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Sujet Commentaires sur le dossier : Les bases du mastering pour musiciens

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1 Commentaires sur le dossier : Les bases du mastering pour musiciens
Le titre de cet article va inciter certains ingénieurs de mastering professionnels à foncer sur différents forums pour se plaindre. « C'est ce qui cloche dans ce business : ces gars là ne savent pas masteriser, les professionnels sont incontournables, blablabla. »

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Ce que tu écris confirme ce que je disais. D'ailleurs la popularité grandissante du mastering par "stems" illustre que dans beaucoup de cas le mixage est à retoucher.

Rroland, il doit t'arriver de proposer de refaire le mix non ?


Une démarche potentiellement intéressante : le groupe se pointe dans un studio avec son projet sur son ordi portable, et l'ingé son donne des conseils de mixage. En 2 ou 3 séances d'une demi-journée (espacées par la modification du mix par le groupe, en prenant en compte les conseils donnés), ça peut améliorer nettement les choses.
172
Quand j'ai fait masteriser ma première prod, j'avais emmené mon portable avec les projets dedans "au cas où", pour pouvoir refaire une correction et un export s'il y avait un loup qui emmerdait trop l'ingé master pour travailler correctement.

Gott sei dank (et grâce aux précieux conseils de Fmarine), mes mix étaient convenables. Mais il y avait bien un morceau pour lequel l'ingé a trouvé préférable que je fasse une correction de mix et un nouvel export.
C'est un morceau sur lequel il y a une grosse explosion à la fin. Je l'avait faite un peu trop grosse :-D

Ça m'a pris quelques mn pendant qu'il bossait sur les autres morceaux.

Comme quoi, c'est pas une mauvaise idée. Mais ça n'a pas été sur plusieurs jours (ça aurait été trop cher). Le mastering de l'album s'est fait en une (grosse) journée.

[ Dernière édition du message le 22/06/2012 à 12:04:55 ]

173
Citation :
il doit t'arriver de proposer de refaire le mix non ?


Oui, mais les personnes n'ont pas toujours le budget pour cela. Le "stem mastering" peut dans ce cas être une bonne alternative.

Le fait d'avoir son portable et de pouvoir modifier sur place peut être une bonne option, mais il faut voir le facteur temps (et donc budget) dont parle Will.
174
oui sans compter que très souvent les artistes arrivent en mastering à moitié paniqués car leur disque doit sortir pour la semaine dernière...
Ca leur fait bizarre quand je dis: "non vraiment y a un gros problème sur ceux là, soit on part sur du stems pour pouvoir aller plus loin, soit il faut retoucher votre mix".
Je ne parle même pas des cas ou il faudrait carrément refaire le mix voir même les prises.....

Et comme le dit Rroland, c'est toujours délicat de voir la tête de l'artiste qui récupère son master et qui s'attendait à ce qu'il sonne comme la dernière archi grosse prod de l'année qui à couté des fortunes.
Tatayoyo
175
Débat intéressant s'il en est.... vous permettez que j'ajoute mon (petit) grain de sel ?
Parce que du mastering j'en fais depuis des années, en analogique, en numérique et en virtuel -le plus souvent un mélange des trois technologies d'ailleurs).
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été écrit et que j'ai lu avec intérêt, mais quelques points me semblent essentiels dans toute démarche artistique ou technico-artistique (en ce qui me concerne, j'ai tendance à penser que le mastering est une opération à 95% technique et 5% artistique).

Tout d'abord, l'ingé-son mastering doit être en mesure d'apprécier (c'est à dire de ressentir, de comprendre) la démarche de l'artiste et des différents intervenants ayant travaillé sur le projet : combien de fois ai-je reçu des production dans lesquelles les égos transparaissaient et allaient dans des directions différentes ou même opposées ? Classiquement, et les exemples sont nombreux : le guitariste soliste fou de Satriani qui place ses solos endiablés sur un disque de variété....ou le bassiste groovy qui fait ronronner la Stingray sur un disque de jazz chanté ambiance club new yorkais....ou encore le batteur rock qui s'essaie eu reggae avec un gros son rock....sans oublier le studio spécialisé rock qui enregistre un groupe de chansons acoustiques et qui traite chaque instrument comme pour un combo rock (la contrebasse compressé au DBX160...un régal de finesse !!!!). Combien de mixages reçus avec une voix sous-mixée...alors que la démarche est purement orientée chanson ? Combien de mixages avec une guitare énorme -les guitaristes doivent être influents- et les autres instruments ultra-cheap ?
Une direction artistique est INDISPENSABLE à tout projet et déterminera intrinsèquement la direction du mastering.
C'est une étape primordiale dans la fameuse expertise du mastering !

