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Test de la console Yamaha MG12XU - MG moi, MG moi, MG moi

8/10

Yamaha a profité du dernier Winter NAMM pour présenter pas moins de 10 nouveaux modèles de consoles de mixage dans la gamme MG. Destinée aux petites formations ainsi qu’aux installations fixes modestes, cette fameuse série à prix plancher ne manque pas d’arguments pour séduire sur le papier. Mais qu’en est-il dans les faits ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir avec ce test du modèle MG12XU.

Présen­ta­tion

 Comme son nom l’in­dique, la MG12XU est une console 12 canaux. Elle offre 6 préam­plis micros, jusqu’à 12 entrées ligne (4 mono + 4 stéréo), un bus stéréo, 2 circuits auxi­liaires, 2 groupes, une sortie moni­teur et une sortie casque. À l’ins­tar des autres modèles de la gamme arbo­rant le suffixe XU, elle dispose de 24 effets et peut faire office d’in­ter­face audio 2 entrées/2 sorties 24-bit/192 kHz via USB. La bonne nouvelle, c’est que cette fonc­tion d’in­ter­face audio est non seule­ment compa­tible avec un Mac ou un PC, mais égale­ment avec l’iPad (à partir du 2) grâce à l’uti­li­sa­tion du « Camera Connec­tion Kit » ou du « Light­ning to USB Camera Adap­ter » d’Apple. 

Débal­lage

À l’ou­ver­ture du carton, plusieurs bonnes surprises nous attendent. Tout d’abord, cette console est livrée avec un manuel papier très complet et en français, chose suffi­sam­ment rare pour être souli­gnée. 

Yamaha MG12XU

Ensuite, le châs­sis en métal et le poids de 4,2 kg inspirent direc­te­ment confiance quant à la durée de vie de la bête, tandis que ses dimen­sions modestes (308 mm x 118 mm x 422 mm) garan­tissent une certaine faci­lité de trans­port et d’uti­li­sa­tion dans des lieux étriqués. Notez qu’un kit est dispo­nible en option afin d’in­sé­rer l’en­gin dans un rack.

Autre petit plus, l’em­bal­lage contient des instruc­tions pour récu­pé­rer gratui­te­ment Cubase AI, ce qui dépan­nera les utili­sa­teurs n’ayant pas encore une STAN (Station de Travail Audio Numé­rique) digne de ce nom.

Enfin, le moins que l’on puisse dire lorsque l’on voit la MG12XU pour la première fois, c’est que Yamaha n’y est pas allé de main morte avec la connec­tique ! Située sur la partie haute du dessus de l’in­ter­face, cette dernière est parti­cu­liè­re­ment géné­reuse pour une console de ce gaba­rit, comme nous allons le voir par la suite.

Seule petite ombre au tableau, aucun câble USB n’est four­ni…  

Revue de détail

Yamaha MG12XU

La MG12XU étant main­te­nant confor­ta­ble­ment instal­lée sur notre plan de travail, nous pouvons la relier au secteur via le cordon fourni qui se branche à l’ar­rière, l’al­lu­mer (switch encore à l’ar­rière), et rentrer dans le vif du sujet en commençant par les 4 premières entrées mono. Chaque canal dispose d’un connec­teur combo XLR/Jack et encaisse aussi bien du niveau ligne que du niveau micro. Les préam­plis micros « D-PRE » sont les mêmes que sur les dernières inter­faces audio signées Stein­berg et délivrent un son très propre.

Juste en dessous, nous trou­vons deux switchs : un pad –26 dB ainsi qu’un coupe-bas à 80 Hz avec une pente de 12 dB/octave. Simple et effi­cace.

