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Test du TC-Helicon VoiceLive 3 - Monsieur Plus

7/10

Cinq ans après la sortie du VoiceLive 2 et du VoiceLive 2 Extreme Edition lancé deux ans plus tard, TC-Helicon, désormais incontournable dans le petit monde des processeurs vocaux, a fait du chemin.

Le gros péda­lier pour musi­cien/chan­teur a évolué et intègre désor­mais les trou­vailles du Voice­Live Play/GTX et Voice­Live Touch 2, dont un looper digne de ce nom en lieu et place des 60 secondes maxi­mum de la v2. Mais à force d’ajou­ter des fonc­tion­na­li­tés, la marque cana­dienne ne risque-t-elle pas de faire de son Voice­Live une usine à gaz ?

Plus classe 

Sortie de sa grosse boîte sur laquelle TC-Heli­con affiche un beau gosse, tout un symbole, le Voice­Live 3 conserve le même gaba­rit (350 × 216 × 76mm pour 2.3 kg) mais se diffé­ren­cie de ses grands frères par sa couleur : finie la carcasse toute noire de la v2 ou bleue et noire de l’édi­tion Extreme, TC-Heli­con a opté ici pour du gris argent, seul le noir est conservé pour le panneau de contrôle supé­rieur et la partie arrière. Les 10 foots­witches sont instal­lés sur une plaque en alumi­nium anodisé et le châs­sis est en acier. C’est joli, bien lisible, bien fini, les foots­witches claquent bien et les potards n’ont pas de jeu sur leur axe. En résumé, cela inspire confiance et donne tout de suite envie de l’al­lu­mer.

TC-Helicon VoiceLive 3

Un petit tour à l’ar­rière, car avant de jouer, il va bien falloir bran­cher, au mini­mum, votre micro, et si besoin, votre ou vos instru­ments. Eh oui, première nouveauté, vous n’au­rez plus forcé­ment besoin de bran­cher guitare, clavier ou lecteur MP3 pour caler vos harmo­nies. TC-Heli­con a en effet inté­gré son capteur Room­Sense, déjà présent dans le Voice­Live Touch 2, et qui va écou­ter la musique qui l’en­toure pour trou­ver la bonne tona­lité de vos chœurs virtuels. Les chan­teurs tout court pour­ront donc se repo­ser sur leur guita­riste sur scène, car oui, comme son nom l’in­dique toujours, le Voice­Live 3 est destiné à la scène, et au home studio, aussi…

Mais reve­nons à notre panneau arrière. Quelques modi­fi­ca­tions ici par rapport au Voice­Live 2 : l’en­trée micro/ligne se fait désor­mais sur un combo XLR/jack 6.35 mm avec un loquet de verrouillage qui évitera le débran­che­ment acci­den­tel du micro ; le MIDI Thru a disparu, de même que l’en­trée et la sortie numé­riques S/PDIF qui semblent n’avoir pas fait recette.

TC-Helicon VoiceLive 3

Mais point de vide ici, puisque TC Heli­con a remplacé ces connexions par deux XLR Moni­tor In et Thru à utili­ser si vous récu­pé­rez le mix de la console et l’en­voyez vers un retour de scène ; une seconde entrée pour pédale (vous pour­rez désor­mais bran­cher un foots­witch et une pédale d’ex­pres­sion) et enfin deux ports mini-USB de type B (le câble mini-USB/USB est fourni) et USB type A en lieu et place du port USB type B. Ces ports servent non seule­ment à envoyer du MIDI au Voice­Live 3 mais aussi à mettre à jour l’OS de la machine, soit en le bran­chant direc­te­ment sur votre ordi­na­teur et en passant par le logi­ciel Voice­Sup­port (bien pratique, comme nous le verrons plus loin), soit en insé­rant une clé USB. Et l’au­dio par USB de la v2 ? Dispa­ru…

Pour le reste, vous conser­vez toujours les sorties « Micro » droite/gauche sur XLR, les Guitar In, Thru et Out droite/gauche sur jack 6.35mm, l’en­trée auxi­liaire sur mini-jack pour bran­cher votre lecteur audio préféré et la sortie casque sur mini-jack 3.5 mm. Prise d’ali­men­ta­tion et inter­rup­teur marche/arrêt ont conservé leur empla­ce­ment habi­tuel. Notez qu’il vous faudra toujours vous munir d’une rallonge, le cordon, avec son gros transfo au bout, étant toujours aussi court. 

