Les vieux d'AF
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Rifki
- tu es proche des obsèques ou l'hopital
- tu veux rien léguer au nouvelles générations
- tu es presbyte
- jeune mais vieux dans ta tête
- que personne supporte les calembours que tu postes
- tu ne comprend rien à la MAO
.... Bref tout un tas de trucs qui te font penser que tu es vieux alors Bienvenu(e) ici
[ Dernière édition du message le 12/01/2010 à 19:37:56 ]
le reverend
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
le reverend
exempté (j'étais trop vieux)
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
Anonyme
Vers avril déboule un nouveau colon, un sérieux, un qui y croit. Qu'avait pas compris que quand t'avais le grade juste avant gégène et que t'étais muté au CM-11 à Melun Nord c'était que t'étais en pleine disgrâce, l'étape avant la dégradation. Il y croyait le nouveau colon. L'a du vite déchanter... L'avait même prévu pour nous des grandes manoeuvres dans les camps vers l'est de la France, genre Suippes et Mourmelon. Des centaines d'hectares de plaine réservés à tous les régiments en goguette, du plus classieux genre commandos spéciaux au plus débile, nous... J'étais "centraliste", enfin standardiste d'un central téléphonique de 2 lignes datant de 1962, je pouvais y échapper aux grandes manoeuvres. J'sais pas pourquoi je me suis porté volontaire, je le sentais bien ce truc. Le colon avait choisi ses troupes, les 40 appelés les plus déglingués (la punition...) et les 3/4 de nos sous-offs et officiers... On a été prévenu, fallait mettre le CM-11 à l'honneur, pas passer pour des branques auprès des forces spéciales. Pour nous trimballer là bas, 1 vieux Simca bâché avec les sacs et 10 appelés à l'arrière et un vieux car à bout de souffle avec les 40 autres.
Attention, on avait prévu les munitions, en force, OCB, Rizla +, toussa, fallait pas être pris au dépourvu, c'est pas à Suippes qu'on pourrait assurer le ravitaillement. Nous, à l'arrière du Simca on était entre appelés, on a commencé à tester les munitions. Et y'a 4 ou 5 heures de route, à 45 à l'heure maxi en descente avec le vent dans le cul. Arrivés à Suippes, walou, on tenait plus debout, on était entre le cosmos et Woodstock. Le colon y nous a vu descendre il est devenu pâlichon, je crois qu'il avait capté, enfin, qu'on venait d'exploser le PIB du Maroc. Il savait pas encore qu'on s'apprêtait à provoquer un boom de l'économie libanaise.
-Montrez l'exemple messieurs, l'honneur du CM-11 est en jeu, au pas, en avant, marche, 1-2,1-2...
C'est qu'y avait des gus d'autres régiments qui défilaient, fallait voir, menton haut, le talon qui claque, le regard fixé vers l'Est, l'air méchant, craignez nous sales rouges, des flingues qu'on savait même pas que ça existait.
Les 10 on a eu du mal à marcher au pas... la droite, la gauche, 1-2, ça existait plus, on était plus à ce moment là entre Mars et Alpha du Centaure... Bref, voyez l'ambiance euh... détendue, cool.
Notre mission ? Prendre d'assaut un village de nuit. Un faux patelin tout en béton, perdu en forêt. Notre camp de tentes pas installées (trop euh... fatigués, pour se rappeler comment monter une canadienne), on poireaute, le temps que 10 appelés, 3 ou 4 sous-offs et officiers aillent se planquer dans le patelin, eux c'étaient les méchants rouges qu'on devait bouter hors de France. Il faisait nuit, on a fait honneur aux spécialités afghanes pour patienter. Je vais pisser sergent, et hop encore un p'tit cône. Chacun sa pétoire, des FSA 49-52 (ça veut dire qu'ils dataient de 49-52) qu'on venait juste de toucher en remplacement de nos Lebel. Un sous-off nous tend des chargeurs de balles à blanc, il essaye de tirer.. Perdu, les balles à blanc fonctionnent pas dans nos flingues de concours. Alors comment qu'on va faire demande t'il à un officier ? Si y'a pas le bruit des munitions pour faire plus vrai...
L'officier:
- Imitez le bruit des détonations...
Ah ben ouais... fallait y penser. J'avais beau être dans un état que l'on peut qualifier de second, je me suis dit que ça allait virer au cauchemar ce truc... Ah ouais, je l'ai bien senti venir le bon plan marrade d'anthologie, et mes potes aussi. C'est qu'en face, les enculés de rouges, y z'ont aussi reçu l'ordre d'imiter les détonations.
