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IK Multimedia en remet une couche avec ToneX !
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La marque italienne IK Multimedia poursuit son aventure « ToneX » en proposant une pédale reprenant les fonctionnalités de son application. Voyons ensemble si l’on retrouve les qualités de celle-ci au sein de cette nouvelle pédale.

Test de la pédale IK Multimedia ToneX Pedal : IK Multimedia en remet une couche avec ToneX !

ToneX sur le pedal­board

Nous avions déjà testé, avec beau­coup d’en­goue­ment, l’ap­pli­ca­tion ToneX d’IK Multi­me­dia. La marque a décidé, à juste titre, de propo­serface une solu­tion maté­rielle de son logi­ciel sous la forme d’une pédale que l’on pourra inté­grer à son pedal­board afin de s’épar­gner la lourde tâche de surchar­ger le coffre de la Clio tout en prenant soin de ne pas vider son compte en banque par l’achat de maté­riel hors de prix.

La ToneX Pedal est compo­sée d’un boitier noir tout en alumi­nium avec des dimen­sions de 176 × 142 × 55 m pour un poids d’en­vi­ron 900 grammes. La face prin­ci­pale de la pédale est consti­tuée d’un écran assez sommaire, mais qui a l’avan­tage d’être très lisible, ce qui sera notam­ment confor­table dans un contexte scénique. On retrouve un total de huit poten­tio­mètres en plas­tique. Trois d’entre eux (MODEL, PRESET et PARA­ME­TER) sont cliquables et permettent de navi­guer parmi les divers presets et réglages. Les poten­tio­mètres restants servent à agir sur le rendu sonore et possèdent une double fonc­tion : GAIN/REVERB, BASS/COMPRES­SOR, MID/NOISE-GATE, TREBLE/PRESENCE, VOLUME/DEPTH. La ToneX Pedal est équi­pée de trois foots­witches A, B et C qui permettent de circu­ler parmi les 50 banques dispo­nibles dans la mémoire interne de la pédale puis d’y sélec­tion­ner le preset de son choix. Chaque banque contient trois presets tota­le­ment person­na­li­sables. Autre­ment dit, il sera possible de stocker jusqu’à 150 presets.

connectiqueLa connec­tique de la pédale est présente sur la tranche supé­rieure et ne manque de rien. Ainsi, on y trouve une entrée (mono), deux sorties gauche et droite qui permettent d’uti­li­ser la pédale en mono ou en stéréo, une sortie casque, une connec­tique MIDI DYN (IN/OUT), une entrée dédiée à la connexion d’une pédale d’ex­pres­sion (permet­tant de faire varier de manière progres­sive un ensemble de réglages) ou d’un foots­witch supplé­men­taire. Une prise USB et la prise d’ali­men­ta­tion viennent complé­ter le tout. Cette dernière a le gros avan­tage d’être tout à fait stan­dard puisque la ToneX Pedal réclame 9 V DC pour au mini­mum 350 mA. Le bloc d’ali­men­ta­tion est bien fourni, mais il sera très facile de s’en passer pour peu que l’on possède un bloc suffi­sam­ment puis­sant sous son pedal­board.

IK Multi­me­dia a égale­ment inclus une partie logi­cielle plutôt géné­reuse moyen­nant l’achat de la ToneX Pedal. En effet, le coffret contient une licence pour l’ap­pli­ca­tion ToneX MAX ainsi qu’une licence pour le célèbre simu­la­teur d’am­plis et de pédales nommé Ampli­tube 5.

La ToneX Pedal est conçue et fabriquée en Italie. Son prix au moment de la rédac­tion de ce test est d’en­vi­ron 470 euros. Enfin, le ressenti géné­ral vis-à-vis de la qualité de fabri­ca­tion est très bon. Malgré l’uti­li­sa­tion de poten­tio­mètres en plas­tique, la pédale inspire confiance.

Kemper et Quad Cortex killer ?

