Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
8 réactions

Le traitement à la prise (1re partie) - Le guide de l’enregistrement - 136e partie

Après l'étude de l'utilisation des préamplis micro externes, il me semble logique d'aborder la question du traitement à la prise.

Le traitement à la prise (1re partie) : Le guide de l’enregistrement - 136e partie
Accéder à un autre article de la série...

Pour être clairs, nous allons voir s’il est judi­cieux ou non d’uti­li­ser des compres­seurs et / ou des égali­seurs maté­riels externes lors de la phase d’en­re­gis­tre­ment. Bien sûr, ce ques­tion­ne­ment ne concerne pas direc­te­ment la majo­rité des débu­tants puisqu’ils n’ont géné­ra­le­ment pas accès à ce genre d’ou­tils. Cela dit, je suis certain que beau­coup s’in­ter­rogent sur la perti­nence d’in­ves­tir dans l’un de ces coûteux joujoux. Après tout, c’est du maté­riel utilisé par les « pros », ça doit donc permettre d’at­teindre « Le Son », n’est-ce pas ? En vérité, la réponse n’est pas aussi tran­chée que cela…

Le Pour

Si vous me faites l’hon­neur de suivre cette série depuis le début, vous devez certai­ne­ment vous souve­nir de la « règle d’or n°1 » que je répète fréquem­ment, à savoir que rien ne vaut le travail du son à la source ! À partir de cet axiome, il est facile d’en déduire le corol­laire selon lequel le trai­te­ment dès la prise est une excel­lente chose. De fait, si compres­ser et / ou égali­ser le signal lors de la phase d’en­re­gis­tre­ment vous permet d’at­teindre le son que vous souhai­tez obte­nir au final, ou si cela vous en rapproche un peu plus qu’une capta­tion sans trai­te­ment, pourquoi diable vous en prive­riez-vous ? Le hic, c’est que toute cette histoire est plus facile à dire qu’à faire… En effet, la mise en oeuvre de tritu­ra­tions sonores plus ou moins dras­tiques à ce stade impri­mera une orien­ta­tion marquée à vos prises dont il sera diffi­cile de vous dépar­tir lors des phases ulté­rieures de la produc­tion. Ainsi, je vous propose quelques garde-fous qui devraient, j’ose l’es­pé­rer, vous permettre de passer le cap sans trop d’ani­croches.

Tout d’abord, je vous invite à bien réflé­chir à l’objec­tif sonore que vous souhai­tez atteindre avant de tour­ner le moindre potard. N’ou­bliez jamais que vous ne souhai­tez pas obte­nir le plus beau son possible pour l’ins­tru­ment que vous êtes en train d’en­re­gis­trer, loin s’en faut ! Vous dési­rez en réalité le meilleur son possible pour cet instru­ment dans le cadre global du titre en cours de produc­tion. La nuance peut vous paraître subtile, mais cela fait une énorme diffé­rence. Soyez donc certain d’avoir bien cerné vos attentes et choi­sis­sez alors les moyens tech­niques à mettre en place pour parve­nir à les réali­ser. Bien entendu, une excel­lente connais­sance des diffé­rents racks de trai­te­ments à votre dispo­si­tion est ici primor­diale.

rackutstyrEnsuite, pensez à travailler correc­te­ment votre struc­ture de gain entre chacun des appa­reils : préam­pli micro, compres­seur, EQ, conver­tis­seur audio­nu­mé­rique, etc. Veillez à respec­ter les condi­tions d’uti­li­sa­tion opti­males recom­man­dées par les fabri­cants de vos jolis joujoux de façon à obte­nir un rapport signal / bruit global satis­fai­sant sans trop pous­ser l’ajout inopiné de distor­sion harmo­nique et sans aller chatouiller trop fort votre conver­tis­seur. Certes, ce n’est pas le travail le plus « fun » au monde, mais c’est l’une des condi­tions sine qua non pour un rendu sonore exploi­table. 

Troi­sième conseil à ne pas prendre à la légère : prenez des notes ! Rele­vez les réglages de chacun de vos appa­reils pour chaque prise, prenez des photos des condi­tions d’en­re­gis­tre­ments, etc. Cela peut vous paraître stupide, mais l’in­té­rêt de la chose est double. Imagi­nez un instant que vous ayez à refaire des prises de l’ins­tru­ment en ques­tion sur un petit passage de ce même titre quelque temps plus tard pour une raison ou une autre, vous serez alors bien content de pouvoir consul­ter vos notes de façon à obte­nir des prises qui soient raccords avec le reste. De plus, si le son que vous avez obtenu vous a plu ou non, vous possé­dez désor­mais la recette pour le repro­duire à l’envi ou au contraire, pour vous en prému­nir. Bref, il me semble que ça vaut large­ment la peine de prendre quelques minutes pour gribouiller sur un coin de table ce genre d’in­for­ma­tions.

Enfin, le dernier conseil du jour consiste à conser­ver une version non-trai­tée de la prise au cas où vous auriez eu la main un peu trop lourde lourde. Pour ce faire, utili­sez les possi­bi­li­tés de routing de votre inter­face audio­nu­mé­rique afin d’en­re­gis­trer en même temps sur deux pistes diffé­rentes de votre STAN une version « pure » du signal en sortie du préam­pli micro et une version tritu­rée par vos trai­te­ments maté­riels. À titre person­nel, je ne pratique jamais cela, car j’as­si­mile cette démarche à une stra­té­gie d’évi­te­ment du choix et je me connais suffi­sam­ment bien pour savoir que c’est quelque chose qui me para­si­tera lors de la phase de mixage. Je préfère large­ment aller de l’avant en assu­mant mes choix dès le départ, quitte à devoir tout recom­men­cer du début en cas d’er­reur monu­men­tale. Cepen­dant, je sais perti­nem­ment que pour certaines personnes, l’ef­fet para­site provient juste­ment de l’ab­sence de cette prise de sécu­rité. Mora­lité, à vous de savoir ce qui vous convient le mieux en la matière. 

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Comme le titre de ce para­graphe le laisse suppo­ser, nous verrons la semaine prochaine quelles sont les raisons pour lesquelles il ne faut pas appliquer de trai­te­ments lors de la phase d’en­re­gis­tre­ment…

← Article précédent dans la série :
Le mariage micro / préampli (2e partie)
Article suivant dans la série :
Le traitement à la prise (2e partie) →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre