Cinq ans après la sortie du VoiceLive 2 et du VoiceLive 2 Extreme Edition lancé deux ans plus tard, TC-Helicon, désormais incontournable dans le petit monde des processeurs vocaux, a fait du chemin.
Le gros pédalier pour musicien/chanteur a évolué et intègre désormais les trouvailles du VoiceLive Play/GTX et VoiceLive Touch 2, dont un looper digne de ce nom en lieu et place des 60 secondes maximum de la v2. Mais à force d’ajouter des fonctionnalités, la marque canadienne ne risque-t-elle pas de faire de son VoiceLive une usine à gaz ?
Plus classe
Sortie de sa grosse boîte sur laquelle TC-Helicon affiche un beau gosse, tout un symbole, le VoiceLive 3 conserve le même gabarit (350 × 216 × 76mm pour 2.3 kg) mais se différencie de ses grands frères par sa couleur : finie la carcasse toute noire de la v2 ou bleue et noire de l’édition Extreme, TC-Helicon a opté ici pour du gris argent, seul le noir est conservé pour le panneau de contrôle supérieur et la partie arrière. Les 10 footswitches sont installés sur une plaque en aluminium anodisé et le châssis est en acier. C’est joli, bien lisible, bien fini, les footswitches claquent bien et les potards n’ont pas de jeu sur leur axe. En résumé, cela inspire confiance et donne tout de suite envie de l’allumer.
Un petit tour à l’arrière, car avant de jouer, il va bien falloir brancher, au minimum, votre micro, et si besoin, votre ou vos instruments. Eh oui, première nouveauté, vous n’aurez plus forcément besoin de brancher guitare, clavier ou lecteur MP3 pour caler vos harmonies. TC-Helicon a en effet intégré son capteur RoomSense, déjà présent dans le VoiceLive Touch 2, et qui va écouter la musique qui l’entoure pour trouver la bonne tonalité de vos chœurs virtuels. Les chanteurs tout court pourront donc se reposer sur leur guitariste sur scène, car oui, comme son nom l’indique toujours, le VoiceLive 3 est destiné à la scène, et au home studio, aussi…
Mais revenons à notre panneau arrière. Quelques modifications ici par rapport au VoiceLive 2 : l’entrée micro/ligne se fait désormais sur un combo XLR/jack 6.35 mm avec un loquet de verrouillage qui évitera le débranchement accidentel du micro ; le MIDI Thru a disparu, de même que l’entrée et la sortie numériques S/PDIF qui semblent n’avoir pas fait recette.
Mais point de vide ici, puisque TC Helicon a remplacé ces connexions par deux XLR Monitor In et Thru à utiliser si vous récupérez le mix de la console et l’envoyez vers un retour de scène ; une seconde entrée pour pédale (vous pourrez désormais brancher un footswitch et une pédale d’expression) et enfin deux ports mini-USB de type B (le câble mini-USB/USB est fourni) et USB type A en lieu et place du port USB type B. Ces ports servent non seulement à envoyer du MIDI au VoiceLive 3 mais aussi à mettre à jour l’OS de la machine, soit en le branchant directement sur votre ordinateur et en passant par le logiciel VoiceSupport (bien pratique, comme nous le verrons plus loin), soit en insérant une clé USB. Et l’audio par USB de la v2 ? Disparu…
Pour le reste, vous conservez toujours les sorties « Micro » droite/gauche sur XLR, les Guitar In, Thru et Out droite/gauche sur jack 6.35mm, l’entrée auxiliaire sur mini-jack pour brancher votre lecteur audio préféré et la sortie casque sur mini-jack 3.5 mm. Prise d’alimentation et interrupteur marche/arrêt ont conservé leur emplacement habituel. Notez qu’il vous faudra toujours vous munir d’une rallonge, le cordon, avec son gros transfo au bout, étant toujours aussi court.