Vient ensuite le poten­tio­mètre de gain allant de +20 à +64 dB (-6 à +38 dB avec le pad enclen­ché). Label­lisé « COMP », le potard suivant sert à régler un compres­seur. Cet unique rota­tif gère simul­ta­né­ment le niveau de seuil, le ratio et le gain de sortie du circuit de compres­sion. Pour infor­ma­tion, le manuel indique que le seuil varie de + 22 à −8 dBu, le ratio de 1:1 à 4:1, le gain de sortie de 0 à +7 dB ; le temps d’at­taque étant d’en­vi­ron 25 ms, le relâ­che­ment oscille autour de 300 ms. À l’usage, ce compres­seur ne convien­dra pas à toutes les sources mais lorsque ça colle, il rendra un fier service.

Conti­nuons notre descente le long de la tranche avec les 3 potards de l’EQ 3 bandes. Le « High » est un filtre en plateau fixé à 10 kHz et balayant de −15 à +15 dB. La bande des médiums est occu­pée par un filtre en cloche fixé à 2.5 kHz offrant égale­ment −15 à +15 dB. Quant aux graves, il s’agit d’un filtre en plateau fixé à 100 Hz et béné­fi­ciant toujours de la même plage −15 à +15 dB. Si cet EQ s’avère fonc­tion­nel, nous regret­tons toute­fois l’ab­sence d’un semi-para­mé­trique pour les médiums qui aurait permis plus de souplesse.

Yamaha MG12XU

Nous trou­vons ensuite les 2 rota­tifs d’en­vois vers les circuits auxi­liaires. Le premier offre le choix d’un prélè­ve­ment du signal avant ou après le fader ; le second gère égale­ment l’en­voi vers la section d’ef­fets interne.

Situé en dessous du clas­sique poten­tio­mètre de gestion du pano­ra­mique, le bouton « ON » rétro-éclairé active ou désac­tive la voie. Puis vient le fader avec une LED indiquant l’écrê­tage, un switch pour l’en­voi vers le bus stéréo, un autre pour les groupes 1 et 2, et enfin un switch PFL pour contrô­ler le niveau du signal pré-fader via les sorties Moni­tor et casque ainsi qu’avec le crête­mètre géné­ral.

L’en­semble est clair et simple, l’uti­li­sa­tion n’en est que plus effi­cace. D’autre part, l’en­semble des poten­tio­mètres, switchs et consort semble solide, ce qui renforce le senti­ment de robus­tesse déjà évoqué lors du débal­lage.

Passons main­te­nant aux entrées 5/6 et 7/8. Ces 2 tranches peuvent s’uti­li­ser en mono ou en stéréo, niveau micro ou ligne. Elles disposent d’un connec­teur XLR pour micro, ainsi que de 2 entrées lignes asymé­triques (L/Mono, R) sur Jacks 6.35. Pour le reste, c’est simi­laire aux canaux précé­dents, à ceci près qu’il n’y a ni pad, ni compres­seur. À noter que c’est au niveau de ces voies que se situe le commu­ta­teur de l’ali­men­ta­tion fantôme +48V qui est malheu­reu­se­ment commun aux 6 entrées micros.

Les canaux stéréo 9/10 et 11/12 sont équi­pés de Jacks 6.35 de type ligne asymé­trique ainsi que d’en­trées sur embase RCA. Ici, point de pad, de compres­seur ou de bande médium. Souli­gnons que le canal stéréo 11/12 dispose d’un switch Line/USB permet­tant l’écoute du retour de la STAN.

Yamaha MG12XU

Parlons main­te­nant du canal FX Return et des effets inté­grés. La MG12XU propose un multi-effet offrant 24 programmes avec des réver­bé­ra­tions types Hall, Room, Stage, Plate, des Delays, des Chorus, un Flan­ger, un Phaser, un Tremolo, ainsi que quelques effets plus « exotiques » comme une distor­sion, un effet « radio », un pitch shif­ter, etc. La gestion de ces effets se fait via deux poten­tio­mètres, un pour la sélec­tion, l’autre influant sur les para­mètres de l’ef­fet sans que l’on sache exac­te­ment sur quoi l’on joue. Globa­le­ment, la qualité est plutôt au rendez-vous, même si certains effets comme la distor­sion ou la voix radio ne nous ont pas réel­le­ment convain­cus. Comme son nom le laisse suppo­ser, le canal FX Return permet de gérer le retour de ce multi-effet. Pour ce faire, nous dispo­sons d’un potard d’ajus­te­ment du niveau du signal envoyé vers le bus auxi­liaire 1, du bouton « ON » d’ac­ti­va­tion du canal, du fader pour le volume du retour d’ef­fet, et enfin des switchs d’as­si­gna­tion au groupe 1–2, au bus stéréo et à l’écoute PFL. À noter que la console dispose d’une entrée pour une pédale option­nelle qui permet d’ac­ti­ver et de désac­ti­ver le multi-effet au pied.