IK Multi­me­dia fait donc le pari de propo­ser un appa­reil qui permet d’em­por­ter avec soi des empreintes de maté­riels non pas simu­lés, mais bien clonés pour moins de 500 euros, ce qui est un argu­ment de poids quand on connait les prix pratiqués par les fabri­cants des marques concur­rentes propo­sant ce même genre de fonc­tion­na­li­tés. Cepen­dant, la ToneX Pedal possède quelques limi­ta­tions. Premiè­re­ment, il n’est pas possible d’uti­li­ser la pédale pour cloner son maté­riel. Il faudra en effet passer par l’ap­pli­ca­tion ToneX et un système de ream­ping externe. Deuxiè­me­ment, la pédale se limite au strict mini­mum pour ce qui est des effets. Elle n’en est pour autant pas dému­nie. Ainsi, il est possible d’ac­ti­ver un noise-gate, un compres­seur (qui pourra se trou­ver en début ou en fin de chaine), un égali­seur (lui aussi muni d’un mode pre/post) et une réverbe. C’est mini­ma­liste, mais cela parti­cipe aussi à rendre la pédale facile à utili­ser. En effet, la prise en main s’est révé­lée très bonne et le fonc­tion­ne­ment des quelques menus est compré­hen­sible faci­le­ment sans néces­sai­re­ment devoir consul­ter le manuel utili­sa­teur. La navi­ga­tion dans les sous-menus est simple et les options sont fina­le­ment assez sommaires, encore une fois, pour la bonne cause.

Il est égale­ment impor­tant de souli­gner que la ToneX Pedal, à l’image de l’ap­pli­ca­tion dont elle est inspi­rée, ne se limite pas à la repro­duc­tion des seuls ampli­fi­ca­teurs. Il est en réalité possible de char­ger des empreintes conte­nant des confi­gu­ra­tions plus variées et complètes :

  • Ampli­fi­ca­teur seul
  • Ampli­fi­ca­teur + enceinte
  • Pédale(s) seule(s)
  • Pédale(s) + ampli­fi­ca­teur
  • Pédale(s) + ampli­fi­ca­teur + enceinte

Par ailleurs, l’écran indique en perma­nence et préci­sé­ment sur quel type de confi­gu­ra­tion maté­rielle on se trouve.

Une autre limi­ta­tion est aussi à prendre en consi­dé­ra­tion, mais est tout à fait logique d’un point de vue tech­nique : il est impos­sible de cloner des pédales telles que les réverbes, les compres­seurs, delay ou autres effets de modu­la­tion. On s’en tien­dra unique­ment aux divers effets d’over­drive, de boost ou d’éga­li­sa­tion.

Bien entendu, la ToneX Pedal est utili­sable même si l’on ne possède pas une superbe collec­tion d’am­plis à lampes. En effet, une fois bran­chée en USB à son ordi­na­teur, il sera possible de gérer ses presets grâce à l’ap­pli­ca­tion ToneX dans sa version « MAX ». Cette dernière propose un large cata­logue d’en­vi­ron un millier d’em­preintes, et si cela ne suffit pas, il est possible de télé­char­ger des « Tone Models » créés par des utili­sa­teurs sur la plate­forme Tone­NET sur laquelle on retrouve un peu de tout, aussi bien des amplis que des pédales isolées.

L’in­ter­face qui permet de gérer la pédale est plutôt bien faite et n’a que peu évolué depuis le test initial de l’ap­pli­ca­tion ToneX.ToneX MAX Concrè­te­ment, il suffit de télé­char­ger un preset, de le confi­gu­rer selon ses goûts puis de le trans­fé­rer sur la ToneX Pedal avec un simple « glis­ser/dépo­ser ». Il sera par ailleurs possible de faire le chemin inverse en impor­tant un preset de la pédale vers son appli­ca­tion. C’est simple, effi­cace et cela pourra se révé­ler fort pratique dans le cadre, par exemple, d’une session studio pour laquelle on souhaite réuti­li­ser le son que l’on a l’ha­bi­tude d’avoir sur scène tout en gardant la flexi­bi­lité d’uti­li­sa­tion d’un plugin au format VST dans sa STAN (agir sur les réglages après la prise, chan­ger d’am­pli ou même de plugin).

La ToneX Pedal est égale­ment capable de fonc­tion­ner comme une carte son pour laquelle la marque a déve­loppé des pilotes ASIO. Ces derniers fonc­tionnent très bien et j’ai même pu obte­nir des latences très faibles sans aucun problème. En revanche, il s’agit davan­tage d’une carte son d’ap­point que d’un appa­reil que l’on utili­sera pour faire de la MAO au quoti­dien. En effet, la fréquence d’échan­tillon­nage est y est limi­tée à 44,1 kHz.

De plus, elle possède une parfaite inté­gra­tion du proto­cole MIDI et c’est une excel­lente chose. Il sera ainsi possible d’uti­li­ser la ToneX Pedal en binôme avec un contrô­leur MIDI ou un multi effets du type HX Stomp/Effects. La navi­ga­tion parmi les diffé­rentes banques s’ef­fec­tue à l’aide de « Program Change » et abso­lu­ment tous les para­mètres sont ensuite contrô­lables avec l’en­voi d’in­for­ma­tions de type « Control Change ».