Le petit plus
Le VoiceLive 3 est livré avec un câble guitare 6.35mm muni de connecteurs mini-jack 3.5mm pour brancher directement un casque ou des ear-monitors. Vous trouverez donc deux connecteurs à chaque extrémité. Vous branchez le casque du côté de la sortie de la guitare et sur le processeur, vous branchez logiquement le gros jack à l’entrée guitare (si vous choisissez cette configuration) et le mini-jack à la prise casque.
Cette petite trouvaille est particulièrement pratique car elle vous permet de jouer en silence, sans enceintes et vous évite les mélis-mélos de câbles qui trainent partout. De même, ceux qui ne possèdent pas de système d’ear-monitoring HF pourront utiliser des intra-auriculaires sans être limités par la longueur, souvent insuffisante, de leur modèle préféré.
J’ai utilisé ce câble tout au long de mes sessions de jeu, avec un casque au fil torsadé et en bonne geekette, inutile de vous dire que TC-Helicon a fait de moi une « addict » à ce petit accessoire !
C’est plus clair ?
Entrons dans le gros morceau de ce VoiceLive 3, j’ai nommé la façade. Car les changements sont nombreux par rapport au VoiceLive 2 qu’avait testé Red Led en 2009. Si l’on retrouve plus ou moins le même arrangement des contrôles, certains d’entre eux n’ont plus du tout la même fonction.
Commençons par les similitudes : le grand écran de 192 × 64, toujours bleu avec des caractères blancs, est emprunté au VoiceLive Touch, tout comme les 6 « touches » tactiles Genre, Setup, Store, Vocal, Guitar et Looper situées à gauche de l’écran, et les deux flèches de commande tactile sous le gros encodeur rotatif sans fin, cranté et à poussoir installé à droite. Sous l’écran, TC-Helicon a conservé les quatre encodeurs rotatifs sans fin, crantés également et qui serviront aux réglages à l’écran. Vous verrez d’ailleurs les reproductions des potards bouger à l’écran quand vous tournez les encodeurs physiques, mignon.
Restons un instant sur ces cinq encodeurs (les quatre petits et le gros), qui sont très sensibles, donc très réactifs, un très bon point, et l’on remercie donc TC-Helicon de les avoir crantés. Les quatre encodeurs sous l’écran pourront servir directement, depuis la page Home, à régler les niveaux/le mix principal, celui du casque et des effets. Pour cela, il vous suffit juste de toucher un de ces boutons, et de vous déplacer dans les onglets avec le gros encodeur principal. Pratique pour ajuster rapidement le niveau de sortie de la guitare, du looper, de l’entrée auxiliaire, du casque ou du métronome qui fait son entrée sur ce modèle. Il manque ici, à mon avis, un réglage rapide séparé pour la voix lead et les harmonies/voix doublées, qui serait plus pratique que de devoir entrer à chaque fois dans les presets pour ajuster le mix vocal.
Quant au gros encodeur principal, il offre une fonction push qui sert à définir/supprimer un preset de la liste des favoris. Et c’est tout ? oui, c’est tout et c’est surprenant, d’autant qu’une fonction comme celle-ci pourrait être utile sur bien des points.
Filons à gauche de l’écran pour y trouver les boutons d’accès aux réglages avancés du système, des options pour la voix, la guitare, le looper et le bouton de sauvegarde des presets principaux. C’est donc via ces boutons que vous peaufinerez vos réglages, et autant dire que le choix est large : types d’effets et options de déclenchement de ceux-ci, niveaux, humanisation, égalisation, mode de fonctionnement des boutons, type de micros, simulations d’amplis (une autre nouveauté sur ce modèle par rapport aux versions précédentes), type de micro, et surtout un nouveau triple mode de gestion des harmonies.