Enfin, attar­dons-nous sur le block prin­ci­pal de cette console. Au niveau de la connec­tique, nous avons droit aux sorties des 2 circuits auxi­liaires, aux sorties des groupes 1 et 2, ainsi qu’à la sortie stéréo Moni­tor et à la sortie casque, le tout sur Jacks TRS symé­triques. Chose peu fréquente pour une console dans cette gamme de prix, la sortie stéréo prin­ci­pale offre le choix entre une paire de connec­teurs XLR et une paire de Jacks TRS.

Le canal du groupe 1 et 2 se réduit simple­ment au fader de volume et aux switchs d’ac­ti­va­tion de voie et d’as­si­gna­tion au bus stéréo. Pour le bus stéréo, nous avons droit à 2 potards gérant le niveau d’en­voi vers les circuits auxi­liaires, le bouton d’ac­ti­va­tion et le fader de volume. Et pour finir, deux rota­tifs, l’un ajus­tant le niveau de la sortie Moni­tor, l’autre gérant le volume de la sortie casque. À noter qu’un switch permet de bascu­ler la source du circuit Moni­tor/casque entre le bus stéréo et le groupe 1–2. Un crête­mètre 12 segments surplombe le tout et affiche le niveau des bus stéréo et groupe 1–2 ou le niveau des signaux sélec­tion­nés avec le commu­ta­teur PFL.

L’en­semble est on ne peut plus fonc­tion­nel et la qualité est exem­plaire pour une console de ce gaba­rit. 

Et le son dans tout ça ?

L’un des petits plus de cette console, c’est sa fonc­tion carte audio USB 2 entrées/2 sorties 24-bit/192 kHz. Loin d’être anec­do­tique, elle nous permet ici de vous four­nir quelques extraits sonores afin que vous puis­siez vous faire une meilleure idée de ce que la bête a dans le ventre.

Yamaha MG12XU

Commençons avec une prise de voix. Le premier extrait est un enre­gis­tre­ment direct au travers de la console sans aucune correc­tion. Le second illustre une utili­sa­tion du compres­seur avec en sus une légère égali­sa­tion (+3 dB pour les bandes aigu et médium, −6 dB dans le grave). Le résul­tat est large­ment exploi­table, notam­ment grâce au compres­seur qui permet de mieux gérer les écarts de dyna­mique de cette partie vocale. Notons toute­fois qu’un semi-para­mé­trique aurait permis de mieux gérer les médiums.

01 Voix dry
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  • 01 Voix dry 00:22
  • 02 Voix wet 00:22

Passons main­te­nant à une batte­rie élec­tro­nique. Le premier exemple est droit dans la console, le second utilise une légère compres­sion avec une égali­sa­tion de −3 dB dans les aigus, +3 dans les médiums et +6 dans les graves. Le troi­sième reprend les mêmes réglages avec en plus une petite dose du troi­sième programme du multi-effet inté­gré, à savoir une réver­bé­ra­tion « gatée ». Nous remarquons que le compres­seur n’est pas forcé­ment « à l’aise » ici, cepen­dant, il rajoute une petite touche de mouve­ment assez bien­ve­nue. La réverbe est, quant à elle, somme toute bien agréable dans le style 80's.