Du bon et du moins bon

Prenons main­te­nant le temps d’écou­ter quelques exemples audios tirés de la pédale. J’ai volon­tai­re­ment utilisé la pédale seule. Le cata­logue est bien entendu énorme et il faudra fouiller pour trou­ver la perle rare.

1 – Fender Super Reverb
00:0000:31
  • 1 – Fender Super Reverb00:31
  • 2 – Mega Boogie Mark V + 2×12 Mesa Boogie00:46
  • 3 – 1966 AC30 + Réverbe00:53
  • 4 – 65 Fender Deluxe Reverb sans et avec TS80800:40
  • 5 – Marshall AFD100 Slash Signa­ture + Marshall 1960BV00:29
  • 6 – Orange Rocker­verb 50 MKII + Orange PPC41200:31
  • 7 – Soldano SLO-100 + Marshall 1960BV00:21
  • 8 – Victory V30 MKII + 2×12 Victory – Aucun effet00:26
  • 9 – Victory V30 MKII + 2×12 Victory – Réverbe 30%00:19
  • 10 – Victory V30 MKII + 2×12 Victory – Poten­tio­mètre de volume de la guitare00:26

Les empreintes dispo­nibles sont très nombreuses et fata­le­ment on y trouve du bon, parfois même de l’ex­cellent, mais aussi du « pas bon du tout ». Cepen­dant, sur les clonages réus­sis on obtient vrai­ment des résul­tats sonores inté­res­sants avec des sensa­tions de jeu très natu­relles. C’est proba­ble­ment ce dernier point qui est fina­le­ment le plus impor­tant. La pédale répond bien à la dyna­mique de jeu. Les attaques au média­tor sont bien retrans­crites. En bais­sant le poten­tio­mètre de volume de la guitare, la pédale réagit de manière tout à fait semblable à ce que l’on obtien­drait sur un vrai ampli­fi­ca­teur. Aussi, je n’ai constaté aucune diffé­rence, audible tout du moins, entre un preset joué à partir de la pédale ou ce même preset chargé dans l’ap­pli­ca­tion ToneX dans ma STAN.

Les quelques effets internes se sont révé­lés effi­caces. La réverbe peut être de type spring, room ou plate avec une qualité tout à fait satis­fai­sante.

face3La partie dédiée aux enceintes est égale­ment bien four­nie. On y retrouve des empreintes « fixes », mais aussi un mode appelé « VIR » qui permet de sélec­tion­ner le couple de micros que l’on souhaite utili­ser puis de le dépla­cer dans l’es­pace. De plus, et cela avait déjà été noté dans le test de l’ap­pli­ca­tion ToneX, il est possible de désac­ti­ver l’em­preinte d’une enceinte qui aurait été clonée avec son ampli pour la rempla­cer par une autre. Cette option est surpre­nante en plus d’être vrai­ment pratique. Enfin, il est tout à fait possible de char­ger ses propres réponses impul­sion­nelles (IR).

En conclu­sion

La ToneX Pedal d’IK Multi­me­dia est une pédale bien construite et facile à utili­ser. Ses fonc­tion­na­li­tés sont iden­tiques à celles de l’ap­pli­ca­tion éponyme, tout comme le son. Fina­le­ment, la qualité musi­cale des empreintes sera davan­tage dépen­dante du sérieux du clonage effec­tué en amont plus que des capa­ci­tés tech­niques de la ToneX Pedal. En revanche, les sensa­tions de jeu sont excel­lentes et là-dessus la marque italienne semble avoir fait du très bon travail. Pour moins de 500 euros, cette pédale et l’éco­sys­tème ToneX qui l’ac­com­pagnent, sont une excel­lente alter­na­tive à une concur­rence parfois trop onéreuse pour qui recherche unique­ment la possi­bi­lité d’em­por­ter une copie de son lourd et coûteux maté­riel.

  • connectique
  • face
  • face2
  • face3
  • face4
  • ToneX MAX

 

9/10
Fabrication (?) : Italie
Points forts
  • Très bonne qualité de fabrication
  • Une qualité sonore tout à fait convaincante pour peu que le clonage effectué en amont le soit aussi
  • Une pédale facile à prendre en main
  • Un écran simple mais bien lisible
  • Une alimentation 9V tout à fait standard
  • La possibilité d’y joindre une pédale d’expression ou un footswitch supplémentaire
  • La connectique MIDI
  • Une pédale parfaitement bien intégrée dans l’écosystème « ToneX »
  • Une suite logicielle généreuse
Points faibles
  • Toutes les empreintes du catalogue officiel ne se valent pas
  • Il n’est pas possible d’utiliser la pédale seule pour cloner son matériel
  • Le mode carte son limité à 44,1 kHz
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.