Le petit plus 

TC-Helicon VoiceLive 3

Le Voice­Live 3 est livré avec un câble guitare 6.35mm muni de connec­teurs mini-jack 3.5mm pour bran­cher direc­te­ment un casque ou des ear-moni­tors. Vous trou­ve­rez donc deux connec­teurs à chaque extré­mité. Vous bran­chez le casque du côté de la sortie de la guitare et sur le proces­seur, vous bran­chez logique­ment le gros jack à l’en­trée guitare (si vous choi­sis­sez cette confi­gu­ra­tion) et le mini-jack à la prise casque.

Cette petite trou­vaille est parti­cu­liè­re­ment pratique car elle vous permet de jouer en silence, sans enceintes et vous évite les mélis-mélos de câbles qui trainent partout. De même, ceux qui ne possèdent pas de système d’ear-moni­to­ring HF pour­ront utili­ser des intra-auri­cu­laires sans être limi­tés par la longueur, souvent insuf­fi­sante, de leur modèle préféré. 

J’ai utilisé ce câble tout au long de mes sessions de jeu, avec un casque au fil torsadé et en bonne geekette, inutile de vous dire que TC-Heli­con a fait de moi une « addict » à ce petit acces­soire !

C’est plus clair ? 

Entrons dans le gros morceau de ce Voice­Live 3, j’ai nommé la façade. Car les chan­ge­ments sont nombreux par rapport au Voice­Live 2 qu’avait testé Red Led en 2009. Si l’on retrouve plus ou moins le même arran­ge­ment des contrôles, certains d’entre eux n’ont plus du tout la même fonc­tion. 

TC-Helicon VoiceLive 3

Commençons par les simi­li­tudes : le grand écran de 192 × 64, toujours bleu avec des carac­tères blancs, est emprunté au Voice­Live Touch, tout comme les 6 « touches » tactiles Genre, Setup, Store, Vocal, Guitar et Looper situées à gauche de l’écran, et les deux flèches de commande tactile sous le gros enco­deur rota­tif sans fin, cranté et à pous­soir installé à droite. Sous l’écran, TC-Heli­con a conservé les quatre enco­deurs rota­tifs sans fin, cran­tés égale­ment et qui servi­ront aux réglages à l’écran. Vous verrez d’ailleurs les repro­duc­tions des potards bouger à l’écran quand vous tour­nez les enco­deurs physiques, mignon.

Restons un instant sur ces cinq enco­deurs (les quatre petits et le gros), qui sont très sensibles, donc très réac­tifs, un très bon point, et l’on remer­cie donc TC-Heli­con de les avoir cran­tés. Les quatre enco­deurs sous l’écran pour­ront servir direc­te­ment, depuis la page Home, à régler les niveaux/le mix prin­ci­pal, celui du casque et des effets. Pour cela, il vous suffit juste de toucher un de ces boutons, et de vous dépla­cer dans les onglets avec le gros enco­deur prin­ci­pal. Pratique pour ajus­ter rapi­de­ment le niveau de sortie de la guitare, du looper, de l’en­trée auxi­liaire, du casque ou du métro­nome qui fait son entrée sur ce modèle. Il manque ici, à mon avis, un réglage rapide séparé pour la voix lead et les harmo­nies/voix doublées, qui serait plus pratique que de devoir entrer à chaque fois dans les presets pour ajus­ter le mix vocal.

Quant au gros enco­deur prin­ci­pal, il offre une fonc­tion push qui sert à défi­nir/suppri­mer un preset de la liste des favo­ris. Et c’est tout ? oui, c’est tout et c’est surpre­nant, d’au­tant qu’une fonc­tion comme celle-ci pour­rait être utile sur bien des points.