03 Drums dry
00:0000:54
  • 03 Drums dry 00:54
  • 04 Drums wet 1 00:54
  • 05 Drums wet 2 00:54

Sur une ligne de basse synthé­tique, l’en­re­gis­tre­ment brut fait le job. Une bonne dose de compres­sion avec un joli +15 dB dans les graves permet de lui donner un poil plus de carac­tère. Enfin, le troi­sième extrait illustre l’uti­li­sa­tion de l’un des effets inté­grés sortant du tout-venant, l’ef­fet « Sympho­nic ».

06 Bass dry
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  • 06 Bass dry 00:33
  • 07 Bass wet 1 00:33
  • 08 Bass wet 2 00:33
Yamaha MG12XU

Les deux extraits suivants se penchent sur le cas d’une guitare satu­rée repiquée via un Shure SM57 devant la gamelle de l’am­pli. Le premier exemple est droit dans la console, le second passe par une EQ (+3 dB dans les médiums, −6 dB dans les graves) et utilise une bonne dose du programme de réver­bé­ra­tion type « Plate » pour lui donner plus d’am­pleur.

09 Gtr dry
00:0000:34
  • 09 Gtr dry 00:34
  • 10 Gtr wet 00:34

Voyons ce que nous pouvons obte­nir sur un arpège de synthé­ti­seur. Comme d’ha­bi­tude, le premier extrait est droit dans la console. Le deuxième utilise une touche d’éga­li­sa­tion (+3 dB dans le haut et −6 dB dans le bas). Le troi­sième reprend le même réglage avec l’un des Delays inté­grés. Le dernier utilise une réver­bé­ra­tion de type Hall.

11 Synth dry
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  • 11 Synth dry 00:33
  • 12 Synth wet 1 00:33
  • 13 Synth wet 2 00:38
  • 14 Synth wet 3 00:38

Pour finir, nous avons voulu tester la bête en pseudo condi­tion « Live ». Pour ce faire, nous avons repris les exemples droits dans la console réali­sés précé­dem­ment que nous avons lus avec un ordi­na­teur portable et une carte son ayant suffi­sam­ment de sorties sépa­rées pour tout réinjec­ter dans des tranches de la console afin de mixer l’en­semble. Le résul­tat est ainsi enre­gis­tré sur un autre ordi­na­teur grâce à la fonc­tion USB de la MG12XU. Aucun trai­te­ment n’a été appliqué par la suite hormis un dithe­ring pour reve­nir en 16-bit/44.1 kHz.

00:0000:00

Une bande médium semi-para­mé­trique aurait certai­ne­ment permis de faire un boulot plus propre ; cepen­dant, il n’y a vrai­ment pas à rougir en regard du résul­tat obtenu en un tour­ne­main.

Conclu­sion

Yamaha n’est pas un débu­tant en matière de console de mixage, et cette petite MG12XU est une nouvelle fois une belle réus­site. Certes, nous rêve­rions d’en avoir un peu plus comme des médiums semi-para­mé­triques, des inserts ou une EQ sur le master, mais pour ce gaba­rit et à ce prix-là, il faut bien avouer que la MG12XU est déjà fort bien pour­vue et qu’elle fera large­ment l’af­faire pour sono­ri­ser au mieux de petites forma­tions.

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

  • Yamaha MG12XU
  • Yamaha MG12XU
  • Yamaha MG12XU
  • Yamaha MG12XU
  • Yamaha MG12XU
  • Yamaha MG12XU

 

Notre avis : 8/10

  • Qualité de fabrication
  • Qualité des préamplis micros
  • Le son de manière générale
  • Ergonomie et options de routing
  • Connectique généreuse
  • Fonction carte audio USB 2x2 pour Mac, PC et iPad
  • Cubase AI offert
  • Manuel papier exhaustif et en français
  • Rapport qualité/prix
  • Pas de médium semi-paramétrique
  • Alimentation fantôme commune aux 6 préamplis micros
  • Certains effets pas à la hauteur du reste
  • Câble USB non fourni

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