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Sujet Pour le féminisme

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Sujet de la discussion Pour le féminisme
Bon il paraît que ce serait mal d’être sérieux dans Bingo Point macho. Du coup on peut faire les débats et discussion ici.

Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :

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Citation de Hodei :
Ils étaient déjà radicalisés hein, juste que l’évènement leur a donné une excuse pour sortir de fond de leur fosse septique.

Oui mais du coup, on fait comment pour que ça change ? On ne peut pas juste dire que de toute manière c’est des connards (ce qu’ils sont sans aucun doute), et ne rien faire.

Il n'y a pas d'autre monde. Il y a simplement une autre manière de vivre.

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Au delà de la "frange"* radicalisée (que l'article relie en partie à l'alt-right, au mouvement incel, etc.) je pense que ce que l'article pointe (du moins en creux) c'est aussi l'effet de "mode" que ça peut avoir (notamment sur les plus jeunes) et l'influence des streameurs. Autant les cas relevant (en caricaturant certes un peu) des meninists dénonçant les féminazies y a plus grand chose à faire (dans le sens pas grand chose à faire pour eux = pas "récupérables", en vrai il y aurait beaucoup à faire pour les empêcher de nuire). Autant ça demanderait à réfléchir sur la façon dont les comportements des streameurs (et de l'ensemble de la communauté) contribuent à reproduire ces schémas et à les transmettre aux plus jeunes joueurs. Bref, l'idée qu'au delà des comportements individuels hautement problématiques, on a malheureusement affaire à un norme sociale assez partagée.
Et que, en ce sens, au delà du fait que certains sont comme tu l'indiques à juste titre déjà radicalisés, on peut craindre que la culture prônée par une partie du milieu du jeu vidéo contribue à la production de son propre lot de comportements sexistes.

(Je voudrais pas non plus rentrer dans une caricature similaire à le "jeu vidéo rend violent gnagnagna" et y calquer un "le jeu vidéo rend sexiste". Mais on peut malheureusement constater que c'est un terreau propice au développement de ce genre de comportements dans la mesure ou ils sont collectivement assez peu condamnés, voire légitimés).

* je parle de frange à défaut d'avoir un meilleur terme sous la main, mais en soi vu l'ampleur du problème et l'aspect massif des comportements toxiques c'est probablement pas bien approprié (dans le sens ou ça pourrait faire croire à un discours de type "c'est marginal et ne concerne que quelques brebis galeuses)
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Citation de Mr. :
Citation de Hodei :
Ils étaient déjà radicalisés hein, juste que l’évènement leur a donné une excuse pour sortir de fond de leur fosse septique.

Oui mais du coup, on fait comment pour que ça change ? On ne peut pas juste dire que de toute manière c’est des connards (ce qu’ils sont sans aucun doute), et ne rien faire.


On continue d’informer, d’éduquer, de partager. On ne peut pas espérer “sauver” tout le monde. Mais on peut faire basculer l’équilibre et occuper le terrain de la parole. Le progrès après tout se fait un enterrement à la fois.
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Je suis d'accord. Le débat a commencé (avant il n'y en avait pas vraiment), et donc forcément ça a fait des remous. Tant que les esclaves sont soumis, ou tant que les "colored people" acceptent d'être séparés, il n'y a pas trop de tensions ou violences. Quand on commence à dire que cet état de fait est en réalité inacceptable, ça commence par chouiner.

Mais petit à petit, il y a des plus en plus de gens qui prennent conscience du problème et les choses avancent.

#metoo a été plus rapidement bénéfique dans le milieu du spectacle. Non pas que les problèmes n'existent plus, ni qu'il n'y ait plus un paquet de gens pour défendre Polanski ou autres, mais ce qui était inimaginable en 2000 : faire un procès à Weinstein, et mieux, le gagner, est devenu une réalité. Donc ça avance.

Côté jeux vidéos : publiques plus jeune et qui réfléchit moins, actes "moins graves" misogynie, harcèlement...), coupables plus nombreux, victimes moins influentes... ça va prendre plus de temps, mais ça avancera.
165
Citation :
Autant ça demanderait à réfléchir sur la façon dont les comportements des streameurs (et de l'ensemble de la communauté) contribuent à reproduire ces schémas et à les transmettre aux plus jeunes joueurs.


