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Test de l'interface audionumérique Presonus Studio 192 - Presonus se met à l'USB 3

7/10

Après avoir renouvelé l’année dernière ses interfaces d’entrée de gamme avec la série AudioBox iOne/iTwo compatible iOS, le constructeur louisianais rafraichit cette année le haut de son catalogue avec les Studio 192 et Studio 192 Mobile qui intègrent notamment une connexion USB 3. C’est le vaisseau amiral, la Studio 192, qui nous intéresse aujourd’hui.

PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 1

Avec l’ar­ri­vée du Thun­der­bolt et de l’USB 3 dans le monde de l’in­for­ma­tique, les construc­teurs d’in­ter­face audio ont plus ou moins rapi­de­ment pris le train en marche en propo­sant de nouveaux modèles promet­tant monts (la latence) et merveilles (nombre de canaux) aux utili­sa­teurs. Si le passage à ces nouveaux stan­dards est inéluc­table, nous avons pu consta­ter que certaines inter­faces USB 2 avaient encore de la réserve, notam­ment au niveau des temps de latence chez les construc­teurs maitri­sant parfai­te­ment leur contrô­leur.

C’est donc au tour de Preso­nus, avec un peu de retard sur la concur­rence, de propo­ser une inter­face inté­grant un contrô­leur « nouvelle géné­ra­tion ». L’avan­tage de l’USB 3 par rapport au Thun­der­bolt, c’est notam­ment la poten­tielle rétro­com­pa­ti­bi­lité avec l’USB 2 dispo­nible sur tous les ordi­na­teurs pas trop vieux. C’est d’ailleurs le cas de la Studio 192 qui reste compa­tible avec les ordi­na­teurs dispo­sant de connec­teurs USB 2 seule­ment. Et si le construc­teur nous conseille d’uti­li­ser un port USB 3, la Studio 192 dispose a priori du même nombre de canaux en USB 2. Quoi qu’il en soit, le test a été effec­tué sur un MacBook Pro dispo­sant d’un port USB 3.

I’m blue badabi badaba

PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 2

La face avant adopte les couleurs clas­siques de la marque, et propose à l’uti­li­sa­teur de bran­cher direc­te­ment deux micros ou deux instru­ments grâce aux entrées combo XLR/Jack TRS. On accè­dera aux réglages de gain et d’ali­men­ta­tion fantôme via un enco­deur et trois boutons situés juste à droite des entrées. On retrouve aussi un bouton talk permet­tant d’ac­ti­ver le micro inté­gré à la façade afin de parler à son ou ses musi­cien(s). C’est une fonc­tion­na­lité que l’on retrouve désor­mais assez fréquem­ment sur les inter­faces un peu haut de gamme et c’est plutôt une bonne nouvelle, car très pratique à l’uti­li­sa­tion. Si jamais le micro inté­gré ne vous conve­nait pas, sachez qu’il est possible d’as­si­gner n’im­porte quelle entrée micro au circuit de Talk­back. Utile si vous êtes loin de votre inter­face audio lors des sessions d’en­re­gis­tre­ment. Deux boutons Dim/Mute et Mono viennent complé­ter le tableau de manière agréable.

Les indi­ca­teurs de niveau pour les huit entrées analo­giques disposent de huit LED permet­tant ainsi de véri­fier rapi­de­ment le niveau de modu­la­tion. On retrouve aussi le gros potard de volume pour la paire de sorties prin­ci­pales, ainsi qu’une paire de 8 LED pour le niveau de sortie. Enfin, les deux sorties casque sont entiè­re­ment indé­pen­dantes, tant du point de vue de la source que du volume, une très bonne chose !

PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 3

À l’ar­rière, la Studio 192 intègre une palanquée de connec­teurs, avec les 6 entrées micro/ligne restantes en XLR/Jack TRS, les huit sorties analo­giques en Jack TRS, les sorties enceintes en Jack TRS, l’en­trée/sortie d’hor­loge en BNC, l’en­trée/sortie S/PDIF en RCA et enfin les entrées/sorties ADAT au format TOSLINK (16 canaux en 44,1/48 kHz et 8 en 88,2/96 kHz). En 176,4/192 kHz, ces entrées/sorties numé­riques ne fonc­tionnent pas. Enfin, on retrouve le connec­teur USB 3 (compa­tible USB 2, donc), et la connexion pour l’ali­men­ta­tion externe. Encore un truc qui va trai­ner dans les pieds !