TC-Helicon VoiceLive 3

Filons à gauche de l’écran pour y trou­ver les boutons d’ac­cès aux réglages avan­cés du système, des options pour la voix, la guitare, le looper et le bouton de sauve­garde des presets prin­ci­paux. C’est donc via ces boutons que vous peau­fi­ne­rez vos réglages, et autant dire que le choix est large : types d’ef­fets et options de déclen­che­ment de ceux-ci, niveaux, huma­ni­sa­tion, égali­sa­tion, mode de fonc­tion­ne­ment des boutons, type de micros, simu­la­tions d’am­plis (une autre nouveauté sur ce modèle par rapport aux versions précé­dentes), type de micro, et surtout un nouveau triple mode de gestion des harmo­nies.  

Vous pouvez désor­mais choi­sir ce que le Voice­Live 3 doit écou­ter pour défi­nir chaque voix d’har­mo­nie (la guitare, une tona­lité/gamme, une note « fixe » ou encore la fonda­men­tale d’un accord joué à la guitare). On comprend dès lors pourquoi TC-Heli­con nous invite, dans le guide de démar­rage rapide papier en cinq langues (une quin­zaine de pages en français), à nous rendre sur le site pour télé­char­ger le guide complet, en anglais unique­ment, de 124 pages. Autant vous le dire de suite, vous allez en avoir besoin, car si tout a l’air clair à première vue, certaines fonc­tions assez anodines semblent bien cachées et la multi­tude de réglages pourra vite vous faire oublier que vous n’êtes pas devant un ordi­na­teur, mais bien devant un outil pour faire de la musique… Ah oui, c’est vrai, la musique…

Mille­feuille 

TC-Helicon VoiceLive 3

Termi­nons ce tour du proprié­taire par les foots­witches, au nombre de dix, répar­tis sur deux rangées, bien solides et qui claquent comme il faut. Les deux de gauche servi­ront, tout comme le gros enco­deur rota­tif et les flèches sous ce dernier, à chan­ger de presets. Vous m’avez bien lue, vous avez trois manières de chan­ger de preset, était-ce vrai­ment néces­saire ? Mais si vous appuyez simul­ta­né­ment sur ces deux foots­witches, vous acti­ve­rez l’ac­cor­deur, iden­tique aux versions précé­dentes des proces­seurs Voice­Live. Cela aura égale­ment pour consé­quence de désac­ti­ver tous les effets, si vous souhai­tez parler à votre public pendant une pause entre deux morceaux. Rappe­lons que cette fonc­tion était déjà présente sur le Voice­Live 2, mais via un appui long sur un seul foots­witch, ce qui me semblait plus pratique que de devoir jouer de l’or­teil et du talon, au risque de se rater, donc de chan­ger acci­den­tel­le­ment de preset, de perdre du temps et un peu de nerfs (mon 36 en balle­rines peut vous en parler, alors imagi­nez, Mesdames, ce que cela peut donner avec des talons aiguille). 

Viennent ensuite le bouton Step qui servira à chan­ger de preset dans le preset, car à l’ins­tar du Voice­Live 2, vous pouvez program­mer et sauve­gar­der des réglages au sein d’un même preset pour, par exemple, chan­ger de type d’am­pli entre l’in­tro et le couplet, ajou­ter des harmo­nies au moment du refrain, ou une disto pendant votre solo, et ce sans chan­ger de preset. La mémoire du Voice­Live 3 offre 500 presets, multi­pliez par le nombre de Steps, imagi­nez les possi­bi­li­tés… 

TC-Helicon VoiceLive 3

Lais­sons momen­ta­né­ment le bouton au-dessus du foots­witch Step et passons aux six autres switches qui servi­ront à acti­ver les effets de modu­la­tion (µMod), le délai (désor­mais pour la voix et la guitare), la réverbe, les voix d’har­mo­nies/l’over­drive suivant que vous chan­tez ou grat­tez, et le doubleur vocal/compres­seur pour la guitare. Enfin le commu­ta­teur Hit active/désac­tive un ou des effets en fonc­tion de la confi­gu­ra­tion de votre preset. Cela veut donc dire que dans un preset, vous pouvez confi­gu­rer des steps et, en plus, acti­ver ou désac­ti­ver certains effets à la volée par une simple pres­sion sur ce bouton. Vous me suivez toujours ?