Vous pouvez désormais choisir ce que le VoiceLive 3 doit écouter pour définir chaque voix d’harmonie (la guitare, une tonalité/gamme, une note « fixe » ou encore la fondamentale d’un accord joué à la guitare). On comprend dès lors pourquoi TC-Helicon nous invite, dans le guide de démarrage rapide papier en cinq langues (une quinzaine de pages en français), à nous rendre sur le site pour télécharger le guide complet, en anglais uniquement, de 124 pages. Autant vous le dire de suite, vous allez en avoir besoin, car si tout a l’air clair à première vue, certaines fonctions assez anodines semblent bien cachées et la multitude de réglages pourra vite vous faire oublier que vous n’êtes pas devant un ordinateur, mais bien devant un outil pour faire de la musique… Ah oui, c’est vrai, la musique…
Millefeuille
Terminons ce tour du propriétaire par les footswitches, au nombre de dix, répartis sur deux rangées, bien solides et qui claquent comme il faut. Les deux de gauche serviront, tout comme le gros encodeur rotatif et les flèches sous ce dernier, à changer de presets. Vous m’avez bien lue, vous avez trois manières de changer de preset, était-ce vraiment nécessaire ? Mais si vous appuyez simultanément sur ces deux footswitches, vous activerez l’accordeur, identique aux versions précédentes des processeurs VoiceLive. Cela aura également pour conséquence de désactiver tous les effets, si vous souhaitez parler à votre public pendant une pause entre deux morceaux. Rappelons que cette fonction était déjà présente sur le VoiceLive 2, mais via un appui long sur un seul footswitch, ce qui me semblait plus pratique que de devoir jouer de l’orteil et du talon, au risque de se rater, donc de changer accidentellement de preset, de perdre du temps et un peu de nerfs (mon 36 en ballerines peut vous en parler, alors imaginez, Mesdames, ce que cela peut donner avec des talons aiguille).
Viennent ensuite le bouton Step qui servira à changer de preset dans le preset, car à l’instar du VoiceLive 2, vous pouvez programmer et sauvegarder des réglages au sein d’un même preset pour, par exemple, changer de type d’ampli entre l’intro et le couplet, ajouter des harmonies au moment du refrain, ou une disto pendant votre solo, et ce sans changer de preset. La mémoire du VoiceLive 3 offre 500 presets, multipliez par le nombre de Steps, imaginez les possibilités…
Laissons momentanément le bouton au-dessus du footswitch Step et passons aux six autres switches qui serviront à activer les effets de modulation (µMod), le délai (désormais pour la voix et la guitare), la réverbe, les voix d’harmonies/l’overdrive suivant que vous chantez ou grattez, et le doubleur vocal/compresseur pour la guitare. Enfin le commutateur Hit active/désactive un ou des effets en fonction de la configuration de votre preset. Cela veut donc dire que dans un preset, vous pouvez configurer des steps et, en plus, activer ou désactiver certains effets à la volée par une simple pression sur ce bouton. Vous me suivez toujours ?
Parce que la cerise sur la pièce montée, c’est que vous pouvez changer l’affectation de ces six footswitches de droite, et ce pour la guitare d’un côté et la voix de l’autre. Vous ne vous servez que du flanger à la guitare ? Configurez-le pour qu’il soit toujours au bout de votre pied, à la place du µMod. Le doubleur vocal ne vous intéresse pas ? Vous pouvez le remplacer par un accès direct à un autre effet. Les changements d’assignation sont automatiquement répercutés à l’écran, vous n’avez ainsi pas à mémoriser qui est où ou à poser des stickers/post-its sur la machine (ou une antisèche sur votre bras). Notez que si vous utilisez les micros TC-Helicon MP75 ou Sennheiser e835 fx, vous pourrez aussi changer le mapping des boutons de contrôle situés sur les micros.
Allez, voyons maintenant ce dernier footswitch, montrant au-dessus le dessin d’un micro et d’une guitare, et en dessous l’inscription « Hold For Looper ». Le VoiceLive 3 est configuré selon trois couches (layers) de fonctionnement : la voix, la guitare et le looper. Ce qui veut dire qu’en fonction du layer, les six footswitches de droite seront affectés à des fonctions pour la voix, la guitare ou le looper. Pour s’y retrouver, TC-Helicon a assigné des couleurs différentes à chacun de ces étages : quand vous êtes sur le layer Voix, les anneaux entourant les footswitches s’illuminent en bleu ; ils passent au rouge quand vous êtes sur les réglages de guitare et en rose (TC dit « purple », mais c’est plutôt rose bonbon) quand vous entrez dans le looper. Attention donc à vérifier la couleur avant d’appuyer sur un footswitch si vous ne voulez pas ajouter du HardTune à la voix alors que vous souhaitiez apporter une touche de flange à la guitare. À l’usage, on s’y fait vite, mais en live, on a souvent autre chose à penser, d’où l’utilité des presets et des steps.
