Le Pub de l'écologie

Citation de Dr :

Je ne conteste pas qu'il vaut mieux faire un cours vivant, voire attractif, voire ludique, plutôt que chiant et rébarbatif. D'ailleurs pas mal de profs aiment "faire leur théâtre" !
D'un autre côté, ce n'est pas toujours simple à faire, soit parce-que le sujet ne s'y prête pas, soit parce-que c'est trop long. Et puis l'air de rien, c'est bien aussi de devenir capable d'écouter avec attention un exposé un peu long et compliqué. Ces histoires de "je m'ennuie pendant les cours parce-que je suis trop intelligent" me semblent trop souvent un cache-misère pour de la paresse intellectuelle.

Tu mélanges deux choses différentes, là : l'attractivité intrinsèque des cours et la densité de leur contenu.

Et, oui, désolé, personnellement, ça m'est souvent arrivé de me faire chier en cours parce que je trouvais le contenu beaucoup trop léger. Et c'est pas forcément une question d'intelligence. Non plus que de paresse intellectuelle, parce que c'est justement parce que la curiosité intellectuelle n'est pas assez sollicitée et satisfaite qu'on se fait chier.

Par exemple, en anglais au lycée, le niveau était carrément navrant. Au début, je répondais tout le temps, parce que fallait bien participer pour ne pas se faire chier. Un jour, la prof me retiens à la fin des cours et me demande, un peu gênée quand même, de cesser de lever systématiquement la main : "vous comprenez, vos camarades se reposent sur vous, savent que vous allez répondre et donc ne participent pas. J'aimerais que vous ne leviez la main que lorsque personne ne répond."
Super. Paye ton truc chiant. C'est comme jouer avec 5 gamins au trivial pursuit junior. Rapidement, je me suis posé au fond de la classe avec un bouquin sous la table.
La prof a évidemment fini par me griller. Mais elle a pas été bête. Elle m'a dit "je comprends que vous vous ennuyiez, mais je ne peux pas décemment vous laisser lire en cours d'anglais... sauf si ce sont des livres en anglais."

Tout ça n'avait rien à voir avec l'intelligence : c'est jusque que j'avais fait allemand première langue, que j'étais issu d'une famille anglophile où quand j'étais môme, ma mère et la tante qui habitait tout près de chez nous parlaient anglais dès qu'ils voulaient que les enfants ne comprennent pas ce qu'elle disaient, que ma mère écoutait la BBC le soir et que la musique m'avait fait travailler les textes de chansons en anglais parce que je voulais comprendre ce que j'écoutais et éventuellement que je chantais. Tout ça m'avait donné un niveau bien supérieur à celui de ma classe. Dans d'autres domaines aussi. Dans d'autres pas du tout, au contraire : je pouvais être largué et avancer moins vite que les autres (en chimie notamment).

J'ai connu le même phénomène pour les cours d'informatique : moi et un pote, on faisait de l'informatique et programmait depuis l'enfance, ce qui fait qu'on en savait plus que le prof lui-même (mon pote est d'ailleurs devenu informaticien). On n'était pas plus intelligents que les autres élèves ou que le prof. On en savait plus qu'eux. C'est pas pareil.

En fait, le problème est tout simplement le système de cours magistraux avec des "apprenants" sagement assis à écouter un "enseignant", le tout avec des classes hyper chargées et donc pas du tout uniformes. Ce système est totalement inadapté au monde et aux enfants d'aujourd'hui.

L'approche finlandaise est beaucoup plus intéressante. De ce que j'en ai compris, on permet aux enfants de faire des activités (par exemple, créer un robot capable de ramasser une balle à un coin de la salle de classe et de le déposer à l'autre). Pour parvenir à ça, il faut acquérir beaucoup de connaissances différentes. Les mômes cherchent à les acquérir pour réussir leur truc. Ils les acquièrent en partie par eux-même, auprès des autres élèves, mais les profs sont là pour les accompagner et fournir les explications et connaissances que les mômes n'ont pas ou pas de façon assez claire.