Parce que la cerise sur la pièce montée, c’est que vous pouvez chan­ger l’af­fec­ta­tion de ces six foots­witches de droite, et ce pour la guitare d’un côté et la voix de l’autre. Vous ne vous servez que du flan­ger à la guitare ? Confi­gu­rez-le pour qu’il soit toujours au bout de votre pied, à la place du µMod. Le doubleur vocal ne vous inté­resse pas ? Vous pouvez le rempla­cer par un accès direct à un autre effet. Les chan­ge­ments d’as­si­gna­tion sont auto­ma­tique­ment réper­cu­tés à l’écran, vous n’avez ainsi pas à mémo­ri­ser qui est où ou à poser des stickers/post-its sur la machine (ou une anti­sèche sur votre bras). Notez que si vous utili­sez les micros TC-Heli­con MP75 ou Senn­hei­ser e835 fx, vous pour­rez aussi chan­ger le mapping des boutons de contrôle situés sur les micros.

TC-Helicon VoiceLive 3

Allez, voyons main­te­nant ce dernier foots­witch, montrant au-dessus le dessin d’un micro et d’une guitare, et en dessous l’ins­crip­tion « Hold For Looper ». Le Voice­Live 3 est confi­guré selon trois couches (layers) de fonc­tion­ne­ment : la voix, la guitare et le looper. Ce qui veut dire qu’en fonc­tion du layer, les six foots­witches de droite seront affec­tés à des fonc­tions pour la voix, la guitare ou le looper. Pour s’y retrou­ver, TC-Heli­con a assi­gné des couleurs diffé­rentes à chacun de ces étages : quand vous êtes sur le layer Voix, les anneaux entou­rant les foots­witches s’illu­minent en bleu ; ils passent au rouge quand vous êtes sur les réglages de guitare et en rose (TC dit « purple », mais c’est plutôt rose bonbon) quand vous entrez dans le looper. Atten­tion donc à véri­fier la couleur avant d’ap­puyer sur un foots­witch si vous ne voulez pas ajou­ter du Hard­Tune à la voix alors que vous souhai­tiez appor­ter une touche de flange à la guitare. À l’usage, on s’y fait vite, mais en live, on a souvent autre chose à penser, d’où l’uti­lité des presets et des steps. 

Et le son, Gaston ?

Là encore, TC-Heli­con a fait dans le « Plus ». Les réverbes comprennent des rooms, des plates, mais aussi des modé­li­sa­tions physiques telles qu’une pati­noire ou un musée ; vous pour­rez non seule­ment régler les temps de délai mais aussi y appliquer des filtres pour des effets de méga­phone par exemple ; vous retrou­ve­rez le fameux effet Cher, plus ou moins heureux comme vous le verrez dans l’exemple ci-dessous, des effets de synthé, dont le voco­deur que Red Led avait cher­ché en vain dans le Voice­Live 2, des voix doublées et des harmo­nies allant d’un ou une choriste à des chœurs gospel, d’en­fants ou de moines (4 voix maxi­mum), etc. 

TC-Helicon VoiceLive 3

Pour la guitare, vous avez désor­mais droit à une sélec­tion d’am­plis allant du son beau son clair au double corps métal et même un modèle pour guitare acous­tique, avec pléthore de pédales d’ef­fets dont les Tone­Print de TC Elec­tro­nic, cousine de TC-Heli­con dans le TC Group. La liste est longue, sachant de plus que certains des effets pour­ront béné­fi­cier de réglages diffé­rents pour la guitare et pour la voix. Ceux qui ont lu les tests des précé­dents Voice­Li­ve2, Voice­Live Touch et Voice­Live Touch 2 ou qui possèdent l’une de ces machines retrou­ve­ront leurs petits et la même qualité sonore. Notez de plus que les réglages nombreux et fins dispo­nibles pour chaque effet vous permettent de vous concoc­ter des sons aux petits oignons. 