Et le son, Gaston ?
Là encore, TC-Helicon a fait dans le « Plus ». Les réverbes comprennent des rooms, des plates, mais aussi des modélisations physiques telles qu’une patinoire ou un musée ; vous pourrez non seulement régler les temps de délai mais aussi y appliquer des filtres pour des effets de mégaphone par exemple ; vous retrouverez le fameux effet Cher, plus ou moins heureux comme vous le verrez dans l’exemple ci-dessous, des effets de synthé, dont le vocodeur que Red Led avait cherché en vain dans le VoiceLive 2, des voix doublées et des harmonies allant d’un ou une choriste à des chœurs gospel, d’enfants ou de moines (4 voix maximum), etc.
Pour la guitare, vous avez désormais droit à une sélection d’amplis allant du son beau son clair au double corps métal et même un modèle pour guitare acoustique, avec pléthore de pédales d’effets dont les TonePrint de TC Electronic, cousine de TC-Helicon dans le TC Group. La liste est longue, sachant de plus que certains des effets pourront bénéficier de réglages différents pour la guitare et pour la voix. Ceux qui ont lu les tests des précédents VoiceLive2, VoiceLive Touch et VoiceLive Touch 2 ou qui possèdent l’une de ces machines retrouveront leurs petits et la même qualité sonore. Notez de plus que les réglages nombreux et fins disponibles pour chaque effet vous permettent de vous concocter des sons aux petits oignons.
Voici un aperçu, avec des presets modifiés de ce qui vous attend dans le VoiceLive 3. Tous les exemples sonores ont été réalisés avec un micro Neumann KMS 105, une guitare électrique Wild Customs Shovel « Banshee » (oui, je me suis fait plaisir), à l’exception de l’extrait acoustique pour lequel j’ai utilisé une Taylor 512c sur laquelle est monté un micro LR Baggs Lyric. Sur le VoiceLive 3, j’ai utilisé les deux sorties XLR Mic pour la voix et la guitare, qui entrent chacune sur les XLR d’une interface audio Focusrite Saffire Pro 24 branchée en FireWire sur un iMac et enregistrés dans Studio One 2.6. Je dois signaler que le VoiceLive 3 m’a permis de faire un réglage automatique du niveau de la guitare et de la voix ; si pour la guitare cela n’a pas posé de problème, celui de la voix m’a ensuite obligé à repasser dans chaque preset pour changer les niveaux de la voix lead et des harmonies, car je n’entendais pas forcément bien ces dernières. D’où ma remarque précédente quant à un réglage direct accessible depuis la page Home… Je n’ai ensuite pas retouché les niveaux dans le séquenceur.
- Up and Down 00:30
- Single and co 00:17
- Scatty 00:18
- HardTune Without and With 00:18
- Ethereal 00:19
- Ecophone 00:25
- Caterpillar 00:57
- Blues 00:44
- Acoustic 00:24
Comme avec le VoiceLive Touch 2, je suis toujours aussi emballée par la qualité des effets de réverbe, de délai et de modulation, et conserve les mêmes réserves concernant les harmonies qui peuvent friser le synthétique et surtout, nécessitent que vous passiez du temps dans les réglages. Encore une fois, vous devrez chanter et jouer juste si vous ne voulez pas avoir de surprises, et bien faire attention aux hauteurs de voix choisies, surtout si vous montez dans les aigus.