Il n’y a donc pas grand-chose à redire d’un point de vue ergo­no­mique au niveau hard­ware. On dispose de deux sorties casques indé­pen­dantes avec un contrô­leur de volume, deux entrées mic/instru­ment en face avant, un gros potard de volume pour les enceintes, des boutons mono/mute/dim, un bouton talk­back avec micro asso­cié, le bouton d’ali­men­ta­tion et enfin un enco­deur pour régler les gains des diffé­rentes entrées. La seule chose que l’on pour­rait regret­ter est l’ab­sence de bouton pour passer d’une paire d’en­ceintes à une autre (spoi­ler : on pourra le faire via la partie logi­cielle). Ça commence donc plutôt bien !

Passons main­te­nant à la partie logi­cielle.

Entre gris clair et gris foncé

Afin de faire le tour de l’in­ter­face utili­sa­teur logi­cielle, nous vous avons concocté une petite vidéo pour bien vous rendre compte de l’er­go­no­mie géné­rale. Nous y décou­vrons la table de mixage virtuelle, les trai­te­ments avec le Fat Chan­nel, la réverbe et le délai inté­grés, les présets, le circuit talk­back et les para­mètres concer­nant les diffé­rentes sorties physiques.

 

PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 5

Si nous n’at­tei­gnons pas la flexi­bi­lité de RME ou Ante­lope au niveau du routing, la partie logi­cielle reste assez complète et surtout simple à prendre en main. On regret­tera juste le fait de ne pas pouvoir enre­gis­trer d’une manière ou d’une autre les trai­te­ments inté­grés comme la réverbe ou le délai, en pouvant envoyer par exemple les sorties des mixes virtuels dans sa STAN, par exemple.

Nous avons aussi appré­cié l’in­té­gra­tion de la Studio 192 dans la STAN de Preso­nus Studio One. Le Fat Chan­nel peut-être pris en compte lors de l’en­re­gis­tre­ment ou encore mieux, les réglages faits dans la partie logi­cielle de la Studio 192 sur le Fat Chan­nel peuvent être trans­fé­rés direc­te­ment dans le Fat Chan­nel de la STAN afin d’être poten­tiel­le­ment modi­fiés par la suite. Les trai­te­ments seront alors trai­tés par le proces­seur de votre ordi­na­teur au lieu du DSP de la Studio 192.

Dans le même genre, il est possible d’uti­li­ser la fonc­tion Z-Mix permet­tant de confi­gu­rer les mixages de retour sans latence direc­te­ment dans la STAN Studio One. La partie logi­cielle de la Studio 192 est alors désac­ti­vée et tout se fait direc­te­ment dans l’in­ter­face de Studio One. C’est l’avan­tage d’avoir une véri­table symbiose entre la partie logi­cielle et maté­rielle, tout se passe dans la même fenêtre et tout votre routing de retour est alors sauve­gardé dans la session de Studio One. Un vrai plus pour les utili­sa­teurs de la STAN de Preso­nus.

Bench­mark

Bran­chée en USB 3 sur notre MacBook Pro, avec la mémoire tampon réglée au mini­mum (32 échan­tillons), nous avons obtenu une latence de 2,93 en entrée et 2,59 ms en sortie (en 96 kHz). Ces temps de latence sont assez moyens, surtout quand on les compare à la très bonne Baby­face Pro (1,43 ms / 1,07 ms en USB 2) ou aux inter­faces Thun­der­bolt (1,63 ms en entrée et 0,54 ms en sortie pour l’Apollo 8, 0,79 ms en entrée et 0,46 ms en sortie pour la MOTU 1248 et 0,83 ms en entrée et 0,81 ms en sortie pour l’En­semble de Apogee). En fait, ces temps corres­pondent aux temps de latence clas­siques des inter­faces USB 2, comme l’iD14 de Audient. La Zoom UAC-8 USB 3 fait mieux dans ce domaine avec une latence d’en­trée de 1,56 ms et une latence de sortie de 1,23 ms. Rien de scan­da­leux donc, mais il est possible de faire beau­coup mieux.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait des bench­marks avec notre APx515 d’Au­dio Preci­sion, et nous allons pouvoir compa­rer les résul­tats à ceux obte­nus avec les inter­faces précé­dem­ment testées.

Voici les résul­tats avec les niveaux lignes, en 96 kHz :

PreSonus Studio 192 : deviation line

Avec une dévia­tion de ±0,160 dB et une légère atté­nua­tion dans le haut du spectre, la Studio 192 se place plus au niveau des inter­faces d’en­trée de gamme, notam­ment l’Audio­box iOne de Preso­nus (±0,197 dB) ou la Scar­lett Solo (±0,095 dB) passées ici même, que des meilleures inter­faces, beau­coup plus onéreuses, que nous ayons testées (autour des ±0,020 dB). Vu le prix de l’in­ter­face (envi­ron 900 €) et vu ce qu’elle offre (8 préam­plis, de l’ADAT…), ces résul­tats nous semblent assez normaux. À noter qu’elle fait beau­coup mieux que la Zoom UAC-8 (±0,574 dB) ou la Stein­berg UR-22 (±0,496 dB).