TC-Helicon VoiceLive 3

Voici un aperçu, avec des presets modi­fiés de ce qui vous attend dans le Voice­Live 3. Tous les exemples sonores ont été réali­sés avec un micro Neumann KMS 105, une guitare élec­trique Wild Customs Shovel « Banshee » (oui, je me suis fait plai­sir), à l’ex­cep­tion de l’ex­trait acous­tique pour lequel j’ai utilisé une Taylor 512c sur laquelle est monté un micro LR Baggs Lyric. Sur le Voice­Live 3, j’ai utilisé les deux sorties XLR Mic pour la voix et la guitare, qui entrent chacune sur les XLR d’une inter­face audio Focus­rite Saffire Pro 24 bran­chée en Fire­Wire sur un iMac et enre­gis­trés dans Studio One 2.6. Je dois signa­ler que le Voice­Live 3 m’a permis de faire un réglage auto­ma­tique du niveau de la guitare et de la voix ; si pour la guitare cela n’a pas posé de problème, celui de la voix m’a ensuite obligé à repas­ser dans chaque preset pour chan­ger les niveaux de la voix lead et des harmo­nies, car je n’en­ten­dais pas forcé­ment bien ces dernières. D’où ma remarque précé­dente quant à un réglage direct acces­sible depuis la page Home… Je n’ai ensuite pas retou­ché les niveaux dans le séquen­ceur.

Up and Down
00:0000:30
  • Up and Down 00:30
  • Single and co 00:17
  • Scatty 00:18
  • Hard­Tune Without and With 00:18
  • Ethe­real 00:19
  • Ecophone 00:25
  • Cater­pillar 00:57
  • Blues 00:44
  • Acous­tic 00:24
TC-Helicon VoiceLive 3

Comme avec le Voice­Live Touch 2, je suis toujours aussi embal­lée par la qualité des effets de réverbe, de délai et de modu­la­tion, et conserve les mêmes réserves concer­nant les harmo­nies qui peuvent friser le synthé­tique et surtout, néces­sitent que vous passiez du temps dans les réglages. Encore une fois, vous devrez chan­ter et jouer juste si vous ne voulez pas avoir de surprises, et bien faire atten­tion aux hauteurs de voix choi­sies, surtout si vous montez dans les aigus.

Concer­nant la guitare, c’est un véri­table succès. Les sons d’am­plis sont de qualité, les effets sont impec­cables, et la gestion de l’ins­tru­ment est parfaite. Ma guitare est équi­pée de deux humbu­ckers plutôt musclés, d’un sélec­teur à trois posi­tions et d’un push/pull pour le split des bobi­nages, j’ai bien retrouvé les diffé­rences de tona­lité et de dyna­mique suivant les confi­gu­ra­tions de micros.

TC-Helicon VoiceLive 3

La mémoire du Voice­Live 3 comprend 500 empla­ce­ments pour presets. Dans la machine que j’ai reçue, les 254 premiers slots étaient occu­pés, ainsi que ceux allant de 490 et 494. Si vous faites des reprises, TC-Heli­con offre toujours des confi­gu­ra­tions voix/guitare pour les clas­siques In The Air Tonight, The Wall, We Will Rock You… ou pour des morceaux plus récents (Foo Figh­ters par exemple) et pour vous y retrou­ver dans tout ce beau monde, sachez que vous pour­rez faire un pré-tri par style ou par « instru­ment », car certains presets ont été program­més avant tout pour la voix et d’autres en se basant d’abord sur la guitare.

Vous avez donc encore pas mal de place pour sauve­gar­der vos propres presets, en sachant que vous pouvez aussi dépla­cer les presets exis­tants et les écra­ser en en sauve­gar­dant d’autres. Notez que pour nommer ou renom­mer les presets, vous aurez besoin de vos deux mains et de deux des enco­deurs situés sous l’écran puis d’ap­puyer sur le bouton Store. La manœuvre est assez rapide, mais il y a plus simple…

Le plus programme

TC-Helicon VoiceLive 3

Vous l’au­rez compris, le Voice­Live 3 offre telle­ment de possi­bi­li­tés que cela peut vite deve­nir un casse-tête. Surtout, vous risquez de passer beau­coup de temps à program­mer vos presets et Steps, et si vous avez beau­coup de réor­ga­ni­sa­tion à faire, cela peut être fasti­dieux de le faire sur la machine.  

