser très dur, et faire des sacrifices. Le conservatoire n'est par une maison des jeunes, un club de loisirs, beaucoup ont tendance à l'oublier. Ce sont des établissements d'excellence.
chbonnet
3
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 17 ans
49 Posté le 12/06/2023 à 20:07:16
Je suis multi-instrumentiste (trompette, saxhorns, trombone à coulisse, saxophones, basse électrique et batterie) et j'ai toujours appris avec des profs en cours particuliers. Selon moi, c'est indispensable pour acquérir les bons gestes et bonnes démarches car apprendre sans aide est la garantie de perdre du temps pour arriver à un niveau correct. Une fois la maîtrise de l'instrument acquise, on peut quitter le prof pour travailler tout seul. On ne devient pas virtuose avec un professeur mais en travaillant les répertoires ou l'improvisation que l'on veut pratiquer. Et surtout, il faut se produire en public : répéter pour répéter n'a pas de sens, la musique est un langage : il faut soit avoir une audience, soit avoir des interlocuteurs (+ l'audience !)
McREMY
159
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 13 ans
50 Posté le 12/06/2023 à 20:48:08
Citation de 10 Cray :
Je pense qu’en France (j’étudie l’orgue en Belgique), certains profs au conservatoire ont un complexe de supériorité. Ils devraient enseigner avant tout le plaisir de jouer.
Malheureusement, on accepte n’importe qui comme enseignant.
Je dirais que ça vient de l'élitisme du conservatoire, de la caste des musiciens classiques. Certains sont très dédaigneux envers ceux qui n'ont pas le même pedigree. C'est terriblement frustrant comme expérience...
Et ce n'est pas prêt de s'arrêter quand on voit le nombre d'écoles de musiques municipales qui n'apprennent aux enfants que les instruments classiques (même pas de guitare acoustique folk, que classique nylon) en enseignent le solfège au lieu d'apprendre le plaisir de jouer de la musique.
Bref je suis content d'avoir appris seul, même si j'ai des lacunes dans certains domaines et que je n'ai pas appris ou découvert plusieurs techniques/théories avec la même / bonne progression.
playlist de l'album démo de mon ancien groupe (rock prog instrumental)
Mon univers musical bercé entre pink floyd, dream theater, Satriani, etc...
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