Ensuite, l'ingé-son mastering doit être en mesure de situer l'oeuvre par rapport à son créneau musical : le rnb est différent du rap qui est différent du dance-hall qui est différent de la house qui est différente de la techno qui elle-même est différente de l'electro, etc....vous pouvez remplacer les genres musicaux sus-cités par métal, heavy metal, hard rock, hard rock 80ies, hard rock 70ies, grunge, néo-métal, grind, metal-core, hard-core, etc....
Pareil dans le rock, le jazz, la pop, la chanson, la variété, etc.
IL EST IMPOSSIBLE DE REALISER UN MASTERING COHERENT SI ON NE CONNAIT PAS LES CODES DES GENRES MUSICAUX DES ARTISTES QUE L'ON RECOIT !!!!
Aujourd'hui toutes les musiques sont codées et répondent avec plus ou moins de rigueur à des normes et des dogmes précis que le masteriseur (joli néologisme) doit maitriser et connaitre pour satisfaire l'artiste....et nul ne peut prétendre à une telle universalité !
Pour ma part, je ne traite pas la grande famille du metal que je ne maitrise pas, ni les musique électroniques extrêmes (idem), et je renonce régulièrement à certains projets parce que soit je n'ai pas une réelle connaissance du genre musical et des ses clefs, soit parce que je ne comprends pas ou ne ressent pas l'orientation du projet.

Loudness war....qui est coupable ? L'artiste qui veut sonner comme telle ou telle grosse prod US ? La FM qui a formaté des millions d'oreilles à coup de compresseurs et de limiteurs multibandes ? La télé qui nous a fait découvrir les joies d'une dynamique proche de zéro pour que le volume soit constant ? Les ingé-son qui ont développé un savoir-faire qui permet d'aller toujours plus fort ?
Un peu tout le monde en fait....simplement il faut utiliser ces techniques à bon escient et en fonction du genre musical à traiter : pour ma part un combo jazz bénéficiera d'une grande plage dynamique, tandis qu'un titre r'n'b calibré FM aura un niveau RMS à -6 ou - 7dbRMS ! Et je n'ai pas de problème avec ça...parce que la surcompression permet l'obtention de couleurs spécifiques qui font partie des codes de certains genres musicaux. Là où par contre ça ne fonctionne plus, c'est quand un groupe rock typé 70ies vient me voir et me demande un son à la Muse. A ma charge d'expliquer que c'est à la fois antinomique et anachronique, et que l'identité du projet risque d'être perdue en chemin !
Une fois encore, c'est la connaissance des codes d'un genre musical ainsi que la force de persuasion du masteriseur qui permettront une approche artistiquement et techniquement cohérente...mais c'est souvent compliqué !

Auto-matering ou hypothèque de la grand-mère et des trois enfants à naitre ?