Concernant la guitare, c’est un véritable succès. Les sons d’amplis sont de qualité, les effets sont impeccables, et la gestion de l’instrument est parfaite. Ma guitare est équipée de deux humbuckers plutôt musclés, d’un sélecteur à trois positions et d’un push/pull pour le split des bobinages, j’ai bien retrouvé les différences de tonalité et de dynamique suivant les configurations de micros.
La mémoire du VoiceLive 3 comprend 500 emplacements pour presets. Dans la machine que j’ai reçue, les 254 premiers slots étaient occupés, ainsi que ceux allant de 490 et 494. Si vous faites des reprises, TC-Helicon offre toujours des configurations voix/guitare pour les classiques In The Air Tonight, The Wall, We Will Rock You… ou pour des morceaux plus récents (Foo Fighters par exemple) et pour vous y retrouver dans tout ce beau monde, sachez que vous pourrez faire un pré-tri par style ou par « instrument », car certains presets ont été programmés avant tout pour la voix et d’autres en se basant d’abord sur la guitare.
Vous avez donc encore pas mal de place pour sauvegarder vos propres presets, en sachant que vous pouvez aussi déplacer les presets existants et les écraser en en sauvegardant d’autres. Notez que pour nommer ou renommer les presets, vous aurez besoin de vos deux mains et de deux des encodeurs situés sous l’écran puis d’appuyer sur le bouton Store. La manœuvre est assez rapide, mais il y a plus simple…
Le plus programme
Vous l’aurez compris, le VoiceLive 3 offre tellement de possibilités que cela peut vite devenir un casse-tête. Surtout, vous risquez de passer beaucoup de temps à programmer vos presets et Steps, et si vous avez beaucoup de réorganisation à faire, cela peut être fastidieux de le faire sur la machine.
Pour vous aider, TC-Helicon propose le logiciel VoiceSupport en téléchargement gratuit. En branchant le VoiceLive 3 via USB sur votre ordinateur, vous pourrez non seulement utiliser le logiciel pour mettre à jour le firmware de la machine, récupérer de nouveaux presets gratuits proposés par le fabricant, mais aussi sauvegarder, modifier et réorganiser votre banque de presets : renommer, supprimer, déplacer, mais aussi insérer un preset dans un autre via glisser/déposer et le transformer ainsi en step, et renvoyer ensuite votre nouvelle config dans la machine. Je vous le dis, le VoiceSupport va vous changer la vie.
Plus de Plus de Plus de
Finissons ce test par le point faible du VoiceLive 2/Extreme, j’ai nommé le looper. Mais ici encore, TC-Helicon n’a pas lésiné sur les « plus » en nous proposant non pas une piste comme sur ses modèles précédents, mais trois, chacune permettant 8 minutes d’enregistrement avec overdub illimité ; la mémoire totale du looper étant ici de 45 minutes et/ou 10 boucles.
Trois pistes de loop, c’est l’Eldorado, d’autant que vous pouvez les jouer en série et dans n’importe quel ordre, idéal pour passer d’un couplet à un refrain à un pont… Mais il est aussi possible de combiner les pistes. Attention, ne nous emballons pas, vous ne pourrez pas empiler les trois, mais seulement deux à la fois, soit la piste principale A et la B ou la C au choix, commutables via le contrôle Swap (le footswitch µMod par défaut). Ces boucles B et C peuvent avoir la même durée que la piste A ou multiplier le nombre de mesures de cette boucle principale (donc 4, 8, 16 etc.). Autre bonne idée, vous pourrez activer le changement de piste à tout moment pendant la lecture, le VoiceLive 3 ira jusqu’au bout de la boucle en cours et jouera ensuite l’autre piste. Bien vu !
Côté réglages, vous pourrez choisir les entrées/instruments à boucler, entre voix, guitare et/ou entrée auxiliaire, quantiser l’enregistrement, le sauvegarder bien sûr avec tous les presets utilisés pendant l’enregistrement, et utiliser ou non le métronome. Ce dernier propose 5 types de sons (grosse caisse, shaker, stick, tambourine et cloche) et pourra être réglé au pied avec le commutateur Hit qui devient alors un tap tempo, avec les footswitches de Presets + et -, il pourra aussi être muté (dans ce cas, vous verrez le bouton Hit clignoter en rythme) et le son envoyé, au choix, dans la sortie, dans le casque, ou les deux.