C'est évidemment un problème. Mais je pense que ça va évoluer dans le bon sens. De manière similaire, au début Twitter était une zone de non droit, et un truc comme la ligue du lol pouvait agir sans crainte. Mais sans dire qu'il n'y a plus de problèmes, une telle histoire aurait beaucoup moins de chance de se produire à l'identique aujourd'hui sans avoir beaucoup plus rapidement un retour de bâton.

Dans le streaming, il y a aussi des choses qui vont lutter contre ces problèmes :
- Twitch prend en compte les signalements (et est assez réactif sur le racisme)
- des gens déjà très influents condamnent ce genre de comportement ; je pense à Zerator, qui en tant qu'organisateur des plus grands événements en France, a une certaine autorité sur les autres streamers. Et puis les gens qui pointent du doigt la misogynie sont de plus en plus nombreux et influents, donc ça joue aussi.
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Je pense également que ça évolue plutôt dans le bon sens (sans être pour autant suffisant hein, c'est clair que c'est pas gagné). Il y a une libération de la parole sur le sujet, des articles dans la presse généraliste traitant du thème (ce qui était pas loin d'être inenvisageable il y a quelques années) et des membres de la "communauté" qui portent une nouvelle parole. J'ai par ailleurs l'impression que c'est l’œuvre de contributeurs/influenceurs/youtubeurs qui ont également une réflexion plus globale sur l'industrie du jeu vidéo (conditions de travail, place des indépendants, etc.). Je pense à Game Spectrum ou d'autres chaines du genre.

Mais je peux pas m'empêcher de me dire que si on voit se multiplier ce genre d'analyses et de profils, c'est peut-être aussi parce qu'on est le public cible et que l'on est donc enclin à y être plus exposés/plus facilement les retenir. Je pense que les différents participants à ce sujet (et à celui sur les jeux vidéos) sont tous plus ou moins sensibilisés à la problématique et que nos centres d'intérêts, lectures individuelles et partagées au sein de différents réseaux sociaux ainsi que les algorithmes de suggestion font que l'on voit clairement apparaitre ce type de parole dans "notre" internet. Or, comme l'avaient notamment montré les analyses de réseaux menées après l'élection de Trump, internet est loin d'être le même pour tout le monde et ressemble bien plus à des bulles de filtres et des sphères cloisonnées.

En version courte : les chaines et la parole que l'on voit émerger sur le sujet (et que l'on trouve positive), dans quelle mesure est-ce qu'elle sont véritablement diffusées auprès d'un public large/varié ? Quelle est leur visibilité en comparaison d’influenceurs comme Sardoche, etc. ? Du coup, même s'il y a des progrès indéniables, y a pas mal de chemin avant que le sujet s'impose comme un sujet majeur pour toute une sphère de joueurs.

Bon, tout en prenant en compte qu'il faudrait nuancer le propos selon le type de jeux, etc. Les jeux solos ou indépendants n'étant pas exposés au même type de problèmes (ce qui ne veut pas dire qu'ils soient exempts de tout reproche, loin de là, mais que la question relève alors plus de la production vidéoludique et des stéréotypes qu'elle véhicule plus que du harcèlement entre joueurs en ligne).
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D’accord pour la bulle.

Mais « la bulle féministe » est vue par quasiment tous les gros streameurs, donc ça les influence peu à peu. Sardoche évolue très peu, mais rien que le fait qu’il se soit senti obligé de dire « j’ai changé » en insistant, ça montre que ça joue. Et lui à son tour, il peut influencer beaucoup d’idiots, ça c’est positif.
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Citation de Hi :
Numerama a sorti il y a deux jours un article assez bien ficelé sur le sexisme et le jeu vidéo. Il partent du gamergate et documentent l'"évolution" depuis (avec le mouvement MeToo, le rôle du streaming et des streameurs, etc.). La conclusion globale c'est qu'on est pas sortis du sable.
https://www.numerama.com/politique/630851-les-menaces-de-mort-on-a-lhabitude-6-ans-apres-le-gamergate-rien-na-change-pour-les-joueuses.html


Dans la version initiale de l'article, ils avaient changé les prénoms, et Nathalie servait à anonymiser Nat'Ali ! Bon depuis ils ont mis le vrai pseudonyme de cette dernière.