Nous v'là à marcher dans la nuit, le patelin est dans le noir , pas éclairé, les bolcheviques ont coupé le jus, sont planqués dans les maisons, sur les toits.
J'entends encore le premier "ratatatata" une rafale de mitraillette quoi, les fusées éclairantes qui se mettent à péter... Et un appelé qui gueule,
-Mon adjudant chef, y z'ont pas de mitraillettes, y peut pas tirer en rafale. Y triche...
-Non, mon adjudant chef, j'ai eu Tartempion.
-T'as tiré à côté, tu m'as pas eu...
Et là c'est vraiment barré en couilles...
Y'a X qu'a eu l'idée géniale de "tomber" au "ralenti", fauché comme un lapin en plein vol par un tacatacatacata de mitrailleuse lourde qu'on se serait cru un 6 juin...
Z nous a fait une agonie shakespearienne, il appelle Rambo à son secours qui vient le prendre dans ses bras en gueulant "Bob, je te vengerai, mon frère".
Le mec planqué dans sa baraque qu'on entend hurler de rire, qu'arrive plus à imiter le bruit d'un flingue, gros coup de latte dans la porte, on va le débusquer le soviet, on éclate tous de rire, on n'arrive plus à se contenir, le fou rire nous prend tous... enfin p'têt pas les engagés...
Et de ces bruits de flingues, c'était vachement varié. Y'avait de l'imitation de 11,43 équipé de silencieux,
-Sergent z'avez entendu j'ai eu D, c'est discret avec un silencieux, vous validez ou pas ?
BRAOUM nous fait W, qu'imite super bien la Grosse Bertha.
-Mon colonel, y sont tous morts dans la grosse baraque, j'leur ai collé un putain coup de canon, hein mon colonel ?
Crise de fou rire généralisée, je me revois, un sous-off gueule "TexCoco, vous êtes blessé"... Je m'allonge par terre, plié en deux, j'hurle de rire, l'authentique crise de fou rire, comme ça je passe pour un agonisant qui hurle de douleur... Et ça continue...
-BOOOUUUMMM, ça c'est le bazooka invisible gueule F...
-Pfuuuiii, ça c'est le Luger avec silencieux de M qu'a vu les Tontons Flingueurs...
-J't'ai eu, enculé de capitaliste s'esclaffe U, hein sergent, que j'l'ai eu ce chien galeux...
Y'en a même qui se contentent du très classique "pan-pan"...
-Ratata... Mon adjudant, comment que j'l'ai eu C, z'avez vu ?
-J'étais planqué derrière le muret, hein z'avez vu, hein ?
L'adjudant s'en tamponne, au point où on en est, ouais, vous l'avez eu...
-Ah... merci mon adjudant, j't'ai niqué Gorby...
J'en peux plus de rire, c'est le délire intégral, je savais que ça allait barrer en couilles, mais à ce point j'imaginais pas... Y'a plus un seul appelé qui tient encore debout, on est tous pliés de rire par terre, et pis les tomates ont bien aidé aussi...
Le colonel, furax et déshonoré, siffle la fin de la récré, il nous faut 10 minutes pour nous relever et essayer d'évacuer le fou rire... Tant que l'un de nous ne fait pas un tacacacacatac, qu'un autre ne nous gratifie pas d'un "arrrggghhh, je suis touché", et là c'est reparti mon kiki, le fou rire revient.
Il devait y avoir un débrief... ben non, il n'a pas eu lieu. On n'a jamais su qui a gagné, les bâtards de rouges ou les gentils libérateurs...
Au retour vers Melun Nord, les 10 du voyage aller dans le Simca n'ont pas eu le droit d'y remonter, on s'est tapé le voyage dans le bus avec le colon...
[ Dernière édition du message le 02/12/2016 à 02:03:44 ]
Dr Pouet
j-master
"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus
rica2synthé
Je suis naze en ortho et grammaire, je fais au mieux !
ont ne se quitte jamais vraiment, nous sommes ailleurs momentanément, pas aux mêmes endroits , puis un jour nous nous retrouvons
[ Dernière édition du message le 02/12/2016 à 06:41:11 ]
Oiseau Bondissant
Le fou rire que je viens de prendre , j'en ai recraché mon café MER-CI
« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien
j-master
J'ai retiré un poil de mon pif. Il était tout blanc. Chuis vieux.
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