Pour ce qui est de la gestion des boucles, les différents footswitches vous permettent de déclencher/arrêter la lecture de la boucle principale, de deux boucles (si vous avez choisi cette configuration), supprimer une ou plusieurs boucles, etc. Et l’Undo, me demanderez-vous, il est où ? C’est la question que je me suis posée quand je suis rentrée dans le looper, et il m’a fallu regarder le manuel pour le trouver : l’Undo/Redo existe donc bel et bien, en appuyant sur le footswitch de Layer, et il n’est qu’à un seul niveau.
Voici en exemple une boucle à trois pistes avec plusieurs presets de voix et de guitare, les boutons Presets restant actifs pour changer… les presets quand vous êtes en mode Loop. Boucle que j’ai d’ailleurs dû refaire car le VoiceLive 3, avec son OS en version 1.0.00 Build 55, a planté et redémarré inopinément alors que j’allais sauvegarder mon « œuvre », bien entendu je ne l’ai pas retrouvée. Une mise à jour (OS 1.0.10 Build 70) plus tard, j’ai pu recréer ma boucle et la sauvegarder sans aucun autre problème. C’est d’ailleurs le seul plantage auquel j’ai eu droit pendant ces trois semaines de test.
Monsieur Trop ?
J’avais regretté, lors de mon test du VoiceLive Touch 2, de ne pas avoir de footswitch pour commander la machine au pied (le pédalier est optionnel), et en recevant ce VoiceLive 3, je me suis dit que mes vœux avaient été exaucés. J’ai en effet retrouvé dans ce pédalier toutes les caractéristiques du modèle tactile, avec la qualité et le grand nombre d’effets pour la voix et la guitare, ainsi que des fonctionnalités supplémentaires, comme le looper 3 pistes ou les modes de gestion des harmonies.
Seulement voilà, si avec le VoiceLive Touch 2 je n’avais ouvert le manuel que pour y découvrir des subtilités, avec le VoiceLive 3, je n’aurais pas pu réaliser ce test sans avaler au préalable les 124 pages du manuel complet. Et après trois semaines de test, je n’ai pas l’impression d’avoir visité tous les recoins de la machine.
Certes, nous sommes des consommateurs de plus en plus exigeants, mais nous sommes aussi, et avant tout, des musiciens. Et pas forcément des techniciens ni des ingénieurs du son. Alors si le VoiceLive 3 est d’abord conçu pour la scène, et présente des presets tout à fait utilisables dès la sortie de la boîte, vous devrez néanmoins passer plusieurs heures chez vous à triturer la bête avant de trouver les sons qui vous vont et une configuration utilisable facilement en live.
Certaines fonctions m’ont aussi surprise, notamment l’utilité d’avoir trois modes de changement de presets (le gros encodeur et les footswitches Presets sont largement suffisants) et pourquoi le push du gros encodeur ne sert-il qu’à gérer les favoris ? Cela donne l’impression que TC-Helicon a créé des boutons sans trop savoir quoi en faire, alors que certaines fonctions simples manquent à l’appel.
Alors pour la coquette somme de 799 € TTC prix public conseillé, contre 599 € pour le VoiceLive 2, il est certain que vous en aurez pour votre argent, d’autant que vous pourrez remplir les 500 slots mémoire avec les presets gratuits offerts par TC-Helicon via le logiciel VoiceSupport. Mais à force de vouloir nous en donner toujours plus, TC-Helicon risque de faire passer notre carte bleue dans le rouge et nous proposer des machines dont un nombre restreint d’utilisateurs saura exploiter tout le potentiel. Si le VoiceLive 3 vous a séduit sur le papier, n’hésitez donc pas à passer du temps en magasin pour comprendre comment il fonctionne et considérer si l’investissement en vaut vraiment la chandelle.
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