PreSonus Studio 192 : THD line

Niveau de la distor­sion, c’est à peu près la même chose, avec des résul­tats restant en dessous de 0,02 %, quelle que soit la fréquence. On est loin des meilleurs résul­tats obte­nus ici (en dessous de 0,002 %) et plus proches des inter­faces d’en­trée de gamme. Rien de scan­da­leux en vue du prix, et c’est encore mieux que la Zoom UAC-8.

PreSonus Studio 192 : deviation mic

 

PreSonus Studio 192 : THD mic

Avec le gain réglé sur 34 dB, la dévia­tion grimpe jusqu’à ±0,310 dB avec au passage une légère atté­nua­tion dans le bas du spectre, en plus de celle déjà présente en haut. On reste donc dans des perfor­mances d’en­trée de gamme. La distor­sion reste aussi dans les clous, c’est à dire sous la barre des 0,02 %.

Les préam­plis contrô­lés numé­rique­ment possèdent 60 dB de gain, ce qui est assez confor­table et supé­rieur aux inter­faces d’en­trée de gamme tour­nant géné­ra­le­ment autour des 50 dB, et le rapport signal/bruit est de 93 dB, ce qui est meilleur que la Focus­rite Scar­lett Solo (87 dB), la PreSo­nus Audio­Box iOne (83 dB) ou encore la Zoom UAC-8 (90 dB), mais loin des meilleures inter­faces dépas­sant large­ment les 100 dB.

Pour résu­mer ces résul­tats, la Studio 192 a des conver­tis­seurs qui n’ont rien d’ex­tra­or­di­naire avec notam­ment une légère atté­nua­tion dans le haut du spectre et une distor­sion « sans plus », mais ses préam­plis restent meilleurs que ce que l’on retrouve géné­ra­le­ment en entrée de gamme, avec 60 dB de gain, un contrôle numé­rique et un rapport signal/bruit encore loin des ténors, mais honnête. On regret­tera juste l’at­té­nua­tion dans le bas du spectre en niveau micro qui vient s’ajou­ter à celle déjà présente en haut en niveau ligne.

Conclu­sion

Si l’ar­gu­ment de l’USB 3 nous parait caduc, la latence étant rela­ti­ve­ment haute et le nombre de canaux dispo­nibles insuf­fi­sant pour que cette connexion soit justi­fiée, il faut avouer que la Studio 192 possède des quali­tés. La première est sa rétro­com­pa­ti­bi­lité totale avec l’USB 2, qui confirme aussi l’in­uti­lité de l’USB 3, mais aussi le nombre d’en­trées et sorties dispo­nibles (8 préam­plis micro et 16 E/S ADAT). Si nous regret­tons les quelques limites de la partie logi­cielle, notam­ment le fait de ne pouvoir redi­ri­ger les mixes virtuels vers sa STAN et par la même occa­sion enre­gis­trer la réverbe et le délai, nous avons appré­cié ses trai­te­ments internes (FAT Chan­nel, réverbe et délai), le micro talk­back inté­gré et la symbiose avec Studio One (Z-Mix). Côté son, rien d’ex­tra­or­di­naire avec une dévia­tion moyenne, mais des préam­plis suffi­sants pour la plupart. Sans crever le plafond, Preso­nus propose donc une inter­face audio honnête qui comblera les home-studistes ayant besoin de ses entrées/sorties, d’au­tant plus s’ils utilisent Studio One.

  • PreSonus Studio 192 : comp gate
  • PreSonus Studio 192 : delay
  • PreSonus Studio 192 : eq
  • PreSonus Studio 192 : presets
  • PreSonus Studio 192 : pictos
  • PreSonus Studio 192 : headphone speakers
  • PreSonus Studio 192 : general
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 1
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 2
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 3
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 4
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 5
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 6
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 7
  • PreSonus Studio 192 : Presonus Studio 192 8
  • PreSonus Studio 192 : reverb

 

Notre avis : 7/10

  • 8 préamplis
  • La symbiose avec Studio One (Z-Mix et Fat Channel)
  • 16 E/S ADAT
  • Une bonne ergonomie générale
  • Deux sorties casque totalement indépendantes
  • Le talback intégré
  • Préamplis avec 60 dB de gain et contrôlés numériquement
  • Le Fat Channel géré par le DSP sur toutes les entrées
  • Pas mal de présets disponibles
  • Compatible avec ce bon vieil USB 2
  • Des mixes virtuels, une réverbe et un délai pour le monitoring…
  • …mais seulement pour le monitoring
  • L’USB 3 est plus un argument marketing qu’autre chose
  • On aurait pu espérer avoir une meilleure latence
  • Une déviation moyenne

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