Pour vous aider, TC-Heli­con propose le logi­ciel Voice­Sup­port en télé­char­ge­ment gratuit. En bran­chant le Voice­Live 3 via USB sur votre ordi­na­teur, vous pour­rez non seule­ment utili­ser le logi­ciel pour mettre à jour le firm­ware de la machine, récu­pé­rer de nouveaux presets gratuits propo­sés par le fabri­cant, mais aussi sauve­gar­der, modi­fier et réor­ga­ni­ser votre banque de presets : renom­mer, suppri­mer, dépla­cer, mais aussi insé­rer un preset dans un autre via glis­ser/dépo­ser et le trans­for­mer ainsi en step, et renvoyer ensuite votre nouvelle config dans la machine. Je vous le dis, le Voice­Sup­port va vous chan­ger la vie.

Plus de Plus de Plus de

Finis­sons ce test par le point faible du Voice­Live 2/Extreme, j’ai nommé le looper. Mais ici encore, TC-Heli­con n’a pas lésiné sur les « plus » en nous propo­sant non pas une piste comme sur ses modèles précé­dents, mais trois, chacune permet­tant 8 minutes d’en­re­gis­tre­ment avec over­dub illi­mité ; la mémoire totale du looper étant ici de 45 minutes et/ou 10 boucles.

TC-Helicon VoiceLive 3

Trois pistes de loop, c’est l’El­do­rado, d’au­tant que vous pouvez les jouer en série et dans n’im­porte quel ordre, idéal pour passer d’un couplet à un refrain à un pont… Mais il est aussi possible de combi­ner les pistes. Atten­tion, ne nous embal­lons pas, vous ne pour­rez pas empi­ler les trois, mais seule­ment deux à la fois, soit la piste prin­ci­pale A et la B ou la C au choix, commu­tables via le contrôle Swap (le foots­witch µMod par défaut). Ces boucles B et C peuvent avoir la même durée que la piste A ou multi­plier le nombre de mesures de cette boucle prin­ci­pale (donc 4, 8, 16 etc.). Autre bonne idée, vous pour­rez acti­ver le chan­ge­ment de piste à tout moment pendant la lecture, le Voice­Live 3 ira jusqu’au bout de la boucle en cours et jouera ensuite l’autre piste. Bien vu ! 

Côté réglages, vous pour­rez choi­sir les entrées/instru­ments à boucler, entre voix, guitare et/ou entrée auxi­liaire, quan­ti­ser l’en­re­gis­tre­ment, le sauve­gar­der bien sûr avec tous les presets utili­sés pendant l’en­re­gis­tre­ment, et utili­ser ou non le métro­nome. Ce dernier propose 5 types de sons (grosse caisse, shaker, stick, tambou­rine et cloche) et pourra être réglé au pied avec le commu­ta­teur Hit qui devient alors un tap tempo, avec les foots­witches de Presets + et -, il pourra aussi être muté (dans ce cas, vous verrez le bouton Hit cligno­ter en rythme) et le son envoyé, au choix, dans la sortie, dans le casque, ou les deux.

TC-Helicon VoiceLive 3

Pour ce qui est de la gestion des boucles, les diffé­rents foots­witches vous permettent de déclen­cher/arrê­ter la lecture de la boucle prin­ci­pale, de deux boucles (si vous avez choisi cette confi­gu­ra­tion), suppri­mer une ou plusieurs boucles, etc. Et l’Undo, me deman­de­rez-vous, il est où ? C’est la ques­tion que je me suis posée quand je suis rentrée dans le looper, et il m’a fallu regar­der le manuel pour le trou­ver : l’Undo/Redo existe donc bel et bien, en appuyant sur le foots­witch de Layer, et il n’est qu’à un seul niveau.

Voici en exemple une boucle à trois pistes avec plusieurs presets de voix et de guitare, les boutons Presets restant actifs pour chan­ger… les presets quand vous êtes en mode Loop. Boucle que j’ai d’ailleurs dû refaire car le Voice­Live 3, avec son OS en version 1.0.00 Build 55, a planté et redé­marré inopi­né­ment alors que j’al­lais sauve­gar­der mon « œuvre », bien entendu je ne l’ai pas retrou­vée. Une mise à jour (OS 1.0.10 Build 70) plus tard, j’ai pu recréer ma boucle et la sauve­gar­der sans aucun autre problème. C’est d’ailleurs le seul plan­tage auquel j’ai eu droit pendant ces trois semaines de test.  