L'auto-mastering est possible car les traitements logiciels sont de plus en plus performants et que la qualité des installations en homestudio a considérablement augmenté avec l'avènement de la MAO... De plus, l'optimisation d'un titre est à la portée de tout le monde, ou presque.
Sauf que tout ce dont je parle n'est pas du mastering ! C'est de l'optimisation, de la sublimation, tout ce que vous voulez...mais ça n'est pas du mastering !
La véritable complexité du mastering est ailleurs : elle se situe dans une recherche de cohérence et d'identité sonore, spectrale et dynamique entre plusieurs titres, leur optimisation individuelle et collective, la correction d'éventuels défauts de mixage, la mise en exergue de la direction artistique du projet (de manière plus ou moins subtile d'ailleurs !) et surtout, la normalisation de l'oeuvre pour préparer son industrialisation, c'est à dire sa capacité à être écoutée, diffusée sur des médias identifiés ou non, etc. Et là, l'auto-mastering trouve très vite ses limites parce qu'il ne permettra pas une diffusion FM anticipant le comportement des processeurs de diffusion de certaines radios, ou ceux de la télé hertzienne ou numérique !
En clair : votre oeuvre est destiné à votre myspace ou à un clip sur youtube, inutile de passer par un pro...mais si vous la prédestinez à être diffusée sur FOUNE radio ou à se retrouver sur une compil des meilleurs groupes de Metalcore-agricole du département de la Creuse, alors le passage chez un pro s'avèrera être un choix judicieux.
Et puis un mastering ne coûte plus si cher que ça...pour ma part, je demande environ 300 à 350€ pour un album, sur facture -et donc avec les garanties inhérentes à une prestation professionnelle qui font que ma responsabilité est engagée quant à la qualité de mon travail- pour un travail qui vous assurera un expertise et une analyse de votre oeuvre, la détection d'éventuels problèmes, leur correction ou des orientations pour les régler en amont, le travail de mastering, la mise aux normes red-book, etc. A chacun de voir si votre travail mérite que vous lui consacriez quelques centaines d'euros en plus des semaines et des mois de travail en amont...
A l'heure où le son prime (il est plus facile de sortir du lot parce que l'on a le son que parce que l'on a de bonnes compos !), se donner les moyens de la réussite passe souvent par sa capacité à s'entourer de compétences, et à démontrer de manière indicible l'investissement que l'on porte à sa production.

Les grosses machines qui tuent et qui font la différence....légende urbaine ?
Pour ma part, je considère qu'il faut vivre avec son temps : je possède quelques belles machines analogiques (EQ et compresseurs à lampes, magnétos à bande, convertos de folie, des trucs super-chers et qui sonnent merveilleusement bien de chez Studer, Universal Audio, GML et consorts), quelques belles machines numériques et des plugs de qualité sur cartes DSP et en natif (ainsi qu'une Laguna et une Clio, mais ça n'a aucun rapport avec la choucroute).
En clair, je peux faire un mastering entièrement analogique, entièrement numérique ou entièrement informatique...sauf que...traiter une production house en analogique est aussi intelligent que de vouloir sortir un son de grosse caisse avec une cymbale, utiliser un système fixe et monolithique -aussi souple soit-il- n'a aucun sens à moins de ne traiter qu'un seul genre de musique ou de vouloir imposer une couleur permanente à toute production passant par mes mains.
Aussi, je préfère considérer que le choix des outils sera déterminé par ce qui sortira de mes enceintes et de là où je compte emmener mon mastering (avec la limite de deux générations analogiques) : aussi, oui l'utilisation de machines qui font plaisir aux oreilles peut avoir un sens, mais pas toujours et surtout à bon escient.
L'une des forces d'un studio de mastering consistera à pouvoir choisir ce qui scié le mieux à votre musique sans être bloqué dans une collection de plugs -forcément limitée- ou de bécanes hi-end (également limitées).

MAsteriser une auto-prod' ? De la confiture à des cochons !
Et si en plus c'est pour finir sur myspace....
Plus sérieusement, la question d'un mastering pro sur une autoprod est très intéressante parce qu'elle pose la question des limites de l'autoproduction. En clair : j'ai tout fait tout seul ou presque, David m'a fait quelques basses, Marie a fait les choeurs et José les batteries mais tout le reste c'est Bibi : je suis auteur-compositeur-arrangeur-interpète-producteur-enregisteur-mixeur de MON PROJET, et personne d'autre que moi ne sait ce que je veu réellement entendre...et donc confier mon bébé à un autre serait un non-sens.
J'aurai tendance à dire bien au contraire...parce que la confrontation de votre projet avec un professionnel vous permettra d'obtenir une analyse, une expertise ainsi qu'une critique constructive qui ne pourra qu'être bénéfique à votre production : après tout vous auriez également pu utiliser Virtual Bassist, BFD et Melodyne pour la basse, la batterie et les choeurs ! Savoir s'entourer et être en capacité de déléguer des opérations aussi délicates que le mastering seront des points forts dans la conduite de votre projet. Et puis à vouloir tout faire, on en tire une certaine satisfaction mais est-on réellement certain d'être compétents et experts en tout ? Pour ma part, il y a longtemps que j'ai renoncé à être le meilleur multi-instrumentiste du monde....