J'ai parlé d'elle, cette chouette militante, dans le sujet sur le streaming :
https://fr.audiofanzine.com/le-pub-des-gentlemen/forums/t.695464,streameuses-streameurs-evenements-e-sport-twitch-et-autres-nerderies.html?q=nat%27ali+france

Et elle a donc commenté l'article dans cette vidéo :


On peut aussi voir la vision d'un gars qui commente beaucoup de dramas et actualités sur le streaming et les jeux vidéos. Il est nettement moins féministe, voire un peu macho, mais a au moins le mérite de le reconnaître. Et malgré son goût pour les "personnages féminins objets sexuels" il reconnaît que le monde du jeu vidéo traite encore beaucoup trop souvent les femmes de manière très misogynes :


En cas de besoin, cette streameuse anglophone fait des compils des insultes misogynes qu'elle reçoit en jeu. C'est le premier épisode, il y en a déjà 15 :
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Témoignage du sexisme dans le jeu vidéo (et que j’ai encore pu constater hier soir) :

Malheureusement l’article est réservé aux abonnés

Une vidéo qui illustre ça, et faite par une femme interviewée dans l’article :
https://twitter.com/eclipa_tv/status/1262170393386852353


Citation :
« J’ai arrêté de jouer pendant deux mois, car j’étais au bout de moi » : les joueuses en ligne restent confrontées au sexisme

« League of Legends », « Overwatch », « Fortnite »… Ces jeux vidéo rencontrent un succès grandissant, mais restent très masculins. Les jeunes femmes qui y participent font souvent l’objet de propos sexistes, voire de harcèlement.
Chaque soir, Estelle* a son petit rituel. Quand certains préfèrent terminer leur journée par un verre en terrasse, la jeune étudiante toulousaine allume son ordinateur et lance Overwatch, un FPS (first-person shooter, jeu de tir à la première personne) populaire et édité par Blizzard Entertainment. Deux équipes s’y affrontent, notamment en capturant des objectifs et en s’éliminant. Pour « remporter la game », la coopération est déterminante.

La jeune brune active son micro et sa webcam pour diffuser ses parties en direct sur la plate-forme Twitch. Elle parle souvent en anglais pour éviter les remarques des joueurs français, mais ça ne suffit pas à masquer son genre. Le moindre mot la trahit. « Are you a girl ? » (« es-tu une fille ? »), lui lance un joueur. Puis ce sont les insultes, comme : « Va faire à bouffer connasse. »

D’habitude, la joueuse répond une fois, deux fois, puis, lassée, finit par mettre en sourdine ses harceleurs. Pourtant, ce soir du 18 mai, Estelle diffuse la vidéo de sa partie sur Twitter. Visionnée près d’un million de fois, elle entraîne une cascade de témoignages similaires d’autres joueuses : « C’était la fois de trop. Je me suis sentie vraiment pas bien, raconte-t-elle quelques jours plus tard. Jamais un mec n’a pris ma défense quand je me faisais harceler ! »
(...)


https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/06/25/les-joueuses-restent-confrontees-au-sexisme-et-a-la-violence-dans-les-jeux-multijoueur-en-ligne_6044129_4408996.html


Il y a aussi l’article de Libération sur Ubisoft :
https://next.liberation.fr/images/2020/07/01/recits-de-harcelement-et-d-agressions-sexuelles-a-ubisoft-les-jeux-video-c-est-fun-on-peut-tout-fair_1793062

[ Dernière édition du message le 02/07/2020 à 18:47:00 ]

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Un gars lit et réagit aux messages de sa compagne Youtubeuse / instagrameuse (et vidéo joueuse) PinkGeek, alias Ipek. Il souligne le manque de respect, voire le côté salace et idiot (parce-que oui, les techniques de séduction à la Benjamin Griveaux n'ont probablement jamais fonctionné). On voit aussi la somme de messages pénibles que reçoivent les femmes qui ont une présence publique sur internet, ce qui n'est évidemment pas pareil pour les hommes.

Peut-être que ce témoignage peut toucher un peu plus certains hommes qui sont dans leur bulle et continuent à croire qu'il n'y a pas de machisme, vu que ce "Monsieur Le V12", alias Karim, n'a pas le profil ni la terminologie des « féminazies », et pas non plus le profil d'une « tafiole selon Zemmour ». Je le trouve pertinent aussi sur la liberté de s'habiller pour les femmes. De plus il réagit très calmement, et pas de manière patriarcale ni violente (malgré sa carrure ! ) :




[ Dernière édition du message le 04/07/2020 à 11:58:28 ]