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Monsieur Trop ?

J’avais regretté, lors de mon test du Voice­Live Touch 2, de ne pas avoir de foots­witch pour comman­der la machine au pied (le péda­lier est option­nel), et en rece­vant ce Voice­Live 3, je me suis dit que mes vœux avaient été exau­cés. J’ai en effet retrouvé dans ce péda­lier toutes les carac­té­ris­tiques du modèle tactile, avec la qualité et le grand nombre d’ef­fets pour la voix et la guitare, ainsi que des fonc­tion­na­li­tés supplé­men­taires, comme le looper 3 pistes ou les modes de gestion des harmo­nies. 

Seule­ment voilà, si avec le Voice­Live Touch 2 je n’avais ouvert le manuel que pour y décou­vrir des subti­li­tés, avec le Voice­Live 3, je n’au­rais pas pu réali­ser ce test sans avaler au préa­lable les 124 pages du manuel complet. Et après trois semaines de test, je n’ai pas l’im­pres­sion d’avoir visité tous les recoins de la machine.

Certes, nous sommes des consom­ma­teurs de plus en plus exigeants, mais nous sommes aussi, et avant tout, des musi­ciens. Et pas forcé­ment des tech­ni­ciens ni des ingé­nieurs du son. Alors si le Voice­Live 3 est d’abord conçu pour la scène, et présente des presets tout à fait utili­sables dès la sortie de la boîte, vous devrez néan­moins passer plusieurs heures chez vous à tritu­rer la bête avant de trou­ver les sons qui vous vont et une confi­gu­ra­tion utili­sable faci­le­ment en live.  

Certaines fonc­tions m’ont aussi surprise, notam­ment l’uti­lité d’avoir trois modes de chan­ge­ment de presets (le gros enco­deur et les foots­witches Presets sont large­ment suffi­sants) et pourquoi le push du gros enco­deur ne sert-il qu’à gérer les favo­ris ? Cela donne l’im­pres­sion que TC-Heli­con a créé des boutons sans trop savoir quoi en faire, alors que certaines fonc­tions simples manquent à l’ap­pel.

Alors pour la coquette somme de 799 € TTC prix public conseillé, contre 599 € pour le Voice­Live 2, il est certain que vous en aurez pour votre argent, d’au­tant que vous pour­rez remplir les 500 slots mémoire avec les presets gratuits offerts par TC-Heli­con via le logi­ciel Voice­Sup­port. Mais à force de vouloir nous en donner toujours plus, TC-Heli­con risque de faire passer notre carte bleue dans le rouge et nous propo­ser des machines dont un nombre restreint d’uti­li­sa­teurs saura exploi­ter tout le poten­tiel. Si le Voice­Live 3 vous a séduit sur le papier, n’hé­si­tez donc pas à passer du temps en maga­sin pour comprendre comment il fonc­tionne et consi­dé­rer si l’in­ves­tis­se­ment en vaut vrai­ment la chan­delle.

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

Notre avis : 7/10

  • Le nombre et la qualité des effets vocaux
  • Les modélisations d’amplis et d’effets guitare
  • Des presets d’usine de qualité tout de suite utilisables
  • Les Steps, presets dans les presets
  • La qualité de fabrication
  • Le nombre presque infini de combinaisons
  • L’accès aux layers par un footswitch
  • Le looper trois pistes
  • La possibilité de reconfigurer les footswitches
  • Les encodeurs sans fin crantés très réactifs
  • Le logiciel VoiceSupport pour la réorganisation des presets
  • Les presets offerts via le VoiceSupport
  • Le câble guitare/casque en cadeau
  • La possibilité d’ajouter une pédale de fooswitch et une autre d’expression
  • Les connexions pour les retours/ le monitoring
  • L’accès à l’accordeur en pressant les deux switches Presets simultanément (surtout pour nous, Mesdames)
  • Plus d’audio sur USB
  • Certaines fonctions peu intuitives…
  • … Alors que certains contrôles sont sous-exploités ou inutilement redondants
  • Le nombre de réglages qui ralentit le temps d’apprentissage ou peut décourager
  • Le tarif, 200 € plus élevé que la version précédente

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