Pour finir, j'ai quelques 500 albums ou équivalents albums à mon actif en mastering -non, je ne me la pète pas...!- qui vont de l'autoproduction d'artistes locaux à des blockbusters connus (pas réellement les plus intéressants d'ailleurs), des masterings de musiques de film, de pub, et si je devais tirer quelque chose de ces expériences c'est justement que le cheminement d'un projet, de la compo aux arrangements, de son exécution à son enregistrement puis à son mixage et son mastering, comporte des étapes clefs décisive sur la viabilité artistique du-dit projet et que chaque étape doit être considérée comme essentielle pour donner toutes ses chances aux fruits de votre labeur. Le mastering en fait partie...pour le meilleur ou pour le pire.

Fin du grain de sel....désolé pour la gabelle !
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Intéressante, la gabelle (ça manque pas de sel).

Sauf un point qui me chiffonne un peu : assimiler "autoproduction" et "travail solo" ou presque.
Je connais plein d'artistes (y compris des pros) qui réalisent leurs disques en autoproduction. La plupart du temps parce qu'ils ne sont pas signés, plus rarement par choix.
ça ne veut pas pour autant dire qu'ils font tout eux-même. Certains font même parfois très peu, travaillant non seulement avec des musiciens pro, mais aussi des studios pros, des ingés son pro, etc.

Autoproduction, ça veut juste dire que l'artiste ou le groupe est le producteur de son album : c'est lui qui met le pognon directement et pas un label (ou alors son propre label) ou une maison de disque. Rien d'autre.

C'est comme assimiler le home-studio à un ordinateur dans un coin du salon. Un homme studio, ça peut être ça comme ça peut être un studio complet aménagé, traité et équipé dans les règles de l'art, soit dans une ou des pièces dédiées, soit dans une dépendance au fond du jardin. La grande différence (surtout au niveau équipement) est qu'il est surtout dédié au travail de son propriétaire et pas à l'accueil de multiples artistes différents.

A part ça, je suis plutôt d'accord.
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Effectivement, j'ai fait un raccourci qui n'était pas des plus heureux...
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Citation :
oui sans compter que très souvent les artistes arrivent en mastering à moitié paniqués car leur disque doit sortir pour la semaine dernière...


Oui : c'est vraiment la super bourde. L'artiste a passé un an à enregistrer et composer mais il veut le master pour hier. C'est toujours un mauvais plan d'être pressé, cela enlève toute possibilité de recul.
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On peut comparer l'urgence du mastering à la conception d'un enfant...d'abord on compose / conception, ensuite on arrange, enregistre, mixe / gestation - 9 mois !!!!- et au moment de l'accouchement, il y a le gynéco qui te dit voilà la tête...mais il va falloir attendre encore quelques jours avant de voir à quoi votre enfant ressemble ....
Lorsque l'on a fini le mixage, on attend souvent le mastering avec impatience parce que juste après, c'est l'usine.....et.....LA GALETTTE !!!

Dans l'absolu, il faudrait laisser quelques semaines entre le mixage et le mastering et encore quelques semaines entre le mastering et le pressage....mais ces quelques semaines seraient cauchemardesques dans la mesure où les doutes prendraient le dessus sur notre certitude d'excellence, les défauts remonteraient à la surface et seraient de plus en plus difficiles à assumer, etc.

Une grosse semaine entre le mastering et le pressage est souvent suffisante et nécessaire pour avoir un peu de recul, tester l'écoute sur tous les postes et auto-radios croisés !

J'en ai vu des projets s'auto-consumer (comme certains batteurs) parce que les temps étaient trop longs entre les différentes étapes et parce que les titres joués ou la production qui correspondaient à un instantané de la vie de l'artiste n'avaient plus lieu d'être...j'ai toujours trouvé ça un peu dommage.

Entre deux maux, choisissons le moins pire !